Hitler Adolf, Führer et Catholique
L'Église Catholique embrasse le Nazisme
Dossier préparé par René Thirifays
Vous l'avez tous reconnu : c'est Adolf Hitler, le Führer. Ce catholique exemplaire mérite sa place aux côtés des autres saints du Christinanisme, des canonisés, des missionnaires, des papes et des cardinaux les plus tristement célèbres.
Soutenu par le Vatican et catapulté au pouvoir grâce aux voix des partis catholiques, il se donna pour mission d'appliquer à la lettre certains préceptes du Christianisme.
La phrase " Dieu est avec nous " écrite sur le ceinturon de chaque soldat, il ne restait plus qu'à éradiquer le peuple juif qui avait "tué Jésus"... Avec la bénédiction de l'Église Catholique Romaine. R.T.
Hitler athée ?!? " Aujourd'hui s'éveille une foi nouvelle: le mythe du sang, la croyance selon laquelle on peut, avec le sang, défendre aussi l'essence divine de l'homme (...). Le sang nordique représente ce mystère qui a remplacé et surmonté les anciens sacrements (...). Le peuple allemand n'est pas atteint par le péché originel, il possède au contraire une noblesse originelle." (Extraits de Mein Kampf, d'Adolf Hitler). Si Hitler était athée, il ne parlait pas comme un athée, n'a rien écrit qui ressemble, même de loin, à des pensées niant Dieu. N'a rien commis qui s'éloignât des méthodes de la grande église dominante... Hitler athée ?!? " Je suis catholique. La Providence l'a voulu. En effet, seul un catholique connaît les points faibles de l'Eglise. Je sais de quelle manière on peut attaquer ces gens-là " dixit A. Hitler, (Eric Lebec, Histoire secrète de la diplomatie Vaticane, Albin Michel, Paris, 1997) ... Si ce monstre d'Hitler était athée, moi je m'appelle Atchoum, et je suis le nain qui prépare le p'tit-déj. de Blanche-neige. Et si l'Église catholique a désavoué le nazisme, alors moi je m'appelle Mme Pou-Yi, impératrice de 10'000 ans.
Janvier 1933, le Zentrum, parti catholique, dont le leader est un prélat catholique (Prälat Kaas), vote les pleins pouvoirs à Hitler: Ce dernier peut ainsi atteindre la majorité des 2/3 au Reichstag pour suspendre les droits garantis par la constitution. Avec une charité toute chrétienne, le bon prélat et ses ouailles du Zentrum accepte aussi de fermer un oeil sur les détails procéduriers discutables des nazis, comme l'arrestation des députés communistes avant le vote. Puis l'église commence à négocier un nouveau concordat avec l'Allemagne: dans ce cadre, elle "sacrifie" le Zentrum, alors seul parti significatif que les nazis n'ont pas interdit : en effet, il les a aidés à arriver au pouvoir. Le 5 juillet 1933, le Zentrum s'autodissoud sur demande de la hiérarchie catholique, laissant le champ libre au NSDAP de Hitler, désormais parti unique. Le prélat Kaas laisse les compatriotes se débrouiller avec la dictature qu'il a aidé à installer, et déménage au Vatican, où il entame une nouvelle carrière: alors que le monde s'embrase, Monseigneur Kaas, désormais évêque, dirigera des fouilles sous la Basilique de Saint Pierre qui aboutiront à la découverte du 2è crâne de Saint Pierre.
(Les pages Noires du Christianisme, 2000 ans de crime, terreur, répression - Enrico Riboni)
Hitler se proclame catholique dans Mein Kampf, l'ouvrage où il annonce son programme politique. Il y affirme aussi qu'il est convaincu qu'il est un "instrument de Dieu". L'Eglise catholique ne mettra jamais "Mein Kampf" à l'Index, même avant l'accession de Hitler au pouvoir. Il faut croire que le programme antisémite du futur chancelier ne déplaisait pas à l'église. Hitler montrera sa reconnaissance en rendant obligatoire la prière à Jésus dans l'école publique allemande, et en réintroduisant la phrase "Gott mit uns" (Dieu est avec Nous) sur les uniformes de l'armée allemande.
"Aujourd'hui s'éveille une foi nouvelle: le mythe du sang, la croyance selon laquelle on peut, avec le sang, défendre aussi l'essence divine de l'homme (...). Le sang nordique représente ce mystère qui a remplacé et surmonté les anciens sacrements (...). Le peuple allemand n'est pas atteint par le péché originel, il possède au contraire une noblesse originelle".
(Les pages Noires du Christianisme, 2000 ans de crime, terreur, répression - Enrico Riboni)
1938, les SS et SA organisent la Nuit de Cristal : déguisés en civils, les miliciens nazis attaquent synagogues et magasins appartenant à des juifs. La population allemande est à la fois horrifiée et terrifiée. L'évêque de Freiburg, Monseigneur Gröber, déclare alors, en réponse à des questions sur les lois raciales et les pogroms de la nuit de cristal: " On ne peut refuser à quiconque le droit de sauvegarder la pureté de sa race et d'élaborer les mesures nécessaires à cette fin."
(Les pages Noires du Christianisme, 2000 ans de crime, terreur, répression - Enrico Riboni)
" Hitler n'a jamais quitté l'Église catholique " rappelle d'ailleurs le Dr Otto Dietrich qui vécut dans l'entourage immédiat du Führer. Et ce précieux témoin ajoute :
" Il avait interdit d'appeler Charlemagne le "boucher des Saxons", dans la presse ou ailleurs ; Charlemagne avait christianisé les Allemands par la force de l'épée et on lui donnait ce surnom à cause des luttes sanglantes qu'il avait menées contre le duc de Saxe.
" Hitler considérait Charlemagne comme l'un des plus grands hommes de l'histoire d'Allemagne, car il voyait d'abord en lui l'unificateur des Allemands et le créateur de l'Empire ; il l'approuvait d'avoir, en vue de ce " but national suprême ", aussi bien introduit la religion chrétienne dans les pays germaniques que d'avoir agi avec une rigueur impitoyable contre tous ceux qui ne voulaient pas coopérer à l'unification sous l'égide du christianisme. C'était pour cela qu'il ne tolérait pas que l'on pût critiquer les massacres du grand empereur Charles… "
(Dr Otto Dietrich, Hitler démasqué - Grasset, Paris 1955)
" Après que le ministre des Affaires étrangères du Reich lui eut transmis les hommages du Führer, le pape ouvrit l'entretien en rappelant ses dix-sept années d'activité en Allemagne. Il dit que ces années passées dans l'orbite de la culture allemande correspondaient certainement à la période la plus agréable de sa vie, et que le gouvernement du Reich pouvait être assuré que son cœur battait, et battrait toujours, pour l'Allemagne ".
(11 mars 1940 : extrait du rapport sur la conversation entre von Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères du Reich nazi, et Pie XII. - Archives secrètes de la Wilhelmstrasse, RAM. 10 A).
Le " Basler Nachrichten " de Bâle (27 mars 1942) n'a pas hésité à écrire : " Une des questions que pose l'action allemande en Russie et qui intéresse au suprême degré le Vatican, c'est celle de l'évangélisation de la Russie ".
Le R.P. Duclos, lui-même, confirme la chose dans un ouvrage revêtu de l'imprimatur : "Au cours de l'été 1941, Hitler fait appel à toutes les forces chrétiennes… (il) autorise les missionnaires catholiques à se rendre dans les nouveaux territoires de l'Est… Selon C. Cianfarra, l'ambassadeur Attolico, au nom de Mussolini, aurait suggéré au cardinal Maglione, que le pape écrivît à tous les évêques de la chrétienté, pour leur recommander d'exhorter à la levée de volontaires contre les Soviets…" - (R.P. Duclos : Le Vatican et la seconde guerre mondiale) Imprimatur, 4 octobre 1955. Éditions A. Padone, Paris 1955.).On n'a pas oublié, non plus, que le cardinal Baudrillart et Mgr Mayol de Luppé se firent en France les recruteurs des L.V.F. pour la croisade contre la Russie.Et il faut encore citer Hans Kerll, ministre des Affaires ecclésiastiques du IIIe Reich, s'écriant dans une belle envolée mystique :
"De même que le Christ a rassemblé ses douze disciples en une cohorte fidèle jusqu'au martyre, de même sommes-nous témoins d'un spectacle identique, Adolf Hitler est, en vérité, le Saint-Esprit".
(André Guerber : Himmler et ses crimes - Les documents Nuit et Jour, Paris 1946)
Au cours de la deuxième guerre mondiale le Vatican est au courant des exterminations de juifs par les nazis. On saura après la guerre que le pape a hésité à lancer un appel public, à plusieurs reprises, mais s'est finalement abstenu de le faire, essentiellement car il est communistophobe, et pense qu'une victoire russe serait "pire". En 1942, il pleure par contre parmi les ruines de Rome bombardée et condamne les bombardements alliés. Hélas, il oublie de mentionner que son allié politique Mussolini avait sollicité auprès d'Hitler "l'honneur de participer aux bombardements sur Londres" - il est vrai que le pape n'habite pas à Londres …
(Les pages Noires du Christianisme, 2000 ans de crime, terreur, répression - Enrico Riboni)
En avril 1941, les allemands envahissent la Yougoslavie. Un fanatique catholique, Ante Palevic, proclame l'indépendance de la Croatie, avec le but avoué d'en faire un état catholique modèle, selon l'enseignement de l'Eglise. Il reçoit immédiatement la bénédiction de l'Archevêque de Zagreb, Monseigneur Stepinac. Pendant toute la guerre, Ante Palevic, que Hitler et Mussolini méprisaient car ils le trouvaient trop violent à leur goût, enverra des rapports réguliers au Pape Pie XII sur la progression de la catholicisation de la Croatie. Les chiffres sur les conversions (plus de 300'000 au cours de la guerre!) obtenues de gré ou de force que l'on trouve dans ces rapports au Saint Siège sont fournis par l'Archvèque Stepinac, qui sera béatifié par Jean-Paul II à la fin des guerres de Yougoslavie des années 1990. Dans les semaines qui suivent son arrivée au pouvoir, Palevic fait ouvrir des camps de concentration pour les orthodoxes. Beaucoup des gardiens et des bourreaux des camps de concentrations seront des frères franciscains. L'un d'eux, Frère Mirosav Filipovic, sera même le commandant du camp de Jasenovac où plus de 40'000 hommes, femmes et enfants trouvent la mort. Dans toute la Croatie, des conversions forcées de masse ont lieu. Quelquefois, les prélats et les Oustachis célèbrent ces "conversions" avec le sang au lieu de l'eau, pour reprendre un bon mot Oustachi. Le clergé participe activement aussi à ces tueries. Par exemple, le père Ivan Raguz lance un appel public demandant de tuer tous les Serbes (Orthodoxes), y compris les enfants, "afin que même la semence de ces bêtes ne reste"... Le génocide d'orthodoxes par le régime théocratique des Oustachis tue environ 400'000 personnes.
En été 1941, lorsque les armées de l'Axe progressent dans les steppes russes, le Vatican demande officiellement au commandement de la Wehrmacht de pouvoir envoyer des missionnaires dans le sillage des troupes allemandes pour convertir au catholicisme les paysans russes orthodoxes. Hitler refusera, non pour des motifs idéologiques, mais pour des motifs purement logistiques et pratiques: avec l'humour parfois caustique propre aux dictateurs, il dira à ses conseillers qui le pressent d'accepter "Si on laisse les catholiques y aller, il faudra le permettre aussi aux autres églises, et bientôt nous aurons dans nos arrières des missionnaires des différentes sectes chrétiennes qui se battent à coups de crucifix".Il faut préciser que le pape persiste dans son parti-pris pour les nazis très longtemps pendant la guerre. En septembre 1943, suite à la capitulation de l'Italie face aux alliés, les allemands occupent Rome, et les rafles de juifs romains commencent. Le gouvernement allemand est inquiet des réactions possibles du Pape, et envoie à Rome le secrétaire d'état von Weitzsäcker pour examiner la situation. Le 28 octobre 1943, il communique au ministère des affaires étrangères: "Malgré les pressions exercées sur lui de plusieurs côtés, le Pape ne s'est laissé pousser à faire aucune déclaration de protestation contre la déportation des juifs de Rome". Ensuite, le Pape prend ouvertement parti pour l'occupant contre les résistants: le12 mars 1944, pendant la fête de son ascension sur le trône, il lance un appel contre l'insurrection populaire contre l'occupant. Le 23 mars 1944, alors que l'on entend, la nuit, dans le lointain, les artilleries alliées qui pilonnent les lignes allemandes, des résistants tuent 32 soldats allemands. Le lendemain, 335 italiens sont exécutés: des prisonniers politiques, de droit commun et aussi des civils. L'exécution a lieu dans le plus grand secret, dans une grotte dont on dynamite ensuite l'entrée. Lorsque, le lendemain, le massacre est connu et les cadavres sont découverts, les allemands répandent le bruit qu'ils avaient offert aux résistants de se livrer pour éviter le massacre. Cela est faux, bien sûr (l'exécution des 335 civils a eu lieu le lendemain de l'attentat, entourée du plus grand secret), mais cela n'empêche pas le journal officiel du Saint Siège, l'Osservatore Romano, de publier un éditorial (non signé), intitulé Carità civile ("charité civile"), qui attribue textuellement la responsabilité des 335 personnes assassinées par les SS allemands aux résistants. L'article en appelle ensuite aux "irresponsables" dirigeants de la résistance, leur demandant de ne plus sacrifier de vies humaines, et lance un vague appel de modération aux "responsables de l'ordre public" (les autorités fascistes et national-socialistes). Les églises protestantes européennes ne se comportent guère mieux que l'église catholique face à la persécution des juifs par les nazis. Seules de rares voix s'élèvent, pas pour défendre les juifs, mais seulement les juifs convertis au christianisme. En 1942, l'église protestante néerlandaise menace les nazis de protester plus bruyamment si les juifs convertis au protestantisme continuent à être inquiétés. Les nazis proposent alors aux prélats néerlandais un pacte véritablement diabolique: en échange de son silence, l'église protestante néerlandaise obtient des nazis qu'ils renoncent à déporter les juifs qui se sont convertis au protestantisme avant 1941. Il va sans dire que ceux qui se sont convertis après 1941, ou qui ont commis l'erreur de se convertir au catholicisme, ne sont pas épargnés.
(Les pages Noires du Christianisme, 2000 ans de crime, terreur, répression - Enrico Riboni)
Le 28 octobre 1943 l'ambassadeur von Weiszaecker adressait à von Ribbentrop le message suivant : "Ambassade allemande auprès du Saint-Siège Rome, le 28 octobre 1943. Bien que pressé de toutes parts, le Pape ne s'est laissé entraîner à aucune réprobation démonstrative de la déportation des Juifs de Rome. Encore qu'il doive s'attendre à ce que cette attitude lui soit reprochée par nos ennemis et qu'elle soit exploitée par les milieux protestants des pays anglo-saxons dans leur propagande contre le catholicisme, il a également tout fait dans cette question délicate pour ne pas mettre à l'épreuve les relations avec le gouvernement allemand…". Signé : Ernst von Weiszaecker.
(Document retrouvé dans les Archives secrètes de la Wilhelmstrasse) ; (Cité par Léon Poliakov).
"En acquittant Franz von Papen, le tribunal de Nuremberg a acquitté un des premiers responsables du nazisme. Immense responsabilité, en vérité, que celle qui pèse sur les épaules de cet énigmatique personnage… Il est toujours placé par ses maîtres aux jointures essentielles, aux points cruciaux, partout où il y a quelque chose à faire ou à défaire… Hitler lui devait le pouvoir… Relisons les promesses de Papen : "Le IIIe Reich est la première puissance du monde, non seulement à reconnaître, mais à traduire dans la pratique les hauts principes de la papauté".
("Franz von Papen l'homme à tout faire…", Robert d'Harcourt, de l'Académie Française - L'Aube, 3 octobre 1946)
"Le Saint-Père, dans son amour paternel, adresse à Oswald Pohl la bénédiction apostolique comme garantie de la plus haute consolation céleste".
"Pohl a été condamné à mort au procès de Nuremberg, mais jusqu'ici la " justice " n'a pas appliqué la sentence. Pohl, qui a reçu la plus haute bénédiction de Pie XII, est l'homme qui a ordonné la suppression de millions de Juifs, de Polonais et d'autres qui ont été assassinés dans les camps de la mort nazis… Il est l'homme qui porte la responsabilité des crimes les plus atroces. C'est sur son ordre que les camps de concentration ont été dotés de chambres à gaz…".
(Parallèles, 19 avril 1951)
Les criminels de guerre en fuite, promus "réfugiés politiques", secourus par la Commission Pontificale d'Assistance.
Les conspirateurs en soutane : traîtres et criminels cachés dans les couvents, faux papiers, relais et chaînes d'évasion.
Martin Bormann, condamné à mort, devient le Père Martini. Marcel Déat se camoufle en frère franciscain. Déat au "Russicum". Il reçoit une bénédiction spéciale de Pie XII qui le cache à Castel Gandolfo.
Darnand, protégé du Saint-Père, utilise les services de change du Vatican.
Pie XII intervient en faveur des criminels de guerre japonais.
Un revenant : Ante Pavelitch, l'homme "aux vingt kilos d'yeux humains", goûte un repos bien gagné en Argentine.
L'Assistance Pontificale ne se borne pas aux vivants : le corps de Mussolini caché dans le couvent de l'Angelicum, à Milan. Le Saint-Père sait "reconnaître les siens".
"Je connais le parti clérical. Je sais à quel point il manque de cœur et d'honneur… J'ai répondu dans un langage d'homme et non par des phrases honteuses qui renvoient dos à dos, avec une douceur exécrable, le juste et l'injuste, la victime et le bourreau". (Georges Bernanos, Scandale de la vérité, p. 71.
"Cinq supérieurs de divers ordres sont arrêtés, ainsi que le président de la Jeunesse catholique. Des perquisitions dans de nombreux couvents, où se cachaient des traîtres, amènent la découverte d'un vaste réseau dont les fils remontent jusqu'au Vatican… Et voilà que l'Église s'en mêle. Voilà qu'elle a, elle aussi, son complot, ses conspirateurs en soutane ; ses organisations clandestines, ses entreprises de faux papiers, ses relais et ses chaînes pour l'évasion et la mise hors d'atteinte au-delà de nos frontières de ceux que les cours de justice recherchent. C'est la main tendue aux collaborateurs et aux traîtres. Il était déjà de notoriété publique que les couvents pratiquaient avec persévérance le droit d'asile le plus large et le plus attentif en faveur de tout ce qui avait appartenu à la Milice, à la LV.F., à la Gestapo, pour peu que les ressortissants sachent frapper à la bonne porte et selon le signe convenu… Le départ de la chaîne, le premier maillon vient d'Italie".
(Franc-Tireur, 18 mars 1947)
Le dimanche 23 décembre 1945, Son Éminence le cardinal Faulhaber a inauguré solennellement, au camp des SS de Dachau, l'église érigée pour et par les anciens SS… Son Éminence fit son entrée au camp, où elle se rendit aussitôt, en compagnie de ses coadjuteurs, à l'église. Aux accents sonores d'un chœur viril et puissant, Son Éminence se mit aussitôt à bénir les murs extérieurs, après quoi les portails s'ouvrirent laissant entrevoir le sanctuaire dans toute sa splendeur… Le cortège, conduit par le cardinal et les autorités ecclésiastiques, s'avança jusqu'au presbytère, tandis que des SS remplissaient la vaste nef jusqu'à la dernière place. Une fois de plus, Son Éminence donna sa bénédiction aux installations intérieures de l'église et gravit ensuite les marches de la chaire afin de prononcer, de ce ton à la fois magistral et paternel qu'on lui connaît, un sermon émouvant à l'adresse des SS sur la Sainte-Croix, la fidélité à la Croix et la bénédiction de la Croix…
"Le R.P. Pfanzelt, curé de la paroisse de Dachau, gagna l'autel pour célébrer la première Sainte Messe dans la nouvelle église de la Sainte-Croix ; celle-ci fut rehaussée par les harmonies merveilleuses de l'excellent chœur des SS, ainsi que par l'orchestre des internés, sous la direction d'Émile Forst. Après la messe, le R.P. Pfanzelt prit à son tour la parole pour remercier chaleureusement Son Éminence du moment inoubliable que l'assistance venait de passer… Son Éminence elle-même a été profondément impressionnée par la consécration de l'église, ce dont fait foi sa proclamation à son diocèse lors de la Saint-Sylvestre dans laquelle elle précise " que la haute tenue religieuse des SS n'a pas manqué de produire sur elle le plus profond effet ".
- Dachauer Amstblatt, 30 janvier 1946
Autriche : En 1942, au cours d'une conférence d'évêques autrichiens, les convois en direction des camps furent rapidement passés sous silence.
Autriche : Le jésuite Mario von Galli qualifiait les juifs de "meurtriers de Dieu" et disait qu'ils méritaient les persécutions qui leur étaient infligées.
Autriche : Les tsiganes n'ont pas, eux non plus, échappé à la vindicte du clergé qui appelait à leur dénonciation auprès de la police.
Autriche : Le journal paroissial Erdberger Pfarrblatt encourageait les catholiques à clamer "Un peuple, un Reich, un Führer, un Dieu".
Des religieux, dont l'évêque Alois Hudal, ont aidé près de 50000 criminels de guerre à s'échapper ou à se cacher à l'issue de la guerre, avec pour certains d'entre eux l'émigration vers l'Amérique du Sud organisée par le Vatican. Parmi eux, Franz Stangl, commandant du camp de Treblinka en Pologne (800000 juifs massacrés) reçut cette aide du clergé et fut arrêté vingt ans après au Brésil.
"Des statistiques fournies par l'O.N.U. il résulte que 32 millions d'hommes ont été tués sur les champs de bataille, 25 millions de personnes sont mortes dans les camps de concentration, 29 millions de personnes ont été blessées ou mutilées, 21.245.000 personnes ont perdu tous leurs biens… Ainsi, en cinq années de batailles, l'humanité a perdu la population de la France et de l'Italie réunies…"
Mais que faisait donc le pape, le Très Saint-Père de la chrétienté, durant tant d'années où se déchaîna la sauvagerie des nazis ?
Le 15 novembre 1945, le docteur Nerin F. Gun, collaborateur de la "Gazette de Lausanne" – qui connut les horreurs des camps allemands – fut reçu par Pie XII. Voici quelques passages de l'interview :
"J'ai exprimé franchement au pape l'incompréhension de nous, déportés, à l'égard du fait que le Vatican n'a pas organisé de secours pendant la période de notre emprisonnement – ce qui eût été son devoir – et qu'il n'a pas condamné sans équivoque les criminels nazis responsables des atrocités commises, ni le peuple allemand qui fut leur complice par son attitude passive".
Le pape répond : "Nous savions que, pour des raisons politiques, de violentes persécutions avaient lieu en Allemagne, mais nous ne fûmes jamais informé sur le caractère inhumain de la répression nazie. Jamais on ne nous permit la moindre intervention ni le moindre envoi de secours ".
"Comment, disons-nous, vos représentants en Allemagne ont-ils pu tenir Votre Sainteté dans l'ignorance ?"
"Les informations qu'ils avaient ne devaient pas être complètes et il leur a été difficile de nous les faire parvenir " - (Gazette de Lausanne, 15 novembre 1945.).
Et pourtant, voici ce que dit à ce sujet, Avro Manhattan, dans son dernier livre, publié en Allemagne :
"Du fait que tous les prêtres sont de facto ses agents et que ses nonces possèdent des moyens d'information et de pression que n'ont pas les autres diplomates, le Vatican est certainement l'un des plus parfaits centres de renseignements du monde. Il est à même, en effet, de recevoir des rapports circonstanciés d'ordre religieux, économiques, sociaux et politiques sur la situation existant dans les moindres paroisses ou diocèses du monde entier". - (Avro Manhattan, Der Vatikan und das XX. Jahrhundert.) (Berlin 1958).
Disons plutôt que la question posée par le docteur Nerin F. Gun était bien naïve… ou bien indiscrète. Elle appelait, comme réponse, cette puérile échappatoire. S'attendait-il – ce rescapé des camps nazis – que son saint interlocuteur lui avouât tout bonnement :
"Je ne pouvais désavouer ma propre créature, celui que j'avais fait élever au pouvoir à des fins bien précises… Quant aux détails d'exécution (entendez : le détail des supplices), je n'allais pas aventurer la blancheur de ma robe sacrée dans cette boue sanglante"
ATHEE
Les pages noires du
Christianisme
CROA