L'Étrange univers du chrétien homosexuel
David Rand
Suivi de
Religious Roots of the Taboo on Homosexuality,
The Taboo in Historical Perspective
John Lauritsen
Suivi de
Islamic Ruling Concerning Homosexuality
AlJumuah Magazine, Sha`ban 1416
Vu la tradition chrétienne condamnant tout plaisir sexuel, et en particulier condamnant les actes homosexuels, on peut s'étonner du fait que plusieurs églises et associations chrétiennes ont vu le jour au sein des communautés homosexuelles et lesbiennes. Toutefois, ces groupements homosexuels chrétiens constituent un phénomène principalement--quoique non exclusivement-- américain et leur naissance s'explique par les conditions socio-politiques particulières aux États-Unis.
Je remercie Athéo, Dean Austin et Robert Feinstein pour leurs commentaires et suggestions.
2003-01-05
Le Christianisme et sa condamnation de l'homosexualité
La condamnation sans équivoque de l'homosexualité est un aspect bien connu et documenté de la tradition et de l'histoire chrétiennes. Cette tradition trouve ses racines dans le judaïsme à partir duquel s'est développé le christianisme. (Voir, à ce sujet, Lauritsen [1]). On trouve dans la Bible plusieurs proscriptions explicites de l'homosexualité [2][3]. Bien que les sociétés musulmanes aient fait preuve. à travers les siècles, d'une plus grande tolérance que les chrétiens et les juifs à l'égard des comportements homosexuels, la doctrine islamiste comporte aussi de ces condamnations [4]. Des chefs et porte-parole des trois plus importants monothéismes (judaïsme, christianisme et islam) ont fait, et continuent à faire, des déclarations assez claires à ce sujet. Quelques églises plus libérales ont commencé à tempérer leur doctrines et même, dans quelques cas, à reconnaître les couples de même sexe et à appuyer les droits des gais et des lesbiennes ; toutefois, ces institutions plus ouvertes sont marginales par rapport au courant majoritaire chrétien qui demeure nettement homophobe.
Étant donné ce triste compte rendu, on peut trouver suprenant le fait que plusieurs organismes chrétiens ont vu le jour, au cours des quelques dernières décennies, au sein des communautés homosexuelles et lesbiennes (Plusieurs des ces organismes sont listés dans la section Liens du présent texte.) Généralement, ces groupements sont américains ou d'origine americaine, à quelques exceptions près. La plupart se trouvent dans des pays anglophones.
La Connexion américaine
L'essor des églises et associations chrétiennes gaies est un phénomène principalement--quoique non exclusivement-- américain et s'explique en grande partie par la nature contradictoire du climat socio-politique américain. Les États-Unis sont un pays riche et développé, où le niveau de vie est assez haut en moyenne (bien que des écarts majeurs entre riches et pauvres demeurent évidents). Dans les moeurs de ce pays, la liberté personnelle de chaque citoyen et citoyenne est hautement valorisée. C'est aussi un pays dont les principes fondateurs, forgés dans le creuset de l'époche des Lumières au 18e siècle, incluent une stricte séparation entre les églises et l'état (bien que des cas significatifs de non-respect de ce principe soit nombreux depuis quelques années). Mais de l'autre part, la religiosité et surtout le christianisme--y compris ses variantes fondamentalistes-- sont beaucoup plus répandus que dans les autres pays développés, et l'homophobie religieuse demeure très forte et dangereuse. Le puritanisme et la bigoterie des pèlerins qui ont fondé la Nouvelle Angleterre au 17e siècle sont encore bien vivants en Amérique moderne.
Groupements religieux gais et lesbiens
Plus straights que les straights
Chercher désespérément le respect
Les homosexuels ont été maudits, frappés d'anathème et ont été la cible de la haine et du mépris les plus profonds, et ce, de la part de presque tous les éléments de la société (et en particulier, de la part des institutions qui ont des prétentions d'autorité en matière de morale). Il n'est donc pas du tout étonnant que plusieurs membres des communautés gaies et lesbiennes aient voulu se donner une image respectable, conformiste. Cette volonté de se couvrir de la chape de la bienséance est aux origines de la fondation et de la croissance des groupements chrétiens gais et lesbiens. Vu le notoire bilan historique de répression chrétienne dont les homosexuels ont été victimes, l'existence de groupements religieux de ce genre, parmi ceux et celles qui, en principe, devraient être bien avertis, est regrettable--mais comprehensible.
On pourrait penser que l'établissement d'associations chétiennes explicitement pro-homosexuelles constitue un joli pied de nez fait aux traditionalistes, un reproche bien mérité par les homophobes chrétiens auxquels on rend la monnaie, pour ainsi dire. Ces associations peuvent aussi servir d'appui moral aux individus ayant de la difficulté à accepter leur homosexualité à cause d'un heritage religieux homophobe. Mais ce rôle devrait être temporaire, car, au bout du compte, l'adoption du christianisme par les homosexuels est plus dommageable que salutaire.
Les chrétiens gais citent souvent le célèbre passage de Jean 8.7 : Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre--dans l'espoir de désarmer les homophobes chrétiens. Mais cette tactique est inutile et ressemble plutôt à un aveu de culpabilité, une reconnaissance de la désapprobation des homophobes tout en demandant poliment d'atténuer cette désapprobation puisque tous sont coupable de quelque tort. La faiblesse de cette approche est frappante.
Il faut bien poser la question : pourquoi une personne homosexuelle agirait-elle contre son propre intérêt en adoptant une religion qui a enseigné, et continue à enseigner, la haine de l'homosexualité et qui insiste que les homosexuels se résignent à une vie d'abnégation et de mépris de soi? (Il ne faut pas se laisser duper par le langage hypocrite des chrétiens qui détestent le péché, mais aiment le pécheur. S'ils étaient sincères, ils appuieraient les droits des gais malgré la désapprobation morale.)
Malgré l'extrême misogynie de l'Islam, il y a bien des femmes qui adoptent cette religion. Alors, comment peut-on demander aux gais de ne jamais faire l'erreur analogue ? Mais les gais, par contre, sont allés plus loin que ces musulmanes : ils ont été jusqu'à fonder de nouvelles associations chrétiennes--voire de nouvelles églises--dans leur empressement à adopter la foi de leur oppresseur. L'exemple le plus important est la Metropolitan Community Church (MCC). Cette église se décrit comme une association mondiale d'églises chrétiennes avec un programme particulier pour les communautés gaies, lesbiennes, bisexuelles et transgenres. Mais ce serait bien plus simple et plus honnête de dire que c'est une église gaie, une église rebelle qui s'est donné la mission de reconstruire le christianisme (ou plus précisément le protestantisme à saveur fondamentaliste) sans homophobie.
Si, comme prétendent les gais chrétiens, le courant majoritaire du christianisme se trompe en condamnant l'homosexualité, ne faudrait-il pas se demander si ce même christianisme se serait trompé sur d'autres questions importantes ? Avant d'essayer d'exciser la partie pourrie de la pomme, ne faudrait-il pas vérifier l'état de santé de toute la pomme ? Y a-t-il réellement quelque chose dans le christianisme qui vaille la peine d'être sauvegarder ? Les chrétiens gais n'osent même pas se poser ce genre de questions. Des gais religieux mais non chrétiens vous diront que la religion institutionnalisée en général et les institutions chrétiennes en particulier sont fondamentalement corrompues, mais il insisteront par contre sur l'importance de la vraie foi, sans jamais donner de définition claire de cette foi. Mais s'ils acceptent quoi que ce soit sur la base de la seule foi, comment savent-ils que les homophobes chrétiens n'ont pas raison après tout ? S'ils rejettent le rationalisme pour adopter le fidéisme, alors tout est permis, y compris la bigoterie homophobe.
Foi et fétishe
Il faut dire que les gais ont subi, et continuent à subir, une brutalisation psychologique constante de la part des institutions chrétiennes qui condamnent, de façon obsessive, tout acte sexuel dont le but est autre que la fabrication de bébés. Ajouter à cela la supposition gratuite--propagée par tous les monothéismes--que la foi religieuse est une condition nécessaire à une vie moralement acceptable, et vous avez les ingrédients d'un assaut émotionnel qui fait ses victimes parmi les gens qui ne se reconnaissent pas dans le modèle ainsi véhiculé.
On a utilisé, usé et abusé du concept de la foi au point d'en faire une sorte de fétiche. La foi est devenue synonyme de bonté, rappelant un usage particulier du mot chrétien. C'est un individu de foi profonde, dit-on, ou, Elle est bonne chrétienne. Ainsi, on suppose implicitement que toute personne sans foi religieuse est moralement douteuse, qu'il faut s'en méfier.
Quelle est la signification première du mot foi ? C'est un synonyme approximatif des noms assurance et confiance, comme dans J'ai foi en mon ami, ou du substantif sincérité, comme dans l'expression être de bonne foi. Mais dans un contexte religieux, la foi se réfère à un phénomène ou être surnaturel (tel que le dieu des monothéistes) ne faisant pas partie du monde réel, et dont l'existence ne s'appuie que sur une confiance, une certitude gratuite. Selon le Dictionnaire Universel Francophone [5], dans le contexte de la théologie chrétienne, la foi serait une adhésion ferme de l'esprit à une vérité révélée, c'est-à-dire, sans fondement raisonné. Est-il légitime de fonder la morale sur une base aussi chimérique ? Mais telle est la connotation du mot foi : une vertu suprême, fondée sur des croyances vides, sans laquelle l'immoralité ou l'amoralité serait inévitable. Quelle foutaise.
Fierté et honte
Même l'expression désormais célèbre de la gay pride ou la fierté gaie n'est que le pendant symétrique de la honte que le christianisme cherche à imposer aux homosexuels. La fierté gaie se veut un acte de défi et de libération, troquant cette honte contre la valorisation de soi, mais au fond elle rappelle cette honte autant qu'elle l'éloigne. Au fait, ni l'une ni l'autre de ces deux réponses émotives ne convient dans les circonstances. L'orientation sexuelle et affective d'un individu n'est qu'un aspect de sa nature, un aspect pour lequel ni la honte ni la fierté n'est appropriée. Une expression du genre liberté gaie, par exemple, serait bien plus appropriée car chacun de nous cherche la liberté de vivre sa vie comme il l'entend. La fierté n'a rien a voir là-dedans.
L'Homosexualité selon la Bible
Il sont plusieurs à vouloir nier l'observation que la tradition chrétienne est solidement homophobe et à tirer des conclusions plus équivoques de son histoire. Selon John Boswell, auteur de Christianisme, tolérance sociale et homosexualité (Gallimard, 1985), l'Église catholique a fait preuve d'une certaine tolérance à l'égard des homosexuels jusqu'au 13e siècle.
Embarrassés par les multiples condamnations de l'homosexualité dans les écrits saints, les chrétiens gais se réfugient dans des questions fastidieuses de traduction et essaient de se convaincre que la Bible ne condamne que le libertinage homosexuel, ou la prostitution, ou ainsi de suite. Mais au bout du compte, de telles tergiversations sont inutiles car le bilan du christianisme dans sa pratique est assez clair, c'est-à-dire que la manière dont les églises ont interprété ces écrits a toujours été dans le sens de la condamnation, sauf quelques rares exceptions très récentes. Et de tout façon, la Bible n'est qu'un livre parmi tant d'autres. Ce serait de la pure folie de prendre ce livre--ou tout autre-- pour la parole de quelque Dieu. Pourquoi accorder tant d'importance à ce que dit cette Bible à propos de l'homosexualité ou de toute autre question ? De quel intérêt sont ses déclarations, sauf pour les historiens et les anthropologues ?
Quiz express : La Bible condamne-t-elle l'homosexualité ?
• [ ] oui ?
• [ ] non ?
• [ ] peut-être ?
• [ ] durant la pleine lune ?
• [ ] dans le cas où aucun des participants n'est prêtre catho ?
• [×] On s'en fout. C'est sans importance.
Les Ex et les ex-ex
Si l'enfer existe, une de ses succursales se trouve sûrement au sein du mouvement soi-disant ex-homosexuel, dont l'organisme Exodus[6] est probablement le plus connu. Tandis que la plupart des associations chrétiennes homosexuelles se donnent la mission de reconstruire le christianisme afin que celui-ci accueille et valorise les gais et les lesbiennes, le mouvement ex-homosexual, au contraire, encaisse entièrement (devrait-on dire fièrement ?) la condamnation chrétienne traditionelle de l'homosexualité. Ce mouvement, hautement saturé du dogme fondamentaliste, prétend qu'il est possible de guérir l'homosexualité, ou, au moins, de la contrôler, par une application assidue de la foi chrétienne. Cette affirmation est pseudo-scientifique, au mieux, car toutes les tentatives de modification de l'orientation sexuelle ont échoué depuis le début, il y a maintenant des décennies.
Exodus et leur espèce font un usage fréquent du jargon chrétien de l'amour pour la personne homosexuelle, et même du respect pour elle. Mais la minceur de ce vernis, et le mépris sous-jacent, sont évidents.
Les ex-homosexuels d'Exodus et des groupements sembables sont bien pitoyables. De temps en temps quelques-uns parmi eux cédent à la tentation, faisant les manchettes pour un jour en se faisant ainsi des ex-ex-homosexuels. Le film documentaire One Nation Under God[7] (1993) mettait en vedette deux hommes, anciennement porte-paroles importants d'Exodus, qui avaient quitté l'association après être tombés amoureux l'un de l'autre.
Homosexualité et l'Église Catholique
Toute discussion de l'homosexualité dans le contexte chrétien serait incomplète sans porter une attention spéciale à l'Église catholique romaine, de par son importance centrale dans la chrétienté, mais aussi pour la nature bien particulière--notamment le célibat obligatoire--du clergé catholique. Les scandales d'abus physiques et sexuels perpétrés par des membre de ce clergé et la pédophilie chez les prêtres déferlent dans l'actualité récente. Plusieurs commentateurs ont expliqué que, vu que la plupart des victimes étaient en fait des adolescents, on devrait plutôt parler de éphébophilie. Mais même avec cette précision, il semble que personne n'a bien compris le point essentiel de toute cette histoire : Si, à toute une caste d'hommes--le clergé catholique--vous accordez une autorité divine tout en leur privant d'un besoin humain assez primordial--la sexualite--, il faudrait vous attendre à ce que plusieurs de ces hommes abusent de leur très grande autorité afin de combler cette très grande lacune. C'est inévitable.
Le prêtre est, selon la tradition, le représentant de Dieu dans sa paroisse, et il ne se gêne pas pour utiliser ce pouvoir afin de manipuler et contrôler ses paroissiens. Il ne faut pas s'étonner que plusieurs s'en servent pour obtenir des faveurs sexuelles. Ajouter à cela la condamnation chrétienne du plaisir sexuel en général et de l'homosexualité en particulier, sans oublier que cette condamnation se justifie par un dogme sans fondements, et vous avez une situation explosive que la hiérarchie catholique a réussi, jusqu'à récemment, à contrôler et à taire.
Les apologistes catholiques se tordent les mains et accusent les gais de s'être infiltrés dans le clergé, mais ces protestations sont hypocrites. Le taux élevé d'homosexuels dans le clergé catholique est un secret de polichinelle depuis longtemps. Il est trop tard pour pointer du doigt les autres. Toutefois, il faut reconnaître que les prêtres qui ont des rapport sexuels, et en particulier des rapports homosexuels, se font complices de l'hypocrisie de la hiérarchie catholique. Même le gai ou la lesbienne ordinaire, membre de l'Église catholique, aurait de difficiles questions à poser à sa conscience--non pas des questions de morale sexuelle, mais plutôt des considerations d'honnêteté de d'intégrité intellectuelles.
Quant à l'association de catholiques gais s'appelant Dignité, son nom sonne on ne peut plus faux. Les autorités catholiques romaines s'opposent toujours, et de la façon la plus dogmatique, à toute expression honnête de l'homosexualité. Les membres de Dignité se trouvent donc dans une situation contradictoire, se prétendant catholiques tout en étant totalement rejetés par leur Église.
Plus d'excuse
Il y a une scène du film britannique Priest[8] (1994) dans laquelle le jeune prêtre gai--une nouvelle recrue et personnage principal du film--s'entretient avec un autre prêtre bien plus âgé, abattu par la vie de clerc. Le repas du soir achève, ils sont à table, tous les autres convives se sont retirés. Le vieux prêtre offre quelques conseils très pertinents à son jeune collègue enthousiaste mais troublé : Ne fais pas comme moi, ne laisse pas passer l'occasion de vivre pleinement ta vie ! Le message est clair : le vieux est probablement homosexuel lui aussi, ou du moins il a connu une vie d'abnégation de par son choix de carrière. À l'époche où un homme de son âge était jeune, l'homophobie en Grand Bretagne, et dans beaucoup d'autres pays, était bien plus forte qu'aujourd'hui, et le sacerdoce était peut-être pour lui une échappatoire, un refuge exclusivement mâle, à l'abri des pressions sociale d'hétérosexualité imposée. Mais de nos jours, la situation s'est considérablement améliorée (malgré la réaction chrétienne) et un jeune homme n'a plus cette excuse. À la fin du 20e siècle et maintenant à l'aube du 21e, un gai qui ferait la folie de devenir prêtre catholique ne mériterait plus notre sympathie. Comment pourrait-il ignorer l'absurdité de cette vocation et les ennuis auxquels ils s'exposerait ?
Réformer l'Église ?
Il serait naïf de travailler pour réformer l'Église catholique--par exemple en exigeant le droit de mariage pour les prêtres, ou, encore plus improbable, que l'Église accepte l'homosexualité. De toute façon, même si cela était possible, pourquoi se donner la peine ? Pourquoi investir tant d'efforts dans une institution qui a toujours été fondamentalement obscurantiste, et l'est encore, et dont la base dogmatique n'est que foutaises ? La seule réponse raisonnable est d'abandonner l'Église catholique--et toutes les églises-- pour la laisser dépérir, tout comme elle a dépérit dans son ancien bastion, la France, après la loi de 1905 qui a imposé la séparation entre Église et état et mis un terme au salariat gouvernemental des prêtres.
Le Côté positif
Dans cette quête désespérée de respectabilité, les chrétiens homosexuels se leurrent car ils passent à côté de l'avantage que confère le fait de se trouver en marge de la société. Oui, l'aliénation et le rejet ont très souvent été le sort des gais, mais il y a un autre côté : une occasion privilégiée d'observer plus objectivement la majorité de laquelle ils sont exclus ; un point de vue de l'extérieur ; la possibilité de voir avec des yeux plus ouverts, plus critique, tout ce dont les gens dits normaux prennent pour acquis sans trop réfléchir.
Forcés par circonstance personnelle à mettre en question la norme de l'hétérosexualité obligatoire, l'homosexuel a l'opportunité de tourner sa marginalité à son avantage en mettant aussi en question les autres normes et idées reçues, telles que la normalité de la foi religieuse, ou du patriotisme, ou les idées reçues dans tout autre domaine, que ce soit politique, social, artistique, esthétique, etc.
Mais le chrétien homosexuel gaspille cette occasion et se lance sottement dans l'autre direction, vers un conformisme banal. Son obsession pour des arguties que la Bible n'est pas vraiment homophobe ne sert qu'à légitimer ce fétishisme biblique qui est une cause majeure de nos problèmes.
Tout cela, un ami l'a bien exprimé ainsi :
Ce sentiment tyrannique de ma différence, source de tant de souffrance, m'a tout de même permis de voir le monde sur un jour différent, m'a permis de développer une sensibilité toute particulière qui m'est très utile dans mes recherches philosophiques et dans ma vie en générale, m'a donné une grande indépendance d'esprit et de l'esprit critique.
Notes et références
1. .Religious Roots of the Taboo on Homosexuality, de John Lauritsen
2. .De l'Ancien Testament : Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination. Lévitique 18.22, Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable ; ils seront punis de mort : leur sang retombera sur eux. Lévitique 20.13, Bible, version de Louis Segond, 1910
3. .Du Nouveau Testament: C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes : car leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature ; et de même les hommes, abandonnant l'usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement. Romains 1.26-27, Bible, version de Louis Segond, 1910
4. .Homophobie musulmane : Voir, par exemple, l'article Islamic Ruling Concerning Homosexuality. L'auteur de cet article déclare que l'homosexualité est une perversion s'opposant à l'ordre naturel établi par Allah, une corruption et un crime contre le sexe opposé. L'homosexualité serait donc interdite et par la loi charia et par le Coran. La peine prévue est soit le fouet, soit la mort par lapidation. Qu'Allah soit loué !
5. .http://www.francophonie.hachette-livre.fr/
6. .Exodus International
7. .One Nation under God film
8. .Priest, film
9.
Religious Roots of the Taboo on Homosexuality,
The Taboo in Historical Perspective
John Lauritsen
For analytical purposes, the taboo is easier to see in historical perspective than is homosexuality itself. Whereas homosexual love has been practised in all societies of which we have record, and among all classes and types of people, the taboo on homosexuality is an historical variable. ...antihomosexual attitudes and practices are limited in space and time, and derive from particular moral traditions. These moral traditions are in accord with specific forms of social and economic organization. The taboo on homosexuality is therefore not an eternal feature of human society, but a transitory historical phenomenon.
The history of the taboo is essentially a history of religion. The taboo, as we shall see, is a theological conception of Judeo-Christianity.
Homosexuality flourished throughout the ancient world: among the Scandinavians, Greeks, Celts, Sumerians, and throughout the "Cradle of Civilization", the Tigris-Euphrates Valley, the Nile Valley, and the Mediterranean Basin. The art and literature of these peoples offer testimony to an unhindered acceptance and often exhaltation of same-sex love. At this time, there were not "homosexuals" (as a noun), only homosexual acts. Nowhere is there evidence that anyone was set apart as different from his fellow men, even semantically, because of engaging in homosexual acts.
The Ancient Hebrews
The antihomosexuality taboo was born among the ancient Hebrews. It first appears in the sayings of reformers in Hellenistic Judaism as they attacked the sexual practices of neighboring fertility Cults.
The ancient Hebrews developed sexual attitudes drastically different from the rest of the world. According to some authorities, the sex-negative orientation developed about 700 BC, following the Babylonian Exile; before this, the Hebrews, like other asiatic peoples, had also allowed homosexuality, including male prostitution as a part of temple worship.
The keynote of Hebrew sexual morality was PRUDISHNESS. The beautiful sculpture of the Greeks and other "heathen" peoples was anathematised as "uncovering of nakedness". Indeed, dozens of Old Testament passages apply exclusively to prohibitions against viewing the unclothed body (e.g. Leviticus 18:6-9). Anxiety on this score became an obsession of pathological degree.
The Hebrews considered themselves the "chosen people" of a jealous and vindictive god, morally superior to their neighbors. They developed a sexual code unlike anything in the ancient world. Mosaic law made thirty-six crimes punishable by death; one-half (18) involved sexual relationships of one kind or another.
For two men who made love to each other, the law stated: "If a man also lie with mankind, as he lieth with a woman, both of them have committed an abomination: they shall surely be put to death; their blood shall be upon them." (Leviticus 20:13)
The penalty for males guilty of homosexual acts was death by stoning, the most severe penalty. Adulterers, in contrast, were put to death by the more humane method of strangulation.
There was no prohibition against female homosexuality per se. In consequence, for the nearly three millenia following, it was almost always male homosexuality but not female homosexuality that was outlawed. The taboo on homosexuality is a taboo on male homosexuality.
Rigid sex-roles were imposed for both men and women, including a ban on transvestitism; "The woman shall not wear that which pertaineth unto a man, neither shall a man put on a woman's garment: for all that do so are abominations unto the Lord thy God." (Deuteronomy 22:5)
The Hebrews came to associate homosexual practices entirely with foreign customs. They referred to the "way of the Canaanite" or the "way of the heathen" rather than name practices which in time became unnameable. To them, the Sodom and Gomorrah story vividly illustrated the wrath of Yahweh against an alien people for their alien practices.
Along Comes Christianity
Let theologians quibble over exactly what elements went into the melange that became Christianity. For our purpose, we can say that the Christians carried forward the Jewish code. To this were added elements of ascetic neo-Platonic philosophy and bits and pieces of the mystery cults that were flourishing in the decay of the Roman Empire.
A strident note of erotophobia was added by Saul of Tarsus, sometimes known as "St. Paul". His neurotic formulations left a great impress, and did much to influence Christian practices towards homosexuals. Paul's hysterical railings against sensual pleasure account for dozens of New Testament passages. He writes:
"God gave them up unto vile affections; for which their women did change the natural use into that which is against nature. And likewise also the men, leaving the natural use of the woman, burned in their lust one toward another; men with men working that which is unseemly, and receiving in themselves that recompense of the error which was meet". (Romans 1:26,27).
We note the phrase "that which is against nature", a formulation to enter the criminal code of Christendom. ...Paul associated male homosexuals with effeminate males, and he excluded both from the "kingdom of God". ...And for sheer arbitrary silliness, Paul condemned long hair for men as being unnatural!
The Council of Elvira in 300 AD denied last rites to pederasts.
Early in the 4th century AD, Christianity became the state religion of the Roman Empire. From this point begin the sufferings of homosexuals on a world scale.
324 AD. A decree of the Emperor Constantius imposed the death penalty for sodomy.
390 AD. Valentian instituted death by burning, a mode of execution which recalled the punishment meted out by Yaweh to Sodom and Gomorrah.
395 AD. An edict of Theodosius banned all religions other than Christianity. Loyalty to the State demanded loyalty to the tenets of the Christian religion, including its code of morality. Here begins the equation: heresy = treason, an equation which in time will become three-way: homosexuality = heresy = treason.
529 AD. Justinian the Great closed the Platonic Academy in Athens, thus putting an end to classical learning. The Academy had flourished for nearly a thousand years.
538 AD. Justinian codified Roman law. He prescribed torture, mutilation, and castration for homosexuals. His edict, Novella 77, condemned sodomites to death "lest, as a result of these impious acts, whole cities should perish together with their inhabitants", a reference to the Sodom and Gomorrah myth. The edict spoke of "diabolical and unlawful lusts" and reasoned that because of such crimes there are famines, earthquakes and pestilences.
Justinian's edict portrays homosexual acts as a clear and present danger to the State, thus articulating the equation of homosexuality with treason.
Justinian issued a second edict, Novella 141, against homosexuality in 544.
...the edict refers to homosexuality as "very madness of intercourse", "plague", "disease", and "conduct so base and criminal that we do not find it committed even by brute beasts". Those who committed such acts "have been contaminated by the filth of this impious conduct". (translations of the Novellae from Homosexualiy and the Western Christian Tradition by Canon Bailey).
This language is most interesting in that it not only contains phrases virtually identical to those in Anglo-American sodomy statutes, but it also anticipates the decadence theories...and the disease notions...
The Taboo Firmly Implanted
From this time onwards, laws in all Judeo-Christian states were stamped in the mold set by Justinian. Sodomy was not treated rationally in Christendom until some thirteen centuries later, when penal reforms in France followed the Great Revolution.
During the dark ages, homosexual offenders were punished by excommunication, denial of last rites, castration, torture, mutilation: death by burning, and burial in unsanctified ground. Some Christian fathers even felt it necessary to perform mutilation upon the corpses of the offenders. Sodomy, heresy, and treason became equated (foreshadowing the McCarthy period in America, when again homosexuality and treason were linked.)
Christianity did not come to power in Europe because the pagans rushed ecstatically into the arms of the Church. In fact, worshippers of the pre-Christian religions indigenous to Europe generally preferred the old faiths, and indeed, those whose rites included fresh air, music, dancing, food and drink, and sexual orgies, must have found Christianity morbid. It was through force of arms, over the broken bodies of pagans, that Christianity held sway over Europe.
Heretical cults were repressed ruthlessly...
From the repression of a related heretical cult originating in Bulgaria comes the English word, "bugger". [...and the French "bougre"...]
Conclusion
...yes, Christianity has had its good features -- Christianity, like everything else, contains contradictions. But we must make the appropriate generalisations. No matter how much the gentlemen of the cloth may blather about "charity", etc., the fact is that historically the Christian Church has been an egregious practitioner of hatred, intolerance, and violence.
No doubt there have been persons sincerely inspired to kindness or noble action by the stated "Christian principles" of love, peace, and brotherhood. But a correct evaluation says that Christianity represents not the realisation, but rather the alienation of these principles.
Before the possibility that human beings might behave in a civilised and rational manner towards each other, Christianity has imposed, like a prophylactic, the demand for physical and intellectual mortification.
...the taboo against homosexuality is a transitory historical phenomenon, rooted in superstition from the past... Homosexuals were not persecuted over the centuries because of the revulsion good, decent, healthy people felt at loathsome and unnatural deeds. Far from it. We were persecuted because of arbitrary theological conceptions of morality peculiar to Judeo-Christianity.
Islamic Ruling Concerning Homosexuality
AlJumuah Magazine, Sha`ban 1416
Islam considers homosexuality as a sexual deviation leading to a perverted act which goes against the natural order Allah intended for mankind. It is a corruption of the man's sexuality and a crime against the opposite sex. Therefore, the Islamic shari'ah strictly prohibits the practice of this perverted act. This is mentioned in many places in the holy Qur'an.
The story of the people of the prophet Lut who were addicted to this practice, is the best example. Prophet Lut, alayhessalam said to his people: "Verily, you do sodomy with men, and rob the wayfarer! And practice all wickedness in your meetings," (Al-A-nkabut, 29:29). And he said to them: "Of all the creatures ofthe world, will you approach males, and leave those whom Allah has created for you to be your wives? Nay, you are a trespassing people!" (Al-Shu'ara', 26:165-166) But their answer to Prophet Lut, alayhessalam, was: "Bring us the Wrath of Allah if you are telling us the Truth." (Al-Ankabut, 29:29). And so Allah gave them the punishment they deserved: "And We rained on them a rain of torment. And how evil was the rain of those who had been warned," (Al-Shu'ara', 26:173).
Just as a person who has a sexual urge should not satsfy it by committing zina, a person who has this perverted thought should not act upon it. In order to maintain the purity of the Muslim society, most Muslim scholars have ruled that the punishment for this act should be the same as for zina (i.e. one hundred whiplashes for the man who has never married, and death by stoning for the married man). Some have even ruled that it should be death for both partners, because the Prophet, sallallahu alayhe wa sallam, said: "Kill the doer and the one to whom it was done." (Related by Al-Bayhaqi).