Les George BUSH : biographies .... : trafiquants, affairistes, magouilleurs de pères en fils ... Une Kollaboration fructueuse avec l'hitlérisme ... !
George Bush : La biographie indésirable--- par Webster G. Tarpley & Anton Chaitkin
Traduit par Jean-Marie FLEMAL
INTRODUCTION : Un Caligula américain
La thèse de ce livre est simple : Si George Bush devait être réélu en novembre 1992 pour un second mandat de président des États - Unis, ce pays et le reste du monde devraient affronter une catastrophe d'une ampleur gigantesque.
La nécessité d'écrire ce livre s'est imposée de façon irrésistible dans l'esprit de ses auteurs à la suite du massacre monstrueux de la guerre d'Irak, en janvier et février 1991. Cette guerre était un acte de génocide sauvage et prémédité de la part de Bush, entrepris de connivence avec une clique de Londres qui, dans sa continuité historique, se faisait la représentante à la fois du pire ennemi des intérêts à long terme du peuple américain et de l'adversaire le plus implacable du progrès de l'espèce humaine.
Les auteurs ont observé très soigneusement George Bush à mesure que se déroulait la crise du Golfe et la guerre et ils ont eu la certitude que ses débordements de colère en public constituaient de véritables crises psychotiques révélatrices d'un état mental très perturbé, de très mauvais augure pour l'humanité. Les auteurs ont également été horrifiés par le degré d'ignorance bienveillante de leurs concitoyens à propos de la réalité révoltante de ces crises en public. Une majorité d'Américains s'est avérée disposée à prêter son soutien à une méprisable entreprise de boucherie. Par leurs votes d'appel du 12 janvier 1991, le Sénat et la Chambre des Représentants ont donné leur feu vert aux mesures de guerre imminentes, planifiées par Bush en vue de réinstaller dans son pouvoir l' émir du Koweït, un homme qui, au sens propre de l' expression, possède des esclaves. Ce vote était un crime contre la justice de Dieu. Ce livre fait partie d'une tentative de les aider à survivre quoi qu 'il arrive, à la fois pour la sauvegarde du monde et pour la leur propre. Il a été conçu comme une contribution à un processus éducatif qui pourrait encore sauver le peuple américain des horribles destructions que signifierait un second mandat en faveur de Bush. En outre, il a été conçu comme un avertissement à tous les citoyens : s'ils ne refusent pas un second mandat à Bush, ils mériteront pleinement ce qui leur tombera dessus après 1993.
Puisque ce livre sera sous presse en automne 1991, la conscience que le public a de la dépression à long terme de l' économie américaine croîtra rapidement. Si Bush devait être réélu, il se considérerait comme étant hors d' atteinte des électeurs et de la volonté populaire; avec un déficit fédéral grimpant de plus d' un milliard de dollars chaque jour, une seconde administration Bush dicterait sans aucun doute une austérité tellement écrasante qu' elle amènerait le pays au bord de la guerre civile. Nombre de signes avant - coureurs de ce qui pourrait se produire sont décrits dans le dernier chapitre de ce libre. Notre but a été de réunir le plus d' éléments véridiques possible sur Bush dans les limites temporelles imposées par les élections de 1992. Ni le temps ni les ressources n' ont permis d' accorder une attention des plus minutieuses à certains détails; nous pouvons dire, toutefois, que notre engagement solennel à dire la vérité et que notre produit fini sont de meilleure qualité que tout ce que quiconque a été en mesure de montrer, y compris les organisations spécialistes de l' info et les services de renseignement dont les moyens en tous genres surpassent de loin les nôtres. Comment pouvons - nous espérer combattre ce tout - puissant cartel du pouvoir qui entoure Bush avec une biographie, un simple livre ? Nous ne nous berçons guère d' illusions sur un succès facile, mais nous avons été encouragés dans notre travail par l' espoir qu' une biographie pourrait stimuler l' opposition à Bush et à ses menées politiques. Et, ne serait - ce que par ses qualités novatrices, il posera certainement toute une nouvelle série de problèmes à ceux qui cherchent à faire réélire Bush. Car, bien que Bush soit aujourd'hui ce que les journalistes appellent un dirigeant mondial, aucun compte rendu véridique de sa véritable carrière n' a encore été mis à la disposition du public.
L' ouvrage que nous soumettons ici à l' appréciation de l' opinion publique est, à notre connaissance, la première biographie non autorisée et sous forme de livre de George Bush. Il s' agit de la première approche de la vérité à propos de sa vie. C' est la première biographie digne de ce nom, et c' est un fait qui en dit long sur le sinistre pouvoir et le souci obsessionnel de dissimulation qui ronge le personnage. Aucune des autres biographies se prétendant telles (y compris l' autobiographie de Bush destinée à sa campagne électorale) ne peut être prise au sérieux : chacun de ces ouvrages est un pastiche truffé de mensonges, de distorsions et de banalités en tous genres, allant du panégyrique électoral au gros mensonge à la Goebbels, visant à forger de toutes pièces des histoires édifiantes destinées à émouvoir des enfants crédules. Il n' y a vraiment guère d' exception où la littérature disponible sur Bush ne soit dénuée de la moindre valeur.
Mais, avec Bush, ce n' est que le début du problème. Les antécédents de la famille Bush en ont fait un atout des réseaux de la Brown Brothers, Harriman, l' une des forces politiques les plus puissantes des États - Unis durant une bonne partie du 20e siècle et, durant des années, la plus importante banque privée du monde. Il suffit dans ce contexte de penser à Averell Harriman en train de négocier, au cours de la Seconde Guerre mondiale et au nom des États - Unis, avec Churchill et Staline, ou au rôle de Robert Lovett, partenaire de la Brown Brothers, Harriman, dans son rôle de mentor de John F. Kennedy lors du choix de son cabinet par ce dernier, pour commencer à comprendre les implications du poste du sénateur Prescott Bush en tant qu' associé gérant de cette banque. Les réseaux de la Brown Brothers, Harriman s'infiltrent dans le gouvernement et les mass - media. Maintes fois au cours de ces pages, nous verrons des histoires des plus embarrassantes pour George Bush se voir interdire la publication, des documents gênants pour Bush disparaître de façon louche et des témoins à charge contre Bush se faire rattraper par des morts à tout le moins mystérieuses et particulièrement opportunes dans le temps. Les quelques faits pertinents qui ont fait surface, çà et là, dans le domaine public, ont été nécessairement filtrés par cet appareil gigantesque. Ce problème a été réglé par la corruption des auteurs, des journalistes, des directions d' information et des éditeurs qui ont fonctionné de plus en plus en tant qu' avocats entretenus au service de Bush. George Bush veut à tout prix que les aspects principaux de son existence demeurent occultés. En même temps, il se rend compte que son besoin de dissimulation présente un côté vulnérable. Le besoin de protéger son côté faible explique le flot permanent de matériel biographique et historique bidon concernant George, de même que l' essorage auquel on a soumis de nombreuses études sur l' histoire récente qui ne peuvent jamais parler de lui directement. Ces quelques derniers mois, nous avons vu paraître, sur le Watergate, un ouvrage qui prétend présenter des éléments neufs au public et qui désigne Al Haig comme étant Deep Throat, mais qui ignore, par ailleurs, le rôle primordial de George Bush et de ses partenaires d'affaires dans cette même affaire du Watergate. Nous disposons d'un nouvel ouvrage, cette fois de la plume du lieutenant - colonel Oliver North, qui affirme que Roland Reagan savait tout au sujet de l'affaire des contrats en Iran, mais que Bush ne faisait pas partie de la chaîne de commandement de North. Ce dernier point n' est qu'une paraphrase des propres excuses boiteuses de Bush prétendant qu' il était “ hors circuit ” durant toutes ces transactions illégales. Au cours des enquêtes et auditions concernant la nomination de Robert Gates au poste de directeur des Renseignements Généraux (Central Intelligence), personne n' eut rien de neuf à ajouter sur le rôle de George Bush, patron du bureau de crise du groupe des situations d'exception du Conseil National de la Sécurité, bureau qui fut l' un des centres de commandement de toute l' affaire. Ces mascarades sont colportées à l'usage d' un public hyper-crédule par des agents dont la tâche va bien au - delà du simple contrôle des préjudices puisqu' elle contrôle également les esprits - le fameux “ MK ” dans l'opération gouvernementale estampillée “ MK Ultra ”. Ces coudées franches dont George Bush a bénéficié au cours des élections de 1988 se reflètent, entre autres, dans le fait qu' en aucun moment de la campagne, on n' a assisté à la moindre tentative sérieuse de la part des prétendus organismes d 'information de fournir au public quelque chose qui puisse ressembler de près ou de loin à un compte rendu crédible et complet de la carrière politique de notre homme. Deux biographies au moins de Dukakis furent publiées qui, bien qu 'à peine critiques, n' étaient pas non plus uniformément flatteuses. Mais, dans le cas de Bush, tout ce que le public eut à se mettre sous la dent se limita à l' ancienne biographie électorale de Bush de 1980 et à une autobiographie électorale plus récente, toutes deux n' étant, en fait, que des tissus de mensonges.
Tout au début de nos recherches en vue de la rédaction du présent ouvrage, il est devenu apparent que tous les livres et la plupart des articles plus longs traitant de la vie de George Bush avaient été engendrés à partir d' une liste de “ faits ”, concernant Bush et sa famille, qui avait été complètement expurgée, approuvée et canoniquement admise par le clan de notre homme. Nous apprîmes qu' au cours des années 1979 - 1980, Pete Roussel, l' assistant de Bush, avait tenté de recruter des biographes en vue de préparer une “ vie de Bush ” à partir d' une collection de communiqués de presse, de rappels de titres et de tout un matériel prédigéré du même acabit. La plupart des écrits biographiques concernant Bush se composent tout simplement d' éléments extraits de cette liste, échelonnés chronologiquement et transformés en récit émaillé d' interprétations de commentaires, d' anecdotes, d' enjolivures ou de procédés stylistiques spéciaux. La liste autorisée, admise par Bush, est facilement identifiable. Un détail en disait long, au point de faire l' objet d' une plaisanterie chez les auteurs de la présente étude : il s' agissait de la constance absolue avec laquelle les pisse - copies chargés de dissimuler la substance même de l' existence de Bush mentionnaient une Studebaker rouge de 1947 que George Bush avait prétendument conduite vers Odessa, Texas, en 1948. C' est le genre de détail par lequel cette engeance d' écrivaillons tentent d' humaniser leur sujet, de la même façon que les fers à cheval, les couennes de porc et la musique de country and western ont été introduits dans la vie réelle de Bush dans une tentative délibérée et trompeuse d' humaniser son image. Notre expérience nous a montré que chaque texte faisant référence à la Studebaker rouge de Bush dérivait probablement de la liste des faits approuvés par Bush lui - même et qu' elle était dès lors pratiquement sans valeur pour des recherches sérieuses autour de l' existence de notre homme. Par conséquent, nous avons rattaché ce genre de textes à l' “ école de la Studebaker rouge ” de dissimulation et de falsification.
Quelques exemples ? Celui - ci est tiré de l' autobiographie électoraliste de Bush, Looking Forward (Le regard tourné vers l'avant), écrite en réalité par son assistant Vic Gold : Je me rendais au Texas dans ma Studebaker, et tout ce que je savais du paysage de cet État, c'est ce que j' en avais vu du cockpit d' un Vultee Vibrator durant ma période d' entraînement dans la Navy. [n.1]
Voici le même épisode tel que le décrit le copain de Bush, Fitzhugh Green, ami du financier malthusien Russell Train, dans son George Bush: An Intimate Portrait (GB, un portrait intime), publié après que Bush eut conquis la présidence :
Il [Bush] chargea sa Studebaker 1948, fit en sorte que sa femme et son fils le suivent, et se mit en route pour Odessa, Texas. [n.2]
En 1983, Harry Hurt III a écrit les lignes suivantes pour un article dans un magazine texan, orné en prime d' un dessin apparemment censé représenter une Studebaker, mais qui, en fait, ne ressemble absolument pas à une Studebaker de cette époque : Durant l' été 1948, lorsque George Herbert Walker Bush prit la direction d' Odessa avec sa Studebaker rouge toute cabossée, la population de la ville, bien qu' en hausse constante du fait de la main - d'ouvre pétrolière nouvellement débarquée, ne comptait toujours pas 30.000 habitants. [n.3]
Nous voyons que Harry Hurt a plus d' imagination que nombre de biographes de Bush, et son article fournit quelques faits utiles. Plus faible est la version que nous propose Richard Ben Kramer, dont on attend la publication en 1992 et qui est donc censée servir de biographie de campagne en vue de préparer le terrain à la seconde victoire électorale de Bush. Puisse Dieu nous venir en aide. Cramer s' est vu confier la tâche peu enviable de donner vie une fois de plus à cette même vieille liste éculée. Mais le fait même que l' équipe de Bush sent qu' elle a besoin d'une nouvelle biographie indique qu' elle se rend compte qu' elle est ici potentiellement vulnérable. Cramer a tenté de résoudre son problème est remodelant la même vieille camelote dans un style frénétique, hyper - cinétique, voire hyper - thiroïdien, serions - nous tentés de dire. Les lignes qui suivent proviennent d' un passage de cet ouvrage à paraître, et qui a été publié dans Esquire, en juin 1991 : En juin, après les Séries mondiales des collèges et la journée de remise des diplômes à New Haven, Poppy chargea sa nouvelle Studebaker rouge (un cadeau de fin d' études de Pres) et mit le cap sur le sud. [n.4]
Cette Studebaker était - elle flambant neuve, ou vieille et toute cabossée ? Peut - être la liste autorisée ne mentionne - t - elle ce détail; en tout cas, nous pouvons voir que nos autorités divergent sur ce point.
Flight of the Avenger (Le vol du Vengeur), le roman de Joe Hyams sur la guerre de Bush, sorti en 1991, ne reprend pas cette référence obligée à la Studebaker rouge ”, mais la chose est plus que compensée par une adulation des plus élaborées à propos d' autres détails des états de service de notre héros durant la guerre [n.5]. La publication de Flight of the Avenger, qui se concentre sur la narration héroïque des souvenirs de guerre de Bush et ignore toute preuve qui pourrait contribuer à dégonfler ce mythe, a été minutée de façon à coïncider avec la crise du Golfe et la guerre de Bush contre l' Irak. Il s'agit d' un tract ignoble écrit avec l'aide ouverte de Bush, de Barbara Bush et de l' équipe de la Maison - Blanche. Flight of the Avenger rappelle la pratique des États totalitaires qui veut qu' une guerre menée par le régime devrait être accompagnée de propagande dépeignant l' homme fort du régime dans la posture martiale qui convient le mieux au moment. En tout cas, ce livre traite de la vie de Bush jusqu' à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et nous n' arrivons donc jamais à Odessa. Un seul des longs comptes rendus complets produits par la machine de propagande de Bush à propos de son candidat néglige l' histoire de la Studebaker rouge. Il s' agit de George Bush: A Biography, de Nicholas King, sortie suite aux efforts de Pete Roussel en vue de la campagne de 1980.
Nicholas King a été le porte - parole de Bush lorsqu' il était ambassadeur des États - Unis aux Nations unies. King admet au début de son ouvrage qu 'il peut être récusé pour avoir écrit un ouvrage faisant montre d' une apologie la plus transparente qui soit : “ Rétrospectivement ”, écrit-il dans sa préface, “ ce livre peut sembler prêter le flanc à l' accusation de flatterie exagérée, car le portrait de son sujet est présenté partout sous un angle favorable. ”[n.6] Bien sûr !
Les ouvrages sur Barbara Bush rappellent servilement les mêmes détails tirés de la même liste autorisée. Voici un extrait caractéristique tiré de l' ouvrage chaudement admiratif Simply Barabara Bush: A Portrait of America's Candid First Lady (Barbara Bush, tout simplement : Portrait de la franche et sincère première dame des États - Unis), écrit par Donnie Radcliffe et publié après la victoire électorale de Bush en 1988 : Avec les 3.000 dollars qui lui restaient après son diplôme, en juin 1948, George se rendit au Texas dans la Studebaker rouge de 1947 que son père lui avait donnée pour son diplôme, après que sa voiture eut rendu l'âme sur l' autoroute. [n.7]
Même des journalistes étrangers tentant d'informer leur public sur les conditions régnant aux États - Unis ont été victimes de cette même vieille liste autorisée de Bush. L'écrivain et journaliste allemand Rainer Bonhorst, ancien correspondant à Washington du Westdeutsche Allgemeine Zeitung, dans son ouvrage de 1988 intitulé George Bush: Der neue Mann im Weissen Haus (GB : le nouvel homme de la Maison - Blanche), a intitulé un chapitre de cette biographie politique “ Im roten Studebaker nach Texas ” (Au Texas en Studebaker rouge). Bonhorst écrit ce qui suit : Dann war da noch die Sache mit dem roten Studebaker. Sie spielt--gleich nach dem Weltkriegseinsatz-- eine zweite zentrale Rolle in der Lebensgeschichte des George Bush. Es ist die Geschichte seiner Rebellion. Der Schritt, der aus dem steifen Neuenglaender einen laessigen Texaner machte, aus dem reich geborenen Patriziersohn einen Selfmademann. [...] Also packten George und Barbara Bush, 24 und 23 Jahre alt, er gerade mit dem Studium fertig, sie vorzeitigaus ihrer Universitaet ausgeschieden und seit ein paar Monaten Mutter, ihr Baby und ihre Koffer und luden sie auf ihr knallrotes Studebaker-Coupe. "Ein supermoderner, schnittiger Wagen, allerdings etwas laut fuer den neuenglischen Geschmack," erinnerten sich die Bushs spaeter. Aber schliesslich ging es ja ab nach Texas. [n.8]
Nous voyons que Bonhorst est pleinement conscient de l' importance symbolique revêtue par la Studebaker rouge dans ces comptes rendus hagiographiques de la vie de Bush.
Quelle est la vérité, en fin de compte, dans cette affaire ? Il y a une bonne raison de croire, d' abord, que George Bush ne s' est pas rendu à Odessa, Texas, en Studebaker rouge. Une source bien informée n' est autre que le magnat bien connu du pétrole texan, Oscar Wyatt, de Houston, et contributeur de la campagne de Bush. Dans une lettre récente au Texas Monthly, Wyatt précise que “ lorsque des gens parlent des humbles débuts de M. Bush dans l' industrie du pétrole, il convient de faire remarquer, en fait, qu' il est descendu au Texas avec l' avion privé de Dresser. Il était accompagné de son père qui, à l 'époque, était l' un des directeurs de Dresser Industries. ” “ Je déteste que les gens fassent des déclarations à propos des humbles débuts de M. Bush dans l' industrie pétrolière. Voici exactement comment les choses se sont passées ”, écrit M. Wyatt. [n.9] Dresser était une compagnie de Harriman, et Bush fit ses débuts en travaillant pour l' une de ses filiales. Un historique de Dresser Industries contient une photographie de George Bush avec ses parents, sa femme et un petit garçon en face d' un appareil de la compagnie Dresser, dans le Texas occidental ”. [n.10] Ceci peut - il être une photo représentant l' arrivée de Bush à Odessa durant l' été 1948 ? En tout cas, ce mythe très prisé par la plupart des biographes de Bush prête considérablement le flanc au doute. Les dynasties flatteuses de tyrans sanguinaires ne sont pas neuves, dans la littérature mondiale. L'école de la Studebaker rouge remonte à très longtemps; ces écrivains actuels peuvent être utilement comparés à un certain Gaius Velleius Paterculus, qui vivait dans l' Empire romain à l' époque des empereurs Auguste et Tibère et qui fut donc plus ou moins contemporain de Jésus-Christ. Velleius Paterculus fut un historien et un biographe et il est connu aujourd'hui pour ses notes biographiques sur l' empereur Tibère, notes contenues dans son histoire de Rome, depuis les origines jusqu'à sa propre époque.. Paterculus, écrivant sous le règne de Tibère, réserva un traitement très favorable à Jules César, et versa dans l'excès une fois qu'il aborda Auguste. Mais les pires excès dans la flatterie se rencontrent dans sa façon d'aborder Tibère en personne. Voici un extrait de ce qu'il écrit à propos de ce dirigeant tyrannique :
"Parmi les transactions des seize dernières années, lesquelles ont survécu et sont restées vivaces dans la mémoire de tous ceux qui auraient la présomption d'en faire un compte rendu intégral ? (.) On a restauré le crédit dans les affaires marchandes, on a banni la sédition du forum, la corruption de Champ de Mars et la discorde du siège du sénat; la justice, l' équité et l'assiduité au travail, que l'on avait longtemps négligées, ont été remises en honneur dans l' État; on a donné de l'autorité aux magistrats, de la majesté au sénat, de la solennité aux cours de justice; les émeutes sanglantes du théâtre ont été supprimées et tous les hommes ont soit un désir stimulé en eux, soit une nécessité qui s'impose à leur esprit, d'agir avec intégrité. Les actes de courage sont honorés, les actions méchantes punies. L'humble respecte le puissant sans le maudire; le puissant prend le pas sur l'humble, sans toutefois le condamner. Quand les prix des marchandises ont-ils jamais été plus raisonnables ? Quand les bénédictions de la paix ont-elles jamais été si abondantes ? La paix d'Auguste, propagée dans toutes les régions de l'Orient et de l'Occident, et dans toutes celles situées entre le Sud et le Nord, protège chaque coin du monde de toutes les atrocités des agressions prédatrices. Quant aux dommages subis non seulement par les individus, mais également par les cités, la munificence du prince est toute disposée à les couvrir. Les villes d'Asie ont été réparées; les provinces ont été protégées contre l'oppression de leurs gouverneurs. Les honneurs récompensent promptement ceux qui les méritent et le châtiment des coupables, même s'il est lent à venir, est assuré. L'intérêt cède le pas à la justice, la sollicitation au mérite. Car le meilleur des princes apprend à ses administrés à agir selon sa propre pratique; et si, en pouvoir, c'est lui le plus grand, il l'est encore plus par l'exemple. Après avoir livré un survol général de l'administration de Tibère César, énumérons maintenant quelques-unes de ses particularités. [...] Quelle guerre formidable, déclenchée par le chef gaulois Sacrovir et par Julius Florius, il réprima ! et avec une telle rapidité étonnante, une telle énergie, que le peuple romain sut qu'il était un conquérant bien avant d' avoir su qu'il était en guerre, et la nouvelle de la victoire supplanta celle du danger ! La guerre d'Afrique, elle aussi, aussi périlleuse qu'elle fût, et augmentant jour après jour en intensité, fut rapidement terminée sous ses auspices et sa direction. [...] Quelles structures a-t-il érigées en son propre nom et celui de sa famille ! Avec quelle munificence emplie d' égards, allant même au-delà ce que l'on pourrait croire, a-t-il érigé un temple en l'honneur de son père ! [...] Avec quelle aisance vis-à-vis du public organise-t-il la levée des troupes, une affaire où l'appréhension pourtant est constante et extrême, et sans cette consternation qui accompagne toute levée ! [n.11]"
Tout ceci a été écrit à la louange du régime qui crucifia Jésus Christ et qui fut l'une des tyrannies les plus génocidaires de l'histoire du monde. Paterculus, devons-nous conclure avec tristesse, était un sycophante de l' administration de Tibère. Certains de ses thèmes sont étonnamment proches de la propagande actuelle de la machine de Bush.
Non content d'alimenter le culte de la personnalité de Tibère, Paterculus se montra également très prodigue de louanges à l'égard de Lucius Aelius Séjan, le préfet de la Garde prétorienne et, durant de nombreuses années, le favori numéro un de Tibère, son second aux commandes, et son successeur probable. A de nombreux égards, Séjan ne différait pas de James Baker III sous le régime de Bush. Alors que Tibère passait tout son temps calfeutré dans son île de Capri, près de Naples, Séjan, jour après jour, assumait le contrôle du vaste empire et de ses 100 millions de sujets. Paterculus écrivit de Séjan qu'il était “ un coadjuteur exceptionnel dans toutes les tâches du gouvernement (.) un homme d'une gravité plaisante et d'une bonne humeur sans affectation (.) ne recherchant pas son propre profit ”. C'était la déjà voix de la Studebaker rouge, mais dans les années 30 de notre ère. Paterculus aurait mieux fait de limiter ses flatteries à la seule personne de Tibère car, un peu plus tard, ce dernier, soupçonnant la préparation d'un coup d'État, condamna Séjan et le fit écarteler en guise d'atroce récompense. Mais pourquoi rappeler Rome ? Certains lecteurs, et pas seulement des Républicains bon teint, peuvent être scandalisés par les choses que la vérité nous oblige à mentionner à propos d'un président en place des Etats-Unis. Ne manquons-nous pas de respect à l'égard de cette haute fonction ? Pas du tout. L'une des raisons qui nous fait retourner à la Rome impériale est que nous devons nous rappeler qu'en des temps de dégradation morale et culturelle comme les nôtres, des dirigeants particulièrement néfastes ont infligé des souffrances incalculables à l'humanité. A notre époque moderne de guerre et de dépression, c'est encore une fois le cas. Si Caligula fut possible à cette époque, qui pourrait prétendre que l'Amérique du Nouvel Ordre Mondial devrait en être exempte ? Par conséquent, attardons-nous un instant sur ces anciens Romains susceptibles de nous apprendre tant de choses sur nous-mêmes. Afin de trouver des auteurs romains qui nous disent quelque chose de vraiment crédible sur la première douzaine d'empereurs, nous devons attendre que l'infâme dynastie julio-claudienne de Jules César, Auguste, Tibère, Caligula, Claude, Néron et les autres eût entièrement disparu de la scène et qu'elle eût été supplantée par d'autres maisons régnantes. Tibère régna de 14 à 37 de notre ère; Caligula, son successeur désigné, de 37 à 41; et Néron, de 54 à 68. Mais le premier compte-rendu exact des crimes de certains de ces empereurs nous vient de Publius Cornelius Tacite, un très haut fonctionnaire romain, et il parut vers 115 ou 117 de notre ère, à la fin du règne de l'empereur Trajan. Il était possible pour Tacite d'écrire et de publier un compte rendu plus réaliste sur les empreurs julio-claudiens parce que l'un des thèmes constants de la propagande de Trajan fut de se glorifier lui-même d'être un empereur éclairé en se servant de la comparaison avec la série de tyrans sanguinaires qui le précédèrent. Tacite est important parce qu'il s'arrange pour nous transmettre des éléments sur la façon dont le caractère destructeur de ces empereurs dans leur vie personnelle correspondait à leurs exécutions massives et à leur politique économique génocidaire. Tacite était familier des mécanismes du pouvoir impérial romain : il était de rang sénatorial, avait servi comme consul en Italie en 97 de notre ère et avait également été gouverneur d'une importante province de l'Anatolie occidentale (aujourd'hui la Turquie) que les Romains désignaient tout simplement du nom d'Asie. Tacite écrit ceci, de Tibère :
(...) ses appétits criminels lui faisaient honte. Leur activité incontrôlable était digne d'un tyran oriental. Les enfants naturels étaient ses victimes. Il était fasciné par la beauté, la candeur juvénile et la naissance aristocratique. On inventa de nouveaux noms pour de nouveaux types de perversion. Des esclaves étaient chargés de découvrir et de lui procurer ce qu'il exigeait. [...] Ce fut comme la mise à sac d'une ville capturée. Tibère fut capable de dominer la branche législative de son gouvernement, c' est-à-dire le sénat, par la subversion et la terreur : Telle fut, en effet, l'une des caractéristiques horribles de cette période, en ce sens que des sénateurs importants se muèrent en informateurs, même dans les questions les plus banales - certains le furent ouvertement, de nombreux autres en secret. Amis et parents étaient aussi suspects que des étrangers, les vieilles histoires aussi néfastes que les plus récentes. Sur la Place principale, lors d'un dîner, une remarque sur l'un ou l'autre sujet pouvait signifier des poursuites. Tout le monde luttait pour la préséance en noircissant la victime. Parfois, il s'agissait d'autodéfense mais, la plupart du temps, il s'agissait d'une sorte de contagion, comme une épidémie. [...] Je comprends que pas mal d'écrivains omettent de nombreux procès et condamnations, ennuyés par la répétition ou effrayés de ce que les catalogues qu'eux-mêmes ont estimés pénibles et d'une longueur exagérée n' aillent également déprimer leurs lecteurs. Mais de nombreux incidents non répertoriés ont attiré mon attention et devraient être connus. [...] Même les femmes étaient en danger. Elles ne pouvaient être accusées de briguer le pouvoir suprême. Aussi donc les accusait-on de pleurer : une vieille femme fut exécutée pour s'être lamentée de la mort de son fils. C' est le sénat, qui trancha dans cette affaire. [...] La même année, le prix élevé du blé faillit provoquer des émeutes. [...] Rendu frénétique par son bain de sang, [Tibère] décida ensuite l'exécution des personnes arrêtées pour complicité avec Séjan. Ce fut un massacre. Sans discrimination de sexe ou d'âge, de position éminente ou de rang obscur, ils gisaient là où ils étaient tombés, ou en tas. Parents et amis se virent interdire de se trouver à proximité ou de se lamenter, voire même des les regarder de loin. Des gardes les entouraient, guettant leur chagrin, et gardaient les corps pourrissants jusqu'au moment où, traînés au Tibre, ils flottaient ou s'y enfonçaient. Personne ne put les brûler ni les toucher. La terreur avait paralysé la sympathie humaine. La vague montante de brutalité avait éloigné toute compassion. [n.12]. Il s'agit de la même administration de Tibère que celle louée de façon si extravagante par Velleius Paterculus. L'autre auteur latin écrivant sur ces empereurs julio-claudiens fut Gaius Suétone Tranquillus, beaucoup moins capable que Tacite de comprendre les grands problèmes de la ligne politique impériale qu'influencèrent ces empereurs dégénérés. Suétone est en quelque sorte la version tabloïde de Tacite, et il se concentre sur les horreurs et perversions des empereurs dans leur sphère personnelle, de même que sur les bains de sang qu'ils ordonnèrent. Puisque de nombreux lecteurs, au cours des siècles, ont trouvé ces chroniques hautement accessibles, Suétone a toujours été beaucoup lu. En raison des lacunes des manuscrits de l'oeuvre de Tacite qui nous sont parvenus, beaucoup de ce que nous connaissons du règne de Caligula (Gaius Caesar, au pouvoir de 37 à 41 de notre ère) provient du livre de Suétone connu sous le titre Les vies des douze Césars. Le caractère et l' administration de Caligula présente des similitudes frappantes avec le sujet du présent ouvrage. En tant que stoïque, Caligula fut un grand admirateur de sa propre “rigueur immuable ”. Sa devise était “ Souvenez-vous que j'ai le droit de faire n' importe quoi à n'importe qui ”. Il ne se mit nullement à l'abri de ce caractère vindicatif sanguinaire. Caligula était un fanatique de l'équipe verte dans les arènes de Rome et, un jour que la foule applaudissait un conducteur de char qui portait une couleur différente, Caligula s'exclama : “ Je souhaiterais que le peuple romain n'ait qu'un seul cou ! ” Au cours de l'un de ses dîners d' Etat, Caligula éclata d'un fou rire incontrôlable et lorsqu'un consul lui demanda ce qu'il trouvait si amusant, il répliqua que c 'était la pensée de savoir que l' empereur Caligula avait le pouvoir de faire trancher les gorges des hauts fonctionnaires où et quand bon lui semblait. Caligua appliqua cette même attitude dans son existence personnelle : chaque fois qu'il embrassait ou caressait le cou de sa femme ou d'une de ses maîtresses, il aimait faire remarquer : “ Cette belle tête peut tomber à tout moment : il suffit que j'en donne l'ordre. ” Par-dessus tout, Caligula était vindicatif. Après sa mort, deux carnets de notes furent retrouvés parmi ses papiers personnels, l'un intitulé “Le glaive ” et l'autre “ La dague ”. C'était des listes de personnes qu'il avait proscrites et liquidées et elles étaient les précurseurs des listes d' ennemis et des comités de discrédit d'aujourd'hui. Suétone dit franchement de Caligula qu'il est “ un monstre ” et il se penche sur les racines psychologiques de ses dispositions pour le crime : “ Je pense pouvoir attribuer à une faiblesse mentale l'existence de deux défauts exactement opposés chez la même personne, une extrême assurance, d'une part, et d'autre part, une timidité excessive. ” Caligula était “ plein de menaces ” contre les barbares ” mais, en même temps, il était prompt à battre en retraite précipitamment et était sujet à des accès de panique. Caligula travaillait sur “ le langage de son corps ” en “ pratiquant toute sorte d'expressions terribles et effrayantes devant un miroir ”. Caligula construisit une extension à son palais pour qu'il soit relié au temple de Castor et Pollux et il allait souvent jusqu'à s'exhiber comme un objet d'adoration publique, adorant se faire saluer du nom de “ Jupiter Latiaris ” par la populace. Plus tard, Caligula allait officiellement ouvrir des temples à son propre nom. Caligula fut brutal dans sa façon d'intimider le sénat, dont il soumettait les membres à des humiliations ouvertes et à des attaques couvertes; de nombreux sénateurs furent “secrètement mis à mort ”. “ Il lui arrivait souvent d'invectiver contre tous les sénateurs de la même façon. ” “ Il traitait les autres ordres avec semblables insolence et cruauté. ” Suétone énumère des listes entières d'“ exemples spéciaux de sa brutalité innée ” envers les personnes et ce, dans toutes les circonstances de la vie. Il éprouvait du plaisir à infliger des tortures et le révéla en liquidant ses opposants politiques ou ceux qui l'avaient insulté ou dédaigné d'une façon ou d'une autre. Il avait une prédilection pour les exécutions capitales en tant que parfaites toiles de fond pour des soirées ou des banquets. Caligula faisait également tout ce qu'il pouvait pour souiller et dénigrer la mémoire des grands hommes des époques révolues, de sorte que leur renommée ne pût éclipser la sienne : “ Il assaillit l' humanité de quasiment toute époque avec pas moins d'envie et de malice que d'insolence et de cruauté. Il fit abattre les statues d'hommes célèbres (.) ” et tenta de détruire tous les textes d'Homère. Caligula “ ne respectait ni sa propre pudeur, ni celle d'autrui ”. Il dépensait inconsidérément pour ses extravagances et ne tarda pas à vider le trésor impérial de tous les fonds que le vieux Tibère y avait entassés. Après quoi, Caligula il tenta de renflouer à nouveau ses coffres en recourant à un système d'espions, de fausses accusations, de saisies de biens et de ventes publiques. Il “ leva également de nouvelles taxes dont on n'avait encore jamais entendu parler ”, au point que “ nulle classe, nulle marchandise ne furent plus exemptes d'un impôt ou l'autre ”. Caligula taxait toutes les denrées alimentaires, prenait un quarantième des dédommagements dans n'importe quel procès, un huitième du salaire quotidien des porteurs et exigeait que les prostituées lui paient une redevance quotidienne égale au prix moyen réclamé au client pour une passe. On prétend que cette partie de la carrière de Caligula fait l'objet d'une étude par les personnes qui planifient le second mandat de George Bush. Caligula ouvrit également un bordel dans son palais, afin de disposer d'une source supplémentaire de revenus, ce qui peut préfigurer l'état-major actuel de la Maison-Blanche. Parmi les marottes plus particulières de Caligula, Suétone parle de sa passion de se rouler et de se vautrer dans des amas de pièces d'or. Caligula garda son épouse, Césonie (qui, selon Suétone, n'était “ ni belle, ni jeune ”), avec lui jusqu'à la fin. Mais sa plus grande dévotion allait à son cheval, qu'il fit consul de l'Etat romain. Finalement, Caligula tomba, victime d'une conspiration de la Garde prétorienne, dirigée par le tribun Gaius Chaerea, un homme que Caligula avait pris un malin plaisir à humilier. [n.13] Les auteurs de la présente étude sont convaincus que ces références à la dépravation des empereurs romains et aux comptes rendus de ces dépravations que nous ont livrés des auteurs comme Tacite et Suétone, sont très proches de notre tâche consistant à suivre la carrière d'un membre de la classe sénatoriale de l'élite anglo-américaine au travers des divers stades de sa formation, de son apprentissage, de ses intrigues et de son ascension finale vers le pouvoir impérial. Le modèle impérial romain est très semblable à l' américain : l'élite dirigeante américaine d'aujourd'hui est bien plus proche du monde de Tibère et de Caligula qu'elle ne l'est du monde de la révolution américaine ou de la Convention constitutionnelle de 1789. Le leitmotiv de la politique présidentielle américaine moderne est sans aucun doute un thème impérial, exprimé de façon on ne peut plus flagrante par Bush dans son slogan pour 1990, “ le Nouvel Ordre Mondial ”, et, pour 1991, la “ pax universalis ”. Le projet central de la présidence de Bush est la création et la consolidation d'un seul empire anglo-américain (ou anglo-saxon) universel très proche du modèle proposé par les diverses phases de l'Empire romain. Il est un aspect de la méthode biographico - historique du monde gréco-romain que nous avons cherché à emprunter. Depuis que Thucydide a composé son oeuvre monumentale sur la guerre du Péloponnèse, ceux qui ont cherché à imiter son style - et, le meilleur d'entre eux, l'historien romain Tite-Live - ont utilisé le procédé consistant à attribuer de longs discours aux personnages historiques, même lorsqu'il s'avère très peu vraisemblable que des propos aussi longs aient pu être tenus par les protagonistes de l' époque. Cela n'a rien à voir avec le dialogue synthétique des actuels écrits politiques américains tentant de présenter les événements historiques comme une série d'échanges triviaux et banals dignes d'un feuilleton à la mode et qui se poursuivent dans d'interminables longueurs, au point de suggérer que leurs auteurs sont payés à la ligne. Notre conception de la fidélité au style classique a tout simplement consisté à faire parler George Bush en personne chaque fois que la chose était possible, par le biais du discours direct. Nous sommes convaincus qu'en permettant à George Bush de s'exprimer lui-même de cette façon, nous fournissons au lecteur un compte rendu plus fidèle - et plus accablant - des actes de Bush. George Bush pourrait aisément admettre que “ l'histoire est une biographie ”, bien que nous doutions qu'il soit d'accord avec la moindre de nos conclusions. Il se peut que certaines particularités du présent ouvrage, présenté comme une biographie, méritent d'emblée quelque explication. L'une de nos hypothèses de base réside dans le fait que George Bush est - et se considère comme - un oligarque. La notion d'oligarchie inclut avant toute chose l'idée d'un patricien et d'une famille opulente capables d'introduire leur progéniture dans des institutions élitistes comme Andover, Yale, et autres temples d'une certaine franc-maçonnerie. A cette idée d'oligarchie est également inhérente l'autoconception de ce que l'oligarque appartient à une race spéciale, de rang élevé, de l'humanité, une race supérieure au commun des mortels dans le sens d'une supériorité génétique héréditaire. Cette mentalité va généralement de pair avec une fascination pour l' eugénisme, la conscience de sa race et un racisme simpliste en tant que moyens de bâtir toute une histoire autour du fait que l'arbre généalogique et la souche raciale de sa propre famille sont en effet supérieurs. Ces notions de “ souche supérieure ” sont une constante dans l'histoire de l' aristocratie féodale et nobiliaire de l'Europe, spécialement en Grande-Bretagne, et des individus comme Bush doivent nécessairement tendre à vouloir en être. Dans les cas extrêmes, des oligarques comme Bush se voient sous les traits de demi-dieux occupant une position située à mi-chemin des immortels du dessus et de la foule du menu fretin du dessous. Le point culminant de ce délire insensé dont, visiblement, Bush souffre depuis longtemps, est la croyance obsessionnelle en le fait que les principales familles de l'élite anglo - américaine, rassemblées dans leurs ordres maçonniques, constituent directement, d'elles-mêmes, un panthéon olympien de déités vivantes qui ont la capacité d'abroger et de mépriser les lois de l' univers au gré de leurs caprices irrationnels. Si nous ne tenons pas compte de cet élément d'orgueil démesuré, fatal et mégalomane, les lignes de conduite complètement aberrantes des Anglo-Américains dans la guerre du Golfe, les finances internationales ou l'épidémie du sida, défient à coup sûr toute compréhension. Une partie de l'éthique de l' oligarchisme tel qu'il est pratiqué par George Bush réside dans l'emphase qu'il met sur le pedigree et la filiation sanguine de sa propre famille. Ceci explique l'attention que nous consacrons, dans les premiers chapitres de ce livre à l'arbre généalogique des Bush, remontant jusqu'au 19e siècle et même plus loin encore. Il est impossible de comprendre réellement la mentalité de Bush si nous ne réalisons pas à quel point il est important pour lui d'être considéré comme un cousin, même lointain, de la reine Elisabeth II ou de la famille des Mountbatten-Windsor, ou que son épouse Barbara ne souhaite pas que nous oublions qu'elle est d'une certaine façon une descendante du président Franklin Pierce. Pour des raisons du même genre, il est de notre devoir particulier d' illustrer le rôle joué dans la formation de George Bush en tant que personnalité par son grand-père maternel et son oncle, George Herbert Walker et George Herbert Walker, Jr., ainsi que par le père même de George H.W. Bush, feu le sénateur Prescott Bush. Dans l'accomplissement de cette tâche, nous devrons nous étendre longuement sur l'institution dont George Bush est le plus tributaire, la banque internationale d'investissement de Wall Street, la Brown Brothers, Harriman, la dynastie politique et financière déjà citée plus haut. Pour George Bush, la Brown Brothers, Harriman fut et reste une firme familiale dans le sens le plus profond du terme. La puissance formidable de cette banque et de son réseau tentaculaire, omniprésent, développé par le sénateur Prescott Bush jusqu' à l'heure de sa mort en 1972, et toujours actif pour le compte de George Bush actuellement, est la seule clé d'une importance capitale dans chaque étape de George Bush dans ses affaires, ses opérations secrètes et sa carrière politique. Dans le cas de George Bush, comme bien des personnes qui l'ont connu personnellement l'auront remarqué, le réseau joue un rôle plus important que le caractère et la volonté mêmes de George. Le lecteur cherchera en vain des implications reposant sur des principes forts, dans la personnalité de George Bush; tout au plus trouvera-t-il une série d'obsessions caractéristiques, dont les plus durables sont la race, la vanité, l'ambition personnelle et la volonté de régler leur compte à ses adversaires. Ce qui émerge, par contraste, est l'importance décisive du réseau de relations de Bush. Sa réponse à la crise du Golfe de 1991 sera largement prédéterminée, non pas par de larges éclairs d'intelligence géopolitique, mais plutôt par ses rapports étroits avec l'oligarchie britannique, avec Kissinger, avec Israël et les cercles sionistes, avec les magnats texans du pétrole constituant la base de ses collectes de fonds, avec les familles royales de l'Arabie saoudite et du Koweït. Si le problème est un problème financier, dans ce cas, les avis de J. Hugh Liedtke, Henry Kravis, Robert Mosbacher, T. Boone Pickens, Nicholas Brady, James Baker III et la City de Londres seront décisifs. Si ce sont des opérations sous le manteau et des affaires peu reluisantes qui figurent à l'ordre du jour, dans ce cas, c'est toute une écurie de vieux briscards de la CIA qu'il ira consulter et ainsi de suite. Au cours de la majeure partie de l'année 1989, malgré son contrôle sur la présidence, Bush apparut sous les traits d'un exécutant faible et passif attendant que ses réseaux lui montrent ce qu'il était supposé faire. Lorsque la réunification de l' Allemagne et l' effondrement de l 'Empire soviétique firent passer à l'action ces réseaux - les réseaux britanniques en premier lieu -, Bush fut brusquement en état de se lancer dans des aventures violentes et audacieuses. Au fur et à mesure que s'approche la bataille pour son second mandat prédidentiel, Bush peut montrer des signes croissants de capacités telles un esprit d'initiative motivé par la rage de vaincre, particulièrement lorsqu'il s'agit de lancer de nouvelles guerres destinées à assurer sa réélection. La biographie a une discipline qui lui est propre : elle doit s'occuper de la vie du personnage qu'elle décrit et ne peut trop s'en écarter. En aucune façon, il n'était de notre intention de proposer un compte rendu de l' histoire américaine durant l'existence de George Bush. Néanmoins, la présente étude reflète maints aspects de cette histoire récente du déclin américain. On notera que Bush a réussi une ascension dont le succès est proportionnel à l'échec du pays et que l'avancement de Bush a progressé à la même allure que la dégradation de la scène nationale sur laquelle il a opéré et qu'il a fini par dominer. A différentes phases de sa carrière, Bush est entré en conflit avec des personnes qui lui étaient supérieures, tant intellectuellement que moralement. L'une d'entre elles n'était autre que le sénateur Yarborough, et une autre, le sénateur Frank Church. On trouvera dans la présente étude un catalogue du constant déclin des qualités des adversaires de Bush en tant que types humains et ce, jusque dans les années 80, époque à laquelle ses opposants, comme c'est le cas de Al Haig, ne valent pas mieux que Bush en personne. Quant à la pertinence politique de notre projet, nous pensons qu'elle est très réelle. Pendant la crise du Golfs, il aurait été important pour le public d'en savoir plus sur les tractations d'affaires de Bush avec la famille royale du Koweït. Au cours de la campagne présidentielle de 1992, comme la récente récolte d'OPA à crédit assistée par des obligations de pacotille s'amoncellent dans l'entrée du tribunal des faillites et que les travailleurs de l'Etat du pays tout entier ont été informés que les pensions de retraite qu'on leur avait promises ne leur seraient jamais payées, les relations entre George Bush et Henry Kravis vont certainement constituer un événement politique explosif. De même, une fois que le pedigree britannique et kissingerien de Bush aura été reconnu, les méthodes qu'il est susceptible d'utiliser dans des situations telles que le renversement planifié dans le plus pur style roumain du régime de Castro à Cuba, ou dans le déclenchement d'une belle petite guerre nucléaire impliquant la Corée du Nord, ou d'une nouvelle guerre indo-pakistanaise, ne sont plus guère mystérieuses. Les auteurs ont eu quelque mal à rendre ce travail intelligible pour les lecteurs du monde entier. Nous proposons cet ouvrage à ceux qui partagent notre aversion envers le Nouvel Ordre Mondial impérialiste et colonialiste et notre profonde horreur à l'égard du concept du retour à un seul Empire romain de dimension mondiale, comme le suggère le slogan de Bush parlant de “ pax universalis ”. Cet ouvrage est une preuve tangible de ce qu'il existe une opposition à Bush au sein même des Etats-Unis et que le nouveau Caligula est très vulnérable, bien sûr, au niveau de la dénonciation de ses propres méfaits. On nous reprochera de n'avoir pas publié cet ouvrage avant les élections de 1988, lorsqu'on aurait pu éviter la présidence de Bush. C'est vrai, sans aucun doute, mais c'est une objection que l'on pourrait adresser à de nombreuses institutions et agences dont les ressources dépassent de loin nos modestes possibilités. Nous ne pouvons que rappeler à nos concitoyens que lorsqu'il leur demande leurs voix en faveur de sa réélection, George Bush pénètre également dans ce tribunal de l'opinion publique au cours duquel il est forcé de répondre à leurs questions. Ils ne devraient donc pas gaspiller cette occasion de le cuisinier sur tous les aspects de sa carrière et sur ses intentions futures, puisque c'est Bush qui se présente à eux pour leur demander leur soutien. Ne nous berçons pas d'illusions : nous n'avons pas dit le dernier mot sur George Bush. Mais, pour la première fois, nous avons à tout le moins esquissé quelques-unes de ses caractéristiques les plus saillantes et en avons fait un tout intelligible. Nous encourageons les citoyens éveillés et lucides, de même que les chercheurs spécialisés, à améliorer ce que nous avons été à même d'accomplir. En agissant de la sorte, nous rappelons les mots du Florentin Giovanni Boccaccio, dit Boccace, lorsqu'il accepta à contre-coeur l'ordre d'un monarque puissant de produire un compte rendu sur l'ancien panthéon romain : “ SI MINUS BENE DIXERO SALTEM AD MELIUS DICENDUM PRUDENTIOREM ALTERUM EXCITABO. ” BOCCACCIO, GENEALOGIA DEORUM GENTILIUM
NOTES:
1. George Bush & Vic Gold, Looking Forward, (New York: Doubleday, 1987), p.47.
2. Fitzhugh Green, Looking Forward, (New York: Hippocrene, 1989), p.53.
3. Harry Hurt III, "George Bush, Plucky Lad" (GB : un gars qui a du cran), Texas Monthly, juin 1983, p.142.
4. Richard Ben Cramer, "How He Got Here" (Comment il en est arrivé là), Esquire, juin 1991, p.84.
5. Joe Hyams, Flight of the Avenger (New York, 1991), p. ?.
6. Nicholas King, George Bush: A Biography (New York, Dodd, Mead, 1980), p.xi.
7. Donnie Radcliffe, Simply Barbara Bush, (New York: Warner, 1989), p.103.
8. Rainer Bonhorst,George Bush, Der neue Mann im Weissen Haus, (Bergisch
Gladbach: Gustav Luebbe Verlag, 1988), pp.80- 81.
9. Voir "The Roar of the Crowd" (Le grondement de la foule), Texas Monthly,
novembre, 1991. Voir également Jan Jarboe, "Meaner Than a Junkyard Dog"
(Plus radin qu'un chien de chifonnier), Texas Monthly, avril 1991, p.122 ff.
Ici, Wyatt fait remarquer : “ Je savais dès le début que George Bush n' était
venu au Texas que par ambition politique. Il a débarqué ici d' un avion appartenant à Dresser Industries. Son père était membre du conseil d' administration de Dresser. ”
10. Darwin Payne, Initiative in Energy (New York: Simon and Shuster, 1979),
p.233. 11. John Selby Watson (traducteur), Sallust, Florus, and Velleius Paterculus (Londres : George Bell and Son, 1879), pp.542-546.
12. Cornelius Tacite, The Annals of Imperial Rome (Penguin, 1962), pp.193-221. 13. Gaius Suetonius Tranquillus, The Lives of the Twelve Caesars (New York:
Modern Library, 1931), pp.165-204, passim.
Chapitre I - La dynastie des Bush : Née dans une banque
Qui est George Bush ? Comment est-il devenu le 41e président des Etats-Unis ?
On dit de lui qu'il est un homme de l'“ ancien establishment ” qu'il “ a choisi de chercher sa fortune comme entrepreneur indépendant du pétrole (.) ”..(N.1) En fait, Bush n'a jamais été “ indépendant ”. Chaque étape de sa carrière et de son ascension s'est appuyée sur les puissantes relations de sa famille. Les membres de la famille Bush ont rallié l'establishment de l'Est assez récemment, et uniquement dans des positions de serviteurs. Leur fortune et leur influence résultèrent de leur loyauté à une autre famille, plus puissante encore, et à leur volonté de faire n'importe quoi pour aller de l' avant. Pour ce qu'ils ont fait, les ancêtres de Bush auraient dû devenir très fameux, ou infâmes. Ils demeurèrent des personnages obscurs, des directeurs de coulisses. Mais leurs actions - y compris le rôle du père en tant que banquier d'Adolf Hitler - eurent des effets tragique pour la planète tout entière. Ce furent ces services rendus aux bienfaiteurs de sa familles qui propulsèrent George Bush vers les sommets.
Prescott s'en va-t-en guerre.
Le président George Herbert Walker Bush est né en 1924, fils de Prescott S. Bush et de Dorothy Walker Bush. Nous aborderons l'histoire de George Bush environ une décennie avant sa naissance, à la veille de la Première Guerre mondiale. Nous suivrons la carrière de son père, Prescott Bush, au travers de son mariage avec Dorothy Walker, sur la route de la fortune, de l' élégance et du pouvoir.
Prescott Bush entra à l'Université de Yale en 1913. Né à Columbus, Ohio, Prescott avait passé ses cinq années d'avant le collège à l'école préparatoire épiscopale de St. George, à Newport, Rhode Island. La première année de collège de Prescott Bush, 1913, fut également la première année à Yale de E. Roland (“ Bunny ”) Harriman, dont le frère aîné (Wm.) Averell Harriman venait de terminer ses études à Yale. Il s'agit bien du fameux Averell Harriman qui allait connaître la renommée en tant qu' ambassadeur des Etats-Unis en Union soviétique durant la Seconde Guerre mondiale, en tant que gouverneur de l' Etat de New York et en tant que conseiller présidentiel en grande partie responsable du déclenchement de la guerre du Viêt-nam. Les Harriman allaient devenir les protecteurs des Bush, pour les soulever à hauteur de la scène de l'histoire du monde. Au cours du printemps 1916, Prescott Bush et “ Bunny ” Harriman furent admis dans une société secrète d'élite groupant des étudiants de dernière année de Yale et connue sous le nom de Skull and Bones (Crânes et Tibias). Ce groupe particulièrement morbide, adorateur de la mort, aidait les financiers de Wall Street à dénicher des jeunes hommes actifs, de “ bonne famille ” pour constituer une espèce d'imitation de l'aristocratie britannique en Amérique. La Première Guerre mondiale faisait alors rage en Europe. Dans la perspective que les Etats-Unis allaient bientôt entrer en guerre à leur tour, deux “ patriarches ” de la Skull and Bones, Averell Harriman (de la classe 1913) et Percy A. Rockefeller (de la classe 1900), s'intéressèrent particulièrement à la classe de Prescott, celle de 1917. Ils désiraient des cadres fiables pour les aider à jouer le Grand Jeu, dans la nouvelle ère impériale lucrative que la guerre ouvrait pour les magnats financiers de Londres et de New York. Prescott Bush, à l'époque proche ami de “ Bunny ” Harriman, et plusieurs autres Bonesiens de leur classe de 1917, allaient plus tard faire partie des partenaires de base de la Brown Brothers, Harriman, la plus importante banque privée d'investissement du monde. La Première Guerre mondiale rapporta un incalculable paquet d'argent au clan des spéculateurs boursiers et des banquiers britanniques qui venaient de reprendre l'industrie américaine. Les Harriman devinrent les stars de cette nouvelle élite anglo-américaine. Le père d'Averell, l'agent de change E. H. Harriman, avait acquis le contrôle de l'Union Pacific Railroad en 1898 avec des crédits arrangés par William Rockefeller, le père de Percy, et par les banquiers privés affiliés en Grande-Bretagne à la Kuhn Loeb & Co.'s, Otto Kahn, Jacob Schiff et Felix Warburg.
William Rockefeller, trésorier de la Standard Oil et frère du fondateur de la Standard, John D. Rockefeller, possédait la National City Bank (plus tard “ Citibank ”) en compagnie de James Stillman, basé au Texas. En retour de leur soutien, E. H. Harriman déposait à la City Bank les grosses recettes de ses lignes de chemin de fer. Quand il sortit pour des dizaines de millions de dollars d'actions “ diluées ” (frauduleuses) du chemin de fer, Harriman vendit la plupart des parts via la compagnie Kuhn Loeb. La Première Guerre mondiale éleva Prescott Bush et son père, Samuel P. Bush, aux rangs inférieurs de l'establishment de l'Est. Comme la guerre menaçait en 1914, la National City Bank commença à réorganiser l'industrie américaine de l'armement. Percy A. Rockefeller prit le contrôle direct de la firme d'armement Remington, désignant un homme à lui, Samuel F. Pryor, comme nouveau PDG de la Remington. Les Etats-Unis entrèrent dans le Première Guerre mondiale en 1917. Au cours du printemps 1918, le père de Prescott, Samuel P. Bush, devint chef de la Section Matériel, Armes légères et Munitions du Conseil des Industries de Guerre. (n.2) Le père Bush assuma la responsabilité nationale de l'aide gouvernementale à la Remington et aux autres compagnies d'armes, ainsi que la reponsabilité des relations gouvernementales avec ces mêmes firmes. Il s'agissait d'une désignation inhabituelle, puisque le père de Prescott semblait n'avoir jamais eu le moindre rapport antérieur avec les munitions. Samuel Bush avait été président de la Buckeye Steel Castings Co. à Columbus, Ohio, des fabricants de pièces pour wagons et voitures de chemin de fer. Toute sa carrière s'était déroulée dans le monde du rail - il fournissait de l'équipement aux systèmes ferroviaires possédés par Wall Street. Le Conseil des Industries de Guerre était dirigé par Bernard Baruch, un spéculateur de Wall Street très lié, tant sur le plan privé que sur celui des affaires, avec le vieil E. H Harriman. La firme de courtage de Baruch s' était chargée de traiter toutes les formes de spéculation de Harriman.(n.3). En 1918, Samuel Bush devenait le directeur de la Division des Installations du Conseil des Industries de Guerre. Le père de Prescott adressait ses rapports au président du Conseil, Bernard Baruch, et à l'assistant de Baruch, un banquier privé de Wall Street, Clarence Dillon. Robert S. Lovett, président de l'Union Pacific Railroad, principal conseiller de E.H. Harriman et son exécuteur testamentaire, était chargé de la production nationale et de l'acquisition des “ priorités ” pour le Conseil de Baruch. Avec la mobilisation en vue de la guerre, sous le contrôle du Conseil des Industries de Guerre, les consommateurs et contribuables américains submergèrent des fortunes sans précédent les producteurs de guerre et certains détenteurs de matières premières et de brevets. Des auditions, en 1934, réalisées par la commission du sénateur américain Gerald Nye, attaquèrent les “ marchands de mort ” - des profiteurs de guerre comme la Remington Arms et la firme britannique Vickers - dont les représentants avaient manipulé de nombreuses nations pour qu'elles entrent en guerre et qui, ensuite, avaient fourni des armes à tous les belligérants sans distinction. Percy Rockefeller et la Remington Arms de Samuel Pryor fournirent des mitrailleuses et des pistolets automatiques Colt, des millions de fusils à la Russie tsariste et plus de la moitié des munitions des armes légères utilisées par les alliés anglo-américains au cours de la Première Guerre mondiale, ainsi que 69% des fusils utilisés par les Etat-Unis au cours de ce conflit.(N.4). Les relations de temps de guerre de Samuel Bush avec ces hommes d'affaires allaient se poursuivre après la guerre et allaient particulièrement aider la carrière de son fils Prescott au service des Harriman. La plupart des archives et de la correspondance de la section gouvernementale ayant trait aux armes de Samuel Bush et figurant aux Archives nationales ont été brûlées, pour “ gagner de la place ”. Ce problème de destruction ou de mauvais rangement d'archives devrait inquiéter davantage les citoyens d'une république constitutionnelle. Malheureusement, il y a constamment des entraves en ce qui concerne la recherche du passé de George Bush : il est certainement le chef de l'exécutif américain le plus occulté ” qui soit. Maintenant, la production d'armes en temps de guerre s'accompagne nécessairement de précautions énormes en matière de sécurité. Le public n'a pas besoin de connaître les détails des vies privées des agents gouvernementaux ou des patrons d' industries impliqués, et de larges interrelations entre le gouvernement et le personnel du secteur privé sont normales et utiles. Mais, au cours de la période qui précéda la Première Guerre mondiale, ainsi que dans les années 1914-1917, lorsque les Etats-Unis étaient toujours neutres, des financiers interconnectés de Wall Street, subordonnés à la stratégie britannique, firent de lourdes pressions et altérèrent les fonctions du gouvernement américain ainsi que celles de la police intérieure. Dirigés par le groupe de J.P. Morgan, l' agent britannique des achats en tous genres en Amérique, ces financiers voulaient une guerre mondiale et ils voulaient que les Etats-Unis y participent en tant qu'alliés de la Grande - Bretagne. Les sociétés d'armement américaines et britanniques, aux mains de ces financiers internationaux, livrèrent des armes à l'étranger en établissant des transactions qui échappaient à la vigilance de l' électorat américain ou anglais. Plus tard, comme nous le verrons, ces mêmes messieurs allaient également fournir des armes et de l'argent aux nazis de Hitler. Si ce problème persiste aujourd'hui, c'est dû, à certains égards, au contrôle ” exercé sur la documentation et l'histoire par les trafiquants d' armes. La Première Guerre mondiale fut un désastre pour le monde civilisé. Elle fit un nombre terrible et sans précédent de victimes et des effets bouleversants sur la philosophie morale des Européens et des Américains. Par contre, pendant une brève période, cette guerre fut plutôt bénéfique pour Prescott Bush. En juin 1918, au moment précis où son père reprenait les responsabilités des relations entre le gouvernement et les producteurs d'armes privés, Prescott se rendit en Europe avec l'armée américaine. Son unité n'approcha pas de la ligne de feu avant septembre 1918 mais, le 8 août 1918, le titre suivant parut en première page du journal local de la ville des Bush : Hautes distinctions militaires décernées au capitaine Bush. Pour acte de bravoure notoire, alors que les principaux commandants alliés étaient en danger, un homme de chez nous reçoit des croix française, anglaise et américaine. Les honneurs internationaux, une distinction peut-être sans précédent dans la vie d'un soldat américain, ont été conférés au capitaine Prescott Sheldon Bush, fils de Monsieur et Madame S.P. Bush, de Columbus. Au jeune Bush (.) ont été décernées : la Croix de la Légion d'Honneur, (.), la Victoria Cross, (.) la Distinguished Service Cross (DSC) (.). La remise de ces trois décorations à un seul homme en même temps implique la reconnaissance d'un acte d'une rare valeur et probablement aussi d'une grande importance militaire. Des messages qui sont parvenus à Columbus ces derniers jours, il semble bien que l'exploit du capitaine Bush satisfasse bien à ces conditions. L'incident s'est déroulé sur le front occidental, plus ou moins au moment où les Allemands lançaient leur grande offensive du 15 juillet. (.) L'histoire de la victoire remarquable enregistrée plus tard par les alliés pourrait avoir été écrite dans une tout autre veine s'il n'y avait eu l'action héroïque et rapide du capitaine Bush. Les (.) trois dirigeants alliés, le général [Ferdinand] Foch, Sir Douglas Haig et le général [John J.] Pershing (...) procédaient à une inspections des positions américaines. Le général Pershing avait fait venir le capitaine Bush pour les guider dans un secteur. (.) Soudain, le capitaine Bush avait vu un obus venant directement sur eux. Il cria unavertissement, sortit brusquement son couteauwere making an inspection of American positions. Gen. Pershing had sent for Captain Bush to guide them about one sector.... Suddenly Captain Bush noticed a shell coming directly for them. He shouted, le brandit comme il l'aurait fait avec une batte de baseball et para le coup, obligeantg l'obus à dévier vers la droite. (.). Dans les 24 heures, le jeune Bush fut prévenu (.) [que] les trois commandants alliés l'avaient recommandé pour les honneurs les plus élevés en leur pouvoir. (.) Le capitaine Bush a 23 ans, il est diplômé de Yale, classe de 1917. Il était l'un des athlètes les plus réputés de Yale (.) dirigeait une chorale (.) et, dans sa dernière année, fut élu dans la célèbre Skull and Bones Society....(n.5). Le lendemain de la publication de cette étonnante histoire, il y eut un large dessin à la page de l'édito, montrant Prescott Bush en petit garçon, lisant un livre d'histoires sur l'héroïsme militaire et disant : “ Ca alors ! Je me demande si un truc de ce genre pourrait vraiment arriver à un garçon. ” Le texte d' accompagnement était un compte rendu de l'exploit de la déviation de l'obus, rédigé dans le même style que celui de ces livres d' histoires. (n.6)
L'enthousiasme local à propos du “ Babe Ruth ” de l'armée dura tout juste quatre semaines. Puis, ce sombre petit encadré parut à la une :
Au rédacteur en chef du journal :
“ Un télégramme reçu de mon fils, Prescott S. Bush, mentionne qu'il n'a pas été décoré, comme on l'a écrit dans les journaux voici un mois. Il se sent terriblement ennuyé du fait qu'une lettre, écrite en matière de plaisanterie, aurait été mal interprétée. Il déclare qu'il n'est pas un héros et me demande de fournir des explications. J'apprécierai votre gentillesse si vous acceptez de publier la présente lettre. (.).
Flora Sheldon Bush.
Columbus, 5 septembre. ” ( n.7)
Prescott Bush prétendit plus tard qu'il avait passé “ environ 10 ou 11 semaines ” dans la zone des combats, en France. “ Nous y étions sous le feu. (.) Ce fut très excitant et, bien sûr, ce fut une expérience merveilleuse. ” ( n.8). Prescott Bush fut démobilisé à la mi-1919 et retourna pendant très peu de temps à Columbus, en Ohio. Mais son humiliation dans sa ville natale fut si intense qu'il ne pouvait plus y vivre. Dès lors, on ne parla plus de l' histoire du “ héros de la guerre ” en sa présence. Des dizaines d'années plus tard, lorsqu'il fut un riche et important sénateur américain, les membres du Congrès discutèrent encore de cette histoire, mais à mots couverts. Cherchant à être délivré de cette vilaine situation, le capitaine Bush se rendit à la réunion de 1919 de sa classe de Yale, à New Haven, dans le Connecticut. Wallace Simmons, le patriarche de la Skull and Bones, un homme étroitement lié aux fabricants d'armes, proposa à Prescott Bush un emploi dans sa compagnie d'équipements ferroviaires à Saint-Louis. Bush accepta l' offre et déménagea donc à Saint-Louis, en route vers sa destinée.
Un mariage de classe
Prescott Bush se rendit donc à Saint-Louis pour réparer les problèmes de son existence. Un jour de la même année, Averell Harriman fit un voyage dans cette ville en vue d'un projet qui allait avoir d'importantes conséquences pour Prescott. Harriman, 28 ans, qui avait jusqu'alors vécu plus ou moins en playboy, voulait faire fructifier l'argent qu'il avait hérité, ainsi que ses contacts, dans l'arène du business mondial. Le président Theodore Roosevelt avait dénoncé le père de Harriman pour son cynisme et sa corruption profondément enracinée ” et avait dit de lui qu'il était un “ citoyen indésirable ”. ( n.9) Pour que le toujours fringant Averelle reprenne sa place parmi les faiseurs et défaiseurs de nations, il avait besoin d'une organisation de cerveaux bien à lui. L'homme à qui Harriman confia la tâche de créer ce genre d'institution fut Bert Walker, un agent de change du Missouri et un magouilleur de sociétés. George Herbert (“ Bert ”) Walker, dont le président George H.W. Bush tire son nom, n'accepta pas tout de suite la proposition de Harriman. Walker allait-il quitter son petit empire de Saint-Louis pour essayer son influence sur New York et l'Europe ?
Bert était le fils d'un grossiste en tissus qui avait prospéré en important d'Angleterre.(n.10) La connexion britannique avait payé les maisons de vacances de Walker à Santa Barbara, en Californie et dans le Maine :
Walker's Point ”, à Kennebunkport. Bert Walker avait été envoyé parfaire son éducation dans un collège privé, en Angleterre. En 1919, Bert Walker entretenait des liens solides avec la Guaranty Trust Company de New York et avec la société de banque américano-britannique J.P.Morgan and Co. Ces sociétés installées à Wall Street représentaient tous les gros propriétaires des chemins de fer américains : les partenaires de Morgan et leurs associés ou cousins au sein des familles Rockefeller, Whitney, Harriman et Vanderbilt, qui se mariaient entre elles. Bert Walker était connu comme le premier arrangeur d'affaires du Middlewest, allouant le capital d'investissement de ses contacts bancaires internationaux aux nombreux chemins de fer, services et autres industries du Middlewest dont lui et ses amis de Saint-Louis étaient les PDG ou les membres du conseil d'administration. Les opérations de Walker se faisaient toujours dans le plus grand calme, ou de façon mystérieuse, que ce soit pour les affaires locales ou au niveau mondial. Longtemps, il avait été le “ pouvoir derrière le trône ” dans le Parti démocrate de Saint-Louis, et ce, en compagnie de son complice, l' ancien gouverneur du Missouri, David R. Francis. Ensemble, Walker et Francis avaient suffisamment d'influence pour choisir les candidats du parti. n.11)
En 1904, Bert Walker, David Francis, le président de l'Université de Washington, Robert Brookings et leur cercle de banquiers et de courtiers avaient organisé une foire mondiale à Saint-Louis, la Louisiana Purchase Exhibition. Conformément aux vieux contextes familiaux de bon nombre de ces sponsors, qui renvoyaient à la Confédération sudiste, la foire présentait un “ Zoo humain ” : des indigènes en chair et en os, provenant de régions arriérées de la jungle, étaient exhibés dans des cages spéciales sous la supervision de l'anthropologue William J. McGee. Ainsi, Averell Harriman fut un patron tout naturel, pour Bert Walker. Bert partageait la passion d'Averell pour l'élevage et les courses de chevaux et il s'accommodait facilement de la philosophie sociale de la famille Harriman, proche de la sienne. Ils croyaient que les chevaux et les écuries de course qu'ils possédaient indiquaient la voie d'une forte revalorisation de la souche humaine - il suffisait de choisir et d'accoupler les purs-sangs et de rejeter et d'éliminer les animaux inférieurs. La Première Guerre mondiale avait amené la petite oligarchie de Saint-Louis dans l'administration à tendance esclavagiste confédérée du président Woodrow Wilson et de ses conseillers, le colonel Edward House et Bernard Baruch. L'ami de Walker, Robert Brookings entra dans le Conseil des Industries de Guerre de Bernard Baruch en tant que directeur de la Fixation nationale des Prix (national Price Fixing) (sic). David R. Francis devint ambassadeur des Etats-Unis en Russie en 1916. Quand la révolution bolchevique éclate, nous retrouvons Bert Walker occupé à désigner des gens pour l'équipe de Francis à Petrograd. (n.12)
Les premières activités de Walker en relation avec l' État soviétique sont d' un intérêt primordial pour les historiens, étant donné le rôle actif qu'il allait jouer là-bas en compagnie de Harriman. Mais l'existence de Walker est aussi secrète que celle du reste du clan Bush, et les archives publiques qui ont survécu sont extrêmement minces. En 1919, le traité de Versailles rassemblait les stratèges impériaux britanniques et leurs amis américains en vue d'établir les arrangements mondiaux d'après-guerre. Pour la carrière internationale qu'il se réservait, Harriman avait besoin de Bert Walker, l'intrigant chevronné, qui représentait tranquillement bon nombre des dirigeants, désignés par les Britanniques, de la politique et de la finance aux Etats-Unis. Après que Harriman eut fait dans l'Ouest deux voyages de persuasion (n.13), Walker finit enfin par s'installer à New York. Mais il garda la résidence d' été de son père à Kennebunkport, dans le Maine. Bert Walker organisa formellement la banque privée W.A. Harriman & Co. en novembre 1919. Walker devint le président de la banque et son PDG; Averell Harriman fut président et copropriétaire contrôleur en compagnie de son frère Roland (“ Bunny ”), l'ami proche de Prescott Bush depuis Yale; et Percy Rockefeller devenait directeur et sponsor financier fondateur. En automne 1919, Prescott Bush fit la connaissance de la fille de Bert Walker, Dorothy. Ils se fiancèrent l'année suivante et se marièrent en août 1921.(n.14) Parmi les garçons d'honneur et les suivants de ce mariage somptueux figuraient Ellery S. James, Knight Woolley et quatre autres membres des Skull and Bonesmen de la classe 1917 de Yale.(n.15) A l'issue de ce mariage des parents du président Bush et jusqu'à nos jours encore, la grande famille Bush-Walker allait se réunir chaque été à la “ maison de campagne des Walker ” à Kennebunkport. Lorsque Prescott épousa Dorothy, il n'était encore qu'un petit directeur de la Simmons Co., des fournisseurs d'équipements ferroviaires, alors que le père de son épouse était en train de monter l'une des plus gigantesques affaires au monde. L'année suivante, le couple essaya de retourner à Columbus, Ohio; là, Prescott travailla brièvement au sein d'une société de produits et caoutchouc que possédait son père. Mais ils redéménagèrent bientôt à Milton, Massachusetts, après que des étrangers à l'affaire eurent racheté la petite affaire familiale et l'eurent transplantée en cette ville. Par conséquent, Prescott Bush allait vite se retrouver nulle part, lorsque son fils George Herbert Walker Bush - le futur président des Etats-Unis - naquit à Milton, Massachusetts, le 12 juin 1924. Peut-être était-ce en guise de cadeau d'anniversaire pour George, que Bunny Harriman ” intervint pour sauver son père Prescott de l'oubli, le faisant entrer dans l'U.S. Rubber Co., contrôlée par les Harriman, à New Tork City. En 1925, la jeune famille emménagea dans la ville où George allait grandir : Greenwich, Connecticut, un faubourg à la fois de New York et de New Haven/Yale. Ensuite, le 1er mai 1926, Prescott Bush entra dans la W.A. Harriman & Co. en tant que vice-président du président même de la banque, Bert Walker, son beau-père et le grand-père maternel de George - le chef de la famille.(n.16)
Le grand jeu
Prescott Bush allait témoigner une grande loyauté envers la firme qu'il avait rejointe en 1926. Et la banque, qui avait la taille et la puissance de nombreuses nations ordinaires, pouvait amplement récompenser ses agents. Le grand-père de George Bush, Walker, avait monté l'entreprise, tranquillement, en secret, utilisant toutes les relations internationales à sa disposition.
Revenons brièvement en arrière, aux débuts de la société de Harriman - l' entreprise familiale des Bush - et suivons son parcours dans l'un des projets les plus sombres de l'histoire.
Le premier levier mondial de la firme, ce fut son arrangement couronné de succès en vue de pouvoir entrer en Allemagne en s'emparant de la flotte maritime de ce pays. En 1920, Averell Harriman annonça qu'il allait relancer la Hamburg-Amerika Line de l'Allemagne, après de nombreux mois de plans et de discussions tortueuses. Les navires commerciaux de la Hamburg-Amerika Line avaient été confisqués par les Etats-Unis à la fin de la Première Guerre mondiale. Ces navires étaient alors devenus la propriété de l' entreprise Harriman, suite à certains arrangements avec les autorités américaines qui ne furent jamais rendus publics. La transaction était incroyable, elle allait créer la plus grande compagnie
maritime privée du monde. La Ligne Hamburg - Amerika récupéra ses navires confisqués pour un prix très lourd. L'entreprise Harriman s'arrogea “ le droit de participer à 50 pour - cent dans toutes les affaires lancées au départ de Hambourg ”; et, au cours des vingt années qui allaient suivre (1920-1940), l'entreprise Harriman eut “ le contrôle complet de toutes les activités de la compagnie de Hambourg aux Etats-Unis ”..(n.17). Harriman devint copropriétaire de la Hamburg - Amerika. La firme Harriman - Walker acquit une emprise ferme sur sa gestion, avec l'appui pas très subtil de l' occupation de l' après - Première Guerre mondiale par les armées de l' Angleterre et des Etats - Unis. Tout de suite après la déclaration publique de Harriman, la presse de Saint - Louis célébra le rôle de Bert Walker dans la collecte de l' argent servant à sceller le marché :
“ Un ancien habitant de Saint - Louis constitue une fusion maritime géante ”
“ G. H. Wa apporte de la puissance au groupe de transport maritime Harriman - Morton (.) ”. Le compte rendu célébrait une “ fusion des deux principales sociétés financières de New York qui mettront un capital pratiquement illimité à la disposition du nouveau groupe de transport maritime américano - allemand. (.) ” (n.18)
Bert Walker avait arrangé un “ mariage ” entre le crédit de J.P. Morgan et la richesse héritée de la famille Harriman. W.A. Harriman & Co., dont Walker était le président - fondateur, fusionnait avec la banque privée Morton & Co. - et Walker était “ un homme de pointe dans les affaires de la Morton & Co., ” qui avait des interconnexions très étroites avec la Guaranty Trust Co, contrôlée par Morgan. La reprise de la Hamburg - Amerika créa un instrument efficace pour la manipulation et la subversion fatale de l' Allemagne. L' un des grands marchands de mort ”, Samuel Pryor, en faisait partie dès le début. Pryor, à l' époque président du comité exécutif de la Remington Arms, aida à mettre sur pied la transaction et servit Walker au comité de l' organisation de front de l' entreprise maritime de Harriman, l' American Ship and Commerce Co. Walker et Harriman entreprirent le prochain pas de géant en 1922, installant leurs quartiers généraux en Europe à Berlin. Avec l' aide de la banque Warburg, dont le siège était à Hambourg, la W.A. Harriman & Co. commença à étendre un filet d'investissements sur l' industrie et les matières premières allemandes. Depuis leur base de Berlin, Walker et Harriman plongèrent alors dans des marchés avec la nouvelle dictature (???) de l' Union soviétique. Ils dirigeaient un groupe choisi de spéculateurs de Wall Street et de l' Empire britannique qui relancèrent l' industrie pétrolière russe, laquelle avait été dévastée par la révolution bolchevique. Ils établirent des contrats miniers pour exploiter le manganèse soviétique, un élément essentiel dans la fabrication moderne de l' acier. Ces concessions furent conclues directement avec Léon Trotski, ensuite avec Félix Dzerjinski, fondateur des services de renseignements secrets (le KGB) de la dictature (???) soviétique, dont l' énorme statue fut finalement jetée à terre par des manifestants pro - démocratiques (???) en 1991. Ces spéculations créèrent à la fois des canaux de communications et un style d' arrangement avec la dictature (???) communiste, qui s' est perpétué dans la famille jusqu' avec le président Bush. Avec le lancement de la banque, Bert Walker estima que New York était le lieu idéal pour satisfaire sa passion des sports, des affaires et du jeu. Walker fut élu président de la U.S. Golf Association en 1920. Il négocia de nouvelles réglementations internationales sportives en compagnie du Royal and Ancient Golf Club de St. Andrews, en Ecosse. Après ces discussions, il finança la Walker Cup en argent, de trois pieds de haut, pour laquelle les équipes britanniques et américaines concourent tous les deux ans.
Le beau - fils de Bert, Prescott Bush, fut plus tard secrétaire de l' U.S. Golf Association, au cours des graves crises politiques et économiques du début des années 30. Prescott devint le président de l' USGA en 1935, alors qu' il était par ailleurs impliqué dans le travail de la firme familiale avec l' Allemagne nazie. Quand George avait un an, en 1925, Bert Walker et Averell Harriman dirigèrent un syndicat qui reconstruisit le Madison Square Garden en tant que moderne Palais des Sports. Walker était au centre de la scène des jeux d' argent de New York, alors à son apogée, en cette époque de prohibition et de gangsters tout aussi sanglants que pittoresques. Le Garden s' épanouit avec des combats professionnels à un demi - million de dollars; les bookmakers et leurs clients groupaient plus de millions encore, tentant de suivre le pas des boursiers et banquiers en cette époque de spéculation effrénée. C' était l' époque du crime “ organisé ” - le syndicat national des jeux et de la contrebande d' alcool se structura sur le modèle des sociétés new - yorkaises. En 1930, lorsque George était un garçonnet de six ans, son grand - père Walker était le responsables des courses de l' Etat de New York. Les couleurs vives et les bruits de la scène des courses doivent avoir impressionné le petit George autant que son grand - père. Bert Walker élevait des chevaux de course dans sa propre écurie, le Log Cabin Stud. Il était président du champ de courses de Belmont Park. Bert, en outre, gérait personnellement la plupart des aspects des intérêts d'Averell dans les courses - au point de choisir les couleurs et les tissus des harnais de l' écurie de course d' Averell. (n.19).
A partir de 1926, le père de George, Prescott Bush témoigna une loyauté à toute épreuve envers les Harriman et une détermination opiniâtre à progresser lui-même; progressivement, il en vint à gérer les opérations journalières de la W.A. Harriman & Co. Après la fusion, en 1931, de la firme avec la société de banque anglo - américaine Brown Brothers, Prescott Bush devint directeur associé de la nouvelle compagnie ainsi formée, la Brown Brothers Harriman. Celle-ci, en fin de compte, devint la banque privée la plus puissance et, politiquement, la plus importante, de l'Amérique. L' effondrement financier, la dépression mondiale et les bouleversements sociaux succédèrent à la fièvre spéculatrice des années 20. Le krach de 1929 - 1931 des valeurs boursières balaya la petite fortune que Prescott Bush avait gagnée depuis 1926. Mais, en raison de sa dévotion pour les Harriman, ceux - ci “ firent une chose très généreuse ”, comme Bush allait l' expliquer
plus tard. Ils le renflouèrent de l' équivalent de ce qu' il avait perdu et le remirent ainsi en selle. Prescott Bush a décrit son propre rôle, depuis 1931 jusque dans les années 1940, dans une interview confidentielle : “ J'insiste (.) sur le fait que les Harriman ont fait preuve de beaucoup de courage, de loyauté et de confiance en nous, parce que trois ou quatre d' entre nous faisaient réellement marcher l'affaire, les affaires quotidiennes. Averall était partout sur la place, à cette époque (.) et Roland était impliqué dans un tas de dictatures, et ils ne descendait pas dans les hauts et les bas des activités bancaires, vous comprenez - les décisions au jour le jour - (.), nous gérions réellement toute l' affaire, les affaires quotidiennes, toutes les décisions administratives et les décisions exécutives. C' était nous qui faisions cela. Nous étions les partenaires de direction, en quelque sorte. ”(n.20). Mais, des “ trois ou quatre ” partenaires en poste, c' était Prescott qui était effectivement à la tête de la firme, parce qu' il avait repris la direction des gigantesques fonds personnels d 'investissement d' Averell et d' E. Roland “ Bunny ” Harriman.
Dans cette période de l'entre - deux-guerres, Prescott Bush constitua la fortune familiale que George Bush allait hériter. Il entassa l' argent à partir d'un projet international qui se poursuivit jusqu'à l' éclatement d' une nouvelle guerre mondiale, et ce fut l' action du gouvernement américain qui intervint pour l' arrêter.
Notes
1. Washington Post, 16 août 1991, p.A1.
2. Du général Hugh S. Johnson au major J.H.K. Davis, 6 juin 1918, dossier n° 334.8/168 ou 334.8/451 dans U.S. National Archives, Suitland, Maryland.
3. Bernard M. Baruch, My Own Story (New York: Henry Holt and Co., 1957), pp.138-39. Baruch racontait que “ notre firme fit de grosses affaires pour Monsieur Harriman (.) En 1906, Harriman nous fit placer de lourdes sommes sur Charles Evans Hughes dans sa course au poste de gouverneur de l'Etat de New York contre William Randolph Hearst. Après avoir engagé plusieurs centaines de milliers de dollars, notre firme cessa ses versements. Harriman appela. “ Je ne vous avais pas dit de parier ? ” demanda-t-il. “ Eh bien, continuez donc ! ”
4. Alden Hatch, Remington Arms: An American History, 1956, copyright by the Remington Arms Co., pp. 224-25. 5. The Ohio State Journal, Columbus, Ohio, jeudi 8 août 1918.
6. The Ohio State Journal, vendredi 9 août 1918.
7. The Ohio State Journal, vendredi 6 septembre 1918.
8. Interview de Prescott Bush dans l'Oral History Research Project organisé par la Columbia University en 1966, Eisenhower Administration Part II; pp.5-6. L'interview était censée devoir être tenue confidentielle et ne fut jamais publiée mais, plus tard, Columbia vendit les microfilms de la transcription à certaines bibliothèques, y compris celle de l'Arizona State University.
9. Theodore Roosevelt à James S. Sherman, 6 octobre 1906, déclaration rendue
publique par Roosevelt lors d'une conférence de presse, le 2 avril 1907. Cité dans Henry F. Pringle, Theodore Roosevelt (New York: Harcourt, Brace and Company, 1931), p. 452. Plus tard, Roosevelt confia à l'avocat de Harriman, Robert S. Lovett que ses opinions à propos de Harriman reposaient sur ce que J.P. Morgan lui avait raconté.
10. Voir The Industries of St. Louis, publié en 1885 par J.M. Elstner & Co., pp. 61-62 pour Crow, Hagardine & Co., la première entreprise de David Walker; et p. 86 pour Ely & Walker.
11. Voir Lettre de G.H. Walker à D.R. Francis, 20 mars 1905, dans la collection Francis de la Missouri Historical Society, St. Louis, Missouri, sur l'organisation des Républicains et des Démocrates afin de gérer l' élection du maire, un Démocrate acceptable aux personnes proéminentes sur le plan social. Le lendemain, Walker devint le trésorier et Francis le président de ce “ Committee of 1000. ” Voir également l'obituaire de George
H. Walker, St. Louis Globe-Democrat, 25 juin 1953.
12. Lettre de Perry Francis à son père, l'ambassadeur David R. Francis, 15 octobre 1917, collection Francis de la Missouri Historical Society. “ (.) Joe Miller est parti pour San Francisco mardi dernier au soir, il y recevra des ordres pour poursuivre sa route vers Petrograd. Mildred Kotany [la belle-soeur de Walker] m'a dit que Bert Walker lui avait obtenu sa désignation par le biais de Breck Long. Je ne savais pas que c'était ce que
Joe cherchait, sinon j'aurais pu l'aider moi-même. Ce sera une bonne compagnie pour toi une fois qu'il sera là. (.) ”
13. Entretien privé avec un membre de la famille Walker, cousin du président Bush.
14. Prescott Bush, Columbia University, op. cit., p. 7.
15. St. Louis Globe Democrat, 7 août 1921.
16. Telle est la suite chronologique des événements, depuis Simmons jusqu'à l' U.S. Rubber, que Prescott Bush donna dans son interview avec la Columbia University interview, op. cit.,) pp. 7-8. 17. Déclaration en public d'Averell Harriman, New York Times, 6 octobre 1920, p. 1.
18. St. Louis Globe-Democrat, 12 octobre 1920, p. 1.
19. Les sports comme vecteurs d'affaires ont continué dans la famille tout au long de la vie d'adulte de George Bush. Le fils de Bert, George Walker, Jr. - l'oncle du président Bush et son ange gardien financier au Texas - fut le co - fondateut des Mets de New York et il fut également le vice-président du club de baseball ainsi que, durant 17 ans, son trésorier jusqu'à sa mort en 1977. Le fils du président, George Walker Bush, fut copropriétaire du club de baseball des Texas Rangers durant la présidence de son père.
20. Prescott Bush, Columbia University, op. cit., pp. 16-22.
Chapitre II - Le projet Hitler
Saisie de la propriété de Bush - Commerce avec l' ennemi En octobre 1942, dix mois après son entrée en guerre, l' Amérique prépare son premier assaut contre les forces militaires nazies. Prescott Bush est managing partner de la Brown Brothers Harriman. Son fils de 18 ans, George, le futur président des Etats - Unis, a tout juste débuté l' entraînement et la formation pour devenir pilote naval. Le 20 octobre 1942, le gouvernement américain ordonne la saisie des opérations bancaires de l' Allemagne nazie à New York, opérations dirigées par Prescott Bush. Sous la loi concernant le commerce avec l' ennemi (Trading with the Enemy Act), le gouvernement reprend l' Union Banking Corporation, dont Bush est l' un des directeurs. Le service de mise sous garde des biens étrangers saisit les actions de l' Union Banking Corporation, dont la totalité sont détenues par Prescott Bush, E. Roland “ Bunny ” Harriman, trois cadres nazis et deux autres associés de Bush.(n.1). L' ordre de saisie de la banque “ investit ” (saisit) “ toutes les parts de capital de l'Union Banking Corporation, une société new - yorkaise, et cite, comme détenteurs de parts :
E. Roland Harriman - 3991 actions [président et directeur de l'Union Banking Corp. (UBC); c'est “ Bunny ” Harriman, décrit par Prescott Bush comme un actionnaire qui ne s' occupait guère d' affaires bancaires; c'est Prescott qui gérait ses investissements personnels]
Cornelis Lievense - 4 actions [président et directeur de l' UBC; fonctionnaire de banque résident à New York et au service des nazis]
Harold D. Pennington - 1 action [trésorier et directeur de l'UBC; un directeur en fonction employé par Bush à la Brown Brothers Harriman]
Ray Morris - 1 action [directeur de l' UBC; partenaire de Bush et des Harriman]
Prescott S. Bush - 1 action [directeur de l'UBC, qui fut cofondée et sponsorisée par son beau-père, George Walker ; managing partner principal pour E. Roland Harriman et Averell Harriman]
H.J. Kouwenhoven - 1 action [directeur de l'UBC; a organisé l'UBC en tant qu'émissaire de Fritz Thyssen dans les négociations avec George Walker et Averell Harriman; managing director de la filiale hollandaise de l'UBC sous l'occupation nazie; cadre industriel en Allemagne nazie, directeur et cadre principal pour les finances à l'étranger du German Steel Trust]
Johann G. Groeninger - 1 action [directeur de l'UBC et de sa filiale aux Pays-Bas; cadre industriel en Allemagne nazie] “ dont toutes les parts sont détenues au profit de (.) membres de la famille Thyssen, [et] sont la propriété de ressortissants (.) d'un pays
officiellement ennemi.(.) ”
Le 26 octobre 1942, les troupes américaines sont en route pour l'Afrique du Nord. Le 28 octobre, le gouvernement donne des ordres de saisie contre deux organisations servant de prête-noms aux nazis et dirigées par la banque Bush-Harriman : la Holland-American Trading Corporation et la Seamless Steel Equipment Corporation.(n.2)
Les forces américaines débarquent sous le feu près d'Alger, le 8 novembre 1942; de durs combats font rage tout au long du mois de novembre. Les intérêts nazis dans la Silesian - American Corporation, dirigée depuis longtemps par Prescott Bush et son beau-père George Herbert Walker, sont saisis conformément à la loi concernant les relations commerciales avec l' ennemi, le 17 novembre 1942. Dans cette action, le gouvernement avait annoncé qu'il n'allait saisir que les intérêts nazis, laissant les partenaires américains des nazis poursuivre leurs activités.(n.3). Ces mesures et d'autres prises par le gouvernement américain en temps de guerre étaient, tragiquement, trop restreintes et trop tardives. La famille du président Bush avait déjà joué un rôle central dans le financement et l' armement d'Adolf Hitler pour sa prise de pouvoir de l'Allemagne, dans le financement et la direction de la mise sur pied des industries de guerre nazies en vue de la conquête de l'Europe et de la guerre contre les Etats-Unis; et dans le développement des théories génocidaires et de la propagande racistes des nazis, avec les résultats que l'on ne connaît que trop bien. Les faits présentés ici doivent être connus et leurs implications reproduites, pour une compréhension convenable du président George Herbert Walker Bush et du danger pour l'humanité qu'il représente. La fortune familiale du président fut largement une résultante du projet de Hitler. Les puissances associations de familles anglo-américaines qui, plus tard, le propulsèrent dans la Central Intelligence Agency (CIA) et, ensuite, à la Maison-Blanche, étaient les partenaires de son père dans le projet de Hitler. Le responsable de la garde des biens étrangers du président Franklin Roosevelt, Leo T. Crowley, signa l'Ordre de Saisie n° 248 concernant les biens de Prescott Bush, conformément à la loi sur les relations commerciales avec l'ennemi. L'ordre, publié dans d'obscurs recueils d'archives gouvernementales et mis à l'abri de l'information (n.4), ne disait mot sur les nazis concernés; la seule chose qu'il mentionnait, c'est que l'Union
Banking Corporation était gérée pour la “ famille Thyssen ” ou pour “ l' Allemagne et/ou la Hongrie ” - des “ nationaux (.) d'un pays officiellement déclaré ennemi ”. En décidant que Prescott Bush et les autres directeurs de l'UBC étaient légalement des prête-noms pour les nazis, le gouvernement évitait le problème historique le plus important : Dans quelle mesure les nazis de Hitler eux-mêmes étaient-ils engagés, armés et formés par la clique de New York et de Londres dont Prescott était l'un des executive managers ?
Examinons le projet hitlérien de Harriman-Bush à partir des années 1920 jusqu'au moment où il fut partiellement interrompu, pour chercher une réponse à cette question.
L'origine et l'importance du projet Fritz Thyssen et ses partenaires d'affaires sont universellement reconnus comme les plus importants financiers de la reprise de l'Allemagne par Adolf Hitler. Au moment de l'ordre de saisie de l'UBC de la famille Thyssen, M. Fritz Thyssen avait déjà publié son fameux ouvrage, I Paid Hitler (J'ai payé Hitler), (n.5), admettant qu'il avait financé Adolf Hitler et le mouvement nazi depuis octobre 1923. Le rôle de Thyssen en tant que principal soutien des débuts de la course de Hitler vers le pouvoir en Allemagne avait été remarqué par les diplomates américains à Berlin, en 1932. (n.6). Curieusement, l'ordre de saisie de la banque Bush-Thyssen demeurait silencieux et modeste quant à l'identité des responsables qui avaient été pincés. Mais deux semaines avant l'ordre officiel, les enquêteurs du gouvernement avaient rapporté en secret que “ W. Averell Harriman avait été en Europe un peu avant 1924 et qu'à l'époque, il avait fait la connaissance de Fritz Thyssen, l'industriel allemand. ” Harriman et Thyssen furent d' accord pour monter une banque à New York. “ Certains associés de [Harriman] allaient faire office de directeurs (.) ”. L'agent de Thyssen, “ H.J. Kouwenhoven (.) vint aux Etats - Unis (.) avant 1924, pour des conférences traitant de l' affaire en compagnie de la Harriman Company. (.) ” (n.7). Quand exactement “ Harriman fut-il en Europe un peu avant 1924 ” ? En fait, il était à Berlin en 1922 pour installer une filiale de W.A. Harriman & Co. sous la présidence de George Walker. L'UBC fut installée formellement en 1924 en tant qu'unité dans les bureaux de Manhattan de W.A. Harriman & Co., s'emboîtant dans la Bank voor Handel en Scheepvaart (BHS), dont le propriétaire était Thyssen, aux Pays-Bas. Les enquêteurs conclurent que “ l'UBC, depuis sa fondation, avait négocié des fonds qui lui avaient surtout été confiés, par le biais de la banque hollandaise, par les intérêts de Thyssen dans les investissements américains. ”. Donc, par accord personnel entre Averell Harriman et Fritz Thyssen en 1922, la W.A. Harriman & Co. (alias UBC) allait transférer des fonds, d'un côté comme de l'autre, entre New York et les “ intérêts de Thyssen ” en Allemagne. En mettant environ 400.000 dollars sur la table, l'organisation Harriman allait être propriétaire associée et directrice des opérations bancaires de Thyssen en dehors de l'Allemagne.
Quelle était l'importance de l'entreprise nazie pour laquelle le père du président Bush était le banquier à New York ?
Le rapport d'enquête du gouvernement américain en 1942 disait que la banque de Bush, qui servait de prête-nom aux nazis était une entreprise qui avait des interconnexions avec la Vereinigte Stahlwerke (United Steel Works Corporation ou German Steel Trust) dirigée par Fritz Thyssen et ses deux frères. Après la guerre, des enquêteurs du Congrès sondèrent les intérêts de Thyssen, l'UBC, de même que les unités nazies apparentées. L'enquête montra que la Vereinigte Stahlwerke avait produit plus ou moins les proportions suivantes de la production totale nationale allemande :
50,8% de la fonte brute de l'Allemagne nazie
41,4% de ses feuillards universels
36,0% de ses feuillards lourds
38,5% de ses tôles galvanisées
45,5% de ses tubes et tuyaux
22,1% de son fil
35,0% de ses explosifs. (n.8)
Prescott Bush devint vice-président de la W.A. Harriman & Co. en 1926. Cette même année, un ami de Harriman et de Bush fonda un nouvelle organisation géante pour leur client Fritz Thyssen, principal sponsor du politicien Adolf Hitler. Le nouveau German Steel Trust, lma plus grosse société industrielle d'Allemagne, fut organisée en 1926 par le banquier de Wall Street, Clarence Dillon. Dillon était le vieux camarade du père de Prescott Bush, Sam Bush, du bureau des “ marchands de mort ” de la Première Guerre mondiale. En retour d'avoir mis sur la table 70 millions de dollars pour créer son organisation, le propriétaire majoritaire Thyssen à la Dillon Read Company deux représentants ou plus au conseil du nouveau Steel Trust.(n.9). Il y a donc une division du travail : les propres comptes confidentiels de Thyssen, à des fins politiques et apparentées, étaient gérés par l' organisation Walker-Bush; le German Steel Trust faisait faire ses opérations bancaires par le biais de Dillon Read. Les activités bancaires de la firme Walker-Bush n'étaient pas exactement des entreprises lucratives neutres, politiquement parlant, coïncidant par hasard avec les objectifs de l'Allemagne nazie. Toutes les affaires européennes de la firme, à l'époque, étaient organisées autour de forces politiques antidémocratiques. En 1927, une critique de leur soutien au totalitarisme s'attira la réplique suivante de Bert Walker, adressée depuis Kennebunkport à Averell Harriman :
“ Il me semble que la suggestion en rapport avec les points de vue de Lord Bearsted selon lesquels nous nous retirons de la Russie a un léger goût d' impertinence. (.) Je pense que nous avons dessiné notre ligne et que nous devrions l'approfondir. ” (n.10). Averell Harriman une rencontre avec le dictateur fasciste de l'Italie, Benito Mussolini. Un représentant de la firme, par la suite, télégraphia de bonnes nouvelles à son directeur principal, Bert Walker : “ (.) Ces derniers jours (.) Mussolini (.) a examiné et approuvé notre contrat du 15 juin. ”(n.11)
Le grand krach financier de 1929-31 secoua l'Amérique, l'Allemagne et la Grande - Bretagne, affaiblissant tous les gouvernements. Cela rendit également Prescott Bush, durement touché, plus susceptible encore de faire tout ce qui était nécessaire pour garder son nouveau rang dans le monde. Ce fut dans cette crise que certains Anglo-Américains décidèrent de l'installation d'un régime à la Hitler en Allemagne. La W.A. Harriman & Co., bien positionnée pour cette entreprise et riche en avoirs provenant de leurs affaires en Allemagne et en Russie, fusionnèrent avec la firme d'investissement anglo-américaine, la Brown Brothers, le 1er janvier 1931. Bert Walker se retira au sein de sa propre société G.H. Walker & Co. Ceci laissa les frères Harriman, Prescott Bush et Thatcher M. Brown comme principaux partenaires de la nouvelle société Brown Brothers Harriman firm. (La branche anglaise, fixée à Londres, de la firme familiale des Brown continua à opérer sous son nim historique, la Brown, Shipley.). Robert A. Lovett lui aussi vint de la Brown Brothers en tant que partenaire. Son père, l'avocat et le responsable des chemins de fer de E.H. Harriman, avait fait partie du Conseil des Industries de Guerre avec le père de Prescott. Bien qu'il fût resté partenaire de la Brown Brothers Harriman, le jeune Lovette remplaça bientôt son père en tant que directeur principal de l' Union Pacific Railroad. La Brown Brothers avait une tradition raciale qui cadrait bien avec le projet de Hitler ! Des patriotes américains avaient déjà maudit son nom à l' époque de la guerre de Sécession américaine. La Brown Brothers, qui avait des bureaux aux Etats-Unis et en Angleterre, avait transporté dans ses navires au moins 75 pour-cent du coton esclavagiste depuis le Sud des Etats-Unis jusque chez les propriétaires des filatures britanniques. Aujourd' hui, en 1931, le dictateur virtuel de la finance mondiale, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Montagu Collet Norman, était un ancien partenaire de la Brown Brothers, dont le grand-père avait été patron de la Brown Brothers durant la guerre de Sécession américaine. Montagu Norman passait pour le plus passionné des partisans de Hitler au sein des cercles dirigeants britanniques, et les rapports étroits de Norman avec cette firmes étaient essentiels pour sa gestion du projet de Hitler. En 1931, alors que Prescott Bush dirigeait le bureau new-yorkais de la Brown Brothers Harriman, son partenaire était l'ami intime de Montagu Norman, Thatcher Brown. Le patron de la Banque d'Angleterre résidait toujours au domicile du partenaire de Prescott durant ses voyages ultra-secrets à New York. Prescott Bush se concentrait sur les activités allemandes de la firme et Thatcher Brown veillait à leurs affaires dans la vieille Angleterre, sous la direction de son mentor, Montagu Norman.(n.12).
L'ascension de Hitler vers le pouvoir
Adolf Hitler devint chancelier de l'Allemagne le 30 janvier 1933, et dictateur absolu en mars 1933, après deux années de lobbying et d' électoralisme outranciers et violents. Deux membres de l'organisation Bush-Harriman jouèrent de grands rôles dans cette entreprise criminelle : la German Steel Trust de Thyssen, la Hamburg-Amerika Line et plusieurs de ses cadres.(n.13)
Examinons d'un peu plus près les partenaires allemands de la famille Bush :
A des enquêteurs alliés qui l'interrogeaient après la guerre, Fritz Thyssen parla de certaines de ses aides financières au parti nazi : “ En 1930 ou 1931 (.) je dis à Hess [Rudolf Hess, le bras droit de Hitler] (.) que j' allais arranger un crédit pour lui avec une banque hollandaise à Rotterdam, la Bank für Handel und Schiff [c'est-dire Bank voor Handel en Scheepvaart (BHS), la filiale de Harriman-Bush affiliate]. J'arrangeai effectivement le crédit (.) il devait me rembourser trois ans plus tard (.) je choisis une banque hollandaise parce que je ne voulais pas être mêlé aux banques allemandes dans ma position, et parce que pensais qu'il valait mieux faire des affaires avec une banque hollandaise, et je pensais que j'aurais eu les nazis un peu plus à ma main(.). “ Le crédit était d'environ 250 ou 300.000 marks [or] - soit à peu près la somme que j'avais donnée avant. L'emprunt a été remboursé en partie à la banque allemande, mais je pense qu'il reste toujours de l'argent dû, sur cet emprunt (.) ” (n.14)
Le total général des donations et prêts politiques de Thyssen aux nazis dépassa largement le million de dollars, y compris des fonds qu'il collecta auprès d'autres personnes - dans une période de terrible pénurie d'argent en Allemagne.
Friedrich Flick était le principal copropriétaire de la German Steel Trust avec Fritz Thyssen, il fut le collaborateur pendant très longtemps de Thyssen et, à l'occasion, son concurrent. Dans sa préparation du tribunal pour crimes de guerre, à Nuremberg, le gouvernement américain dit que Flick était “ l'un des principaux financiers et industriels qui, à partir de 1932, allouèrent des sommes importantes au parti nazi (.) Il faisait partie du Cercle d'amis ” de Himmler et alloua d'importantes sommes d'argent aux SS ”. (n.15)
Flick, à l'instar de Thyssen, finança les nazis afin qu'ils puissent conserver leurs armées privées, appelées Schutzstaffel (S.S. ou Chemises noires) and Sturmabteilung (S.A., troupes d'assaut ou Chemises brunes). Le partenariat Flick-Harriman était directement supervisé par Prescott Bush, le père du président Bush, et par son grand-père, George Walker. Les arrangements de la Harriman-Walker Union Banking Corporation en faveur de la German Steel Trust en avaient fait les banquiers de Flick et de ses grosses opérations en Allemagne, et ce, dès 1926, déjà. La Harriman Fifteen Corporation (avec George Walker comme président, Prescott Bush et Averell Harriman comme uniques directeurs) détenait une part substantielle dans la Silesian Holding Co. à l'époque de la fusion avec la Brown Brothers, le 1er janvier 1931. Ce holding était en corrélation avec la présidence d'Averell Harriman de la Consolidated Silesian Steel Corporation, le groupe américain qui possédait un tiers d'un complexe d' activités sidérurgiques, minières et d'exploitation du zinc en Allemagne et en Pologne et dont Friedrich Flick possédait les deux autres tiers.(n.16)
Le procureur de Nuremberg dépeignit Flick de la façon suivante : “ Propriétaire et dirigeant d'un important groupe d'entreprises industrielles (mines de charbon et de fer, production d' acier, et usines de fabrication) (.) “ Wehrwirtschaftsführer ”, 1938 [titre accordé aux
industriels de premier plan pour leur mérite dans la course aux armements - “ Dirigeant militaire de l'économie ”] (.) (n.17)
Pour avoir construit la machine de guerre hitlérienne grâce à sa production de charbon, d'acier et d'armes, tout en utilisant des travailleurs réduits à l'état d'esclaves, le nazi Flick fut condamné à sept années de prison lors des procès de Nuremberg; il en fit trois. Toutefois, en compagnie de ses amis de New York et de Londres, Flick vécut jusque dans les années 1970 et mourrut dans la peau d'un milliardaire.
Le 19 mars 1934, Prescott Bush - à l'époque directeur de la German Steel Trust's Union Banking Corporation - lança un avertissement à l'adresse d' Averell Harriman, absent, au sujet d'un problème qui s'était développé dans le partenariat de Flick. (n.18) Bush envoya à Harriman une coupure de presse du New York Times du jour, qui disait que le gouvernement polonais résistait aux actionnaires américains et allemands qui contrôlaient la “ plus
importante unité industrielle de Pologne, l'Upper Silesian Coal and Steel Company (.) ”. L' article du New York Times poursuivait : “ Depuis longtemps, la compagnie a été accusée de mauvaise gestion, d'emprunts excessifs, de comptabilité factice et de jouer avec les placements. Des mandats d'arrêts ont été délivrés en décembre contre plusieurs directeurs accusés d'évasion fiscale. C'étaient des citoyens allemands et ils ont quitté le pays. Ils ont été remplacés par des Polonais. Vexé, Herr Flick, considérant ceci comme une tentative de ne plus avoir que des Polonais au sein du conseil d' administration de la compagnie, restreignit les crédits jusqu'à ce que les nouveaux directeurs polonais furent incapables de payer les travailleurs régulièrement. ”. Le New York Times faisait également remarquer que les mines et usines de la compagnie “ emploient 25.000 personnes et prennent à leur actif 45% de la production totale d'acier de la Pologne et 12% de sa production de charbon. Deux tiers des actions de la compagnie sont aux mains de Friedrich Flick, un éminent industriel allemand de l'acier, et le reste est détenu par des intérêts situés aux Etats-Unis. ” Considérant le fait qu'une grande partie de la production polonaise était exportée vers l' Allemagne nazie qui traversait une dépression, le gouvernement polonais pensa que Prescott Bush, Harriman et leurs partenaires nazis devaient au moins payer des taxes sur leurs holdings polonais. Les propriétaires américains et nazis répondirent par un lock-out. La lettre à Harriman à Washington faisait état d'un télégramme provenant de leur représentant en Europe : “ Avons entrepris de nouvelles démarches Londres Berlin (.) svp établir des relations amicales avec l'ambassadeur polonais [à Washington]. ”.Une note de 1935 de la Harriman Fifteen Corporation, signée George Walker, annonçait qu'un accord avait été conclu “ à Berlin” pour vendre un paquet de 8.000 de leurs actions dans la Consolidated Silesian Steel. (n.19). Mais la dispute avec la Pologne n'empêcha pas la famille Bush de poursuivre son partenariat avec Flick. Les chars et les bombes nazis “ réglèrent ” cette querelle en septembre 1939 avec l'invasion de la Pologne qui constitua le début de la Seconde Guerre mondiale. L'armée nazie avait été équipée par Flick, Harriman, Walker et Bush, avec des matériaux essentiellement volés à la Pologne. A l'époque, peu nombreux sans doute étaient ceux qui pouvaient apprécier l' ironie de la situation. En effet, lorsque les Soviétiques attaquèrent et envahirent également la Pologne à partir de l'est, leurs véhicules fonctionnaient avec le pétrole extraits des puits de Bakou qu'avaient relancés l'entreprise Harriman/Walker/Bush. Trois ans plus tard, soit environ une année après l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, le gouvernement américain ordonna la saisie des parts nazies dans la Silesian-American Corporation, conformément à la loi relative au commerce avec l'ennemi. On établit que des ressortissants ennemis possédaient 49% des actions ordinaires et 41,67% des titres privilégiés de la compagnie. L'ordre caractérisait la compagnie en tant que “entreprise commerciale au sein des Etats-Unis, détenue par [une association de compagnies de] Zurich, en Suisse et gérée au bénéfice de la Bergwerksgesellschaft George von Giesche's Erben, une société allemande (.) ” (n.20). Bert Walker était toujours le principal directeur de la compagnie qu'il avait fondée en 1926, en même temps qu'avait été fondé le German Steel Trust. Ray Morris, le partenaire de Prescott dans l'Union Banking Corp. et la Brown Brothers Harriman, était également l'un des directeurs. Le rapport d'enquête qui précéda les sanctions du gouvernement expliquait la “ NATURE DES AFFAIRES ” : La société en question est un holding américain agissant pour des filiales allemandes et polonaises qui possèdent d' importantes et prospères mines de charbon et de zinc en Silésie, en Pologne et en Allemagne. Depuis septembre 1939, ces propriétés sont en possession ou ont été exploitées par le gouvernement allemand et ont constitué sans aucun doute une assistance considérable à l'effort de guerre de ce pays. ” ( n.21). Le rapport ajoutait que les actionnaires américains espéraient reprendre le contrôle des propriétés européennes après la guerre.
Le contrôle du commerce nazi
Déjà en 1920, Bert Walker avait arrangé les crédits dont Harriman avait besoin pour prendre le contrôle de la Hamburg-Amerika Line. Walker avait organisé l'American Ship and Commerce Corp. en tant qu'unité de la W.A. Harriman & Co., disposant d'un pouvoir contractuel sur les affaires de la Hamburg-Amerika. Comme le projet de Hitler prenait de plus en plus d'ampleur, les actions de Harriman-Bush dans l'American Ship and Commerce Corp. étaient gérées par la Harriman Fifteen Corp., dirigée par Prescott Bush et Bert Walker.(n.22). C'était une balade facile pour l'athlétique, élégant et bien bronzé Prescott Bush : depuis le gratte-ciel de la Brown Brothers Harriman au 59 Wall Street - où il était directeur principal et partenaire, directeur des investissements spéciaux et conseiller d'Averell et de son frère “ Bunny ” - il se rendait à la Harriman Fifteen Corporation au 1, Wall Street, connue également sous le nom de G.H. Walker & Co. - et tournait le coin pour se rendre à ses autres bureaux au 39 de Broadway, siège précédent de l'ancienne W.A. Harriman & Co., puis,passait également par les bureaux de l'American Ship and Commerce Corp., et enfin ceux de l'Union Banking Corporation. A maints égards, la Hamburg-Amerika Line de Bush fut le pivot de tout le projet de Hitler. Averell Harriman et Bert Walker avaient acquis le contrôle de la compagnie maritime en 1920, lors de négociations avec son PDG de l'après-guerre, Wilhelm Cuno, et avec les banquiers de la compagnie, Messieurs Warburg. Cuno fut par la suite complètement dépendant des Anglo-Américains et devint membre de l'Anglo-German Friendship Society. Lors de la montée vers la dictature de Hitler, dans les années 1930-32, Wilhelm Cuno alloua des sommes importantes au parti nazi.( n.23) Albert Voegler était PDG de la Thyssen-Flick German Steel Trust pour laquelle l'Union Banking Corp. de Bush constituait le bureau de New York. Il était directeur de la BHS Bank, associée à Bush, à Rotterdam et il était également l'un des directeurs de la Hamburg - Amerika Line de Harriman et Bush. Voegler s'associa à Thyssen et à Flick dans leurs lourdes contributions au parti naei, entre 1930 et 1933 et aida à organiser l' accession finale des nazis au pouvoir national.(n.24). La famille des banquiers Schroeder était la cheville ouvrière des activités nazies de Harriman et Prescott Bush et était étroitement liée à leurs avocats Allen et John Foster Dulles. Le baron Kurt von Schroeder était codirecteur de l'imposante fonderie Thyssen-Hugutte en compagnie de Johann Groeninger, le partenaire de banque de Prescott Bush à New York. Kurt von Schroeder était trésorier de l' organisation de soutien des milices privées du parti nazi, que subventionnait Friedrich Flick. Kurt von Schroeder en compagnie du protégé de Montagu Norman, Hjalmar Schacht, se chargèrent des arrangements finaux qui allaient permettre à Hitler d'entrer au gouvernement.(n.25). Le baron Rudolph von Schroeder était vice-président et directeur de la Hamburg-Amerika Line. Contact intime de longue date d'Averell Harriman en Allemagne, le baron Rudolph envoya son petit-fils le baron Johann Rudolph dans une tournée des bureaux de Prescott Bush de la Brown Brothers Harriman, à New York City, en décembre 1932 - à la veille du triomphe de leur protégé Hitler.(n.26). Certaines actions entreprises directement par la compagnie maritime Harriman - Bush en 1932 peuvent se ranger parmi les pires actes de trahison de ce siècle. L'ambassade américaine à Berlin rapporta à Washington que les “ campagnes électorales coûteuses ” et “ le prix pour maintenir une armée privée de 300 à 400.000 hommes ” avaient soulevé des questions à propos des soutiens financiers de nazis. Le gouvernement constitutionnel de la République allemande se décida à défendre la liberté nationale en ordonnant au parti nazi de dissoudre ses armées privées. L'ambassade américaine rapporta que la Hamburg - Amerika Line se livrait à des attaques propagandistes contre le gouvernement allemande du fait que celui-ci avait pris des mesures énergiques de dernière minute contre les forces de Hitler.(n.27). Des milliers d'opposants allemands au nazisme furent abattus ou subirent des intimidations de la part des milices privées nazies, les Chemises brunes. A ce propos, faisons remarquer que l'original “ marchand de mort ”, Samuel Pryor, fut l'un des directeurs fondateurs à la fois de l'Union Banking Corp. et de l'American Ship and Commerce Corp. Puisque Monsieur Pryor était président du comité exacutif de Remington Arms et un personnage central dans le commerce privé mondial des armes, son utilité dans le projet de Hitler s' accrut en tant que partenaire de la famille Bush dans les opérations bancaires du parti nazi et du transport maritime transatlantique. Les enquêteurs chargés par le sénat américain d'enquêter sur le trafic d' armes ont fouillé dans les activités de Remington après qu'elle se fut alliée, suite à un accord de cartel concernant les exploisifs, à la firme nazie I.G. Farben. Enquêtant sur la période qui allait conduire à la prise de pouvoir par Hitler, les sénateurs découvrirent que “ des associations politiques allemandes, telles les nazis et d'autres, sotn presque toutes équipées d'rarmes à feu américaines. (.) Des armes en tous genres venant d' Amérique sont transbordées sur l'Escaut dans des barges fluviales avant que les navires n'arrivent à Anvers. Elles peuvent ensuite être acheminées vers la Hollande sans inspection ou interférence de la police. On présume que c' est de cette façon que les hitlériens et les communistes se procurent des armes. Les principales armes venant d'Amérique sont des mitraillettes et des revolvers Thompson. Et ce, en grandes quantités.”(n.28).Le commencement du régime hitlérien amena quelques changements bizarres à la Hamburg - Amerika Line - et quelques trahisons supplémentaires. Le 7 mars 1933, l' American Ship and Commerce Corp. de Prescott Bush fit savoir à Max Warburg de Hambourg, en Allemagne, qu' il serait le représentant officiel et désigne du conseil d'administration de la Hamburg-Amerika (n.29) Max Warburg répondit, le 27 mars 1933, assurant ses sponsors américains de ce que le gouvernement de Hitler était bon pour l'Allemagne : “ Ces quelques dernières années, les affaires ont été considérablement mieux que nous ne nous y étions attendus, mais une réaction s'est fait ressentir depuis quelques mois. En fait, nous souffrons également de la propagande très active contre l'Allemagne et provoquée par certaines circonstances déplaisantes. Ces événements ont été la conséquence naturelle de la campagne électorale très nerveuse, mais ils ont été extraordinairement exagérés dans la presse étrangère. Le gouvernement est fermement décidé à maintenir la paix publique et l'ordre en Allemagne, et je suis absolument convaincu, à ce égard, qu'il n'y a pas la moindre raison de s'alarmer. ” (n.30) Cette marque d'approbation en faveur de Hitler, venant d'un juif réputé, était tout ce que Harriman et Bush souhaitaient, car ils avaient prévu des cris d'alarme ” plutôt sérieux aux Etats - Unis mêmes contre leurs opérations nazies. Le 29 mars 1933, deux jours après la lettre de Max à Harriman, le fils de Max, Erich Warburg, envoya un télégramme à son cousin Frederick M. Warburg, directeur du système ferroviaire de Harriman. Il demanda à Frederick d'utiliser “ toute son influence ” pour faire cesser toute activité antinazie en Amérique, y compris “ les informations concernant les atrocités et la propagande inamicale dans la presse étrangère, les rassemblements de masses, etc. ”. Frederick répondit à Erich, toujours par câble : “ Il n'y a pas de groupes responsables ici pour insister sur un boycott des marchandises allemandes, excepté tout simplement des individus excités. ” Le surlendemain, 31 mars 1933, l'American-Jewish Committee, contrôlé par lesWarburg, et la B'nai B'rith, fortement influencé par les Sulzberger (New York Times), sortirent une déclaration officielle, commune aux deux organisations, conseillant “ qu'on n'encourage aucunement en Amérique un boycott contre l'Allemagne ” et que, dorénavant, “ on n'organise plus de réunions de masses ou autres formes similaires d'organisations ”.(n.31) L'American Jewish Committee et la B'nai B'rith (qui donna naissance à l' Anti-Defamation League ” - Ligue antidiffamation') maintinrent leurs positions intransigeantes consistant à ne pas attaquer Hitler tout au long des années 30, émoussant en permanence le combat organisé par de nombreux juifs et autres antifascistes. Par conséquent, l'échange décisif reproduit ci-dessus, ayant eu lieu entièrement dans l'orbite de la firme Harriman/Bush, peut expliquer certains traits des relations de George Bush vis-à-vis des dirigeants juifs américains et sionistes. Certains d'entre eux, en étroite coopération avec sa famille, jouèrent un sale rôle dans le drame du nazisme. Est-ce pourquoi les “ chasseurs professionnels de nazis ” n'ont jamais découvert comment la famille Bush avait bâti sa fortune ? Le 5 septembre 1933, à Hambourg, le conseil de direction de la Hamburg Amerika Line (Hapag) eut une réunion avec la compagnie Lloyd pour l' Allemagne du Nord. Sous la supervision officelle des nazis, les deux firmes fusionnèrent. Le 4 novembre 1933, l'American Ship and Commerce Corp. De Prescott Bush installa Christian J. Beck, un directeur d'opérations depuis longtemps chez Harriman en tant que directeur de l'affrètement et des opérations en Amérique du Nord pour les nouvelles lignes de transport maritimes nazies (Hapag-Lloyd). Selon les témoignages que des officiels des compagnies firent au Congrès en 1934, un superviseur venu du Nazi Labor Front (Front nazi du travail) se trouvait à bord de chaque navire de la ligne Harriman-Bush. Les employés des bureaux de New York étaient directement organisés dans l'organisation qu' était le Nazi Labor Front; La Hamburg-Amerika fournissait le libre passage aux individus allant à l'étranger dans le but de faire de la propagande nazie; et la ligne subsidiait les journaux pronazis aux Etats-Unis, comme elle l'avait fait en Allemagne contre le gouvernement constitutionnel.( n.32) A la mi-1936, l'American Ship and Commerce Corp. de Prescott Bush envoya un câble à MM. Warburg, leur demandant de représentant les lourds intérêts de la compagnies lors de la prochaine assemblées des actionnaires de la Hamburg-Amerika. Le bureau des Warburg répondit : “ Nous vous avons représentés ” lors de l'assemblée des actionnaires et nous “ avons usé à votre endroit de votre pouvoir de vote pour la somme de 3.509.600 RM [Reich Marks = marks-or] 3,509,600 du stock d'actions Hapag déposé avec nous. ”. Les Warburg transmirent une lettre qu'ils avaient reçue d'Emil Helfferich, directeur à la fois de Hapag-Lloyd et de la filiale de la Standard Oil en Allemagne : “ Il est de nos intentions de poursuivre nos relations avec M. Harriman sur la même base que jusqu'à présent (.) ” Dans un geste haut en couleur, Helfferich, le président nazi de Hapag envoya le président de la ligne à travers l' Atlantique en le faisant embarquer sur un zeppelin afin de rencontrer les tireurs de ficelles de New York. Après la réunion avec le passager du zeppelin, le bureau Harriman-Bush répondit : “ Nous sommes heureux d'apprendre que M. Hellferich [sic] a déclaré que les relations entre la Hamburg American Line et nous-mêmes se poursuivront sur la même base que jusqu'à présent. ”(n.33)
Deux mois avant de prendre des mesures contre l'Union Banking Corporation de Prescott Bush, le gouvernement américain ordonna la saisie de toutes les propriétés de la Hamburg - Amerika Line et de la North German Lloyd, conformément à la loi sur le commerce avec l'ennemi. Les enquêteurs notèrent dans leur rapport précédant la saisie que Christian J. Beck agissait toujours en tant qu'avocat représentant la firme nazie.(n.34)
En mai 1933, juste après la mise en place du régime nazi, un accord fut signé à Berlin en vue de la coordination de tout le commerce nazi avec les Etats-Unis. La Harriman International Co., dirigée par l'aîné des cousins d' Averell Harriman, Oliver, devait diriger un syndicat de 150 firmes et individus, pour gérer toutes les exportations venant de l'Allemagne de Hitler aux Etats-Unis. (n.35) Ce pacte avait été négocié à berlin entre le ministre des Affaires économiques de Hitler, Hjalmar Schacht, et John Foster Dulles, avocat international pour des douzaines d'entreprises nazies, avec le conseil de Max Warburg et Kurt von Schroeder. Plus tard, John Foster Dulles allait devenir secrétaire d'Etat et la grande force du Parti républicain dans les années 50. L'amitié de Foster et celle de son frère Allen (chef de la CIA) aidèrent grandement Prescott Bush à devenir sénateur républicain du Connecticut. Et ce fut d'une valeur inestimable pour George Bush, dans son ascension vers les hauteurs du gouvernement d'action couverte ”, qu'à la fois ces deux frères Dulles eussent été les avocats de la très vaste entreprise de la famille Bush. Tout au long des années 30, John Foster Dulles arrangea la restructuration des dettes des firmes allemandes salon une série de décrets sortis par Adolf Hitler. Dans ces transactions, Dulles établit un équilibre entre les intérêts dus à des investisseurs choisis, plus importants et les besoins sans cesse grandissants de la machine de guerre nazie dans la production de chars, de gas nocifs, etc. Dulles écrivit à Prescott Bush en 1937 à propos d'un arrangement de ce genre. Au cours des années 20, la German-Atlantic Cable Company, qui possédait le seul canal nazi de télégraphie, avait signé des arrangements concernant ses dettes et sa gestion avec la banque Walker-Harriman. Un nouveau décret allait annuler ces accords qui avaient été décidés originalement avec des cadres importants des sociétés qui n'étaient pas nazis. Dulles demanda à Bush, qui dirigeait ces affaires pour Averell Harriman, d'obtenir la signature d'Averell sur une lettre adressée à des officiels nazis et donnant son accord pour les changements. Dulles écrivit ceci :
22 septembre 1937
Monsieur Prescott S. Bush
59 Wall Street, New York, N.Y.
Cher Press, J'ai parcouru la lettre de la German-American [sic] Cable Company adressée à Averell Harriman. (.) il s'avérerait que les seuls droits, ici, seraient ceux qui sont naturels pour les banquiers et qu'il ne résulterait aucun embarras légal, en ce qui concerne les actionnaires, de votre aceptation au sujet de la modification de l'accord bancaire.
Sincèrement vôtre,
John Foster Dulles
Dulles joignait un projet de réponse, Bush obtint la signature de Harriman et les changements eurent donc lieu.(n.36)
Conformément à ces arrangements, la German Atlantic Cable Company tenta de mettre un terme au paiement de ses dettes envers ses petits obligataires américians. L'argent devait être utilisé, en lieu et place, à armer l'Etat nazi, selon un décret du gouvernement de Hitler.
Malgré les efforts zélés de Bush et de Dulles, un tribunal de New York décida que cette “ loi ” spéciale de Hitler n'avait pas cours aux Etats-Unis; les petits actionnaires, et non les participitabnts aux transactions entre banquiers et nazis, étaient habilités à être payés. (n.37)
Dans cette escroquerie, et dans quelques autres encore qui furent tentées, les victimes visées récupérèrent leur argent. Mais la réorganisation financière et politique des nazis se poursuivit vers son apogée tragique. Pour le rôle qu'il joua dans la révolution hitlérienne, Prescott Bush reçut une fortune en paiement. Voici le testament qu'il légua à son fils, le président George Bush. Une importante remarque historique : Comment les Harriman louèrent les services de Hitler . Il n'était pas inévitable que des millions de personnes soient massacrées sous le fascisme et au cours de la Seconde Guerre mondiale. A un certain moment de crise, des décisions pronazies importantes furent prises en dehors de l' Allemagne. Ces décisions en faveur d'actions pronazies furent plus agressives que le simple “apaisement ” au sujet duquel les historiens anglo-américains allaient préférer débattre par la suite. Des armées privées de 300 à 400.000 terroristes aidèrent à la montée des nazis vers le pouvoir. La Hamburg-Amerika Line de W.A. Harriman intervint contre la tentative de l' Allemagne, en 1932, de l'interrompre. L'effondrement économique de 1929-31 mit en faillite la German Steel Trust appuyée par Wall Street. Lorsque le gouvernement allemand reprit les parts de cette même GST, des intérêts associés à Konrad Adenauer et au Parti du centre catholique antinazi tentèrent de les acquérir. Mais les Anglo-Americans - Montagu Norma, et la banque Harriman-Bush - s'assurèrent que leur marionnette nazie Fritz Thyssen reprenne le contrôle des actions et du Trust. Le rémunération de Hitler par Thyssen put alors se poursuivre sans entraves. Des dettes insurmontables écrasaient l'Allemagne dans les années 20, il s' agissait des dommages de guerre réclamés par le traité de Versailles. L' Allemagne était mise à sac par le système bancaire de Londres et New York et la propagande hitlérienne exploitait ce fardeau de la dette allemande. Mais immédiatement après que l'Allemagne fut passée sous la dictature de Hitler, les financiers anglo-américains accordèrent un répit à la dette ce qui libéra des fonds à utiliser dans le réarmement de l' Etat nazi. La ligne maritime North German Lloyd, qui avait fusionné avec la Hamburg-Amerika Line, était l'une des compagnies qui cessa les remboursements de la dette suite à un décret de Hitler mijoté par John Foster Dulles et Hjalmar Schacht. Felix Warburg, de la Kuhn Loeb and Co mena à bien le plan financier de Hitler à New York. Kuhn Loeb demanda aux obligataires de la North German Lloyd d'accepter de nouvelles obligations maritimes à intérêts plus faibles. Ces obligations seraient sorties par Kuhn Loeb en lieu et place des bons d' avant Hitler, meilleurs.
L'opposition L'avocat new-yorkais, Jacob Chaitkin, père du coauteur Anton Chaitkin, défendit les affaires de nombreux obligataires différents qui refusaient l' escroquerie montée par Harriman, Bush, Warburg et Hitler. Représentant une femme à qui l'on devait 30 $ sur une vieille obligation maritime et s' opposant à John Foster Dulles au tribunal municipal de New York, Chaitkin le menaça d'une ordonnance du chef de la police visant à immobiliser le paquebot transatlantique de 30.000 tonnes Europa jusqu'à ce que sa cliente reçoive ses 30 $. (New York Times, 10 janvier 1934, p.31, col.3). L'American Jewish Congress loua les services de Jacob Chaitkin en tant que responsable légal du boycott contre l'Allemagne nazie. La Fédération américaine du Travail coopéra avec des groupes juifs et autres dans le boycott contre les importations. Par ailleurs, pratiquement tout le commerce nazi avec les Etats-Unis se trouvait sous le contrôle des intérêts de Harriman et de fonctionnaires comme Prescott Bush, père du président George Bush. En attendant, les Warburg demandèrent que les Juifs américains ne fassent pas d'agitation contre le gouvernement hitlérien ni qu'ils se rallient au boycott organisé. La décision des Warburg fut appliquée par l'American Jewish Committee et la B'nai B'rith, qui s'opposaient au boycott tandis que l' Etat militaire nazi ne cessait de gagner en puissance. La dissimulation historique de ces événements est si soignée qu'à peu près la seule dénonciation des Warburg se trouve dans le texte du journaliste John L. Spivak, “Wall Street's Fascist Conspiracy ” (La conspiration fasciste de Wall Street) paru dans le périodique procommuniste New Masses (29 janvier et 5 février 1934). Spivak faisait remarquer que les Warburg contrôlaient l'American Jewish Committee, qui s'opposait au boycott antinazi, alors que leur firme Kuhn Loeb and Co. avait souscrit dans les navires nazis; et il dénonçait le financement des activités politiques pro - fascistes des Warburg et de leurs partenaires et alliés, dont bon nombre étaient des gros pontes de l'American Jewish Committee et de la B'nai B'rith. Etant donné le périodique dans lequel parut l'article de Spivak, il n'est pas surprenant que Spivak dit de Warburg qu'il était un allié de la Morgan Bank, mais qu'il ne fit pas mention d' Averell Harriman. Monsieur Harriman, après tout, était un héros permanent de l'Union soviétique. Plus tard, John L. Spivak subit une transformation curieuse, ralliant lui-même l'occultation de l'affaire. En 1967, il écrivit une autobiographie (A Man in His Time - Un homme dans son époque, New York: Horizon Press), qui fait la louange de l' American Jewish Committee. Le profascisme des Warburg n' apparaît pas dans l'ouvrage. L'ancien “ rebelle ” Spivak loue également le levier de la B'nai B'rith, c'est-à-dire l' Anti - Defamation League (Ligue antidiffamation). De façon pathétique, il se montre favorable au fait que la Ligue possède des dossiers secrets sur la population américaine et qu'elle les partage avec les agences gouvernementales. Voilà donc une histoire que l'on a gommée; et ces décisions qui dirigent l' histoire selon une direction ou une autre, sont perdues à la connaissance de l'actuelle génération.
NOTES:
1. Bureau de Garde des Propriétés étrangères, Ordre de saisie n° 248. L' ordre fut signé par Leo T. Crowley, du même bureau, exécuté le 20 octobre 1942; F.R. Doc. 42-11568; archivé le 6 novembre 1942, à 11 h 31 du matin; 7 Fed. Reg. 9097 (7 nov. 1942). Voir également le New York City Directory of Directors (disponible à la Bibliothèque du Congrès). Les volumes pour les années 30 et 40 renseignent Prescott Bush comme l'un des directeurs de l'UBC pour les années allant de 1934 jusqu'en 1943 au moins.
2. Ordre de saisie émis par la Garde des Propriétés étrangères n° 259 : Seamless Steel Equipment Corporation; Ordre de saisie n° 261 : Holland-American Trading Corp.
3. Ordre de saisie émis par la Garde des Propriétés étrangères n° 370 : Silesian-American Corp.
4. Le New York Times, le 16 décembre 1944, consacra, page 25, un article de cinq colonnes aux activités du New York State Banking Department. Seule la dernière phrase fait référence à la banque nazie, en ces termes : “ L'UBC, Broadway, 39, à New York, a été autorisée à transférer le siège principal de ses activités à Broadway, 120. ”
Le Times passait sous silence le fait que l'UBC avait été saisie par le gouvernement pour avoir fait du commerce avec l'ennemi, et même le fait que Broadway, 120 était l'adresse du Bureau gouvernemental de Garde des Propriétés étrangères.
5. Fritz Thyssen, I Paid Hitler, 1941, réimprimé chez Port Washington, N.Y.: Kennikat Press, 1972, p. 133. Thyssen dit que ses contributions ont débuté par 100.000 marks donnés en octobre 1923, pour la tentative de “ putsch ” de Hitler contre le gouvernement constitutionnel.
6. Mémorandum confidentiel provenant de l'ambassade des Etats-Unis à Berlin, adressé au secrétaire d'Etat américain, le 20 avril 1932, par microfilm, publié dans Confidential Reports of U.S. State Dept., 1930s, Germany, disponible dans les plus grandes bibliothèques américaines.
7. Le 5 octobre 1942, mémorandum au Comité exécutif du Bureau de Garde des Propriétés étrangères, étiqueté CONFIDENTIEL, provenant de la Division d' Enquête et de Recherche, directeur, Homer Jones. Aujourd'hui déclassé dans l' annexe des Archives nationales des Etats-Unis, Suitland, Maryland. Voir Groupes d'archives 131, Garde des Proprités étrangères, rapports d'enquête, dans la chemise relative à l'ordre de saisie n° 248.
8. Elimination of German Resources for War (Elimination des ressources allemandes pour la guerre) : Auditions devant un sous-comité du Comité des Affaires militaires, Sénat des Etats-Unis, 79e Congrès; 5e partie, témoignage du département [américain] du Trésor, 2 juillet 1945. P. 507 : Tableau de la production de Vereinigte Stahlwerke, les chiffres indiquent les pourcentage du total pour l'Allemagne en 1938; l'organisation de Thyssen comprenant l'UBC, pp. 727-31. 9. Robert Sobel, The Life and Times of Dillon Read (La vie et l'époque de D.R.), New York: Dutton-Penguin, 1991, pp. 92-111. La firme Dillon Read coopéra à la composition de l'ouvrage de Sobel.
10. George Walker à Averell Harriman, 11 août 1927, dans les papiers de W. Averell Harriman papers à la Bibliothèque du Congrès (désignés par la suite comme “ papiers WAH ”).
11. “ Iaccarino ” à G. H. Walker, RCA Radiogram, 12 septembre 1927. La nature spécifique de leurs affaires avec Mussolini n'est pas expliquée dans la correspondance accessible au public.
12. Andrew Boyle, Montagu Norman, London: Cassell, 1967. Sir Henry Clay, Lord Norman, London, MacMillan & Co., 1957, pp. 18, 57, 70-71.
John A. Kouwenhouven, Partners in Banking ... Brown Brothers Harriman
(Partenaires dans la banque . BBH), Garden City: Doubleday & Co., 1969.
13. La coordination d'une bonne part du projet de Hitler se fit à une seule adresse à New York. L'Union Banking Corporation avait été installée par George Walker à Broadway, 39. La direction de la Hamburg-Amerika Line, gérée via l'American Ship and Commerce Corp. de Harriman, fut également installée par George Walker à cette même adresse.
14. Interrogatoire de Fritz Thyssen, EF/Me/1, 4 septembre 1945, repris dans les archives de l'U.S. Control Council, reproduit à la page 167 de l' ouvrage d'Anthony Sutton, An Introduction to The Order (Billings, Mt.: Liberty House Press, 1986).
15. Nazi Conspiracy and Aggression--Supplement B, par le chef de la commission du Bureau américain de poursuites des activités criminelles de l' Axe, United States Government Printing Office, (Washington: 1948), pp.1597, 1686.
16. “ Consolidated Silesian Steel Corporation - [comptes rendus de la -] Réunion du Conseil des directeurs ”, 31 octobre 1930 (Papiers de Harriman, Bibliothèque du Congrès). Ces comptes rendus présentent Averell Harriman comme président de ce conseil. Prescott Bush à W.A. Harriman, Memorandum Dec. 19, 1930 à propos de leur Harriman Fifteen Corp. Le rapport annuel de l'United Konigs and Laura Steel and Iron Works pour l' année 1930 (Papiers de Harriman, Bibl. du Congrès) mentionne : “ Le Dr Friedrich Flick (.) Berlin ” et “ William Averell Harriman (...) New York ” dans la liste des directeurs. “ Harriman Fifteen Corporation Securities Position February 28, 1931, ”. Papiers Harriman, Bibl. du Congrès. Ce rapport montre que la Harriman Fifteen Corporation détient 32.576 actions dans la Silesian Holding Co. pour une valeur totale (en dollars de la dépression, fort rares) de 1.628.800 dollars, c' est-à-dire exactement la moitié de la valeur des parts totales de la Harriman Fifteen Corporation. Les volumes du New York City Directory of Directors pour les années 30 (disponibles à la Bibl. du Congrès) mentionnent Prescott Sheldon Bush et W. Averell Harriman en tant que directeurs de la Harriman Fifteen Corp. “ Appointments (Rendez-vous) ” (trois pages dactylographiées) renseigne Noté, 18 mai 1931, W.A.H. ”, (parmi les papiers du bureau de NY de la Brown Brothers Harriman, occupés par Prescott Bush, papiers Harriman, Bibl. du Congrès), renseigne également une réunion en Averell Harriman et Friedrich Flick à Berlin à 16 heures, le mercredi 22 avril 1931. Ce rendez-vous fut immédiatement suivi d'une réunion avec Wilhelm Cuno, PDG de la Hamburg-Amerika Line. Le “ Report To the Stockholders of the Harriman Fifteen Corporation ” (Rapport aux actionnaires de la -) renseigne : “ 19 octobre 1933 (dans les papiers Harriman, Bibl. du Congrès), désigne G.H. Walker comme président de la société. L'adresse renseignée pour la Harriman Fifteen Corporation est le n° 1 à Wall Street - l'endroit où se situe le siège de la G.H. Walker and Co. 17. Nazi Conspiracy and Aggression--Supplement B, op. cit., p.1686. 18. Jim Flaherty (un directeur de la BBH, et employé de Prescott Bush), 19 mars 1934, à W.A. Harriman : “ Cher Averell, En l'absence de Roland, Pres[cott] a pensé qu'il valait mieux que je vous fasse savoir que nous avons reçu le télégramme suivant de [notre représentant en Europe] Rossi, daté du 17 mars [faisant référence à un conflit avec le gouvernement polonais] (.) ” 19. Note de la Harriman Fifteen Corporation aux actionnaires, 7 janv. 1935, de la part de George Walker, président.
20. Commande n° 370: Silesian-American Corp. Exécutée le 17 nov. 1942, signée par Leo T. Crowley, Alien Property Custodian. F.R. Doc. 42-14183; Filed Dec. 31, 1942, 11:28 A.M.; 8 Fed. Reg. 33 (Jan. 1, 1943). L'ordre confisquait les possessions des nazis : 98.000 actions ordinaires et 50.000 titres privilégiés de la Silesian-American. La compagnie nazie apparentée à Breslau, en Allemagne, écrivit directement à Averell Harriman au 59, Wall St., le5 août 1940, par “ une invitation à prendre part à une réunion régulière des membres de la Bergwerksgesellsc[h]aft Georg von Giesche's Erben.... ” (papiers de WAH).
21. Le 25 sept. 1942, Mémoire au comité exécutif du bureau de garde des propriétés étrangères, marqué CONFIDENTIEL, provenant de la Division d' enquête et recherches, Homer Jones, directeur. Maintenant déclassée dans les Archives nationales des Etats-Unis, Suitland, Maryland annex. Voir Groupe d' archives 131, Alien Property Custodian, rapports d'enquête, dans la chemise relative à l'ordre de saisie n° 370.
22. George Walker fut l'un des directeurs de l'American Ship and Commerce dès sa mise en place et tout au long de l'année 1928. Consulter le New York City Directory of Directors.
“ Harriman Fifteen Corporation Securities Position February 28, 1931 ”, op. cit. Le rapport mentionne 46.861 actions dans l'American Ship & Commerce Corp. Voir “ Message from Mr. Bullfin ”, 30 août 1934 (Harriman Fifteen section, Harriman papers, Library of Congress) pour la supervision complémentaire de Bush et Walker, respectivement directeur et président de la société. 23. Plus tard, Cuno fut dénoncé par Walter Funk, chef de la presse du 3e Reich et sous - secrétaire à la Propagande, dans la cellule de Funk, à Nuremberg, après la guerre, mais Cuno était mort au moment où Hitler avait pris le pouvoir. William L. Shirer, The Rise and Fall of the Third Reich (New York: Simon and Schuster, 1960), p. 144. Nazi Conspiracy and Aggression--Supplement B, op. cit., p. 1688.
24. Voir “ Elimination of German Resources for War ”, op. cit., pp. 881-82 relatives à Voegler.
Voir rapport annuel sur la Hamburg-Amerikanische-Packetfahrt-Aktien-Gesellschaft (Hapag or
Hamburg-Amerika Line), mars 1931, pour la liste des directeurs. Une copie se trouve à la New York Public Library Annex situé 11e avenue, à Manhattan.
25. Nazi Conspiracy and Aggression--Supplement B, op. cit., pp. 1178, 1453-54, 1597, 1599.
Voir “ Elimination of German Resources for War, '' op. cit., pp. 870-72 relatives à Schroeder; p. 730 relative à Groeninger.
26. Rapport annuel de la Hamburg-Amerika, op. cit. Du baron Rudolph Schroeder, Sr. à Averell Harriman, 14 nov. 1932. Note manuscrite de K[night] W[ooley] et brouillon de la lettre de réponse, 9 déc. 1932.
Dans sa lettre, le baron Rudolph fait référence à la filiale américaine de la famille, J. Henry Schroder [nom anglicise], dont Allen Dulles était l'un des directeurs, et son frère John Foster Dulles le principal avocat. Le baron Bruno Schroder, de la branche britannique, était conseiller du gouverneur de la Banque d'Angleterre, Montagu Norman, et le partenaire du baron Bruno, Frank Cyril Tiarks, était codirecteur de Norman à la Banque d' Angleterre tout au long de la carrière de Norman. Kurt von Schroeder était le délégué de Hjalmar Schacht à la Bank for International Settlements, à Genève, où une très grande partie des arrangements financiers pour le régime nazi furent faits par Montagu Norman, Schacht et les Schroeder durant
plusieurs années, à partir de la prise de pouvoir par le régime nazi jusqu' au début de la Seconde Guerre mondiale.
27. Mémoire confidentiel de l'ambassade américaine à Berlin, op. cit.
28. Sénat des Etats-Unis, auditions du “ Nye Committee ”, 14 sept. 1934, pp.1197-98, extraits de lettres du colonel William N. Taylor, datées du 27 juin 1932 et du 9 janv. 1933. ivre)...
29. De l'American Ship and Commerce Corporation Dr Max Warburg, 7 mars 1933. Max Warburg avait négocié la venre de la Hamburg-Amerika à Harriman & Walker en 1920. Les frères de Max contrôlaient la firme bancaire d'investissements Kuhn Loeb à New York, c 'est-à-dire la firme qui, en 1890, avait poussé le vieux E.H. Harriman à acheter le géant qu'était l'Union Pacific Railroad. Max Warburg avait travaillé longtemps avec Lord Milner et d'autres de la raciste British Round Table autour de projets communs en Afrique et en Europe de l'Est. Il fut conseiller de Hjalmar Schacht durant plusieurs décennies et était l'un des principaux directeurs de la Reichsbank de Hitler. Le lecteur peut consulter David Farrer, The Warburgs: The Story of A Family (New York: Stein and Day, 1975).
30. Max Warburg, de chez M.M. Warburg and Co., Hambourg, à Averill [sic] Harriman, c/o Messrs. Brown Brothers Harriman & Co., 59 Wall Street, New York, N.Y., 27 mars 1933.
31. Cette correspondance, de même que les déclarations jointes des organisations juives, sont reproduites dans Moshe R. Gottlieb, American Anti-Nazi Resistance, 1933-41: An Historical Analysis (New York: Ktav Publishing House, 1982).
32. Investigation of Nazi Propaganda Activities and Investigation of Certain Other Propaganda Activities: Auditions publiques devant un Sous-Comité du Comité spécial des Activités non américaines, Chambre américaine des Représentants, 73e Congrès, New York City, 9-12 juillet 1934 - Auditions n° 73-NY-7 (Washington: U.S. Govt. Printing Office, 1934). Voir le témoignage du capitaine Frederick C. Mensing, de John Schroeder, de Paul von Lilienfeld -Toal, et les résumés par les membres du Comité. Voir New York Times, 16 juillet 1933, p.12, pourl'organisation du Nazi Labor Front à la North German Lloyd, qui allait déboucher sur la Hamburg-Amerika après fusion.
33. Télégramme de l'American Ship and Commerce Corporation à Rudolph Brinckmann chez M.M. Warburg, 12 juin 1936. Rudolph Brinckmann à Averell Harriman au 59 Wall St., 20 juin 1936, avec, en annexe, une note transmettant la lettre de Helfferich. Réponse au Dr Rudolph Brinckmann c/o M.M. Warburg and Co, 6 juillet 1936, dans les papiers Harriman à la Bibl. du Congrès. La copie de cette lettre ne porte aucune signature, mais elle est sans doute d'Averell Harriman. 34. Bureau de Garde des Biens étrangers, Ordre de saisie n° 126. Signé par Leo T. Crowley, Alien Property Custodian, exécuté le 28 août 1942. F.R. Doc. 42-8774; classé le 4 septepbre 1942, 10 h 55; 7 F.R. 7061 (N° 176, 5 septembre 1942.) 18 juillet 1942, memorandum au Comité exécutif du Bureau de garde des Biens étrangers, étiqueté CONFIDENTIEL, en provenance de la Division d'Enquête et de Recherche, Homer Jones, directeur. Aujourd'hui,
déclassé dans les Archives nationales des Etats-Unis, Suitland, Maryland annex. Voir Groupe d'archives 131, Alien Property Custodian, rapports d' enquête, dans la chemise relative à l'ordre de saisie n° 126.
35. New York Times, 20 mai 1933. A donné suite à cet accord un télégramme qui a échappé à la broyeuse et que l'on peut voir dans les papiers Harriman à la Bibl. du Congrès. Il est adressé au fonctionnaire nazi Hjalmar Schacht au Mayflower Hotel, Washington, et est daté du 11 mai 1933 : “ Très déçu de vous avoir raté. Vous verrai mardi après-midi. (.) Espère vous voir soit à Washington, soit à New York avant que vous embarquiez. Avec ma considération. W.A. Harriman. ”'
36. Lettre de Dulles à Bush et brouillon de réponse, dans les papiers Harriman.
37. New York Times, 19 janvier 1938.
Chapter III -L'hygiène de la race : trois alliances de la famille Bush
“ Le gouvernement doit mettre tous les moyens médicaux modernes au service de cette connaissance. (.) Ceux qui sont maladifs et indignes physiquement et mentalement ne doivent pas perpétuer leur souffrance dans le corps de leurs enfants. (.) La prévention de la faculté et l'opportunité de procréer de la part des gens physiquement dégénérés et mentalement malades, sur une période de 600 ans seulement (.) libérerait l'humanité d'un malheur incommensurable. ” “ La différence de revenus par tête entre les pays développés et les pays en voie de développement augmente, résultant pour une part importante des taux de naissance plus élevés dans les pays les plus pauvres. (.) La famine en Inde, les bébés non désirés aux Etats-Unis, la pauvreté qui semblait constituer une chaîne impossible à rompre pour des millions de personnes - comment devrions-nous endiguer ces problèmes ? (.) Il est tout à fait évident que l'un des principaux défis des années 1970 (.) sera d'incurver la fécondité du monde. ”
Ces deux citations sont semblables dans leur étalage moqueur de sollicitude envers la souffrance humaine et dans les remèdes cyniques qu'elles proposent : Big Brother doit empêcher les gens “ indignes ” et les “ non désirés ” de vivre. Examinons maintenant d'un peu plus près le contexte familial de notre président, de façon à illustrer comment le second auteur, George Bush (n.1) en est venu à partager le point de vue du premier, Adolf Hitler.(n.2). Nous allons examiner ici les alliances de la famille Bush avec trois autres familles : les Farish, les Draper et les Gray.
Les associations privées parmi ces familles ont abouti sur les relations du président avec ses conseillers les plus proches, les plus confidentiels. Leurs alliances ont été forgées dès les débuts du projet de Hitler et la période qui suivit directement. Les comprendre va nous aider à expliquer l' obsession de George Bush à propos de la surpopulation supposée des non - Anglo - Saxons dans le monde et les moyens dangereux qu'il a adoptés pour traiter ce “ problème ”.
Bush et Farish
Quand George Bush fut élu vice-président en 1980, le mystérieux Texan William (“ Will ”) Stamps Farish III reprit la direction de toutes la fortune personnelle de George Bush dans une sorte de “ société aveugle ”. Connu comme l'un des hommes les plus riches du Texas, Will Farish tient ses affaires dans le secret le plus absolu. Seule la source de son immense richesse est connue, mais pas ce qu'il en fait.(n.3). Will Farish a longtemps été l'ami le plus proche et le confident de Bush. Il est également le seul hôte privé de la reine d'Angleterre, Elisabeth II : il possède et héberge également les étalons qui s'accouplent avec les juments
de la reine. C'est la raison publique qu'elle invoque lorsqu'elle se rend en Amérique et qu'elle séjourne chez Farish. C'est un chaînon vital dans l' esprit de notre président anglophile.
Le président Bush peut compter sur Will Farish pour ne pas trahir les secrets de violence qui entourent l'argent de la famille Bush. Car la propre fortune familiale de Farish s'est elle aussi réalisée grâce au projet de Hitler, dans un partenariat de cauchemar avec le père de George Bush. Le 25 mars 1942, l'attorney général adjoint des Etats-Unis, Thurman Arnold, annonçait que William Stamps Farish (grand-père du gérant de l'argent du président) avait plaidé “ pas de contestation ” dans les accusations de conspiration criminelle avec les nazis. Farish était le principal directeur d'un cartel à l'échelle mondiale entre la Standard Oil Co. du New Jersey et le groupe I.G. Farben. L'entreprise fusionnée avait ouvert le camp de travail en esclavage de Auschwitz, le 14 juin 1940, afin de produire du caoutchouc artificiel et de l'essence à partir du charbon. Le gouvernement de Hitler fournissait ses opposants politiques et les Juifs comme esclaves, que l'on faisait travailler à mort avant de les tuer tout simplement. Arnold révéla que la Standard Oil du New Jersey (plus tard, Exxon), dont Farish était le président directeur général, s'était mise d'accord pour cesser de cacher aux Etats-Unis les brevets sur le caoutchouc artificiel que la compagnie avait livrés aux nazis.( n.4)
Un comité d'enquête du Sénat, sous la direction du sénateur (plus tard président) Harry Truman, du Missouri, avait appelé Arnold à témoigner lors des auditions concernant la collaboration de sociétés américaines avec les nazis. Les sénateurs exprimèrent leur violente réprobation à la façon dont Farish poursuivait son alliance avec le régime de Hitler qui avait débuté en 1933, lorsque Farish était devenu patron de la Jersey Standard. Ne savait-il dont pas qu'une guerre était en cours ? Le département de la Justice déposa devant le comité une lettre, écrite au président Farish de la Standard par son vice-président, peu de temps après le début de la Seconde Guerre mondiale (1er septembre 1939) en Europe. La lettre avait trait à une reconduite de leurs accords antérieurs avec les nazis :
Rapport à propos du voyage en Europe
12 octobre 1939
Monsieur W.S. Farish
30 Rockefeller Plaza
Cher Monsieur Farish :
(.) Je suis resté en France jusqu'au 17 septembre. (.) En Angleterre, j'ai rencontré, sur rendez - vous, les gens de la Royal Dutch [Shell Oil Co.], de Hollande et (.) un accord général a été conclu sur les changements nécessaires dan nos relations avec l' I.G. [Farben], en vue de l'état de guerre. (.) Le groupe Royal Dutch Shell est essentiellement britannique. (.)
J'ai également eu plusieurs réunions avec (.) le ministère de l'Air [britannique] (.).
Je demandé de l'aide pour obtenir la permission nécessaire d'aller en Hollande. (.) Après plusieurs discussions avec l'ambassadeur [américain, Joseph Kennedy] (.) la situation s'est complètement clarifiée. (.) Ces messieurs de ministère de l'Air (.) m'ont très gentiment proposé de m'aider [plus tard] à retourner en Angleterre (.).
A la suite de ces arrangements, j'ai été à même d'honorer mes rendez-vous en Hollande [je m'y suis rendu à bord d'un bombardier de la Royal Air Force britannique], où j'ai eu trois jours de discussions avec les représentants de l'I.G. Ils m'ont délivré des assignations sur quelque 2.000 brevets étrangers et nous avons fait de notre mieux pour mettre au point les plans d'un modus vivendi qui pourrait fonctionner tout au long de la durée de la guerre, que les Etats - Unis y participent ou pas (.) [c'est l'auteur de l' ouvrage qui souligne] Très sincèrement vôtre, F[rank] A. Howard. (n.5)
Voici certaines réalités toutes froides qui se cachent derrière la tragédie de la Seconde Guerre mondiale et qui aident à comprendre l'alliance familiale Bush-Farish - et le fait qu'ils sont si proches de la reine d' Angleterre :
La Shell Oil est surtout la propriété de la famille royale britannique. Le président de Shell, Sir Henri Deterding, a contribué à sponsoriser la montée de Hitler au pouvoir (n.6) par un arrangement avec le gouverneur de la Banque d'Angleterre de la famille royale, Montagu Norman. Leur alliée, la Standard Oil, allait participer au projet de Hitler jusqu'à son terme, tout sanglant et horrible qu'il ait été. Lorsque le grand-père Farish signa le décret de consentement du département de la Justice en mars 1942, le gouvernement avait déjà commencé à se faufiler dans les méandres compliqués des accords monopolistes mondiaux du pétrole et de la chimie entre la Standard Oil et les nazis. De nombreux brevets et d'autres particularités
appartenant aux nazis avaient été saisis par l'Office américain de saisie et de garde des biens privés. L'oncle Sam n'allait plus saisir l'Union Banking Corporation avant sept autres mois.
L' axe Bush - Farish avait débuté en 1929. Cette année-là, la banque Harriman acheta Dresser Industries, fournisseurs de coupleurs pour pipelines à la Standard et à d'autres compagnies. Prescott Bush devint directeur et patron financier de Dresser, installant son copain de classe Neil Mahlon en tant que président.(n.7) Plus tard, George Bush allait désigner un de ses fils comme directeur à la Dresser. William S. Farish était la principale cheville ouvrière de la Humble Oil Co. du Texas, qu'il fit reprendre par la Standard Oil Company du New Jersey. Ce fut Farish qui construisit l'empire Humble-Standard des pipelines et raffineries au Texas.(n.8). Le marché des valeurs s'effondra juste après que la famille Bush entra dans les affaires du pétrole. La crise financière mondiale conduisit à la fusion de la banque Walker-Harriman avec la Brown Brothers en 1931. L'ancien partenaire de Brown, Montagu Norman, et son protégé Hjalmar Schacht, en effervescence, se rendirent plusieurs fois à New York, cette année et la suivante, pour préparer le nouveau régime hitlérien de l'Allemagne. L'événement politique américain le plus important au cours de ces préparatifs en faveur de Hitler consista dans l'abominable “ Troisième congrès international de l'eugénisme ”, qui se tint à New York, au Musée américain d'Histoire naturelle, du 21 au 23 août 1932, et qui était supervisé par la Fédération internationale des Sociétés eugénistes. (n.9)
Cette rencontre traita sans hésiter de la persistance acharnée des Afro-Américains et autres groupes supposés “ inférieurs ” ou “ socialement inadaptés ” à vouloir se reproduire, développer leur nombre et s'amalgamer avec d'autres groupes. Il était recommandé que ces “dangers ” pour les groupes ethniques “ meilleurs ” et pour les “ gens bien nés ” puissent être traités par la stérilisation ou par la “ suppression des mauvaises souches ” des “inaptes”. Le gouvernement fasciste italien envoya un représentant officiel. Mary, la soeur d'Averell Harriman, qui était directrice des “ Loisirs et distractions ” pour le Congrès, vivait en Virginie, un pays où l'on chasse le renard; son Etat fournit l'orateur chargé de parler de la “pureté raciale ”, W.A. Plecker, le commissaire virginien des statistiques vitales. On dit que Plecker fascina les délégués avec son compte rendu de la lutte pour faire cesser les mélanges raciaux et les relations sexuelles interraciales en Virginie. Les débats du congrès furent dédiés à la mère d'Averell Harriman; elle avait financé la fondation du mouvement américain des sciences raciales dès 1910, ainsi que la mise en place du Bureau d'Archives sur l'Eugénisme en tant que section du Laboratoire national Galton de Londres. Elle et d'autres Harriman étaient généralement accompagnés aux courses de chevaux par le vieux George Herbert Walker - ils partageaient avec les Bush et les Farish une fascination pour la “reproduction des pur-sang ” tant chez les chevaux que chez les hommes.( n.10)
Averell Harriman s'arrangea personnellement avec la Hamburg-Amerika Line de Walker et Bush pour transporter les idéologues nazis d'Allemagne à New York, pour cette rencontre. (n.11). Le plus célèbre de ces idéologues amenés au Congrès était le Dr Ernst Ruëdin, psychiatre au Kaiser Wilhelm Institute de Généalogie et de Démographie, à Berlin, où la famille Rockefeller payait pour que le Dr Ruëdin occupe un étage entier avec ses “recherches” eugéniques. Le Dr Ruëdin avait pris la parole à la rencontre de la Fédération internationale, à Munich, en 1928, où il avait parler d' aberration mentale et d'hygiène raciale”, alors que d'autres (des Allemands et des Américains) avaient parlé de mélanges de races et de stérilisation des inaptes. Ruëdin avait également dirigé la délégation allemande lors du congrès sur l'hygiène mentale, en 1930, à Washington, D.C. Mors du congrès de New York sur l'eugénisme, organisé par Harriman en 1932, Ernst Ruëdin fut unanimement élu président de la Fédération internationale des Sociétés eugéniques. C'était une reconnaissance de Ruëdin comme fondateur de la Société allemande d'Hygiène raciale, avec son cofondateur, le vice-président de la Fédération eugénique, Alfred Ploëtz. Comme les financiers affolés par la dépression magouillaient à Berlin et à New York, Ruëdin était maintenant le dirigeant officiel du mouvement eugénique mondiale. Les composantes de son mouvement comprenaient des groupes aux directions qui se recoupaient et qui se consacraient à, entre autres, la stérilisation des malades mentaux (“ sociétés pour l'hygiène mentale ”), l'exécution des fous, des criminels et des gens en phase terminale de maladie (les “ sociétés en faveur de l'euthanasie ”), et la purification raciale eugénique par la prévention des naissances chez les parents de souches “ inférieures ” (“ sociétés pour la contrôle des naissances ”). Avant que le camp de la mort d'Auschwitz ne devienne un mot courant, ces groupes britannico - américano - européens prônaient ouvertement l'élimination des “ inaptes ” par des moyens comprenant la force et la violence. (n.12)
Dix mois plus tard, en juin 1933, le ministre de l'Intérieur de Hitler, Wilhelm Frick, prit la parole au cours d'un meeting sur l'eugénisme. Frick déclara que les Allemands étaient une race “ dégénérée ”, accusant un cinquième des parents de produire des enfants “ faibles d'esprit ” et déficients ”. Le mois suivant, chargé en cela par Frick, le docteur Ernst Ruëdin écrivit la “ Loi pour la prevéntion des maladies héréditaires pour la postérité ”, la loi sur la stérilisation modelées sur d'anciens statuts américains de la Virginie et d'autres Etats. Son instaura bientôt des tribunaux spéciaux pour la stérilisation des malades mentaux allemands, des aveugles, des sourds et des alcooliques. Un quart de million de personnes faisant partie de ces catégories furent stérilisées. Ruëdin, Ploëtz et leurs collègues préparèrent toute une génération de médecins et de psychiatres à se muer en stérilisateurs et en tueurs.Lorsque la guerre éclata, eugénistes, docteurs et autres psychiatres vinrent étoffer les effectifs de la nouvelle agence “ T4 ” qui planifiait et supervisait les tueries de masse : d’abord, dans des “ centres d’euthanasie ”, où les catégories saines qui avaient d’abord été soumises à la stérilisation de masse devaient désormais être éliminées, leurs cerveaux expédiés en lots de 200 à des psychiatres expérimentaux ; ensuite dans des camps d’esclaves tels qu’ Auschwitz ; et, finalement, pour les Juifs et autres vicitmes du racisme, dans des camps d’extermination directe situés en Pologne, comme Treblinka et Belsen. (n.13) En 1933, quand apparut ce que Hitler surnomma son “ Ordre Nouveau ”, John D. Rockefeller, Jr. désigna William S. Farish comme président de la Standard Oil Co. of New Jersey (en 1937, il en devint le président directeur général). Farish emménagea ses bureaux au Rockefeller Center, à New York, où il passa une bonne partie de son temps avec Hermann Schmitz, président de l’I.G. Farben; sa compagnie paya un agent publicitaire, Ivy Lee, pour écrire à l’avantage de l’I.G. Farben ainsi que de la propagande pro-nazie et s’arranger pour que ce soit publié dans la presse américaine. Maintenant qu’il avait quitté le Texas, Farish se retrouvait dans les affaires maritimes – à l’instar de la famille Bush. Il engagea des équipages allemands nazis pour les pétroliers de la Standard Oil. Et il engagea aussi Emil Helfferich, président de la Hamburg-Amerika Line de Walker/Bush/Harriman, comme président de la filiale de la Standard Oil Company en Allemagne. Karl Lindemann, membre du Conseil d’Administration de la Hamburg-Amerika, devint également l’un des principaux directeurs de la Standard de Farish en Allemagne. (n.14). Cette interconnexion entre leurs opérations allemandes nazies réunit Farish et Prescott Bush dans un petit groupe choisi d’hommes opérant à partir de l’étranger à travers la “ révolution ” de Hitler, et ils calculèrent leur coup de façon à ne pas risquer de sanctions. En 1939, la fille de Farish, Martha, épousa le neveu d’Averell Harriman, Edward Harriman Gerry et, par alliance, les Farish devinrent les partenaires de Prescott Bush au 59 de Boradway. (n.15) Emil Helfferich et Karl Lindemann furent autorisés à signer des chèques en faveur de Heinrich Himmler, chef des SS natis, sur un compte spécial de la Standard Oil. Ce compte était dirigé par le banquier germano-britannico-américain, Kurt von Schroeder. Selon des documents des services de renseignement américains examinés par l’écrivain Anthony Sutton, Emil Helfferich poursuivit ses paiement aux SS jusqu’en 1944, lorsque les SS supervisaient les meurtres de masse à Auschwitz, filiale de la Standard Oil – IG Farben et dans d’autres camps de la mort. Après la guerre, Helfferich dit aux enquêteurs alliés que ces versements n’étaient en aucun cas ses contributions personnelles, puisqu’il s’agissait des fonds de la société Standard Oil. (n.16)
Après avoir plaidé “ non-contestation des faits ” dans ces accusations de conspiration avec les nazis, William Stamps Farish fut condamné à 5.000 dollars d’amende. (Des amendes similaires furent prononcées contre la Standard Oil : 5.000 dollars chacune pour la société mère et chacune de ses filiales). Ceci, bien sûr, ne posa nullement problèmes aux millions de dollars que les Farish avaient acquis dans ses relations avec le Nouvel Ordre de Hitler, en tant qu’important spéculateur et président directeur général de la Standard Oil. Tout ce que cherchait le gouvernement, c’était l’usage des brevets que sa compagnie avait donnés aux nazis (les brevets d’Auschwitz) et dont elle avait privé l’industrie et l’armée américaine. Mais une guerre était en cours, et si on demandait à des jeunes hommes de donner leur vie pour combattre Hitler (…) il fallait quelque chose de plus. Farish fut traîné devant la Commission du Sénat en quêtant sur le programme américain de défense. Le président de la Commission, le sénateur Harry Truman, déclara aux journalistes avant le témoignage de Farish : “ Je pense qu’on n’est pas loin de la trahison. ” (n.17)
Farish commença à se mettre en colère tout seul, au cours de ces interrogatoires. Il hurla son “ indignation ” aux Sénateurs, et prétendit qu’il n’était pas “ déloyal ”. Après les auditions de mars et avril, davantage de saletés encore jaillirent du département de la Justice et du Congrès à propos de Farish et de la Standard Oil. Farish avait trompé l’US Navy afin de l’empêcher d’acquérir certains brevets, tout en les fournissant à la machine de guerre nazie. En attendant, il fournissait de l’essence et du plomb tétraéthyle aux sous-marins et à l’aviation des nazis. Les communications entre la Standard et IG Farben, à partir du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, furent livrées au Sénat et permirent de constater que l’organisation de Farish s’était arrangée pour tromper le gouvernement américain en passant sur les biens détenus par des nazis : nominalement, ils allaient acheter la part d’IG dans certains brevets parce que “ dans l’éventualité d’une guerre entre nous-mêmes et l’Allemagne (…) il serait certainement peu souhaitable de faire passer ces 20% de Standard-IG dans une garde à vue américaine de biens saisis, laquelle pourrait les revendre à des intérêts hostiles. ” (n.18)
NOTES:
1. Phyllis Tilson Piotrow, World Population Crisis: The United States Response (New York: Praeger Publishers, 1973), “ Forward ”(En avant) par George H.W. Bush, pp. vii-viii.
2 .Adolf Hitler, Mein Kampf (Boston, Houghton Mifflin Company, 1971), p. 404.
3. “ Les dix personnes les plus riches de Houston ”, dans le Houston Post Magazine, 11 mars 1984. “ Entre 150 et 250 millions de dollars provenant (.) d'un héritage, plus des investissements supplémentaires (.) principal héritier d'une fortune familiale reposant sur des actions dans le pétrole (.) Quant à ses intérêts financiers, il est (.) très évasif à ce sujet. Il a
décrit une fois l'une de ses affaires comme une compagnie qui 'investit dans un tas de compagnies plus réduites, tout en les supervisant (.) et ce, dans nombre de pays étrangers'.”
4. Les annonces furent faites en témoignage devant un Comité spécial du Sénat américain chargé d'enquêter sur le Programme national de défense. Les auditions concernant la Standard Oil eurent lieu les 5, 24, 26, 27, 31 mars et les 1, 2, 3 et 7 avril 1942. Disponibles sur microfiches, section juridique, Bibl. du Congrès. Voir également le New York Times des 26 et 27 mars 1942 ainsi que le Washington Evening Star des 26 et 27 mars 1942.
5. Ibid., Pièce à conviction n° 368, imprimée aux pages 4584-87 du rapport d' audience. Voir également Charles Higham, Trading With The Enemy (Commerce avec l'ennemi) (New York: Delacorte Press, 1983), p.36.
6. Memorandum secret de l'ambassade américaine, Berlin, op. cit., chapitre 2. Sir Henri Deterding fait partis des plus chauds partisans des nazis, durant la période du début de la guerre.
7. Voir sections sur Prescott Bush dans Darwin Payne, Initiative in Energy: Dresser Industries, Inc. (New York: Distribué par Simon and Schuster, 1979) (publié par Dresser Company).
8. Faire-part officiel du décès de William Stamps Farish, New York Times, 30 novembre 1942. Nov. 30, 1942.
9. A Decade of Progress in Eugenics: Scientific Papers of the Third International Congress of Eugenics held at American Museum of Natural History New York, Aug. 21-23, 1932. (Baltimore: Williams & Wilkins Company, septembre 1934). Le terme “ eugénisme ” est repris du grec et signifie “ bonne naissance ” ou “ bien né ”, en tant qu'aristocrate, par exemple. L'affirmation essentielle de cette conception, c'est que ceux qui ne sont pas “ bien nés ” de devraient pas exister.
10. Parmi des lettres du même genre, celle adressée par George Herbert Walker, 39 Broadway, N.Y., à W. A. Harriman, Londres, le 21 février 1925 (papiers W.A. Harriman).
11. Averell Harriman au Dr Charles B. Davenport, président, Congrès International de l' Eugénisme, Long Island, Nen York.
21 janvier 1932
Cher Dr Davenport,
Je serai très heureux de vous mettre en rapport avec la Hamburg-American Line (.) Ils pourraient être à même de coopérer en faisant des suggestions qui limiteraient les dépenses au strict minimum. J'ai transmis votre lettre à Monsieur Emil Lederer [du conseil d' administration de la Hamburg-Amerika à New York] en lui demandant d'entrer en contact avec vous
De Davenport à M. W.A. Harriman, 59 Wall Street, New York, N.Y. 23 janvier 1932Cher M. Harriman, Merci beaucoup pour votre aimable lettre du 21 janvier et pour l'initiative que vous avez prise et qui s'est traduite tout de suite par une lettre de la part de M. Emil Lederer. Cette lettre servira de point de départ à la correspondance qui, j'espère, va mettre en mesure davantage de nos collègues allemands de venir en Amérique à l'occasion de congrès sur l'eugénisme et lagénétique que ce n'était le cas autrement.
Les auditions du Congrès, en 1934, ont établi que la Hamburg-Amerika avait l' habitude d'octroyer la gratuité de la traversée de l'Atlantique à ceux qui se chargeaient des tâches de propagande nazie. Voir Investigation of Nazi Propaganda Activities and Investigation of Certain Other Propaganda Activities, op. cit., chapitre 2.
12. Alexis Carrel, Man the Unknown (Lhomme, cet inconnu), New York: Halcyon House, publié selon les termes d'un arrangement avec Harper & Brothers, 1935, pp.318-19.
Le cri de guerre du Nouvel Ordre fut exprimé en 1935 avec la publication de L'homme, cet inconnu, par le Dr Alexis Carrel de l'Institut Rockefeller de New York. Ce lauréat du prix Nobel avait déclaré : “ Des sommes énomes sont aujourd'hui requises afin de maintenir en place des prisons et des asiles d' aliénés. (.) Pourquoi préservons-nous ces êtres inutiles et dangereux ? Il faut envisager carrément cette question. Pourquoi la société ne disposerait-elle pas des criminels et des fous d'une façon plus rentable ? (.) La communauté doit être protégée contre les éléments fauteurs de troubles et dangereux. (.) Peut-être devrait-on abolir les prisons. (.). Soumettre les petits criminels au fouet ou à quelque procédure plus
scientifique, ensuite un court séjour à l'hôpital, tout cela suffirait probablement à assurer l' ordre. [Les criminels, y compris ceux] qui ont (.) abusé le public sur des questions importantes, devraient être livrés humainement et de façon économique à de petites institutions euthanasiques équipées des gaz qui conviennent. Un traitement du même genre pourrait s' appliquer avantageusement aux fous coupables d'actes criminels. ” Carrel prétendait avoir transplanté la tête d'un chien sur un autre et d' avoir gardé l'animal en vie pendant quelque temps.
13. Bernhard Schreiber, The Men Behind Hitler: A German Warning to the World (Lhomme qui se cachait derrière Hitler : un avertissement de l’Allemagne au monde), France, La Hay-Mureaux, vers 1975, l’édition en anglais fut fournie par H & P. Tadeusz, 369 Edgewere Road, Londres W2. Un exemplaire de cet ouvrage est en possession aujourd’hui de l’Union College Library, Syracuse, N.Y. 14. Higham, op. cit., p.35. 15. Les fiançailles furent annoncées le 10 février 1939, New York Times, p.20. Voir aussi le Directory of Directors pour New York City, années 1930 et 1940. 16. Higham, op. cit., pp.20, 22 et autres références à Schroeder et Lindemann. Anthony Sutton, Wall Street and the Rise of Hitler (WS et la montée de Hitler), Seal Beach, '76 Press, 1976. Sutton est également une excellente source à propos des Harriman. 17. Washington Evening Star, 27 mars 1942, p.1. 18. Higham, op. cit. p.50.
(à suivre) ....