L’éthique du hack moderne
PAR un anonyme
Les hackers sont une espéce d’humains (ou d’aliens) qui utilisent la technologie de maniére créative pour continuer à « apprendre en faisant » dans le domaine de la technologie. Le hack est bien plus que le simple plaisir de prendre le contrôle d’un ordinateur tenu par des gens qui ont dépensé beaucoup d’argent et d’années d’étude pour être capables de diriger ces machines.
Il faut voir le « plaisir de déconner avec les ordinateurs de l’armée américaine » éprouvé par des 14-17 ans dans le contexte de la situation sociale de teenagers que le football ou la discothéque n’amusent pas, mais qui se sentent réussir quelque chose en explorant des systémes informatiques. Les ordinateurs leur semblent simplement plus sexy que les filles maquillées qui regardent de haut leur insécurité - et plus faciles, en tout cas, à maîtriser. Mais le hacking a aussi un côté sérieux - qui n’a pas grand-chose à voir avec la fascination de la technologie. Il croit en la liberté de l’information.
Entre ces deux faces du hacking, se tient la compréhension de la technologie - celle du systéme téléphonique ou des ordinateurs en réseau. Une compréhension qui inclut évidemment la compréhension des objectifs de la technologie. Les ordinateurs n’ont jamais été faits pour garder l’information secréte. Ils ont été conçus pour traiter, distribuer et organiser l’information - pas pour la cacher à quelqu’un. Il s’est passé la même chose avec le téléphone ; on l’a inventé pour que les gens se parlent. Ensuite est venu le compteur d’unités - une technologie « ajoutée ». Comme on a ajouté des logiciels aux ordinateurs pour éviter que tout le monde puisse accéder à une information.
Le « hacking » devient plus sérieux quand il se base sur ce bon côté de la technologie pour en tirer un programme politique - nous entendons par là l’organisation active de la vie, et non la merde qu’on nous fourgue aujourd’hui sous le nom de politique. L’éthique du hacker a été créée au MIT, et comprend six régles :
• L’accés aux ordinateurs - et à tout ce qui peut nous apprendre comment le monde marche vraiment - devrait être illimité et total.
• L’information devrait être libre et gratuite.
• Méfiez-vous de l’autorité. Encouragez la décentralisation.
• Les hackers devraient être jugés selon leurs oeuvres, et non selon selon des critéres factices comme la position, l’âge, la race ou les diplômes.
• On peut créer l’art et la beauté sur un ordinateur.
• Les ordinateurs sont faits pour changer la vie.
Il n’est pas nécessaire de lire Hackers, le livre de Steven Levy, pour réaliser que c’est l’esprit des années 70 qui souffle dans ces principes. Au MIT, le besoin de libérer l’information répondait à un besoin pratique de partager le savoir pour améliorer les capacités de l’ordinateur. Aujourd’hui, dans un monde où la plupart des informations sont traitées par ordinateur, ce besoin est resté le même - mais il s’étend à tous ceux qui vievent sur cette planéte et ont l’intention d’y faire quelque chose, plus seulement aux fondus de l’ordinateur !
Le hack était (et est encore) la meilleure solution à un probléme - exprimé dans un trés court code de software (« software » contenu dans le cerveau humain inclus). « L’information est le pouvoir » est une réponse un peu trop facile pour expliquer le désir de rendre toute l’information libre. Mais la pensée anarchiste (au sens où les choses pourraient trouver leur ordre sans recours à des structures d’autorité) qui vise à agrandir la capacité d’action en donnant l’information au peuple joue un grand rôle dans le jeu du hack. Les services secrets sont les ennemis naturels du hacker - parce qu’ils institutionnalisent le secret d’état. D’un autre côté, il existe aussi un besoin de protéger la vie privée dans une société d’information - en utilisant la cryptographie. La version actuelle des principes du hack a donc deux régles de plus, qui prennent en compte le nouveau rôle des ordinateurs dans la société :
• Ne jouez pas avec les données des autres.
• Favorisez l’accés à l’information publique, protégez le droit à l’information privée.
Le hacking est bien plus qu’une simple connaissance de la technologie. Parvenir à se procurer une information qu’on ne veut pas donner au public, et la diffuser largement, c’est aussi cela, être un hacker.
PS :
No © - No Date. Note : impossible de se souvenir où on a trouvé ce texte, qui en est l’auteur, de quand il date, s’il est traduit de l’anglais (ou d’une autre langue), etc. Si quelqu’un a une idée...