ALLEZ...RENTREZ BIEN...

En espérant que le soleil ne nous ait pas trop ramolli le cervelet, nous revoilà au même point. La rentrée approche et pour une fois les gosses ne sont pas les seuls à avoir peur, à pas vouloir y aller... comme si tout le monde savait qu'il allait passer un mauvais quart d'heure... La météo prévoit de violents orages pour septembre...normal en ces temps de sécheresse. En attendant, je fais tourner cette info sur la campagne "Rentrée sans marques" ainsi que des liens sur des fiches hyper-détaillées sur les marques.

Commençons en donnant l'exemple, soucions-nous de ce que nous mettons entre les mains de nos enfants. Ne leur mettons pas du sang sur les mains... Bref, essayons de ne plus être des BOEUFS...

Allez, courage...on va se faire de nouveaux copains!!!

Bonne rentrée à toutes et à tous.

Soyez heureux.

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CASSEURS DE PUB

Les enfants chair à pub pour les guerres économiques ?

Touche pas à mon école ! "Les enfants constituent une cible de plus en plus prisée par les publicitaires, ce qui n'a rien d'étonnant quand on sait que les deux tiers des produits consommés par les enfants le seront encore à l'âge adulte et que ceux-ci sont de plus en plus souvent les prescripteurs des achats effectués par leurs parents. Or, pour certains, l'école représente le lieu idéal pour diffuser des messages publicitaires à l'intention des enfants : c'est là qu'ils se trouvent tous rassemblés et le lieu même tend à garantir l'intérêt et la qualité des messages qui y circulent " (Rapport "Le marketing à l'école", GMV Conseil, octobre 1998). Le développement de la publicité à l'école est inséparable de la volonté des Maîtres du monde de s'approprier son contenu éducatif.

L'école pour quoi faire ?

Il existe une différence fondamentale entre la mission ultime de l'école en France et aux États-Unis. L'école française se donne, en principe, pour but de développer l'autonomie des élèves, c'est-à-dire leur capacité de jugement. L'école américaine veut intégrer l'enfant dans son groupe. Elle a donc une visée plus fondamentalement normalisatrice. L'école française résiste mal malgré son histoire aux assauts du marché. Les concepts de "démocratisation de l'école" et d'accès au savoir pour tous sont, désormais, ouvertement et fortement contestés : la proportion de bacheliers dans une classe d'âge diminue depuis 1996 et le pourcentage d'enfants de milieux populaires à l'université décroît. Cette régression est conforme aux projets des dirigeants mondiaux. Le "Centre pour la recherche et l'innovation dans l'enseignement" de l'OCDE a présenté, en avril 2001, un rapport sur les scénarios prévisibles pour l'école du XXIe siècle : dans deux scénarios sur six, les experts occidentaux prévoient une " déscolarisation " massive. La baisse programmée de la qualité de l'enseignement apparaît également comme une condition pour préparer la privatisation. Il faut que l'école publique soit invivable et inefficace pour que les familles recourent à des moyens plus onéreux de formation. L'essor des Nouvelles Technologies permettra de transférer, dans le cadre d'un secteur public résiduel, une partie des coûts sur les familles. L'OCDE ne cesse d'appeler à cette évolution en affirmant depuis 1996 que "les étudiants doivent payer tout ou partie de leurs cours".

Pourquoi vouloir casser l'école ?

L'enseignement constitue le dernier grand marché disponible : il représente un pactole de 875 milliards d'euros par an soit autant que l'automobile (in Nico Hirtt, Les Nouveaux Maîtres de l'école, l'enseignement européen sous la coupe des marchés, EPO, 2003). L'enjeu est cependant tout aussi culturel : Les représentants du patronat le disent ouvertement depuis 1989. Leur but est d'influer sur le contenu des formations en imposant aux enseignants les "valeurs" dont a besoin le système pour former de bons "forçat " du travail et de la consommation.

Les élites savent que cette évolution sera néfaste culturellement. L'école vendue au marché sera aussi celle victime des petits boulots. Les États-Unis présentent de bons résultats scolaires jusqu'au moment où les adolescents se mettent à travailler régulièrement : 55 % des élèves de terminale états-uniens travaillent trois heures par jour contre une moyenne de 18 % dans les autres pays développés.

Cette guerre contre l'école s'est traduite sur deux fronts :

1 ° - Les sociétés transnationales sont parvenues à se regrouper pour définir des positions communes et offrir un front uni face aux états. Le GATE (Global Alliance for Transnational Education) est un groupe de pression composé de transnationales comme IBM, Coca-Cola, etc. Il prône la libéralisation de la totalité des services éducatifs. Le gouvernement des États-Unis a fait sien officiellement sa position : "Le secteur de l'enseignement a besoin du même degré de transparence, de transférabilité et d'interchangeabilité [.] d'absence de réglementation [.] que celui réclamé par les États-Unis pour les autres industries de service" (négociateurs américains à l'OMC, in October 16, 1998, the US Department of Commerce).

2 ° - Les patrons européens considèrent aussi l'école comme un enjeu. Les dirigeants de quarante-sept sociétés européennes ont mis en place, en 1983, l'ERT (Table ronde européenne) clone européen du GATE américain. L'ERT augmente peu à peu ses exigences :

- en 1989, il prône la création d'un système commercial de télé-enseignement ;

- en 1991, il ajoute que l'université doit devenir une industrie : "Cette entreprise doit vendre ses produits sur le marché de l'enseignement continu, qui régissent les lois de l'offre et de la demande" ;

- en 1994, il précise que " la responsabilité de la formation doit, en définitive, être assumée par l'industrie [.] Le monde de l'éducation semble ne pas bien percevoir le profil des collaborateurs nécessaires à l'industrie [.] L'éducation doit être considérée comme un service rendu [.] au monde économique [.] Les gouvernements nationaux devraient envisager l'éducation comme un processus s'étendant du berceau au tombeau [.] L'éducation vise à apprendre, non à recevoir un enseignement [.] Nous n'avons pas de temps à perdre ", etc.

La Commission européenne suit largement ces recommandations.

La banalisation de la pub à l'école est une pièce maîtresse sur l'échiquier.

La pub à l'école ? Bas les pattes !

"Les campagnes de dentifrice ont sauvé plus de caries que les cours obligatoires d'hygiène. Elles devraient être remboursées par la Sécurité sociale." (Jacques Séguéla, L'argent n'a pas d'idées seules, les idées font de l'argent, Point virgule, Les Essentiels, Milan.) Les rapports entre la pub et l'école sont paradoxaux :

- d'un côté, la pub ne cesse de violer le territoire scolaire, d'y imposer ses marques, ses repères, sa temporalité, ses rituels, etc. ;

- de l'autre, la pub donne une mauvaise image de l'école ; l'école représente tout ce qui s'oppose à la faillite des valeurs : la quête d'un sens, le goût de l'effort, la primauté du temps long, l'importance de la transmission, la primauté de la culture sur le paraître, la compétence plutôt que le casting, etc.

Pub McDo : une prof invite tous ses élèves au "restaurant" McDo pour leur prouver qu'elle n'est pas ringarde. à la fin du film, on apprend qu'elle part à la retraite. Est-ce à dire qu'il faut mettre les profs à la retraite et les remplacer par Ronald et la "culture" McDo ? L'école peut être le lieu idéal pour exercer la capacité de jugement des enfants ou pour ancrer des comportements de consommateur. L'enfant d'âge scolaire développe en effet ses valeurs et ses goûts : ce qui est acquis à l'école et durant cette période reste acquis toute la vie. La France compte 12 millions d'enfants scolarisés. Leur pouvoir de prescription est estimé à plus de 100 milliards d'euros. Le pouvoir d'achat personnel des 4-17 ans est de 4 milliards d'euros. Les deux tiers des produits consommés par les enfants le seront à l'âge adulte.

L'Europe face à la pub

Les arguties en faveur de la pub à l'école sont toujours les mêmes :

1 ° - La pub est partout : il faudrait donc y préparer les enfants. Faut-il aussi les préparer à la pornographie envahissante ?

2 ° - L'état se désengage de l'école : la pub pourrait voler à son secours ! Peut-on faire confiance aux transnationales pour éduquer nos enfants ?

3 ° - Les enfants seraient de toute façon " immunisés " contre la pub : Ils subiraient tellement de pubs depuis leur berceau qu'ils seraient vaccinés et donc beaucoup plus capables que leurs parents d'y résister. Est-ce pour cela que l'on voudrait manipuler les bébés de six mois ?

L'Europe se considère pourtant comme incompétente en la matière. Elle peut réglementer nos fromages mais pas protéger nos enfants : "Les instances de régulation de la publicité considèrent qu'elles n'ont aucune raison d'appliquer des règles particulières au milieu scolaire, leur intervention se limitant au contenu du message publicitaire indépendamment du moyen par lequel celui-ci est transmis" (Rapport "Le marketing à l'école", GMV Conseil, octobre, 1998.)

L'Europe recommande plutôt des "Codes de bonne conduit ". Ces Codes feraient merveille là où la publicité scolaire est autorisée en raison d'un vide juridique (Irlande, Italie, Pays-Bas, Autriche, Danemark, Espagne, Suède, Finlande et Royaume-Uni) et ils pourraient se substituer aux lois, là où elle est normalement interdite (Allemagne, Belgique, Grèce, Luxembourg, Portugal et. France).

La pub contre la laïcité

La France s'apprête à fêter le centenaire des lois organisant la laïcité. Si le but de la laïcité est de préserver la liberté d'opinion et de défendre le sens critique, alors l'invasion publicitaire est une menace. Nos anciens savaient que la pub est contraire à tout projet éducatif : c'est pourquoi, bien que beaucoup moins victimes de la pub que nous, ils avaient tenu à poser fermement le principe de son interdiction. Cette interdiction totale, qui existe depuis 1936, a été réaffirmée solennellement en 1952 puis dans les circulaires de 1967 et 1976. L'Administration a cependant peu à peu violé sa propre règle. Un inspecteur a même été condamné, en 1993, pour avoir "méconnu le principe de neutralité scolaire" en s'associant au Crédit agricole. Le ministre socialiste de l'Éducation nationale, Jack Lang a alors, sous prétexte d'assouplir le principe de neutralité, conçu une nouvelle réglementation pour éviter de nouvelles condamnations... de l'état. Il a troqué la notion de laïcité contre celle de "neutralité commerciale".

La nouvelle circulaire du 28 mars 2001 constitue donc une brèche dans un dispositif protecteur puisqu'elle remet en cause l'interdiction : "Les établissements scolaires sont libres de s'associer à une action de partenariat" par laquelle une entreprise fournit des "documents qui seront remis aux élèves" et "peut être autorisée à signaler son intervention comme partenaire dans les documents remis aux élèves. Elle pourra ainsi faire apparaître discrètement sa marque sur ces documents". Cette circulaire se présente bien sûr comme un "Code de bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire" (sic). Le mauvais exemple est venu une fois encore du ministère : la marque de vêtements "Morgan", notamment, a été associée par Jack Lang à sa campagne contre la violence à l'école. Que des marques fassent pression pour pénétrer le monde éducatif, on peut le comprendre, puisque c'est leur strict intérêt commercial. On admet beaucoup moins que les gouvernements choisissent de désarmer l'école au moment où elle est l'objet de ces attaques.

Pour plus d'infos, consulter le site des CASSEURS DE PUB : http://antipub.net/cdp/index.php?menu=campagnes

Télécharger l'affiche "Rentrée sans marques 2003" : http://antipub.net/cdp/images/2003affrsm.jpg pour afficher sur l'école de vos bambins !!!

TRANSNATIONALE.ORG

Ce site dresse la liste des grandes marques avec les réductions d'effectifs annoncées par le groupe, le nombre de paradis juridiques, bancaires ou fiscaux dans lesquels le groupe est implanté, l'impact social, environnemental et humain de la politique du groupe, délinquance financière et influence sur la démocratie. La plupart des grandes marques "à la mode" y sont répertoriées. Site hyper bien construit avec une montagne d'infos sur les marques.

Voici quelques liens directs sur des produits d'actualité en ces temps de rentrée...

Stylos : http://fr.transnationale.org/conso/Stylo.htm

Effaceurs : http://fr.transnationale.org/conso/Effaceur.htm

Chaussures : http://fr.transnationale.org/conso/chaussures.htm

Chaussures de sport : http://fr.transnationale.org/conso/Chaussure_sport.htm

Vêtements fillettes : http://fr.transnationale.org/conso/Fille.htm

Vêtements garçons : http://fr.transnationale.org/conso/Garcon.htm

Les marques préférées des jeunes :http://fr.transnationale.org/conso/preferees3.htm

Les marques "stars" : http://fr.transnationale.org/conso/preferees1.htm

Les hypermarchés : http://fr.transnationale.org/conso/Gdistribution.htm

Transnationale.org, le portail d'information sur les entreprises et les marques : http://fr.transnationale.org/