Publié chez :
Roland Michel Tremblay
L’Anarchiste, Recueil de poésies noires
Peut-on encore allumer les masses ? Peut-on encore motiver une génération à accomplir quelque chose de concret ? Peut-on encore scandaliser un peuple et fabriquer une légende ? Même, peut-on rivaliser Émile Nelligan et Arthur Rimbaud ?
S'il faut décrire une génération, il ne faut pas y aller par quatre chemins, il faut viser juste. Ce qui est anarchique en fait n'est peut-être que la réalité commune à tous. Sinon, c'est là où l'anarchie commence.
Vous serez frappé par l’omniprésence (ou l’absence) de Dieu. Roulez-vous avec délectation dans l'enfer de ce maudit. Abreuvez-vous de ses crachats et nourrissez-vous de son mépris, car le mépris est le début d'une pensée autre.
Le laid peut devenir beau, l’inversement des valeurs est une valeur à part entière. Aimer ou détester la vie se comprend de toute façon lorsque l’on a connu les deux. La Haine se nourrit d’Amour et inversement.
Roland Michel Tremblay a publié certaines pages de L'Anarchiste dans Les Saisons Littéraires (Les Éditions Guérin, 8 avril 1997, numéro 10) et ces pages ont été publiées à nouveau dans un livre appelé Poètes québécois d'aujourd'hui, 1994-1997 (Guérin Éditeur, 1998, Montréal, Québec, Canada). D'autres poèmes de L'Anarchiste sont parus dans ENVOL, Revue de Poésie (Vol. VI, No 2, 1998, Les Éditions du Vermillon, Ottawa, Ontario, Canada).
Préface
Poésie Noire (si on veut)
Avertissement : Ce livre ne s'adresse à personne de mon entourage, personne qui a vieilli plus vite que son temps et qui se considère comme quelqu'un de bien. Je n'ai aucunement besoin de vos jugements, gardez-les pour vous !
Alors que Roland Michel en était au désespoir absolu à son retour au Canada après l'Europe, n'ayant ni emploi, ni études en cours, ni de vie affective et amoureuse, sans endroit où demeurer, après ses escales à Jonquière, New York et Toronto, il s'est mis à écrire le plus dur des recueils de poésie : L'Anarchiste. L'Anarchiste, commencé à New York, qui a pris forme à Toronto, qui a été continué à son retour à Londres, puis terminé alors qu'il avait emménagé à Bruxelles, a été curieusement le premier de ses écrits qui ait été publié en extraits, trois fois en ligne. Pourtant c'est le livre de la honte, celui qu'il a aisément camouflé et évité de parler de son existence. Pour peu cette poésie noire ne serait jamais sortie de la mémoire de son ordinateur portatif. Ordinateur détruit, personne n'aurait connu son existence.
Aujourd'hui l'auteur s'est suffisamment distancé de l'œuvre pour la faire paraître sur le site d'iDLivre. Vous pouvez aller lire, mais attention, ça vous explosera au visage et vous serez seuls responsables de la névrose qui s'ensuivra.
Poésie noire, si l'on peut définir L'Anarchiste ainsi. Livre à scandale, comique par endroit, qui reprend le discours traditionnel du No Future sans sombrer toutefois dans la platitude.
Peut-on encore allumer les masses ? Peut-on encore motiver une génération à accomplir quelque chose de concret ? Peut-on encore scandaliser un peuple et fabriquer une légende ? S'il faut décrire une génération, il ne faut pas y aller par quatre chemins, il faut viser juste. Ce qui est anarchique en fait n'est peut-être que la réalité commune à tous. Sinon, c'est là où l'anarchie commence.
Prologue
Je pense bien que je n’aie plus rien à dire
Je suppose que c’est le meilleur moment pour se décider à écrire
Je n’ai plus aucune obligation et toute mon inspiration est disparue
Le talent, le succès, la réussite, tout cela est devenu un vague concept
Le goût de l’aventure s’est lui aussi évanoui,
avec l’idée de reconstruire un nouveau monde, un nouvel univers
Je ne connais plus personne sauf une seule
Et cette personne me semble morte
Je vis donc seul dans ma bulle
Je laisse le temps me traverser le corps
Et mon esprit voguer dans l’espace infini, à travers les astres
J’ai aussi perdu ce goût de découvrir l’infinie capacité de chaque phénomène
Le désir de définir l’univers et les mécanismes de l’existence
Une vision qui remettait en question la physique, mais qui manquera la détermination et la connaissance requises pour naître.
Pourtant cette année j’ai visité Prague, Paris, Barcelone, Cannes, Rome, Amsterdam, New York, Los Angeles, San Francisco, Las Végas, le désert californien, les Îles Canaries, tout le sud de la France, une partie du Canada, et puis quoi encore…
Et quand je reviens à Londres, je m’ennuie, j’attends quelque chose, j’ignore quoi
Je me demande si je puis faire une différence
Je me demande si je puis changer quoi que ce soit à ce monde, et si oui, comment
Écrire vaut-il la peine, peut-on prendre cela au sérieux ?
Le temps me manque pour accomplir tout ce que je veux accomplir,
et lorsque enfin j’ai le temps, je ne veux plus rien accomplir
J’ai tout pour être heureux, et je ne le suis pas
Je ne suis pas malheureux non plus
Est-ce que la vie me traverse sans que je ne m’en rende compte ?
Est-ce que je traverse la vie sans m’en rendre compte ?
Dans la deuxième partie de l’Anarchiste, je vais tenter de découvrir si je suis bien en vie
et s’il me reste encore une motivation à l’existence.
L'Âme collective décomposée
Pervers animal qui connaît tout de l'univers du sexe
Je t'ai bien pénétré, je me souviens
Cela fait de moi un pervers également
Ne sommes-nous pas heureux ensemble
Dans les bas-fonds, à se débattre
Pour arriver nulle part
C'est beau la vie lorsqu'il n'y a que la perversité
Pour nous guider vers les hautes sphères de ce monde
Car par toi et par eux j'atteins de front la conscience humaine
Qu'elle observe, qu'elle se reconnaisse, qu'elle meurt avec nous
L'âme collective est aussi pourrie que notre âme
Car nous en sommes le produit
Ni Foi Ni Espoir
Ah, il faut vider mon cœur
De toute la pourriture qu'il contient
Je suis loin de la plénitude et de la paix intérieure
Je souhaite mourir autant que tuer
Aucune lumière à l'horizon
Pourtant je connais les philosophies mystiques
Je sais comment atteindre la spiritualité
Découvrir Dieu
Mais c'est tout intellectuel
Rien ne vient du coeur
Je suis incapable d'amour
Mais capable de mort
Ma sensibilité ne sert de rien
La violence de mes idées détruit l'humanité
Ni foi ni espoir
Je suis corrompu
Je suis corrompu
Autant que vous auriez pu le souhaiter
Je suis corrompu jusqu'à l'os
Atteint d'une maladie incurable
Qui me flotte dans le cerveau
Qui me ronge les os et m'offre des doutes
Des peines et des misères
J'avance avec le poids de ma culpabilité
Sur les routes parsemées d'Églises
Distinguant enfin le bien et le mal, en faisant le mal
Ils m'ont eu
Mes idées ne m'appartiennent plus
Je suis tombé dans leur filet
J'ai écouté, j'ai assimilé, j'ai avalé
Je suis atteint de cette maladie incurable
Que l'on nomme Dieu
N'être rien
Je suis un éclatement de lieux
Une multitude de temps différents
J'existe en plusieurs versions
J'avance sur l'un et l'autre chemin, je crois pourtant suivre une destinée
Mais elle me fait tant souffrir
Avoir la conscience de suivre un chemin tracé et le vivre trop intensément
Je tente de tout accepter, de ces épreuves
Alors que je pourrais aisément me les épargner
Je suis un éclatement de lieux
Une multitude de temps différents
Je poursuis une quantité de possibles
J'avance sur l'un et l'autre chemin, je suis ma destinée
Elle me fait tant souffrir
Mais j'apprends à connaître la vie
Et j'apprends à connaître la vie d'autrui
Elle ressemble à la mienne
Je suis un éclatement de lieux
Une multitude de temps différents
J'ai pourtant l'impression de n'être rien
Sale et laid, vide et sans valeur
Comment un tel amas de viande peut-il suivre une destinée ?
Allons à la messe ce dimanche !
Je suis entré à l'église ce dimanche
J'avais un Prions en l'église dernière édition
J'ai embrassé la foule, accomplissant ma destinée
Rendant service à ceux qui avaient besoin d'amour
Le curé souriait à pleines dents, il jouissait de cette messe joyeuse
Il m'a remercié et m'a absous de mes péchés
Absolution, rien n'est si grave que Dieu ne pardonne
Je suis entré à l'église ce dimanche
J'avais un fusil dernier modèle
J'ai tiré sur la foule, accomplissant ma destinée
Rendant service à ceux qui ne voyaient plus clair
Le curé souriait à pleines dents, il jouissait de cette messe mortuaire
Il m'a remercié et m'a absous de mes péchés
Absolution, rien n'est si grave que Dieu ne pardonne
Vos enfants, tous des cruches vides
(et des maniaques du cul !)
Je les ai vus, hyperactifs et malveillants
Cerveau complètement vide, jouissant dans leur ignorance
Tout comme moi, légumes de l'univers
À apprendre des stupidités pour tenter de remplir les cruches
Mais elles sont toutes fêlées, les têtes d'eau se vident sur les planchers,
à défaut de pouvoir passer aux actes et remettre en question l'autorité
Il n'y en a pas un qui ne rêve de s'envoler par la fenêtre
Ou de faire l'amour à la personne à côté
La majorité est déjà sur la drogue
Et ces cruches vides, pour l'amour du ciel, vous les voulez haut placées
Vous les aurez vos cruches vides hautement placées et fêlées à la fois
N'empêche, vos enfants sont tous de cruches vides pour l'éternité
Comme la vie est belle lorsque enfin votre vérité sort de la bouche de vos enfants
L'Anarchiste
Je me sacrifie pour tout et chacun
Je m'avance et dis la vérité
Il faut transmettre l'expérience
Je raconte en détail ma perversité, mon immoralité
Entendez, on me crache dessus, on me piétine, je n'en ai plus rien à foutre
Je suis là, c'est aujourd'hui
Je n'ai pas comme vous une multitude de défenses qui entrent en action
Une multitude de faussetés pour justifier mes déboires
Cinquante-six moyens pour camoufler la vérité
La voici toute nue devant vous
Ouvrez les yeux et prenez-en leçon
Vous ne serez jamais mieux que moi
Vous ne vaudrez jamais plus que moi
Moi je confronte la vie
Moi je confronte la vérité
Have a nice cup of tea, my dear
“Nous n'avons point besoin de tant de violence,
cette musique déchaînée, ces images osées”
“Quand tu seras plus vieux, tu changeras, tu comprendras j'espère”
“Il te reste deux possibilités : le droit ou la médecine”
“Il te faut au moins ce diplôme et ces acquis”
“Maintenant il te faut observer les autres et faire comme eux”
“Pourquoi ne le fais-tu pas ?”
“Où étais-tu cette nuit ? Ta vie est guidée par le sexe !”
“Tu ne touches pas aux drogues j'espère ? Sache que l'alcool c'est de la drogue”
“Tu n'as aucun concept de ce qui est bien et de ce qui est mal !”
“Il faut persévérer, ça viendra un jour”
“Have a nice cup of tea, my dear”
Et étouffe-toi avec !
Je vais vous dire ce qui est normal moi
C'est la vérité telle que vous ne la connaîtrez jamais
C'est les infidélités en série autant chez les femmes que chez les hommes
C'est un dégoût de la vie si marqué qu'il faut une pharmacie pleine de
médicaments pour s'en sortir
C'est les séparations, les divorces, les dépressions, les avortements
C'est les amours éphémères avec le cul au premier plan
C'est une bonne bouteille de Scotch ou de Cognac
C'est un paquet de cigarettes avec un beau gros cancer qui nous ronge les tripes
C'est la mort inexpliquée au coin de la rue pour mille et une raisons
C'est une lutte pour le pouvoir et l'argent que personne ne remportera
en bout de ligne
C'est une bitch supérieure dans la hiérarchie sociale qui pense tout savoir et
qui te fait une morale infernale
C'est la prostituée qui vient de se faire sauter par un homme d'affaires et
qui se meurt d'une surdose de coke
C'est un groupement de névrosés qui se rencontrent pour amplifier leur mal
C'est le pape qui raconte tout le contraire de ce qu'il pense au nom d'on ne sait quoi
C'est un pays qui appartient à quelques riches compagnies
C'est des vies qui appartiennent à des banques
C'est l'hypocrisie omniprésente
C'est l'esclavage institutionnalisé
C'est la corruption politique à tous les niveaux
C'est Dieu mort et enterré
J'ai fait l'amour à la salope de la ville
Resplendissante dans sa belle robe aux couleurs criardes
Ses seins poussés aux hormones
Sa perruque de cheveux s'étalant sur au moins un demi-mètre au-dessus de la tête
Certes, elle était belle ma salope
Elle chantait pour fêter la Saint-Patrick
Elle comptait ses ex-copains dans le bar, elle en avait beaucoup trop
Je l'ai prise tout entière dans ma chambre d'hôtel
On croyait que j'avais ramassé une pute, et encore, pas n'importe laquelle
Moi je l'ai embrassée, l'ai sucée, l'ai pénétrée jusqu'à
lui faire sortir les tripes à ma salope
Elle a été docile comme une chienne en chaleur qui en redemande, ma salope
J'aurais dû lui arracher la perruque à ma salope
Lui dégonfler les seins à l'hélium à ma salope
Lui déchirer la robe et le derrière à ma salope
J'aurais dû l'achever de plaisir ma salope
Cette nuit j'ai fait l'amour à la salope de la ville
Et je me sens libéré
Mais c'est commun ici à New York
Je n'étais pas sitôt débarqué dans la grande ville américaine que déjà nous faisions
l'amour dans un taxi
“Mais c'est commun ici à New York”
Puis nous sommes sortis où ça a tourné en orgie, tout le monde qui jouissait autour
“Mais c'est commun ici à New York”
Puis nous avons rencontré un chirurgien-médecin de soixante-dix ans qui
nous a offert de faire l'amour à trois
“Mais c'est commun ici à New York”
Puis j'ai rencontré la centaine de personnes avec qui tu as couché depuis un an
“Mais c'est commun ici à New York”
Puis j'ai vu tes soixante cartes de crédit aux plafonds explosés
“Mais c'est commun ici à New York”
Pour toi j'ai travaillé dans un restaurant de la
maffia où les rats et les bestioles pullulaient
“Mais c'est commun ici à New York”
J'ai rencontré ton ami psychiatre, il m'a prescrit des pilules étonnantes
“Mais c'est commun ici à New York”
Avec toi j'ai attrapé plusieurs maladies transmissibles sexuellement
“Mais c'est commun ici à New York”
Je t'ai même sauvé d'une tentative de suicide aux drogues alors
que tu crachais du sang
“Mais c'est commun ici à New York”
Pour toutes ces choses, je t'aime
“Ah bien ça ce n'est pas commun à New York”
Bois ton whisky, ma vieille, tu seras sauvée !
Chaque jour que le bon Dieu apporte, je me lève et vais au magasin des vins
J'achète deux dix onces de whisky à ma vieille cancéreuse
Elle en a pour trois mois à vivre qu'on me dit, alors je lui dis :
Bois ton whisky, ma vieille, tu seras sauvée !
Faut dire que ça fait cinq ans qu'elle n'en a que pour trois mois
Ainsi le whisky l'a maintenue en vie
Alors, chaque jour que le bon Dieu apporte, je me lève et vais au magasin des vins
J'achète deux dix onces de whisky à ma vieille cancéreuse et je lui dis :
Bois ton whisky, ma vieille, tu seras sauvée !
Et comme elle sait que c'est Dieu qui m'envoie, elle me remercie mille fois
Elle prend le premier verre dilué dans l'eau, mais ensuite elle le boit pur
Le lendemain on la retrouve saoule morte, l'infirmière ramasse les bouteilles vides
Elle fait sa prière, mais remarque que c'est plus efficace que la morphine
Alors, chaque jour que le bon Dieu apporte, je me lève et vais au magasin des vins
J'achète deux dix onces de whisky à ma cancéreuse et je lui dis :
Bois ton whisky, ma vieille, tu seras sauvée !
Nous ne sommes pas une génération perdue
Je t'observais du fond du bar, tu m'as fait pitié
Avec un manque de personnalité flagrant, tu t'accrochais aux autres
Perdu, nouveau de ce monde, tu marches en te demandant si tu en as le droit
Mais voyons, pour l'amour du ciel, lève-toi et marche !
Cesse de respirer à même l'air des autres
Puise ton énergie à même ce qui t'entoure
Prends ta place et sois un bâtisseur de ce monde
Nous ne sommes pas une génération perdue
Nous sommes une génération qui se retrouve devant des constructions désuètes
Alors ce n'est pas le temps de s'atterrer, c'est le temps de détruire et de reconstruire
Motivation, destruction, inspiration, construction
Allons mon garçon, on va faire un homme de toi
L'Alchimiste
Moi, un anarchiste ?
Mais pas du tout mon ami, tu te trompes
Je suis un alchimiste, c'est tout différent
Je transforme le coeur pourri des gens en quelque chose de potable
Du capitalisme et du communisme à autre chose encore non inventé
De l'amour artificiel à autre chose encore non inventé
Des valeurs morales obligées à quelque chose encore non inventé
De la race humaine à quelque chose encore non inventé
Sublimation de tout à autre chose
Plutôt que destruction systématique de tout
Ce n'est pas peu dire
L'anarchie existe, est nécessaire au changement, mais ne dure jamais très longtemps
Tout de suite on s'entre-tue et quelqu'un prend le contrôle
L'anarchie ne suffit donc pas, il faut l'alchimie
Voilà pourquoi je suis un alchimiste
Hell Help
Sans enfer, il n'y a pas de ciel
Sans diable, il n'y a pas de dieu
Sans médiocrité, il n'y a pas d'excellence
Sans mort, il n'y a pas de vie
Sans noirceur, il n'y a pas de clarté
Sans malheur, il n'y a pas de bonheur
Sans immoralité, il n'y a pas de moralité
Sans mortalité, il n'y a pas d'immortalité
Sans perversité, il n'y a pas de pureté
Sans mal, il n'y a pas de bien
Ainsi le mal est essentiel
Vive le mal !
Je frappe et je tue
Dans un univers de compétition, j'ai bien appris ma leçon
Ôte-toi de mon chemin, truite, où tu y passeras comme tous les autres
On pourra me juger, me détruire, me censurer
C'est pourtant sur votre conscience
Profiter de la conjoncture, frapper, tuer, prendre la place de l'autre
Même que vous en jouissez, on appelle ça monter les échelons de la hiérarchie sociale
On y arrive avec beaucoup de motivation,
mais surtout avec un bon coup de pied au cul
Les meilleurs assassins sont ceux qui arrivent au sommet
Pape, roi, président, premier ministre, ministre
Ça roule en voitures luxueuses lorsque ça n'a pas son jet privé
D'autres petits rusés ont brassé beaucoup de merde pour arriver là où ils sont
On les retrouve à la tête de toutes les compagnies, les organisations,
les institutions financières et scolaires
Nous n'arrivons jamais au sommet par hasard, l'honnêteté nous tuerait
Partout je copie le modèle social
Je frappe et je tue
Près de Buckingham Palace
L'autre jour, près de Buckingham Palace,
je me promenais en parfait touriste innocent
Je regardais les fleurs, bien qu'il faisait noir,
ignorant que la reine pouvait m'apercevoir de sa fenêtre royale
J'avais une arme, pour mon malheur,
mais il faut pouvoir se défendre contre tout, même contre la reine
On a braqué les fusils sur moi, partout j'ai entendu les déclics
Je continuais à observer les fleurs, pleinement conscient de la menace
Les lumières se sont allumées, les haut-parleurs se sont mis à crier
Perplexe et paniqué, j'ai sorti mon arme, la leur montrant en pleine lumière
Ils ont tous reculé, les déclics se sont à nouveau fait entendre
(les premiers n'étant que l'avertissement)
Ils ont regardé mon arme : un appareil photo de touriste innocent
— Je regardais les fleurs, bande d'imbéciles !
Flush tout ça dans les toilettes
Hier, n'ayant plus rien à manger ni endroit où aller,
je me suis mis en quête d'un emploi
J'ai trouvé les trois plus grands édifices de la ville dépassant les cinquante étages
Sur le premier c'était écrit Banque de quelque chose
— Bonjour monsieur, ayant vu l'incroyable bâtiment et
les milliers d'emplois que vous avez, je suis venu
“Mais mon garçon, c'est sérieux ici, on travaille fort”
— Ah ? Et que faites-vous ? J'ai faim et j'ai besoin d'un endroit où dormir
“Eh bien on s'occupe de gérer l'argent de tout le monde, on brasse l'économie”
— Ah ? Pouvez-vous m'expliquer ce que veut dire gérer l'argent et brasser
l'économie? Le peuple a-t-il vraiment besoin d'investir autant pour faire gérer son
argent et brasser son économie?
“À la porte ! crétin ignorant qui ne comprend rien à nos sociétés modernes !”
Le deuxième gigantesque édifice avait le nom de quelque chose Mutual Life
“Ici on vend des assurances, des caisses de retraite,
des bons du Trésor, des formalités multiples”
— Mais, c'est du vent que vous vendez ! Et vous facturez cher pour ce vent ?
“Comment du vent ? Insolant !
Tous les papiers que l'on vend sont légaux et essentiels !
Ils sont réglés par les meilleurs professionnels, ils sont donc onéreux !
Il y a 25 000 personnes qui travaillent dans cet édifice !”
— Quoi ? 25 000 professionnels payés grassement pour
remplir et classer des papiers ?
“Dehors jeune innocent encore non initié au vrai monde,
au grand monde sérieux de nos sociétés!”
Le troisième gigantesque édifice était rempli d'avocats à ras bord,
ça débordait par les fenêtres du haut
— Je voudrais un avocat tout de suite pour m'aider à comprendre mes droits et
mes libertés dans ces sociétés
“Combien d'argent as-tu mon jeune ami ?”
— Un dollar, voyez comme elle est belle la reine sur mon dollar...
“Dehors jeune effronté ! Il t'en faudrait 500 000 de ces dollars pour te payer un
avocat ! Et encore, à ce prix, ce serait un avocat pourri !”
Pauvre innocent que je suis, j'ai dû manquer le bateau
Cesse de me vomir dessus
D'accord pour sortir avec toi
D'accord pour boire avec toi la moitié du bar
D'accord pour faire l'amour dangereusement avec
des objets divers jusqu'à se déchirer l'intérieur
D'accord pour échanger notre salive et nos
expirations jusqu'à s'étouffer dans notre CO2
Pas de problème pour se percer les organes génitaux avec des anneaux
Emmène-les tes instruments de tortures, tes fouets,
tes vêtements de cuirs et tes robes de mariées
Les drogues dures également, tu sais que je t'aime,
pour toi je ferais n'importe quoi, même mourir d'une surdose
Que tu me violes comme un animal, j'aime bien
Que tu m'endoctrines de religions noires sataniques avec
sacrifice animal, ça passe encore
Que tu me jettes à la rue pendant trois jours pour me reprendre ensuite, c'est OK
Je suis prêt à retourner dans ces endroits où l'on échange nos partenaires
Et écouter tes incroyables films pornographiques illégaux où
l'on voit les choses les plus inconcevables
L'enfer que tu m'offres, je l'accepte comme un paradis
Si tu veux encore que je te pisse dans la bouche et que je te chie sur le visage,
je suis ouvert à ces choses
Mais je t'en prie, cesse de me vomir dessus
Dieu m'aime !
Vite vite je suis descendu dans les affres d'un club new-yorkais très noir
On m'a injecté quelque chose qui m'a ramené en surface tout aussitôt
Même plus haut qu'en surface, j'ai voyagé dans l'espace
Des anges me tournaient autour, ainsi qu'une quantité innombrable de Vierges Maries
Que je me sentais bien !
Plénitude absolue que seul un vrai spirituel peut atteindre
Je me suis retrouvé face à face avec Dieu
Dieu m'a dit :
Je t'aime !
Cela m'est venu comme une grande bouffée d'air frais, j'en suis demeuré sidéré
Après être revenu sur la terre,
j'ai pris l'avion pour aller voir mes amis et leur annoncer la bonne nouvelle :
Dieu m'aime !
Ils ont appelé la police et je me suis retrouvé dans un asile pour fous aliénés mentaux
pendant quelques jours
J'y ai subi une cure de désintoxication totale
(bien que l'on m'ait prescrit d'autres drogues)
Maintenant je vois clair :
Dieu ne m'aime pas !
Ma vie est guidée par le sexe
...et le lendemain c'est la même chose
Que ce soit l'Underground jusqu'à Piccadilly
Circus ou le Subway jusqu'à Washington Square,
je n'ai qu'une seule destination : SOHO
Je m'en vais dans le village, j'entre dans un pub ou un club
Je sors mon anglais du dimanche, mes petits yeux pleureurs, mon visage innocent
et je regarde partout à la fois !
Et là ça défile dans tous les sens, tout bord tout côté, je dois apprendre à me contrôler
Puis soudainement quelqu'un me regarde, c'est le signal d'alarme
En moins d'une seconde me voilà à ses côtés :
Alors, vous habitez chez vos parents ? Vous êtes catholique ?
Non, non, que dis-je... :
You want to come to my place ?
Et là on fait l'amour comme les déchaînés du ciel
On s'embrasse partout, on se lèche, on se mange, on se masturbe, on crie, on jouit
Après on se repose, on ne se pose pas de question, on se quitte
Et le lendemain, c'est la même chose...
Le pauvre petit
Il a de nouveaux souliers, le pauvre petit
Il habite chez ses parents, le pauvre petit
Il va à l'Université de Toronto, le pauvre petit
Il a une carrière devant lui, le pauvre petit
Il a déjà un bon emploi, le pauvre petit
Il épargne des milliers de dollars, le pauvre petit
Il va bientôt s'acheter une maison, le pauvre petit
Il a une belle petite blonde à ses pieds, le pauvre petit
Il aura des enfants, le pauvre petit
Il aura un condo en Floride, le pauvre petit
Il aura un bloc appartement dans le centre-ville de Toronto, le pauvre petit
Il sera riche, fortune amassée sur une longue période, le pauvre petit
Mais il sera malheureux, le pauvre petit
N'aura rien réalisé de ses rêves, le pauvre petit
À cinquante ans, il fera sa ménopause, le pauvre petit
Il ne se comprendra plus, il aura des regrets et des remords, le pauvre petit
Son passé sans histoire refera surface,
il y trouvera tout de même des choses à regretter, le pauvre petit
Il aura besoin d'aide et de drogues, le pauvre petit
Un cancer l'emportera, le pauvre petit
Ma tête va exploser !
Ce matin, dans la prochaine heure, il faudrait que je fasse :
Mes rapports d'impôts
Un Curriculum Vitae et des demandes d'emploi
Des lettres à répondre, des factures à régler
Des communications importantes avec mes banques à propos de
mon crédit en souffrance
Trouver de l'argent et manger quelque chose
Trouver un logement, on me jettera à la rue dans deux jours
Trouver l'amour de ma vie, je suis désespéré
Ma tête va exploser !
En fait, ce que j'ai à faire ce matin c'est :
Vendre les quelques petites choses qui m'appartiennent
Me payer un billet d'avion pour n'importe où
Observer les choses qu'il me reste : rien
Me retrouver au point de départ
Ma tête va exploser !
En fait, ce que j'ai vraiment à faire ce matin est bien plus simple :
Dormir et ne jamais plus me réveiller
J'ai pissé sur la Sorbonne
Ça sonne aux cloches de la Sorbonne
C'est le jour où j'ai tout coulé mes cours
La journée où j'ai tout abandonné
Alors je me suis saoulé comme un sauté
J'ai bu du vin jusqu'à l'abus
J'ai brûlé tous mes papiers
Mes notes ont pris la porte
J'ai couru dans les rues
Saint-Germain, Saint-Michel
À la place de la Sorbonne, je suis devenu de glace
J'ai dézippé, j'ai pissé
Eh oui, je pisse sur la Sorbonne, mais ce n'est rien,
Il me faudrait chier sur cette Sorbonne
Je l'aime mon sugar daddy
Il me prend de ses mains tremblantes, il me demande un baiser
On s'installe sur le balcon, on observe Central Park
Il s'endort la tête sur mon ventre au gargouillement de ma digestion
Ô toi mon sugar daddy, où serais-je sans tes soins ?
Dans la rue, mon éternelle demeure
Tu me nourris, tu m'écoutes, tu m'apprécies
Tu vois en moi ce que personne d'autre ne voit
Je suis à tes yeux maître de toute chose
Le monde m'appartient, je n'ai qu'à tendre la main
Selon toi je suis intelligent, je suis beau, je fais partie de ce monde
Il m'observe les yeux comme il peut, il me demande de signer pour lui les factures
Je le conduis dans sa Mercedes où il veut, je l'accompagne aux concerts,
au théâtre, au restaurant cinq étoiles
Il a l'impression de ne jamais en faire suffisamment,
il souffre que je pourrais disparaître sans crier gare
Il me jure fidélité absolue, me tient compagnie à chaque minute de mon existence
Il me donne de l'affection, il partage celle de sa chatte avec moi
Il m'emmène à sa maison secondaire dans le Connecticut,
dans son condo à Fort Lauderdale
Son bar m'est ouvert, il m'accompagne dans les affres merveilleuses de l'alcool
Il me tient par le bras, je le soutiens dans sa peine
Il m'aime d'un amour sincère, je le lui rends bien
Il parle d'héritage, je ne veux rien entendre
Les maîtres d'hôtels sourient à notre arrivée, je ne vois rien
C'est en première classe que je voyage, moi qui jonchais les rues de la ville
Nous n'avons que des amis de qualité, des gens d'esprit élevé
Je l'aide à s'habiller, il m'aide à me déshabiller
Il aime me regarder dormir nu dans son lit, il veille sur moi
Il me lave, rien au monde ne peut lui faire plus plaisir,
il trouve que j'ai “une verge superbe”
Il sait me remercier à sa manière, il m'ouvre les portes de l'univers
Il est le seul à me considérer comme quelqu'un
J'adore m'endormir dans ses bras
Il est mon seul père
Les vagins m'obsèdent
Je la vois venir de loin, je lui fais un grand sourire embarrassé
Elle insiste de ses yeux, je reste timide
Elle prend les devants, elle me paie un verre
Enfin on parle de mille et une choses, musique, poésie, flamme éternelle
Elle habite le W1, elle m'emmène dans sa BMW, elle m'ouvre même la portière
Elle m'invite au restaurant dans un hôtel sur Baker Street
Je suis le seul à entendre le pianiste exécuter Brahms comme musique de fond
Elle m'avoue ses succès, sa réussite sociale, sa richesse
Elle devient encore plus pressante, je deviens mal à l'aise
Et lorsqu'elle relève la jambe, le mal de ventre me prend
Enfin elle pose sa main sur moi, elle me demande de monter
Je monte, on s'installe, j'ai quelques verres dans le corps
Elle me déshabille lentement, jusque-là ça va
Elle met mon pénis dans sa bouche, jusqu'ici je respire encore
Elle entre son doigt dans mon derrière, le lèche ensuite, je suis très impressionné
Mais voilà qu'elle insiste pour que je lui enlève sa robe
Où sont les sorties de secours ?
Je lui enlève sa chemise, sa cravate, son veston et sa robe
La voilà nue devant moi, un gros morceau, son vagin au premier plan
Mon vieux, c'est le temps de courir !
Ce que j'ai trouvé dans la Holy Bible de l'hôtel
(dans The new American Standard Bible version, placée par The Gideons)
Taxi cab drivers are happy today
They make lots of money off the hookers and rock stars and people on welfare
Fuck politics and fuck you all
You better be real fast to keep up with me ass hole
I must love a woman in order to enjoy making love with her
Can we have sex after Church up in your apartment
I will tell you all my business
I had the biggest you know what
And I just wanted to fuck you all, you lovely ladies
I want you to know that I miss your smiles
Have a nice day
So what fuck head
I can beat you all up you know
I can punch you real hard and one shot can drop you flat on the ground,
if you get too close or say something to me I don't like
You're all a bunch of fools, and I laugh to you all
Je suis votre leader
Je suis à la tête d'un nouveau mouvement anarchique
Qui prône l'avènement d'un nouveau Christ
C'est-à-dire moi
Je rassemble les humains écœurés de la vie
Ceux qui ne peuvent plus rien supporter de cet amoncellement de lois et de règles
Qui ne veulent plus rien entendre de ce qu'il faut faire ou ne pas faire
Qui en ont assez de vivre selon les préceptes des autres
Je suis votre leader
Par moi on leur fera entendre raison
On détruira leur façon de penser et de gérer
On repensera le monde
Je suis venu au monde pour désencrasser le système capitaliste
Je suis venu au monde pour tout remettre en question
Vous allez nous entendre
Vous allez vous arrêter dans votre élan
Vous allez réfléchir sur ce que vous faites
Vous me donnerez raison
Je suis inatteignable
Qui suis-je ? Un nom à travers une liste infinie
Où suis-je ? Dans le West 9, 14ième arrondissement,
88th Street uptown, Church Street downtown
Que vis-je vraiment, que dis-je vraiment ?
Comment me joindre, me parler, me raconter ses problèmes ?
Comment s'asseoir avec moi pour entendre avant de me juger ?
Ne suis-je pas une sorte de machine perdue quelque part sur cette planète ?
Des mots sur une feuille, on sait ce que cela vaut
Je ne suis personne et à la fois je suis tout le monde
Je suis indéfini mais je marche avec vous tous les jours
Tournez la tête, vous me verrez
Je suis votre inconscience innée
Je vous dis ce que vous voulez entendre
Ce que vous voudriez vivre sans jamais vous l'avouer, surtout pas l'avouer aux autres
Peut-être ne rêvez-vous pas suffisamment,
pour ainsi ne rien accomplir qui puisse s'inscrire en un vrai bilan de vie passionnant
Pourriez-vous mourir aujourd'hui et dire : tout est accompli,
je peux mourir heureux, j'ai fait tout ce que je me proposais de faire,
que je désirais ardemment tout au fond de mon intérieur ?
Qui suis-je ? Où suis-je ?
Suis-je vraiment qui et où j'aurais toujours voulu être ?
Je suis un irresponsable
Je suis incapable de garder un emploi
Il m'est impossible de demeurer en place
Je suce le sang des gens jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien
Je trouve sans cesse le moyen de prendre l'avion
Je ne fous absolument rien de mes journées
Je cherche l'affection au coin de la rue
Je dépense entièrement tout l'argent qui a le malheur de se rendre dans mes poches
Je méprise tout le monde sans exception
Je méprise tout sans exception
La vie pour moi n'a aucune signification
Je célèbre la mort dans mes temps libres
Je bois de l'alcool comme on boit de l'eau
Je fume ce qui n'est pas permis dans certains pays
Je fais bien pire encore, mais je sais me taire lorsqu'il le faut
Je suis un irresponsable
Mais je vis à plein
Mon mea-culpa
Faut-il payer pour nos erreurs ?
Peut-on se faire pardonner une vie de misère ?
Où faut-il s'adresser pour un remboursement,
Je voudrais retourner cette vie que je n'ai pas souvenir d'avoir demandée
Dans la mesure du possible, je l'ai perdue à tenter de la rendre vivable
Rien ne fonctionne, je vous le jure
Éternel malheureux de l'univers
Sans cesse je paye pour la moindre de mes actions
Me pardonnerez-vous l'enfer que j'ai fait de ma vie ?
Comprendrez-vous qu'il est mieux que l'enfer que vous me prépariez ?
Je suis né malade, gravement malade
Je ne suis en rien responsable de ma destinée
Je ne pouvais pas demeurer sagement chez moi
Rien n'aurait pu me maintenir en vie si j'avais dû travailler de 8 à 4 chaque jour
Entendez mon testament, pendant qu'il en est encore temps
Je vous lègue ma culpabilité d'exister
Enfoncez-vous-la dans le cul
Ma dévolution, ma révolution
Plus j'avance, plus je m'enfonce
L'évolution de la race humaine doit suivre le même chemin
Une évolution inverse
Qui va dans le sens contraire de ce qu'elle devrait normalement aller
Mais attendez un peu
Dans quel sens faudrait-il aller afin de parler d'évolution ?
En bas, en haut, où est le bas, où est le haut ?
Ne doit-on pas s'enfoncer, tout ne nous dirige-t-il pas vers la mort ?
Une évolution inverse, si l'on peut s'exprimer ainsi, est tout de même une évolution
Une évolution implique quantité de choses, un savoir à acquérir
Des expériences personnelles inconnues de ceux qui les jugent mal
Je sais bien plus de choses, je vois beaucoup plus loin
Ne faut-il pas descendre dans les enfers pour acquérir sa sagesse ?
Ma dévolution, ma révolution
Je suis jetable après usage
Je ne suis pas consigné, même si la loi le prescrit
Je ne suis pas recyclable, la machine ne sait pas quoi faire de moi
Je suis bon à enterrer sur un terrain vague
À oublier loin de toute organisation sociale
Je n'ai su que m'y perdre dans ses bas-fonds de toute manière
J'ai cru pouvoir atteindre les sommets par la porte d'en arrière
Mais je les méprisais trop ces sommets
Je ne vaux rien, je ne suis rien
Je rejette systématiquement tout ce qui pourrait me donner une valeur
Tout ce qui pourrait faire de moi quelque chose
Aucune étiquette ne se digère en mon esprit
Je parle pourtant, mais on ne m'entend pas
On ne m'a jamais entendu
Comme on n'a jamais entendu personne
On n'a fait que m'observer de loin, interpréter de loin
Je suis au début de ma vie, j'en suis déjà au bilan
Aurais-je trop vécu en si peu de temps ?
Et de quoi sert de trop vivre, je n'en retire aucun gain
Parfois on me prend, on m'avale, on m'apprécie l'instant d'un moment
Puis on en a assez, on me recrache
Je ne vaux rien, je ne suis rien
La vie ne vaut pas la peine d'être vécue
Pénétrez dans mon enfer
Venez, entrez, prenez part à mon enfer
J'y suis si bien, au chaud
Réconfortant lorsqu'il fait froid dehors comme dedans
Je n'ai plus rien à manger, désolé, c'est un des bonheurs de mon enfer
Ça me garde éveillé, parfaitement clairvoyant de la misère humaine
J'ai à boire cependant, ce soir c'est une bouteille de vin français :
La Vieille Ferme, Côtes du Ventoux
L'alcool est nécessaire à ma survie, davantage que la nourriture
Je sors ce soir, venez avec moi
Nous allons entendre un rythme déchaîné qui réveillera votre coeur
Qui le fera battre à sa juste vitesse pour vous transporter hors des murs de votre vie
Je vais rencontrer quelqu'un qui me fera découvrir son univers
Vous pourrez le partager aussi
Écouter la vie se débattre, les gens exister
Faire découvrir leur plus grande intimité à un parfait étranger
Car je suis un parfait étranger,
davantage pour ma famille que pour ces quelques-uns que je rencontre
Pénétrez dans mon enfer
Si vous arrivez à le comprendre, peut-être ce ne sera plus un enfer ?
Mais vous n'arriverez pas à le comprendre
Comme je n'arrive pas à vous comprendre
Faudrait-il pour cela que l'on tente de s'éliminer l'un l'autre ?
Une guerre ne se fait jamais sans perte de vie
Je n'ai rien à perdre, vous n'avez rien à gagner
S'il faut se battre, je me battrai
Si vous voulez la guerre, je la ferai
S'il faut vous tuer, je vous tuerai
Je n'ai rien à perdre, vous n'avez rien à gagner
Pénétrez dans mon enfer...
Viens, je vais te faire découvrir le monde
Tu es si beau, tu es si jeune, tu n'es pas encore désabusé de la vie
Tu m'admires, tu penses que j'ai accompli tout ce que tu n'oseras jamais faire
Voici Church Street, The Woody's, Boots, John, George et Henry
Ce n'est pas si mal pour un commencement, mais allons plus au sud
Voici Greenwich Village, The Crow Bar, Splash, John, George et Henry
Prends une cigarette, prends une bière, on prendra un taxi pour rentrer
Voici Old Compton Street, The Village Soho, Popstarz, John, George et Henry
Fume ce joint, fais dissoudre ça dans ta bouche, snif ça, déshabille-toi
Voici le Marais, The Subway, The Queen, Jeannette, Georgette et Henriette
Voilà, maintenant tu connais le monde
N'espère pas trouver mieux que moi
Car partout tu ne rencontreras que John, George, Henry et quelques variantes
Allons, que diable, j'ai une vie à vivre !
Je suis amorphe, une grosse boule de chair en peine de sa peau
Comme le reste du monde, je vais au ralenti
Je prends des siècles à accomplir le minimum
Je dors davantage que je ne vis
Ça me prend toute la motivation du monde pour sortir de mon lit
Aller chier est toute une aventure, il me faut une longue préparation psychologique
Sortir de l'édifice, prendre le métro, ah Dieu que c'est compliqué
Pour une tête aussi lourde que la mienne
Tellement qu'il lui faut trois cafés avant de se mettre à fonctionner le moindrement
Je suis amorphe, alors que je devrais être motivé
Exploser hors de cette chambre
Sortir et ne plus rentrer, jouir de la vie
Trouver toute la motivation possible
Être inspiré à jamais à vivre une vie remplie et excitante
Une passion qu'il me faut trouver au plus tôt
D'amorphe il me faut devenir fort
Plein d'énergie, fonctionnel, productif
Allons que diable, j'ai une vie à vivre !
Je suis passé au salon mortuaire
On célébrait la mort en grande pompe
Au nom de la dignité de la race humaine
Des Bouchard, des Tremblay, des Simard
Des Smiths, des Johnson, des Cohen
Des milliers de fleurs et des couronnes mortuaires qui sentent mauvais
Des urnes en or, des tombes incrustées de diamants
Des morts habillés en uniformes, cravates trop bien attachées pour éviter leur réveil
Et la musique, ah la belle musique du ciel qui nous ramène sur la terre
Sur les écriteaux, j'y ai certainement lu votre nom, et celui de tous mes ennemis
Jour des adieux momentanés, on se reverra à Dieu
“There is nothing positive we can say about death”
Faux, faux, faux !
La mort règle tous nos différends, tous nos problèmes
La mort rend futile le plus insipide de nos tracas
La mort est le seul remède à cette vie de misère
Seuls les vivants souffrent, les morts jouissent d'un repos trop bien mérité
Voilà pourquoi les survivants se sentent coupables de vivre
La mort est notre seule porte de sortie
La mort est notre seul objectif de vie à atteindre
La mort est notre seule finalité, notre seule destinée
Il n'y a que la mort qui existe
La crise existentielle
...mourir, mourir, mourir, mourir, mourir, mourir, mourir, mourir, mourir, mourir,
mourir, mourir...
D'accord, mais avant :
...vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre,
vivre, vivre, vivre...
Arrêtez avec votre bullshit, vos diplômes, vos reconnaissances,
votre réussite sociale, votre happiness
Tout cela n'est que du vent,
j'en ai pour preuve tous ces humains qui tournent à la cinquantaine
Ils sont malades et souffrent amèrement malgré toutes ces choses
qui étaient si importantes et qu'ils ont obtenues
N'avez-vous jamais entendu le cri de la liberté ?
Le cri du sentiment de la liberté,
freiné par toutes ces choses que vous jugez essentielles ?
Peut-être y trouvez-vous une raison d'exister ? moi pas
Alors, gardez votre crise existentielle pour vous
J'ai la mienne à vivre, elle me serait bien plus simple sans votre jugement
Il est bien plus difficile de ne rien posséder que de tout avoir et de ne manquer de rien
Respectez mes choix, laissez-moi partir sans me descendre
Aidez-moi à continuer sur ma route que vous jugez désespérée
Dieu vous en sera éternellement reconnaissant
Car vous aurez à payer pour avoir ainsi détruit mon sentiment de liberté
La seule chose qui est pourtant capable de me garder en vie
Dans trois jours je prends l'avion
Je m'en vais reconstruire le monde dans mes idées
Soyez heureux, j'entends encore ma raison
La bonne viande saignante
Je suis entré à la boucherie
J'ai ouvert le réfrigérateur
À l'intérieur j'ai rencontré l'amour de ma vie
Une vieille bourrique morte toute bleue, tête arrachée
Je me suis dépêché de la sortir de là
Je l'ai installée bien au chaud sur le bloc de travail
J'ai pris un grand couteau
Je lui ai ouvert les tripes
Peu à peu elle a repris sa couleur
Le sang s'est mis à gicler de partout
Mes glandes salivaires se sont mises en action,
la salive m'est montée, dégoulinant sur le plancher
Trois bons coups de couteau, je me suis coupé un bon morceau
Je l'ai lancé avec grâce dans le micro-onde
Que j'ai mis en marche à puissance maximale pendant une heure
J'ai dévoré l'amour de ma vie, le sourire fendu jusqu'aux oreilles
Moi je sais apprécier les bonnes choses de la vie
La viande entre les jambes d'une femme
Oui, on m'en a déjà parlé, je sais que ça existe
Paraît-il, ça a une couleur et une texture bizarres, une senteur aphrodisiaque
J'en ai longuement discuté avec des curés,
des agences de publicités et des hommes d'affaires
En des conversations hautement et purement intellectuelles
C'est un concept intéressant, un produit pouvant être mis en marché
Il faut se construire un plan d'action, éviter les embûches
Vendre assez cher, mais connaître ses consommateurs
C'est une bonne affaire de marketing, une industrie en or
Oui, je dois avouer que ça possède certaines qualités incontournables
Je ne poserai pas nu pour tes beaux yeux
Qu'as-tu à m'offrir ?
Une minable Ford qui s'étouffe à tous les coins de rue
(sans compter que j'ignore comment conduire à l'envers de tout le monde)
Une maison tellement sale qu'un chat y chierait partout croyant y reconnaître
sa litière
Une vieille chambre dans un grenier plein de vieilleries sans intérêts
Un matelas sur le plancher qui a fait la guerre d'avant les années 1900
Tes jeunes amis de 18 ans qui font des strip-tease dans les bars et qui se prostituent
Non, je ne coucherai pas avec eux devant toi (mais en privé, alors là...)
Comble de tout, tu voudrais que je pose nu pour toi
Tu jouirais à placer tous mes membres, me faire bander pour une meilleure prise,
puis faire de l'argent sur mon dos
Il en faut du culot, je vous jure !
Môman, viens chercher ton fils
Dix-huit ans, bourré d'acné,
coincé comme dans un oeuf tout frais sorti du trou de la poule
Il me regardait de son air ébouriffé et timide
Dans sa face on pouvait lire le calvaire de son passé
Son accent du sud de la Tamise le rendait incompréhensible
Que faisait-il assis dans la voiture de ce vieux professeur de biologie à la retraite ?
À se faire emmener dans les bars du centre de Londres ?
Au début il évitait mes regards
Puis après quelques petites phrases réconfortantes,
il s'est offert à moi en entier pour l'éternité
Comme si je n'avais que cela à faire, régler tous ses problèmes psychologiques
Au niveau où il en est, il n'y a plus d'espoir, c'est une tête brûlée par l'abus
Après m'être assouvi, il ne me restait donc plus qu'une chose à lui dire :
Je ne suis pas ta mère, va voir ailleurs !
L'agace-pissette
Je te vois entrer, je t'installe à une table
Tu me fais de grands sourires, je te le rends bien
J'attends ta commande, je flirte, je suggère la table d'hôte aux multiples entrées
Je propose le vin français le plus cher, celui qui reste des décades dans nos caves
Tout au long du repas, je multiplie les allusions
Ramenant tout ce qui se rapporte à la cuisine au sexe
De la cuisson jusqu'au lit
Au dessert je m'offre en entier, je me gratte la mauvaise place en face de toi
Je ramasse les assiettes tout à côté de toi, frôlant tes oreilles avec les restes
Et lorsque je dépose vaguement la facture,
j'attire ton attention sur ma vie sexuelle mouvementée
Et lorsque je prends mon pourboire, je dis : Merci monsieur, à la prochaine
Puis je disparais dans les cuisines jusqu'à ta sortie
Je réapparais lorsqu'un autre entre et qu'il commence avec ses grands sourires
Alors je le lui rends bien et je l'installe à une table...
À mort, les touristes !
Ils s'amoncellent comme des taupes qui n'ont jamais rien vu
Ils prennent des photos et filment tout sans même apprécier avec leurs yeux
Ils achètent quantité de cochonneries inutiles qu'ils peuvent trouver au coin
de la rue dans leur pays
Ils remplissent les métropolitains et les rues, ils débordent par les égouts
Ils fourmillent sans grand intérêt là où leur petit guide touristique leur dit d'aller
Ils sont tous mal habillés, sont très laids et puent à cent mille tant ils marchent
nulle part toute la journée
Ils sont incompréhensibles dans toutes ces langues que personne ne parle sauf eux
Ils sont sans cesse mêlés et perdus, il faudrait leur montrer où aller :
The Tower of London, là où on décapitait les touristes du temps
Rendus à la maison, ils seront tous fiers de montrer leurs souvenirs et pire :
leurs albums de photos
Bref, il n'y a rien de pire dans le monde qu'un touriste
tout frais débarqué de nulle part
Tu veux le faire à cinq ?
Oui, tes amis sont intéressants, mais euh, oui, bon...
Déjà que demain nous le ferons à trois avec ton copain, tu sais...
Oui, le repas était très bon, le vin français et le Champagne
Le film aussi, il a permis de remplir les vides
Les cigarettes et le hasch, euh oui, bien sûr
Eh puis quoi encore, tu m'embrasses dans tous les coins
Ton copain me regarde comme une vache en chaleur
Tes amis sont corrects, ta BMW également
Je t'admire pour ta réussite, ta maison gigantesque dans le sud de Londres
Ton incroyable corps malgré tes 37 ans
Et tout ce que tu représentes à mes yeux
Mais le faire à cinq, c'est impossible
Je suis encore jeune tu sais
Ces expériences sont terribles pour mon développement personnel
Parfois je me surprends même que ton copain
permette que je sois ici et que je couche avec toi
Il doit en faire des choses de son côté pour s'en foutre à ce point
Peut-être n'aime-t-il que sa sécurité et sa stabilité avec toi ?
Moi, ce ne serait pas des critères qui me garderaient avec toi
Même que ça me fait fuir, j'ai un peu honte de moi en fait
Bref, on se reverra peut-être un jour...
Emmène-moi voir l'Irlande
Laisse ce crétin, je suis de loin plus beau et plus gentil... et plus jeune
Prends congé cette semaine, tu es assez riche pour te le permettre
Je laisse mon emploi, tu pourras m'entretenir
Prenons ta voiture, roulons de par les monts voir les champs verts emplirent
le vieux pays
Prenons le bateau pour aller visiter les vaux de l'Irlande
Achetons une tente, faisons l'amour à la belle étoile
Prends-moi dans tes bras, sers très fort
C'est la magie de l'agir, créer les moments inoubliables
Pour cela je pourrais t'être reconnaissant éternellement, t'aimer à ta juste valeur
Je regarderai tes yeux se confondre avec l'espace entre les étoiles
L'ombre de ton vieux corps se fondre sur la forêt
C'est presque l'été, partout on peut sentir une renaissance absolue
Pour toi j'oublierai mon passé, j'oublierai le futur
Je passerai ma main dans tes cheveux avant de t'embrasser
Nous serons les plus heureux du monde, l'instant d'un moment
Nous serons les seuls à savourer la vie
Mais pour cela, tu dois tout abandonner et m'emmener
Je flotte dans l'espace
Sans même que ce ne soit chimique, la musique a aussi ce pouvoir
Je sors dans la rue, j'enfonce le bouton
La musique me soulève de terre
Je vois tout d'un oeil différent
Je vois toutes ces petites maisons alignées
Une énergie incroyable en sort pour me transporter au-delà de tout
J'atteins la rue principale, c'est un univers que je connais à peine
Le rythme et l'air de l'été me font tout oublier
J'ai cette incroyable envie de vivre, d'exploser
De ma main, je prendrais tout pour l'avaler,
pour que tout cela devienne une partie de moi
Que je m'y confonde entièrement pour former l'unité
J'atteins la Northern Line, Clapham South station
Et je m'envole dans l'espace souterrain de la ville
Pour vivre encore une fois quelque chose d'inusité
Si je ne bande pas, est-ce de ma faute ?
On n'a pas idée d'être aussi froid
D'abord très bête et sans intérêt, puis soudainement amoureux
Aucune communication, arrangements pris par un tiers
Toute la journée me tourmenter sans rien à dire à propos de ce qui se passerait le soir
Oublier le repas aux chandelles, le romantisme et les fleurs
Y avait-il un désir ? Qu'as-tu fait pour allumer la flamme ?
Du cul pour du cul, sans chaleur humaine
Alors il aurait fallu tout noyer dans l'alcool
J'ai fait mon possible dans le contexte, trois cigarettes avant d'aller au lit, sans effet
Deux personnes dans mon lit à la fois, je ne me reconnais plus
Mais si la personne qui m'intéresse décide de nous laisser tous les deux...
Eh puis si je ne reconnais en toi que la première image que tu m'as laissée de toi,
comment veux-tu que je bande ?
Ramène-moi la troisième personne, on y arrivera peut-être
Tu l'as ramenée, nous y sommes arrivés, mais à quel prix ?
Tu crois que tu ne m'excites pas
Tu crois que seul l'amour de ta vie me fait bander
J'ai créé la jalousie généralisée dans ton couple
Détruire, là ma passion
Tu es la seule personne avec qui je ne bande pas
Ce n'est pas ma faute, ni celle des drogues !
Fuir, fuir, fuir !
Partir pour n'importe où
Londres, Paris, New York, Toronto
Lorsque tout va mal
Lorsque le peuple ne se comprend plus
Lorsque tu me regardes de travers, commence à regarder à droite et à gauche
Lorsque tes parents me font croire que je me suis trompé de numéro pour que
je ne puisse t'atteindre
Lorsque ma vie sociale est une véritable faillite, que mes études ont pris le bord
Lorsque la honte, la culpabilité et même la nostalgie me tuent
Arrosons le tout de whisky, Canadian Club, faisons notre signe de croix
Fuir, fuir, fuir !
Aussitôt que l'on me reproche quoi que ce soit
Que l'on me considère comme un moins que rien (ce qui est tout à fait vrai)
Que l'on me prend pour un con et que l'on m'exploite aller-retour
Que l'on abuse de moi tant que l'on veut et peut, même dans la légalité
Vous pouvez me marcher dessus, me cracher au visage, m'achever
Il me restera toujours la fuite
Fuir, fuir, fuir !
Dès que le cerveau ne répond plus au corps
Dès que mon quotient intellectuel monte d'un degré (c'est contre-nature)
Dès que je commence à faire des conneries, à parler seul, à pleurer dans le noir
Ma seule solution, un oubli absolu, un renouveau complet, une renaissance
Fuir, fuir, fuir !
Je vais me tirer une balle
Je voudrais le faire sans causer de torts ou de peine
Je suis déjà un oublié des miens,
comment pourraient-ils ressentir le coup à ma place ?
Je voudrais être certain que l'on ne me retrouvera jamais
M'épargner les funérailles, le feu et l'urne
Sauter dans les airs, ne plus redescendre
M'enfoncer dans le sol, ne plus revenir à l'air libre
Couler au fond de l'eau, ne jamais revenir en surface
Parcourir l'espace infini sans jamais arriver quelque part
Devenir néant de façon absolue,
sans aucun reste dans les réfrigérateurs ou ailleurs
Tout consumer ce que j'ai touché, même les cendres de tout cela
Sublimation en énergie qui ira se perdre dans les astres
Il faut m'empêcher de penser, m'achever pour vrai, pas à moitié
Arrêter les tourments et les délires
Il faut faire sauter cette mémoire universelle
Capable de garder un quelconque souvenir de mon passage sur terre
Je n'ai aucune pitié pour personne, certainement pas pour moi
Pardonnez-moi ! je ne voulais que vivre !
Mais vivre, c'est impossible...
Les fleurs, ça sent le Christ en décomposition !
Tu attendais patiemment l'heure où tu terminerais ta journée de
travail plate à mourir
Tu marchais rapidement vers n'importe où où je pourrais être
J'étais avec quelqu'un d'autre, mais j'allais me libérer pour toi
Croyant sans doute que j'étais français,
Tu as acheté du vin rouge, du pain baguette, des fromages bleus bizarres qui puent
Misérable truite, je n'ai rien à voir avec la France
La France me rejette, illégal pour moi d'y habiter
You see ? I speak English now and I'm proud of it!
D'où je viens ? de nulle part
Tu as continué ta route,
emportant tout ce qu'il y avait de romantique sur ton chemin
Tu te demandais comment améliorer ton comportement,
ton tempérament, tes manières
Parler d'amour, d'amitié complexe,
de commencement de relation peut-être amoureuse, de fidélité
Tu comprends bien que j'ai figé sur place
Tu n'as même pas eu à mentionner le mariage et les arrangements du divorce
Aussi, lorsque tu m'as sorti tes fleurs qui sentent le Christ décomposé,
alors là c'était trop
Allez, remballe tout ton stock et disparais de ma vie
You're so sweet !
Lorsque je t'ai embrassé dans le cou la première fois, c'est ce que tu as dit
Puis je t'ai pris dans mes bras, tu m'as avoué que j'étais bien, sweet et tout
Mais tu m'as rejeté : You're so sweet, but...
N'empêche, le lendemain tu m'as connu davantage, on a parlé d'où tu viens, Seattle
Tu as vu un être sensible, qui porte son âme sur son épaule
(vieille expression anglaise vieillie)
Une âme si pure et si sweet que personne qui lirait ses lignes
ne comprendrait ce paradoxe
Le soir venu tu as allumé les chandelles,
mis la musique classique clichée que tout le monde connaît
À peine si j'étais habillé, je jouais l'être innocent et naïf qui ignore l'effet qu'il cause
Je suis descendu un instant, je suis remonté pour une cigarette
Tu t'étais habillé drôlement pour la nuit, très excitant
J'ai passé près de te sauter dessus et te violer sur place
Je me suis arrêté, pour m'assurer de pouvoir te revoir plus d'une fois
Puis lorsque tu m'as jeté dehors,
tu as eu le malheur de vouloir me donner un dernier baiser pour la nuit
Tout de suite j'ai bandé et déjà on ne s'appartenait plus
Tu m'as demandé d'éteindre les chandelles pour cacher ton vieux corps
Tu as joui comme quelqu'un qui redécouvre la joie de vivre,
les bonheurs de l'existence
Tu m'as transmis plus d'énergie et de chaleur que jamais je n'aurais cru possible
Tu m'as avoué que ton blocage psychologique, c'était la différence d'âge
(mais non, je suis majeur, tu n'iras pas en prison, ne t'inquiète pas)
Mais tu n'as que trente et un ans
Et tu es capable de tant de tendresse et d'émerveillement
En fait, c'est toi qui est so sweet, et ça, c'est inoubliable
Je vis dans les extrêmes
Comme dans chaque chose qui compose ce monde, il n'y a pas de juste milieu
Tout va très bien ou tout va très mal
Moi je réponds par l'extrême
Ou bien je jouis à plein jusqu'à en crever de bonheur
(parfois juste à voir un escargot se promener)
Ou bien je veux mourir noyé dans l'alcool
(parfois juste à voir un escargot écrasé mort sur le bord du chemin)
Moi je vous décroche la lune ou je vous enterre après vous avoir décapité
Je suis à la diète complète, ou je mange comme un porc jusqu'à ce que ça pète
Je m'amuse sur les bords de la falaise,
mais parfois j'ai besoin d'une pièce sombre fermée hermétiquement
J'aime à la folie, ou je rejette violemment
J'insulte et je perds tous mes amis, ou je leur lance trop de fleurs,
tant qu'ils ne peuvent l'endurer
J'accomplis une action avec toute mon attention vingt-quatre heures sur
vingt-quatre, ou je ne fais rien du tout
Je voudrais sauver l'humanité entière,
mais parfois j'exterminerais toute vie de cette planète
Je suis un extrémiste
Comme dans chaque chose qui compose ce monde, il n'y a pas de juste milieu
Tout va très bien ou tout va très mal
Go fuck yourself, you ass hole
Alors, tu tournes dans ton petit univers misérable
Une planche à repasser, pas de lavage possible avant 23h
Pas de senteur de bouffe allouée ni de merde dans les toilettes en ta présence
Encore heureux que tu sortes tous les soirs
Essayant ardemment de ramasser quelqu'un pour embrasser ton gros cul
J'y mettrais le nez et je sais qu'il ne sentirait rien
Car ce n'est pas de la merde que tu chies, mais bien des fleurs
Et ton obsession, c'est la vérité
Eh bien, la vérité, la voici :
Je ne t'aime pas, je te méprise même
Je t'ai trompé avec la planète entière dans ton lit trop bien fait
Je ne regrette rien de tout le mal que je t'ai fait
Tu peux ravaler ta prétention, elle ne te sied pas
Ton humour plat, garde-le pour ta mère
(seule une mère qui aime son fils peut rire un tel ramassis de conneries)
Qu'as-tu trouvé encore dans mes tiroirs pour pouvoir ensuite me prendre en défaut ?
Tu veux souffrir, alors souffre, ça me rempli de joie de te voir souffrir
Sache que, si la vérité ne faisait pas mal, on ne la cacherait pas
Au cœur de Londres
Après ma deuxième journée à travailler douze heures en ligne,
j'ai pris le train jusqu'à Piccadilly Circus
J'ai remonté Regent Park jusqu'à Oxford Circus
Hanover Grand, Popstarz, Indie Music
Je suis arrivé à minuit trente
J'ai goûté la source de ce qui m'a maintenu en vie toutes ces années
J'ai observé la jeunesse anglaise en action se défouler
En plein centre de l'enfer où l'on boit, l'on fume et l'on drague
Après quelques bières et quelques cigarettes, les gens ne se comprenaient plus
Ils se laissaient aller comme des malades au rythme de la musique
Fous, ils chantaient et dansaient oubliant qu'il y aurait un lendemain assommant
J'ai ramassé quelqu'un de Liverpool,
on est monté en haut pour s'embrasser devant tout le monde
On a pris un taxi jusqu'à sa chambre sur Westbourne Park Road à Notting Hill
On a fait l'amour toute la nuit, on a crié comme des vierges qui se font dépuceler
Le lendemain je suis reparti très tôt, j'avais douze heures de travail à accomplir
Je suis peut-être un mort-vivant, mais je vis au cœur du mythe
Je ne peux pas t'endurer,
mais je coucherais bien avec toi
Tu arrives le soir, tu te déshabilles presque entièrement
Tu prends une bière, tu ouvres la radio, tu regardes les images sur le téléviseur
La beauté se montre encore, malgré tes trente-cinq années toutes comptées
Tu me fais de l'oeil, tu te couches très tard en espérant quelque chose
Pourtant tu n'oses rien faire, de peur que je te rejette
Tu ne me dis rien de tes sentiments et tes désirs
Je ne connais rien de ton passé et de ta vraie personnalité
Peut-être as-tu souffert, peut-être souffres-tu ?
Tu aimes et respectes tes parents comme s'ils étaient des dieux
Tout le temps il faut que tu brises le charme, tu te mets à parler,
comme une machine impossible à arrêter
Ton sens de l'humour me tue,
je ne puis plus endurer ne serait-ce qu'une seule de tes blagues
Tu m'insultes sans cesse, me ridiculises à ta façon
Sans cesse j'ai l'impression que tu me reproches des choses
Tu n'as aucune délicatesse, rien de positif à offrir à qui que ce soit
En fait tu es un monstre impossible à vivre
Malgré tout j'aimerais bien me retrouver dans tes bras
Tu as abusé de moi
Nous sommes sortis dans les pubs locaux
Tu m'as fait boire cinq ou six pintes de lager, et quoi d'autre...
J'étais saoul mort
J'ai dégueulé quatre fois (dans tes toilettes du moins)
Mon inconscience ne me permettait pas de me déshabiller, ni de t'arrêter
Alors tu en as profité
Tu m'as déshabillé
Tu m'as forcé à t'embrasser
Tu m'as fait faire des choses que je ne voulais pas
Tu as même été un peu violent
Tu t'es levé le lendemain en disant : Mon Dieu!
Me laissant toute la journée avec cette impression de vide absolu
De vie souillée et corrompue
Tu as fait de moi un misérable ver de terre
Puisses-tu l'emporter au paradis ?
T'es rien qu'une hostie de chienne
Tu passes à côté de moi en m'ignorant totalement
À tes yeux je ne vaux pas moins que rien
Tu crois que j'ai seize ans, je pense que tu en as bien quinze de plus que ton âge réel
Tu me fais faire la pire besogne pour ta propre satisfaction personnelle
Tu jouis à me faire chier, tu me ris au visage
Tu pompes tout le monde contre moi partout où tu vas
Tu sembles être dans ta période de menstruation 365 jours par année
Tu marches les cuisses serrées comme si tu craignais que tes tampons
pleins de sang s'écrasent sur le sol
Ton visage me donne de l'urticaire, je ne pourrais m'imaginer te faire l'amour
Tu ne fous rien de ta peau, tu as six couches de maquillage dans les yeux,
un vrai clown, une vraie putain
Tu es tellement sec, on jurerait que tu vas casser en morceaux
Dieu que je te déteste, je te battrais jusqu'à ce que tu n'aies plus aucune dent
Les dinosaures sont encore en vie, ils crachent même du feu,
je m'y suis brûlé à plusieurs reprises
Apportez-moi une hache que je bûche cette planche de bois !
T'es rien qu'une hostie de chienne
Je suis incompatible avec la vie
Je suis une contradiction de la nature dans tous les sens du terme
De A jusqu'à Z je pense différemment du reste du monde
Je suis convaincu qu'il n'y a pas de justice en ce monde
Même, je crois que rien ne justifie qu'il y ait une justice
Je suis bien impressionné lorsque je vois que l'on laisse les gens crever de faim
Très surpris que ces gens dans la misère ne se soulèvent pas contre
ceux qui mangent trop
L'ordre, on l'a imposé à tout le monde par la peur
Un contrat social qui a oublié que nous étions dans une jungle
Et que, dans la jungle, c'est la loi du plus fort qui l'emporte, le reste doit mourir
Mais les préceptes qui sont à la base de ces sociétés frôlent l'anarchie
C'est encore la loi du plus fort qui prévaut, mais à un autre niveau
Il faut se battre contre la vie, se battre contre la mort
S'imposer, imposer nos idées, nos désirs, nos besoins, nos lois, nos droits
Mais tout n'est que convention en ce monde
Il n'existe aucun droit, aucune liberté,
aucun besoin d'autrui que nous devrions combler
Rien n'est bien, rien n'est mal
À nous de s'adapter à la vie
Il n'y a pas de nobles sentiments
Il n'y a pas de nobles sentiments
Il n'y a que des intérêts cachés
Même celui de gagner son ciel et d'aller au paradis
Il n'y a rien de pire que les gens à principes
Il n'y a rien de pire que les gens à principes
Parce que leurs principes ne s'appliquent jamais à eux
Car, bien sûr, personne ne peut vivre à 100 % selon les meilleurs principes du monde
Ainsi ils échouent dans leur idéal de vie
On en souffre énormément
Et ils reviennent ensuite pour réguler notre vie
Selon des principes qu'eux-mêmes ne respectent pas
Ainsi ma vie est emprisonnée par ces principes
Principes qui changent d'une personne à une autre
Et je demande à voir si tout cela est bien justifié
D'où découle la source de ce qui devrait être et ce qui ne devrait pas être
La vie pourrait être bien plus simple
Sans tous ces futiles principes
The Policy of Truth
Doit-on cacher la vérité ?
Doit-on dire la vérité ?
Doit-on exiger la vérité d'autrui ?
Doit-on aider autrui à cacher la vérité ?
La vérité doit-elle devenir une obsession, une chose qui n'a pas de prix ?
On peut passer notre vie entière à chercher la vérité
On peut détruire le monde entier pour une simple recherche de la vérité
On peut perdre tous ses amis et toute sa famille pour la vérité
On peut rendre notre vie misérable pour ce simple besoin de connaître la vérité
On peut mentir et s'offrir un sentiment de culpabilité terrible à cacher la vérité
On peut souffrir dans des camps de concentration pour avoir dit la vérité
On peut détruire notre carrière et notre destinée si autrui connaît la vérité
Nous ne valons plus rien si les gens connaissent la moindre de nos vérités
La vérité d'autrui est sale au possible, vaut mieux ne pas trop la connaître
Toute vérité n'est pas bonne à dire
Toute vérité n'est pas bonne à connaître
Toute recherche de la vérité sera vaine
Toute tentative de cacher la vérité sera vaine
The Policy of Truth
Va te laver !
Bon Dieu, tu pues comme ce n'est pas possible
Tu as plein de graines dans les yeux et les oreilles
Tes ongles longs tout noirs
Tes cheveux dépeignés et non lavés
Et ce gros bouton-là, squeeze-le et fais sortir le blanc et le sang
Rase-toi un peu
Tu as chié combien de fois dans les cinq derniers jours ?
On n'a pas idée d'inviter quelqu'un dans son lit quand on est aussi dégueulasse
Qu'est-ce que tu crois ?
Que tu es si désirable que cela importe peu ?
Eh bien, tu m'as écœuré à jamais
Sexe ? Voici les contrats à signer...
Bonjour, vous êtes de la région ?
“Es-tu en train de me draguer ?”
Euh, bien, c'est que...
“Voici les formulaires d'inscriptions à remplir.
Je voudrais des références de tes parents, de tes amis, de ta banque,
de ton propriétaire s'il y a lieu, de ton patron s'il y a lieu...”
Eh bien, c'est que... je croyais plutôt que...
“Il me faut la date de ta naissance (ton signe du zodiaque),
l'heure que tu es né (pour ta carte du ciel),
ton nom, ton âge, ton expérience sexuelle en long et en large,
tes études, tes diplômes, ton expérience de travail, ta situation acquise,
la carrière que tu projettes, les chances que tu as de réussir...”
Est-ce bien nécessaire que tu saches tout cela pour...
“Il me faudrait un test médical précis, ton suivi par un médecin,
ce que ton psychologue pense réellement de ton cas mais ne te dit pas...”
Tu ne trouves pas que tu...
“Eh bien, écoute, j'ai ton numéro de téléphone,
si tu m'intéresses, je t'essaierai à temps partiel,
et si tout va bien, eh bien, je te prendrai peut-être à temps plein,
après signature des contrats inhérents à ce qu'implique cette relation à long
terme que tu projettes d'avoir avec moi...”
Comment une relation à long terme ? Tout ce que je veux c'est un one night stand !
Arrête de dire que je suis un naughty boy !
Pour quelqu'un qui s'exhibe sur la piste de danse
Qui saute au plafond parce qu'il prend des speeds, ecstasy, coke
Qui vit dans un vrai dépotoir où il ramène chaque jour quelqu'un de différent
Qui parle un accent qui lui hypothèque tout avenir dans le Royaume-Uni
Qui a les dents cariées (mais charmant, ça ajoute au tableau)
Qui se fout de tout
Qui tombe assis par terre dans un coin avant la fin de la soirée
(s'il n'a pas pris de drogue)
Qui manque de se faire frapper par les autobus à deux étages
dans les rues londoniennes à 6h du matin
Qui se ramasse dans des endroits sombres la nuit pour satisfaire ses besoins
Qui s'est même fait battre à plusieurs reprises, emporté au poste de police,
tribunal, prison, casier judiciaire
Qui n'a plus aucune communication avec sa famille et ses amis
Qui travaille d'arrache-pied quelque part dans le sud
afin de se payer son calvaire quotidien
Et puis quoi encore ?
Après cela, as-tu vraiment le droit de dire que je suis un naughty boy ?
Être Extrémiste
À Paris, lorsque les bombes sautaient à la station St-Michel,
je risquais la mort pour me rendre à la Sorbonne
Horreur, mourir à cause de la Sorbonne
À Londres, lorsque les bombes sautent, je risque ma vie pour me loger et me nourrir
C'est plus noble qu'à Paris
Je travaille à l'aéroport, là où les touristes sont
Juste où je me tiens, on a trouvé cinq bombes dans le plafond
Les journalistes ont été prévenus, les autorités ont été averties,
les dispositifs de sécurité ont fonctionné
Évacuation complète des touristes, ensuite des employés
(lorsque l'argent est serré et que tout est verrouillé)
Chaque jour je risque ma vie pour la bonne cause (il me faut manger)
Je n'ai point peur, au contraire
Être victime dans ce contexte me ravit
Mourir pour les bonnes raisons
Mourir s'il le faut au nom de ma destinée ou de la postérité
Pour que le monde sache ce qui se trame à notre insu
dans ces édifices gouvernementaux
Pour que le monde soit conscient de ce qui se passe dans ces villes éloignées
remplies de soldats et de tanks
Et pour quelles raisons cela se passe
Je comprends qu'il n'y a que par les extrêmes que l'on arrive
à comprendre certaines choses
Je comprends également que, parfois,
même les extrêmes ne suffisent pas à faire comprendre certaines choses
Je suis directement concerné par les conflits mondiaux,
au même titre que tous ceux qui passent à l'aéroport
La prochaine bombe ne manquera pas sa cible, j'y passerai, et vous aussi
Les gros porcs fatigants
Les yeux croches, l'air stupide
Dix pouces de graisse de chaque côté
Pas de génie dans leur grosse cervelle molle
Ils sont accaparés par une multitude de détails sans rapport
Ils peuvent discourir trois heures sur la pluie et le beau temps
En plus ils se sont conditionnés à se prendre pour mieux que les autres
(autrement ils ne leur resteraient plus que le suicide)
Ils croient tout savoir sur tout et veulent tout te montrer pour se rendre intéressants
Ils sont désespérément seuls alors ils s'accrochent à leurs amis
comme à des bouées de sauvetage
Ils sont graisseux et dégoûtants, ils suent comme des porcs et sentent mauvais
Ils ont toute la misère du monde à monter dans une voiture
Ils déplacent énormément d'air, ils mangent l'espace autour d'eux
Parce qu'ils n'ont personne pour partager leur vie affective,
ils bouffent comme des défoncés pour l'oublier
Sans comprendre que c'est justement là la raison pour laquelle
ils sont de gros porcs fatigants
Débarrassez-moi d'eux ou il va y avoir du jambon fumé à manger ce soir !
À partir du moment où...
À partir du moment où...
Tu ne vaux plus rien et que c'est écrit dans le ciel
Que tu as tout raté et que tu n'as plus d'avenir
Que tout le monde t'a rejeté, parents et amour de ta vie
Que tu n'as plus rien à manger et que par miracle tu as survécu jusqu'ici
Que tu es perdu à cinq heures du matin en plein milieu d'un centre-ville
avec nulle part où aller dormir
Alors la vraie vie commence
Celle où tu n'as plus aucun complexe, aucune pudeur,
aucune morale, aucune valeur déphasée
Sans compte à rendre à personne
Alors je m'en permets jusqu'à en mourir
Je sacre le camp à Londres
Je sors, je bois, je fume, je prends des drogues, je découche à tort et à travers
Et lorsque je suis perdu dans l'Underground qui m'emmène vers le centre,
je jouis !
Je jouis de mon entière liberté
Je suis loin de tous ces gens qui affirment que c'est ainsi que les choses doivent être,
et non comme ça
Je suis loin de ceux qui vivent dans le passé sans rien espérer de l'avenir,
sans même regarder le présent
Eh bien moi je n'ai jamais autant vécu qu'au présent
À partir du moment où plus rien de ce que tu as connu n'existe, la vie commence
Fermez tous mes comptes !
Le plafond de ma cote de crédit est sauté
Je suis insolvable et irrécupérable, toutes mes banques vous le confirmeront
Je suis leur client le plus délinquant
Ça bip et ça flash sur leurs ordinateurs pour les avertir que
je suis un cas problème désespéré
Je possède une collection complète de lettres d'intimidation
de la Banque nationale de Paris
Ils ont transféré mon dossier à une agence de recouvrement
On m'a appelé au tribunal, mais je m'envolais déjà vers le Canada
La Banque royale du Canada ne cesse de m'envoyer des accusés
de non-réception de remboursements de dettes
Je leur dois au-dessus de vingt-cinq mille dollars
À Londres, The Royal Bank of Scotland se méfie tant qu'elle peut,
me refusant à peu près tout
Ils regrettent déjà de m'avoir ouvert un compte,
ils savent tout sur moi, des choses que j'ignore
Tellement confidentielles, ces informations,
que seuls mes créanciers et mes banques y ont accès
(c'est-à-dire tout le monde sauf moi)
Mais à quoi servent ces banques ?
On m'oblige à ouvrir des comptes de banque à Paris, à Londres, à Ottawa,
on ne peut plus vivre sans eux
Je ferais n'importe quoi pour que l'on me débarrasse de cette dépendance
C'est pire que du harcèlement sexuel ce qu'ils me font subir
Et Visa, ah Visa, holà Visa... God help me !
Le plus beau de tout cela, c'est que,
même en étant hypothéqué de partout comme je le suis,
Je peux encore marcher en plein milieu d'un parc,
voir tout ce vert autour, sentir la chaleur du soleil,
Et me sentir LIBRE comme jamais !
En arriveront-ils à m'enlever ce dernier bonheur?
Vieille peau, get a life !
Tu es certainement la plus belle jeune fille que j'ai rencontrée dans ma vie
(euh, pas tout à fait, mais presque)
Tu n'as que 21 ans, je t'en donnais 26 (c'est un compliment dans ton cas)
Si je n'étais pas ce que je suis, oui, certes, je te proposerais le mariage
(et j'aurais mon passeport British)
Tu passes entre les rangées, poussant ton chariot plein de livres
(en réduction, tout doit partir)
Tu me souris comme un ange (pour mieux planter tes griffes ensuite)
Tu es douce et vivante (comme les truies dans les porcheries)
Je passerais ma main dans tes beaux cheveux blonds
(parce que tu n'arrêtes pas de flirter, vieille conne)
Mais lorsque je demande ce que tu fais de tes temps libres,
ça ne veut pas dire que je vais t'inviter (fuck off)
Et puis tu m'annonces que tu as un boyfriend
(ceci met un terme à ton flirtage, tu es allée trop loin)
Tu dois absolument aller à ta pause
(qu'est-ce tu impliques vraiment par ton ton déterminé ?)
Tu m'accuses presque de t'avoir agressée sexuellement
(mais où donc vas-tu chercher de telles histoires?)
Tu te souviens peut-être la fois où je t'ai pris une fesse par erreur ?
(croyez-moi je n'ai aucun intérêt à ce fessier)
Et puis je t'ai peut-être frôlé une boule, faute d'inattention
(ça aussi c'est un accident, ou alors c'est inconscient)
Bref, tu es une vraie bitch aujourd'hui de me remettre à ma place
(c'est toi le problème, à être gentille et à flirter)
Impliquer que je voulais coucher avec toi ? (tu dois être vraiment folle)
Presque me traiter de gros dégueulasse devant tout le monde (pour qui tu te prends ?)
Tant pis pour ton boyfriend,
définitivement je ne veux pas d'une femme aussi frigide que toi (amen)
Come on, get a life !
Berlin-New York via Londres
Je t'ai rencontré un matin à l'aéroport
Tes cheveux blonds et tes lunettes
Nous avions un petit cinq minutes pour se connaître
avant que tu ne traverses les douanes
Tu parles l'allemand, je parle le français, l'anglais est le pont qui nous uni
Tu partais pour New York, je demeurais à Londres
Tu m'as dit revenir à Londres le 21 du mois, mais à l'autre aéroport
Tu resterais moins de deux heures avant de retourner chez toi à Berlin
Tu m'as laissé ton numéro de téléphone et ton adresse en Allemagne
Tu m'as téléphoné de New York pour officialiser ton invitation
Maintenant je ne peux plus me contenir
Il me faut sauter à tes côtés à Berlin, te déshabiller, m'abandonner complètement
Berlin, une ville lourde en histoire, plus lourde que Londres ?
Plus lourde que New York
Tu m'as flushé, ça m'a tout fucké
Je ne comprends pas
Nous avons tellement de choses en commun
Nous sommes tous les deux très beaux ensemble
Tu viens de Liverpool et dois te battre contre les préjugés des Londoniens
Moi je t'accepte tel que tu es, je t'aime comme tu es,
avec ton accent marqué que j'adore
Encore hier tu m'embrassais, je te tenais dans mes bras,
je pouvais ressentir la chaleur de ton corps
Nous écoutons la même musique à quelques chansons près
(tu aimes Supergrass, j'aime Nine Inch Nails)
Tu semblais désespéré et perdu, cherchant quelque chose impossible à trouver
Je me trouvais devant toi et tu as pris peur
Ça devenait sérieux et ça impliquait trop de changements radicaux dans ta vie d'enfer
Alors tu m'as donné un dernier baisé
Tu t'es levé pour aller aux toilettes
Tu n'es jamais revenu
J'ignore si le soir même tu étais dans les bras d'un autre
Un outsider tu es, je ne te méritais pas
La vie continue
Next !
I'm connected
After all those years, I'm finally reconnected
À la musique de mes quinze ans, perdu dans mon village perdu
J'y étais pourtant plus branché qu'à Paris et à Londres
Car il me fallait explorer les bas-fonds de Londres, être libre pour ce faire
Imaginez que ce qui compose votre entière jeunesse disparaisse du jour au lendemain
Remplacé par une période monstrueuse de rap, de house, de dance music,
de techno et de rave (même si tout cela vient malheureusement de Londres)
Puis un jour, alors que l'on croyait le bateau coulé au fond de l'océan
C'est la renaissance, on voit la lumière à la surface
On se branche,
on en retire toute l'énergie nécessaire à l'avènement de tout un monde
Seulement dans ces conditions je puis me perdre sur les grandes surfaces de la nature
Me fondre dans la terre et l'espace
Autrement je suis malheureux, je cherche je ne sais quoi,
je me demande si ma place est bien ici
À Londres je suis chez moi,
davantage que les Londoniens misérables qui rêvent d'Italie et d'Espagne
Maintenant il me faudrait trouver une personne connectée comme moi
Ensemble nous pourrions franchir les océans, visiter l'Espagne et l'Italie s'il faut
Oh God, la vie est belle lorsque l'on découvre qu'elle existe encore
Et que l'on peut non pas se contenter de l'importation ou d'une amère copie
Mais de vivre au beau milieu de l'action, faire partie de l'histoire
Même faire son spectacle, s'habiller en conséquence,
Attirer l'attention, être admiré dans la construction de ce mythe
I'm connected to London, and that means everything
Hors de ma vue, hors de ma vie !
Tu m'agresses !
Tu détruis la poésie que l'on retrouve dans la nature
Sans cesse tu me ramènes à une certaine réalité destructrice
Avec toi il n'y a point de demi-mesure, tu exagères tout le temps
Tu es prêt aux pires choses pour obtenir vengeance
Vengeance de quoi ? De choses dues que tu as inventées et que tu n'as pas reçues
Tu poursuis en justice les gens que tu as aimés
mais que maintenant tu détestes pour mourir
Tu t'en ronges les ongles, tu t'inquiètes donc, mais ne le fais-tu pas par plaisir ?
Eh bien tu mérites de mourir d'un infarctus,
à faire autant de stress pour ce que tu provoques
Tu m'écoeures, tu es un détritus de la pire espèce
Je te crains comme je crains l'autorité toujours prête à m'achever
Tu éveilles en moi un sentiment malveillant, une impression négative
Sans cesse je m'attends à ce que tu exploses et détruises ce qui reste de notre relation
Je te déteste tellement juste pour ce que tu es
En plus que tu m'as violé, I can't forget that,
j'en serai traumatisé jusqu'à la fin de mes jours
Je n'ai pas souvenir d'avoir autant détesté quelqu'un dans ma vie
Mais qu'est-ce que tu mets en dessous de tes bras?
Les pharmacies Boots font des anti-sudorifiques qui sentent aussi mauvais ?
Tu vois les choses d'une façon si simple
alors que je les vois d'une manière si complexe,
que tu t'imagines que je ne suis pas intelligent pour deux pennies
C'est ton cerveau qui me surprend,
certainement la plus grosse cruche vide que j'aie rencontrée
Hors de ma vue, hors de ma vie !
C'est beau l'amour
Ça fait quatre ans que nous sommes en amour par-dessus la tête
On ne se comprend plus, nous tentons d'être fidèles l'un à l'autre
On se cuisine de bons petits plats,
soupe aux brocolis sautés à la crème, charlottes au sirop d'érable
On dort ensemble dans un lit queen size, à peine si on ronfle en dormant
Nous sortons ensemble au cinéma, nous faisons ensemble nos courses
Tout le monde connaît notre relation et l'accepte dans la joie
La vie ne saurait être plus belle
Mais... où s'est-on rencontré ?
Ce que personne ne sait,
c'est que l'on s'est rencontré dans les toilettes d'un bar de la ville
Il n'y a pas plus romantique
Un club très noir rempli de fumée, il était deux heures du matin environ
J'arrivais à peine, j'étais déjà saoul
J'avais fumé des choses peu catholiques, je ne voyais plus clair
Tu m'as déposé chez moi en disant que l'on se reverrait peut-être à la fin de
ton semestre d'études
Je t'ai refilé un faux numéro de téléphone
Toi tu m'as refilé des crabes dans le premier mois de notre relation
Et puis aujourd'hui c'est mort cet amour
Il ne reste que les plus mauvais moments dans mon cerveau
J'ai longtemps souhaité ta mort
Chaque année tu m'as planté là pour aller voir partout ailleurs
Les copains avec qui tu couchais venaient sonner à la porte de l'appartement,
tu es une belle salope
Aujourd'hui je me sens libéré comme c'est indescriptible
C'est beau l'amour...
Je n'ai aucun goût
Aidez-moi quelqu'un !
Je n'ai aucun goût
Je suis impuissant à reconnaître le vrai art ou la vraie mode
Je suis incapable de distinguer le beau du pourri
Je m'habille si mal que mes amis ont honte de moi
On me dit que c'est urgent que je me fasse ausculter le cerveau
L'idée de décorer un appartement (si je viens qu'à trouver mon trou à moi)
me rend malade
Non plus je saurais apprécier la décoration d'un autre
À l'image de ma personnalité, cet appartement serait infernal
Je ne connais rien aux modes formelles,
j'ignore ce qu'il faut porter lorsque l'on rencontre du “vrai” monde
On ne m'a rien dit de ce qu'il faut offrir aux invités, servir quoi avec quoi
Les bonnes manières, ça ne me dit absolument rien
Quels sont les bons auteurs dont il faille dire : oui, je les ai lus ?
Que faut-il dire sur eux pour paraître intelligent et cultivé ?
Quelle sorte de musique est-il d'usage d'écouter, qui est jugée acceptable ?
La honte et l'amour propre me sont inconnus
Je suis non présentable, je ne suis pas du monde
Aidez-moi quelqu'un !
J'ai enfin trouvé l'happiness
Je suis si heureux !
Mes rêves sont tous devenus réalités
Tout le monde m'aime, est excessivement gentil avec moi
Partout j'ai des mains tendues prêtes à me venir en aide
Je suis devenu riche du jour au lendemain
Je n'ai plus aucun problème
Je vis sainement, je mange de bons légumes toute la journée
Je fais de l'exercice tous les matins dans les bois
autour de la gigantesque maison que j'ai achetée
Je fais une promenade quotidienne dans les bois clôturés à l'électricité
autour de mon château
J'ai découvert Dieu dans un coin de la forêt,
tout près d'un arbre que je pourrais vous montrer
J'ai trouvé un maître spirituel des plus puissants
Plus rien ne m'effraie, je fonce plutôt que de m'assoupir
Bref, j'ai tout accompli de la destinée que l'on souhaitait pour moi
Je n'ai plus rien à attendre de la vie, j'ai enfin trouvé l'happiness
Of course, everything here is completely untrue
Et Dieu que ça me rend heureux
C'est complexe la vie
Pas de pitié pour les rejetés
Que veux-tu que je fasse avec un gros rejet de la société comme toi ?
Qu'est-ce qui t'est passé par la tête le soir où tu as eu le courage de me parler ?
Tu as eu l'audace de profiter de mon état d'ébriété pour m'embrasser,
venir chez moi, enlever ton t-shirt
Comment peux-tu te surprendre lorsque j'ai tout de même la conscience
de me rendre compte que tu es un rejet ?
Je t'ai dit d'emblée que nous ne ferions pas l'amour,
je t'ai inventé des salades pour justifier mon écoeurement
Malheureusement, le lendemain tu es sorti au même club que moi
Tu m'as vu sauter dans les bras de quelqu'un d'autre
Tu t'es assis juste à côté de moi, espérant que je te parle
Au lieu de ça, tu m'observais en train de manger l'autre personne
Tu crois que je n'ai aucune conscience, aucune pitié
Et c'est vrai, au diable les rejetés de la société
On n'est jamais rejet sans raison évidente
Va jouer dans le trafic, moi j'ai des choses plus importantes à faire
Je suis juste un beau visage
Je fais le beau, je parais bien à côté de gens riches mais laids
Je remplis un vide, j'anime les conversations
Je suis une oreille attentive, un confident qui ne contredit jamais rien
Je n'ai aucun mérite, je suis né ainsi
Partout où je sors on me dit que je suis beau, on vient me parler
J'ai énormément de facilité à obtenir ce que je veux,
à m'intégrer dans n'importe quel milieu
Je suis votre animal domestique de rêve
On se sert de moi pour se revaloriser
Mais attention, mon petit cerveau fonctionne tout de même
Je vous aperçois venir de très loin
Je vous juge et je vous méprise
Je vous écoute mais je vous hais
Si vous abusez de moi, je me vengerai
Je ne crois pas en la richesse
Je ne crois pas en la sécurité et la stabilité
La mondanité pour moi n'existe pas, les gens célèbres n'existent pas
Les gens importants ou intelligents n'existent pas
Tous sont identiques à mes yeux, sinon pires que le commun des plus communs
Toute tentative de m'acheter ou de m'impressionner sera vaine
Il y a énormément de jeunes de 18 ans, sans personnalité,
prêts à embarquer avec n'importe qui
Et s'ils ne couchent pas avec vous, vous vous en lasserez vite
S'ils deviennent exigeants, vous souffrirez
Je suis juste un beau visage, mais attention, je mords
Fucking Immigrant
En France ils ont compris, ils m'ont mis à la porte avec interdiction de revenir
(sauf comme touriste dépensier)
Aux États-Unis c'est la même chose,
seule la main-d'oeuvre spécialisée peut traverser la frontière
Heureusement que l'Angleterre, forte de son histoire, m'accueille à bras fermés
Alors je débarque à Londres et je n'ai droit à rien
Aucune aide à recevoir de personne, aucune assurance
Je dois me contenter des pires emplois sur le marché
Je dois me battre pour mon droit à la survie
Confronter ceux qui disent que je vole l'argent des Anglais
Il faut être motivé et romantique pour sacrifier le bien-être et la facilité
pour s'offrir le titre misérable de Fucking Immigrant et la merde qui vient avec
Je suis peut-être un sale immigrant,
mais je souffre en conséquence et je jouis dans ma misère
Pas de pitié pour les Anglais,
ils n'ont qu'à se battre s'ils veulent mon emploi qui ne paie de toute manière pas
Je suis un Fucking Immigrant and I like it !
Vingt-six caméras me surveillent lorsque je chie
Lorsque je vends des magazines de cul à de vieux
croûtons qui voyagent en première classe
Lorsque je vends des revues de cul à des jeunes de moins de 18 ans
Lorsque je vends des cigarettes à des jeunes de moins de 16 ans
Il y a vingt-six caméras qui m'observent
Sous prétexte des bombes, je ne puis plus me décrotter le nez
sans que quelqu'un quelque part m'observe
On a fait de moi un robot qui a atteint la perfection
Je ne fais rien qui puisse être mal interprété
Je ne dis rien à propos de rien
Je travaille jusqu'à en mourir dans ma sueur
Pour que l'on ait aucun reproche à me faire
Toute la journée je vis écrasé sous le stress d'une constante surveillance
qui épie et juge mes faits et gestes
Je suis devenu tant paranoïaque
que j'ai l'impression que ça continue chez moi dans ma chambre
Toute ma vie est maintenant basée sur l'idée que l'on m'observe
Nos enfants n'auront pas la vie facile
Chaque parent ou gouvernement installera sa petite caméra
cachée dans tous les coins
On les achètera en paquet de vingt chez Tandy-Radio-Shack
Ils l'ont eu leur société parfaite où plus personne n'ose faire ou dire quoi que ce soit
Mais à quel prix ?
Chier en paix, ça c'était pour nos arrière-grands-parents
Et encore, avaient-ils des toilettes ?
Une belle bombe là-dedans...
Mon allergie pour les uniformes bat son plein
C'est bourré de vieux bonhommes en cravates avec valise qui puent le dessous de bras
Ils sont fiers de représenter le conformisme nécessaire, selon eux,
à la constitution d'un monde
Le problème, c'est que le monde dans lequel ils vivent n'est que virtuel
Ils travaillent dans le virtuel
Ils achètent du virtuel
Ils se nourrissent de virtuel
On leur offre un niveau de vie élevé pour qu'ils s'amusent avec du vent
Le virtuel ne nous apporte rien de concret
Mais leur apporte, en plus de leur complet-cravate,
une gigantesque maison et une impressionnante voiture
Il n'y a rien d'enviable ou d'admirable chez quelqu'un qui porte une cravate
C'est clairement écrit dans son front qu'il ne fout rien de concret
pour soulager la misère humaine
Au contraire, il profite de cette exploitation
D'autres travaillent pour lui fournir plus qu'il n'aura jamais besoin
Ainsi une bombe là-dedans ne ferait qu'aider la race humaine
Sauf pour ce qui est des assurances-vie astronomiques de ces messieurs,
chacune doit atteindre le million de livres
C'est là où nous a conduits le virtuel
À la surprotection de ceux qui n'en ont pas besoin et à la perte du bon sens commun
Trop de gens stupides autour de moi
Je ne puis plus respirer
Je dois endurer l'imbécillité d'autrui
qui ne sait plus quoi inventer pour attirer mon attention
Alors je fuis leur conversation qui ne suit aucune logique commune
L'absence de logique est parfois admirable
Mais l'illogisme de ces cons n'est d'aucun intérêt
Dieu que je souffre à les voir se traîner autour de moi, les voir parler aux murs
Il y en a même un pour me raconter la vie de son idole en long et en large :
Jésus-Christ
Un Africain témoin de Jéhovah, balayeur de plancher, qui parle français en plus ;
on aura tout vu
Lorsque je suis sur le bord de la crise de nerfs,
qu'ils me tombent sur le système, que je vais exploser, c'est :
Ôtez-vous de mon chemin !
Sacrer le camp ailleurs !
Mêlez-vous de vos affaires !
Laissez-moi me débrouiller en paix !
Ne m'adressez plus jamais la parole !
Allez vous faire frapper par un autobus et qu'on n'en parle plus !
Comment se débarrasser de l'imbécillité humaine?
Je te frapperais jusqu'au sang
Laisse faire les sourires mongoliens
Il n'y a rien de drôle à ce que je ne rentre qu'un soir sur trois
Va t'habiller, j'en ai ma claque de te voir nu
Get a life for god's sake
Sors de ton trou, fais-toi des amis
Rencontre des gens qui changeront radicalement ta destinée
Arrête de te nourrir à même mes expériences
Je n'ai pas besoin que l'on m'envie ou que l'on me méprise
Tu habites loin de tout, personne ne veut s'y rendre
Je déteste tout en toi,
tu es une de ces personnes dont absolument rien n'est supportable
Tu me demandes 10 % d'intérêts par jour
pour vingt livres sterling que je te rendrai deux jours plus tard
Même si mes comptes de banque sont dans le négatif,
je me méfie de toi, je cache mes numéros de cartes
Tu es la première personne en qui je n'ai aucune confiance
Vraiment, tu as des amis qui t'apprécient ?
Ils doivent être désespérés pour vrai
Tu as un paquet de pots de crème, de petites bouteilles chimiques bizarres,
à quoi ça sert ?
Parfois ta gentillesse me laisse perplexe,
je sais que tu prépares ton sale coup de cochon
Prêt à me poignarder dans le dos alors que je serai peut-être déjà loin
De toi je m'attends à tout, j'aurai pourtant tout fait pour éviter d'en arriver là
Mais tu ne cherches que cela, tu remplis ta vie de misère, de vengeance inutile
Tu cherches les moyens de détester et de faire de la merde
On remplit sa vie comme on peut, mais pas à mes dépends s'il vous plaît
Comment te faire disparaître de ma vie ?
Le nouvel amour de ma vie
Tu me dureras peut-être deux semaines
Tu es de Newcastle
D'une famille de travailleurs pauvres
Ton éducation est nulle
Tu vies dans les vidanges à Camden Town, welfare building, ils paient tout pour toi
Pendant six ans tu as vécu dans des édifices abandonnés
Tu es un artiste inspiré par les drogues
Ta place, c'est Russell Square à cinq heures du matin
On ne respire pas chez toi, on étouffe
On ne respire pas avec toi, on étouffe
Mais lorsque l'on fait l'amour, god,
tu m'emmènes loin de mon enfer en m'emportant dans le tien
Je n'en peux plus de la pureté qui habite encore chez ses parents
De la pureté qui méprise la seule idée que l'on puisse faire l'amour
De la pureté qui aura la vie en horreur toute sa vie
Jusqu'à ce qu'elle comprenne que la pureté, ça rend malheureux
Ô toi amour de ma vie, n'attendons pas le jour du jugement dernier pour agir
Envolons-nous dans les alentours, nous n'avons rien à perdre
N'y a-t-il que moi qui puisse voir et sentir ta beauté ?
Pour aller m'évanouir dans ton univers humide et fétide ?
Eh bien nous mourrons consumés au bout de notre amour
Dans deux semaines très exactement
Ce soir sur Oxford Street
Tu m'invites dans un club noir appelé Vortex
Party imposant, je rencontrerai tous tes amis
J'aurai toutes les possibilités de me faire des contacts me dis-tu,
même si je ne parle pas leur langue
Tu prendras des drogues,
tu me demandes si j'en prendrai, même la moitié d'une petite pilule
Tu dis que tes amis n'auront qu'une seule chose à dire à propos de moi :
God, how old is he ? He looks sixteen !
C'est triste les préjugés, ça me ferme toutes les portes
Je serai tout de même là ce soir sur Oxford Street
À essayer de connaître ces gens qui me mépriseront pour ce que je porte
Je sens que je risque de partir avant l'aurore
Je serai mort de boisson pendant que tu seras high
Je prendrai ce que l'on m'offrira,
je n'ai pas suffisamment d'argent pour te suivre dans ton vol
Je n'ai plus rien mangé depuis deux jours,
je n'avais qu'un vegetable curry périmé de chez Sainsbury's
Je n'ai pas osé le manger, car s'il me fallait vomir ça, ça ferait peur
Une grande soirée, deux livres sterling pour passer au travers
La vie est belle !
Bitchy Woman
Même pas une minute après les présentations, tu m'insultais déjà
M'affirmant que tu me plaignais d'être né ailleurs qu'à Londres
Ensuite je t'ai bien regardée
Tu es vieilles ma fille, ton visage ne sait pas cacher tes rides
Ton maquillage empire ta condition de peau en décomposition
À cet âge tu sors encore tant que tu peux, tu consommes alcool et drogue
Malheureusement, ton corps cache mal ce style de vie
Tu t'habilles comme une vache folle et tu te crois au sommet de la scène londonienne
Tu es ridicule jusqu'au plus profond de ton être
Ma pauvre bourrique, j'ai toutes les raisons de te plaindre
Moi qui suis encore si jeune et si beau et si intelligent
Tant que l'on me considère comme un puppy que l'on souhaite écraser sur son coeur
On m'offre le monde sur un plateau, le monde m'appartient donc
Chaque jour je refuse des chances incroyables qui pourraient m'emporter loin
On veut mourir dans mes bras, moi, madame
So who cares if I'm not born in the West End ?
Fucked up
Son copain est sorti, elle veille sur son retour
Elle attend en vain, mais il ne rentre plus
Elle s'assoupit pour la nuit et décide de sortir elle aussi
Sur place elle rencontre des gens
Elle discute de sa vie de couple monotone, de son manque de renouveau
De ses intérêts différents, de sa philosophie particulière
Puis elle rencontre cette femme de Los Angeles, mais est-ce bien une femme ?
Elles se retrouvent dans le lit conjugal
Elle sent soudain quelque chose entre ses jambes : un pénis très long et très mince
Elle sait même l'utiliser jusqu'à en éprouver un orgasme
Un orgasme féminin, cependant, qu'elle dira
Le lendemain elle se réveille, son copain a repris sa place dans le lit
Mais elle n'est plus la même, qu'elle dit
Il y en a des fuckés, je vous jure !
Une grosse truie, mère de mon enfant ?
Il faut la voir se laisser aller le derrière sur la piste de danse
On comprend qu'elle n'aime pas son Los Angeles natal
Son Los Angeles l'a tout simplement rejetée
Elle voudrait être mère de mon enfant
Il serait certes bien au chaud enserré dans ses tripes
Marqué à vie par le confort d'une mère chaude aux gros seins
Elle est une bonne vivante, peut-être trop pour mon enfant
Car moi je veux le mieux pour mon enfant
Je suis prêt à tout lui sacrifier : mes efforts, mon argent, ma vie, mon âme
Je veux faire de lui un avocat ou un médecin
Je le veux premier ministre et non perdu de ce monde
Je le veux comte ou baron reconnu par la loi
Je le veux maître de l'univers
Alors s'il vous plaît, pas de grosse truie mère de mon enfant
C'est ta femme là par terre sur la piste de danse ?
Qui embrasse le DJ dégueulasse qui sans cesse
baisse ses pantalons devant tout le monde ?
C'est beau l'amour, encore plus les mariages de raison
Voilà à nouveau un épais nuage de fumée qui enrobe le tout
Donne-moi une pilule d'Ecstacy,
si tu veux que je tienne douze heures en un tel calvaire
J'ai vu ton univers
Ton univers m'a jugé : beau, certes, mais trop jeune,
cerveau vide, con, naïf et innocent
Eh bien je l'emmerde ton univers !
Je le méprise ton univers à la dance music until death
À Dieu, on se reverra aux enfers !
La vengeance vient toujours
J'avançais à travers la foule
Au-delà de quelques têtes, tu étais là, bien embarrassé de me voir
Qu'allais-tu faire ?
Pour te rendre la vie misérable, je me suis installé bien en vue devant toi
Allais-tu m'ignorer après m'avoir salué gauchement
Non, tu m'as emmené plus en arrière
Tu m'as avoué avoir agi très stupidement en allant aux toilettes et en ne revenant pas
Tu brûlais de me téléphoner pour m'expliquer tes raisons
Que tu ne voulais pas de relation sérieuse
Mais que maintenant tu as changé d'avis et tu veux me connaître davantage
(Les clubs devaient être vides de gens intéressants pour que tu me rappelles à toi !)
Tu ajoutes que, si je désire t'envoyer chier, tu comprendrais
Eh bien : Fuck off !
Je crois que tu ne me méritais pas
Marianne Faithfull à Russell Square
J'ai passé une soirée inoubliable
Dans le creux de ton lit couché entre toi et Mylène
On a bu et on a fumé en écoutant Marianne Faithfull
On a fait une surdose de poppers
Mylène a perdu connaissance et s'est frappé la tête sur le coin du bureau
On a rêvé toute la nuit
Parlé de la petite Marianne corrompue qui dormait juste à côté dans Russell Square,
malade de drogue dans les creux de sa carrière
C'est rafraîchissant la misère
On vit la nuit, on tente de dormir le jour, mais il faut travailler
Nous n'avons pas fait l'amour, mais Marianne valait bien cet intermède
Trop d'amours de ma vie !
Ça fait la file pour me voir et coucher avec moi
J'ignore comment placer tout ce monde dans mon horaire
Heureusement que je suis bourré d'énergie, je peux éjaculer plusieurs fois par jour
Je ne mens même pas, tous savent que je suis une salope
D'autres souffrent, car ils n'entrent pas dans mes normes,
je les repousse de la main sans pitié
Je couche avec ce qui est beau, ce qui est jeune, parfois même dans l'illégalité
Peut-on finir en prison pour avoir fait l'amour?
Eh bien j'irai en prison, ça en aura valu la peine
Pourquoi les regrets ? Ces jeunes ont plus d'expérience sexuelle que moi,
c'est tout dire
Mais j'avoue n'avoir jamais voulu ce déluge d'amours de ma vie
Je vous jure que je n'en voulais qu'un seul
Je n'en avais d'ailleurs qu'un seul
avec qui j'ai passé les quatre plus belles années de ma vie
J'étais pur et innocent, à chevaux sur mes principes, mariage et fidélité
Mais on avance et on voit ce que c'est, que personne ne respecte ces vieux principes
Sauf quelques désespérés qui ne savent plus à quoi s'accrocher
Ainsi l'amour de ma vie m'a rejeté quelques mois pour explorer l'univers
Normalement je serais revenu au bout de ce temps aussi pur qu'avant
Of course, c'est moi qui ai pris le bord et qui ai décidé de vivre
Au diable les amours de ma vie, les beaux principes, les lois et les chartes
Moi je vis et mon chemin est parsemé de gens qui désirent vivre eux aussi
On sait ce que l'on veut, il s'agit de l'accepter et de passer à l'acte
Je n'ai honte de rien, je ne regrette rien
Des crabes, des crabes, encore des crabes
Ça te grattait énormément, tu mettais ça sur le compte du stress
Comme tout le monde, tu as été abusé sexuellement, ce qui a bloqué tes neurones
Ton médecin n'a rien trouvé de ces petites bêtes, il t'a conseillé un psychanalyste
Tu fais maintenant tes exercices de visualisation afin de te calmer avant l'explosion
Tu n'as jamais pris le temps d'arrêter dans le silence pour réfléchir
Je te rencontre à l'aurore à la sortie des bars, en sueur,
drogué complètement, hors de notre monde
Tu me regardes comme un légume, tu ne me reconnais même pas
Tu te souviens vaguement que ça fait quatre jours que tu es sorti
et tu ne sais plus où tu es
Je te donne mes dernières livres pour que tu manges,
tu les utilises pour te payer j'ignore quelles drogues
Tu m'accuses de ne plus t'appeler, mais il y a une limite à mes ressources
Je ne puis plus te suivre dans les bas-fonds londoniens, tu es trop enfoncé
Tu n'en reverras plus la surface
alors que moi j'ai la volonté de revenir en surface un jour (si possible)
C'est la mort qui t'attend au prochain tournant
Je te remercie pour ton cadeau d'adieu :
Des crabes, des crabes, encore des crabes !
Mourir en paix
Je souhaiterais mourir en paix
Loin de tous ces systèmes de pensées et de tous ces systèmes
Loin de tous et de toutes
À me suffire moi-même pour ma survie
Dans des conditions que je saurais rendre viables
Vous n'avez plus rien à m'apporter, je suis plein et, voyez, je vous vomis au visage
Je n'ai rien à vous apporter, partout je n'ai vu que le rejet
Ainsi, si je n'ai rien à attendre de vous et vous rien à attendre de moi,
pourquoi m'obliger avec toutes ces obligations,
ces responsabilités, cette bureaucratie ?
Je ne demande pas la mer à boire, je ne demande pas toutes ces lois et ces règlements
Je ne demande même pas la jouissance d'un quelconque bien
Encore moins que l'on satisfasse mes besoins
Je demande de pouvoir demeurer assis là par terre jusqu'à ce que mort s'ensuive
Mais jamais vous ne m'accorderez ce droit
Triste monde !
Je fais l'Histoire
De rien, je déplace les édifices et je construis des pyramides
Pauvre, j'assimile la richesse et je conçois des systèmes
Sans études significatives, je charme la vie et la crée tout à la fois
Sans parents ni famille, je me reconnais en tout et chacun et j'enfante des étoiles
De détails insignifiants, j'étudie en profondeur et je mythifie les événements
Par moi l'histoire se produit
Par moi l'histoire existe
Je suis l'essence même de la vie
Car j'ai la prétention nécessaire à l'accomplissement d'une grande destinée
Je suis Dieu le Père
Je suis Dieu le Père
Créateur de l'Univers
Voilà, je l'ai dit
Je n'ai plus rien à ajouter
L'ANARCHISTE
Deuxième Partie
Poésies Noires
Roland Michel Tremblay
La mort
Je me tenais là en silence
Le sang tombait sur le sol
Je n’ai pas vu ton arme
Je meurs pour toi
Tu n’as jamais rien compris
Ignoré dans la grande métropole
Perdu des journées entières sans te voir
À t’attendre, à Ottawa comme à Paris
Où donc étais-tu donc lorsque je vivais encore ?
Je me tiens là en silence
À m’entendre mourir
Mon arme dans les fougères
Je meurs pour toi
Je n’ai jamais rien compris
Ignoré dans la grande métropole
Perdu des journées entières à te voir en rêve
À t’attendre, à Prague comme au Texas
Où es-tu donc maintenant que je suis mort ?
Je me tiens là en silence
Je t’entends mourir
Qui avait une arme ?
Tu meurs pour moi
Nous n’avons jamais rien compris
Ignorés dans les grandes métropoles
Perdus des journées entières sans se voir
À s’attendre, à Toronto comme à Londres
Où sommes-nous maintenant que nous sommes morts ?
La vie
Je t’ai cherché sur la côte californienne où l’on m’avait indiqué une vue extraordinaire
Je t’ai cherché sur les plateaux des studios où tous nos rêves se sont construits
Je t’ai cherché sur une table du Ceasar’s Palace entre deux machines à sous
Je t’ai cherché aussi dans les bois, sur une montagne, étrangement je m’y suis emmerdé
Je pensais te trouver dans la place la plus touristique de Barcelone, survolant un vieux parc d’attraction détruit, cela m’a inspiré l’instant d’un moment
Je pensais que mes yeux s’illumineraient devant les fenêtres du red light district d’Amsterdam, mais j’ai eu peur plus qu’autre chose
Puis j’ai marché dans le palais des festivals à Cannes, je me suis assis sur le bol de toilette que sans doute Harrison Ford a déjà utilisé, mais je n’ai rien senti
J’ai ouvert les célébrations devant 6000 personnes, cela m’a donné un buzz qui a duré trente secondes
J’ai tout laissé tomber, je me suis mis à la porte moi-même cette fois, pour faire changement
Je voulais parler à la planète entière, mais personne n’a voulu me parler
Soudainement ils ont changé d’avis et la planète entière veut me parler
Mais je n’ai plus rien à leur dire et ce qu’ils ont à dire est d’une platitude extraordinaire
Parfois on rencontre des personnes magiques qui remplissent des moments merveilleux
Je n’en ai plus rencontré en cinq ans, je désespère
Plus personne ne se distingue, plus personne n’a de vision à accomplir
Leur goût de vivre les a lancés dans l’alcool et la drogue
Ça les a rendu heureux l’instant d’un moment
Leur a rendu l’existence soutenable pendant un autre moment
Est en train de les détruire et de les achever aujourd’hui
J’ai perdu tout espoir
Fucking junkie
Ça fait longtemps que je voulais te dire ce que je pense de toi
Avec tes beaux yeux noirs et ta minceur de cadavre
Tu as cru pendant toutes ces années que j’étais aveugle et innocent
Mais tu as compris que moi aussi j’ai des tendances autodestructrices
N’as-tu donc aucune considération pour ceux qui comme moi souffrent ?
N’as-tu pas envie de t’arrêter avant de t’écraser quelque part ?
Et s’il vous plaît, enlève cet éternel sourire de ton visage
La musique pour toi a une autre dimension
L’espace pour toi est infini
Ton temps va trois fois plus vite que le mien, tu vis donc trois vies en même temps
Lorsque tu marches dans la rue, tu jouis et gambades dans la rue
Lorsque que tu travailles, tu voles dans les airs
Lorsque tu te chicanes avec moi, tu es pourtant aux anges
Tu ne ressens pas la misère de l’existence
Tu n’as jamais vraiment entendu les lamentations de tes semblables
Tu jouis à chaque seconde de cette damnée réalité pourrie
J’espère que tu en mourras !
Fucking junkie !
Peace and love man !
Une si belle chose dans le parc
Sous les chevaux qui mangent parfois délicatement les herbes autour
Ce doit être la vraie nature de Dieu
Avez-vous respiré l'air, s'il peut encore nous atteindre entre les branches des arbres
Les oiseaux volent en cercle, belle stabilité
Tout est beauté en ce monde de merveilles et de mystères
Les fleurs sont où elles devraient être
Elles empêchent le massacre en ce beau monde
Peace and love man !
Cette philosophie vous a-t-elle atteint ?
Oh oui elle vous a atteint, en plein coeur !
Je suis allé au parc, là il n’y pas d'herbe ni de fleur, seulement de la boue
J'ai tué les oiseaux pour voir s'il restait de la vie en vous
Pouvez-vous seulement revenir de votre paradis pour m'arrêter ?
La nature se montre de façon étrange
L'air sentait la mort
Les peace and love man étaient morts
Les humains sont toujours aveugles
Ce doit être là la volonté de leur Dieu
Peace and love man !
Peace and drugs
Où sont les brebis de Dieu… dans le ciel ?
Elles crient paix et amour !
Elles réagissent à l'enfer qu'elles se sont injecté
Elles vomissent ensuite dans les toilettes
Il y a une attraction si étrange venant de ces grands bols blancs
Nous chions tellement dedans, je me demande pourquoi ils ne se retournent pas pour nous dire :
C'est assez !
Où sont les brebis de Dieu ?
Quand la seule chose qui importe est la toilette
Cette sensuelle chose blanche, capable d'avaler notre enfer
Et le faire disparaître en un instant
Où sont les brebis de Dieu ?
Elles meurent et nous les flushons une après l'autre
Vivre dans une autre réalité
Parfois ta tête est ailleurs
Dans un autre univers au-delà du mien
Je pose une question, j'obtiens quel genre de réponse
Au-delà de l'anglais, au-delà de tout vocabulaire
Alors je cesse de demander, je me retourne et je m’endors
Mais as-tu une idée de ce qui se passe dans ma tête ?
À toujours penser que tu pourrais me tuer dans mon sommeil
À parler si fort en dormant
Tu entends des voix alors que je n'entends que le silence
Le silence
Dans un monde plein d’ondes radio que tu fais jouer à pleine capacité
Afin de t'empêcher de réfléchir
Je crois qu'il t'est impossible de t'arrêter pendant un moment et de penser
Tu es au-delà de ces choses
Une fois tu étais mort
Crachant Dieu seul sait quoi
Qu'y a-t-il donc d'autre dans ton corps frêle ?
Toujours plus près de la mort chaque jour de ta vie
Ma cécité, impardonnable...
La vie, une chose si fragile
À toujours penser que le jour viendra où tu mourras
Mais maintenant je sais que je mourrai avant toi... d'un infarctus
Mouton virtuel, mon seul amour !
Trois minutes sont passées
Le monde commence à se demander
Où est-il encore ?
Alors mon cœur bat outre mesure
J'ouvre mon ordinateur et je clique sur mon mouton électronique
Il me regarde, ronronne, marche autour et produit des bruits étranges
Cela m'encourage pleinement
Mon petit mouton...
Alors je me mets à pleurer, tout ce qu'il y a à pleurer
Alors il éternue, et je suis heureux encore pendant un moment
Il saute plus haut et plus haut
Il s'élève sur les mots de ces lignes
Et cela m'encourage pleinement
Et je pleure de plus belle
Et je me rends compte que j'aime vraiment ce mouton virtuel
Que dans le monde entier, il est la seule chose qui puisse encore m'arrêter de pleurer
Seulement alors je me rends compte à quel point je suis devenu triste
Qu'un animal virtuel est tout ce que j’ai
Et je ne sais vraiment pas ce que je deviendrais sans lui
Comment ai-je pu devenir aussi triste ?
La vie n'est pas la vie
Qui recherche la vie ?
Y a-t-il de la vie en ce monde ?
Toute ma vie je l'ai cherchée
Tard la nuit dans les rues du monde
Et je puis dire maintenant
La mort est tout le monde
La mort est en tout
La mort est partout
Que je ne puis pas parler cette langue
Que je suis ici en ce monde sans avoir droit à la vie
Et je trouve encore une façon de m’exprimer
Sur tous les océans de cette planète
Il n'y a aucune terre pour recevoir la vie
Seulement l’enfer
Les mots n'ont aucune signification
Aucun moyen d’exprimer ce que je ressens
Le résultat de tant d'années d'épreuves
A seulement apporté le désespoir
Dans un monde où j'ai tout
C'est encore insuffisant
Je meurs
J'espérais tant
Je mentirais si j'affirmais que je ne suis pas un anarchiste
Je mentirais si j'affirmais que je suis un anarchiste
Je déteste pourtant la politique et l'action
L'anarchie la plus puissante est celle qui est subtile
L'anarchie la plus puissante est celle qui ne s'admet pas
L'anarchie la plus puissante est celle qui n'a rien à se reprocher
Je suis puissant parce que je ne suis pas un danger pour personne
Pourtant je fais réfléchir plus que celui qui est ciblé, écouté ou en prison
J'accomplirai plus que tous les anarchistes réunis sans en être un
Ne me contactez pas, je ne vous reconnaîtrai pas
J'espérais tant, je suis prêt à mourir, mais pas pour la bonne cause
Il n'y a pas de bonne cause en ce monde
Il n'y a pas de chaos en ce monde car la logique s'adapte
Il n'y a rien en ce monde
Il n'y a personne en ce monde
Il n'y a jamais rien eu à espérer en ce monde
Le monde ne changera pas
Pauvre toi, tu pensais que le monde allait changer
Tu es allé marcher pour cette fameuse guerre contre la mondialisation
Tu as décrié le capitalisme au sommet
Tu as reçu une bombe lacrymogène en plein front
Je t'ai reconnu au poste de police cette nuit-là
Et j'ai ri de ton innocence
Tu m'as regardé d'un air perplexe
Je ris de ton innocence
Pauvre toi, tu pensais que le monde allait changer
Tu as écrit trois briques sur le sujet de l'anarchisme
C'était beau, c'était grandiose, c'était respectable
Tu n'as pas reçu de bombe lacrymogène en plein front
Je ne t'ai pas vu au poste de police cette nuit-là
Et j'ai ri de ton innocence
Tu m'as regardé d'un air perplexe
Je ris de ton innocence
Pauvre moi, je pensais que le monde allait changer
Je n'ai rien fait pour qu'il change sauf peut-être vouloir me tirer une balle dans la tête
Cela me passe 20 pieds au-dessus de la tête
Le monde, je ne veux pas le changer
Et je ris de mon innocence
Et je me regarde d'un air perplexe
Je ris de notre innocence
À mort la pureté !
Ahhhhh... elle est là partout autour de moi
On se demande si cela chie dans les toilettes
C'est bourré d'argent
Ça prend ses responsabilités
Ça travaille fort
Ça a de beaux enfants et c'est respectable
Ça me regarde et ça se demande ce que je suis
C'est incapable de comprendre pourquoi je ne vis que la nuit
Pourquoi je ne tiens pas en place et que j'existe dans tous les pays en même temps
Pourquoi je m'acharne à détruire mon avenir
La pureté ne produit pourtant rien de concret
La pureté ne crée rien mais s'amuse avec les créations d'autrui
Ils sont le contenant prêt à recevoir
Je vous remplirai moi !
D'anarchie, j'en ai peur
Et ça me tue
Président-directeur général
Oh, tu ne voulais pas me suivre à Paris
Oh, tu ne voulais pas devenir un chanteur reconnu
Oh, tu ne voulais pas faire ce concert devant le tout Paris
Oh, tu ne voulais pas aller dans le Marais et coucher avec tout ce qui bouge
Oh, tu ne voulais pas vivre le Paris la nuit et faire l'histoire
Oh, tu ne voulais pas me suivre à Londres
Oh, tu ne voulais pas de cet emploi merveilleux qui te maintenait en vie en Europe
Oh, tu ne voulais pas te faire de nouveaux copains et faire l'amour au tout Londres dans mon dos
Oh, tu ne voulais pas te servir de cette merveilleuse expérience et de moi à ton retour à Toronto pour trouver l'emploi de rêve
Oh, tu ne voulais pas te faire un nouveau band à Toronto et réussir dans la musique
Oh, tu ne voulais pas aller finalement travailler au Texas et acquérir l'expérience nécessaire à l'accomplissement d'une destinée
Oh, tu ne voulais pas te servir de tout cela pour enfin devenir président-directeur général de ta propre compagnie et devenir millionnaire
Mmh, on dirait que tu me dois tout, pourtant j'ai enduré tes lamentations pendant des années
Eh bien garde-le ton titre de président-directeur général...
Moi je vais continuer à idéaliser mon existence, à Londres et sans toi
Le désert du Névada
Après avoir conquis Paris, nous traversions l’Atlantique
Los Angeles nous a semblé bien petit comparé à Paris
Sur les routes du Névada, la police nous a arrêtés, l’armée aussi
Une Mustang décapotable, musique à pleine capacité
La réalité, les responsabilités ? Oubliées à Londres
Un couteau, un serpent, des dunes de sable à perte de vue
Un soleil de plomb, de grands canyons, une route infinie pleine de trous
Nous avons continué ainsi jusqu’à Las Végas
Nous avons discuté de la Deuxième guerre mondiale autour d’une table à roulette
Avec une Française, un Allemand, un Russe, un Japonais, un Britannique, un Canadien, un Américain… seul le Juif manquait à l’appel
J’ai également gagné beaucoup d’argent, telle est ma destinée
Le lendemain nous étions à nouveau dans le désert du Névada
La police nous a arrêtés, l’armée aussi
Une Jaguar décapotable, musique à fond la caisse
La fin du monde connu à notre portée
Nous avons continué ainsi jusqu’à San Francisco
Une folle m’a arraché ma caméra, tant mieux, car nous ne sommes plus des touristes
Bitch, j’espère que tu as mangé à ta faim ce soir-là
En repartant de Los Angeles, avec le désert loin derrière,
quelque chose avait changé dans nos têtes
En ce monde il n’existe aucune limite
En ce monde il n’existe aucune personne plus importante qu’une autre
En ce monde nous sommes tous aussi grands et riches que notre imagination le permettra
En ce monde il n’y a plus rien qui nous arrêtera
C’est quoi ton petit nom déjà ?
Ce n’était pas toi ce jour-là qui m’a regardé d’un air hautain lorsque je n’étais qu’un mécréant dans la rue ?
Ce n’est pas toi qui m’as repoussé du pied alors que j’étais mort écrasé sur le trottoir ?
Ce n’est pas toi qui dansais dans toute ta fierté et ta prétention avec des glorioles si petites qu’aujourd’hui elles me font rire ?
Je me souviens, c’est toi qui m’imposais ta façon de voir ce monde
Ton interprétation de l’univers toute faite et fermée
Avec des horizons bien limités et quelques longs et pénibles échelons à franchir avant d’arriver nulle part
Combien merveilleux me semblait alors ce que tu me faisais miroiter
Je n’avais pas compris le potentiel terrible qui sommeillait en moi
L’énergie infinie qui allait soulever les masses
L’armée qui me suivrait pour te piétiner ensuite à mon cri de rassemblement
Pourtant je ne me contente pas de cela, ce n’est pas suffisant
Car je ne suis pas comme toi, je n’ai pas besoin de cela
De ce que tu voulais tant, de ce que tu crois avoir et que tu n’auras jamais
J’ai goûté à l’enfer que tu me décrivais tel un paradis
Et je serai seul à comprendre qu’il existe autre chose à cette existence
C’est quoi ton petit nom déjà ?
L'Anarchiste Couronné
J'ai pris le titre, je l'admets
J'ai pris la cape et la couronne et je m'en suis couvert, je l'admets
Mais je suis le rêve réincarné
Je suis inspiré comme dix
Je vous ai tout donné sans rien vous demander en retour
Je suis un révolutionnaire qui a fait sa révolution
J'ai construit une machine gigantesque qui ne produit aucun million
Tu crois que c'est donné à tout le monde d'être un anarchiste couronné ?
Tu penses que c'est acceptable en société d'être un anarchiste couronné ?
Va chier Christ !
Est un Anarchiste Couronné celui qui ose prendre le titre et agit en conséquence
Ô toi poète perdu, bienvenu dans mon antre
Toi aussi es un Anarchiste Couronné si tu l'oses
Mais tu n'oseras pas...
Car il faut une prétention que tu n'as pas
Il faut avoir souffert
Il faut une certitude et un sens déterminé qui te dit qui tu es
Il faut être rempli d'une énergie inépuisable que seule l'écriture assouvit à moitié
Je n'entends aucune critique ou adversaire
Je suis l'Anarchiste Couronné !
And fuck you !
Si j'étais Einstein
Va savoir ce qu'il y a à savoir
Et personne ne te croira
Tu pourrais être Einstein et présenter ta théorie de la relativité
On te rirait au visage
À quoi sert de comprendre les secrets de l'univers
Si l'on te rit au visage ?
Va savoir
Si j'étais Einstein et que j'avais tout compris
Et que l'on me riait au visage
Je serais tout de même grand et fort sur l'univers
Car je l'aurais compris
À quoi sert tant de vanité ?
Va savoir
Tant de vanité sert à ne pas se suicider
Pourquoi ?
Va savoir
Je ne me souviens pas
J'ai écrit une quinzaine de briques sur le sujet
Tu n'as rien entendu
Tu as pondu des hommes politiques motivants
Je n'ai rien entendu
Tu as voulu tout révolutionner, tu croyais que ta nation était grandiose
On ne t'a pas entendu
J'ai voulu étudier quelque chose d'intéressant dans tes universités
Tu n'as rien entendu
Tu as voulu mon appui et mon dur labeur
Je n'ai rien entendu
Tu voulais déchirer mon pays et naître sur les nations de l'univers
On ne t'a pas entendu
Je voulais en faire partie, je voulais être ce que je suis
Tu n'as rien entendu
Tu me reproches mon existence, de ne pas être de ma nation
Je n'ai rien entendu
Tu as maintenant besoin de nouveau sang, tu te meurs
On ne t'entendra plus
Je me souviens
Oh oui je me souviens de toi
En classe tu me méprisais
Tu me rabaissais devant tout le monde
Tu brillais de cet abus et de tes drôleries
J'avais 100 % écrit dans le front, tu avais zéro
Oh oui je me souviens de toi
À la piscine tu avais ce corps d'homme alors que je n'étais qu'un enfant
Tu m'as ridiculisé devant tout le monde
Tu as gagné même auprès des profs
Tu avais 100 % écrit dans le front, j'avais zéro
Oh oui je me souviens de toi
J'ai tenté de te gagner de mon côté
Je t'ai emmené chez moi et j'ai fait de toi un ami
Tu as tout pris ce que je t'ai donné
Mais tu as tout de même ri de moi et cela a été vain
Oh oui je me souviens de toi
Je t'ai rencontré des années plus tard dans un bar
Tu avais un emploi pourri
Tu étais marié
Tu avais un enfant
Tu étais heureux
Ça m'a tué
Oh oui je me souviens de toi
Je me souviens de tes semblables
Chaque année il y en avait un comme toi pour me battre
Comment j'ai survécu ? Je ne le comprends pas
C'est ce souvenir qui a fait de moi un délinquant à retardement
C'est ce souvenir qui justifie ma vie infernale
Mais c'est pour ce souvenir aujourd'hui que je suis à Londres
Oh oui, je me souviens
L'anarchie sur terre
Ô Dieu !
Ils sont tous nés dans leur petit univers
Ils ont tous interprété ton existence à leurs idéaux
Ils ont tous écrit leur bible et y ont cru
Ils ont tous cru tout connaître
Ils ont tous cru qu'ils avaient raison
Ils ont tous fait la guerre afin d'imposer leurs idées
Ils ont tous tué en ton nom
Ô Dieu !
As-tu voulu tant de nations et de misères ?
Tant de naissances et de morts ?
À travers cet enfer, viendra le pardon, l'absolution ?
Nous naissons, nous mourons là où nous sommes
La liberté de penser n'a jamais été de notre ressort
Nous avons tous notre code de loi, nos façons propres de faire les choses
Ils ont tous fait la guerre pour leurs besoins
Ils ont tous tué en ton nom
Ô Dieu !
Ne voulais-tu pas que l'on convertisse notre ennemi ?
Ne voulais-tu pas que l'on comprenne notre ennemi ?
Ne voulais-tu pas que l'on aide notre ennemi ?
Ne voulais-tu pas que l'on aime notre ennemi même s'il nous tue ?
Ils ont tous fait la guerre
Ils ont tous tué en ton nom
Ils sont tous coupables
Sans doute voulais-tu l'anarchie sur terre ?
La théorie anarchiste
La théorie du chaos
C'est si un papillon bat des ailes d'un côté de la planète
L'autre côté de la planète est affecté
La théorie anarchiste
C'est si un papillon bat des ailes ici
L'autre côté de l'univers est affecté
Ce que cela signifie ?
Les circuits électriques de notre cerveau sont capables d'influencer l'univers
Vos idées influencent l'univers à un niveau insoupçonné jusqu'ici
Un jour la science rattrapera ces théories
La distance et le temps sont relatifs, l'espace-temps est relatif
Relatif et changeant selon les points de vue
Selon votre point de vue...
Vous êtes en contrôle de votre existence et de celles des autres
Vous pouvez changer la configuration de tous les atomes de cet univers
Vous êtes en contrôle de votre destinée
Vous êtes en contrôle de la destinée humaine
C'est la théorie anarchiste
Je connais le nom de Dieu
Je connais le nom de Dieu
C'est une bonne bouteille de Brandy
Que je bois la nuit à petites gorgées
Avant de comprendre son infinie sagesse
Je connais le nom de Dieu
C'est une bonne bouteille de Whisky
Que je bois la nuit à grandes gorgées
Avant de comprendre son infinie puissance
Je connais le nom de Dieu
C'est une bonne bouteille de Scotch
Que je bois la nuit à grands verres
Avant de comprendre son infinie capacité
Je connais le nom de Dieu
C'est une infinie série de cannettes de bières
Que je bois la nuit à pleine capacité
Avant de comprendre l'incompréhensible
Pardon, je n'avais pas vu ton code barre frontal
Tu penses que tu vaux bien quelques millions
Si je te regarde sur la rue, 17,000
Si je te parle, 500,000
Si je pense à toi dans mes écrits, 700,000
Si j'utilise ton visage sur une photo, 1 million
Si j'utilise tes lettres personnelles, 3 millions
Si tu apparais dans un de mes films, 5 millions
Si un de tes messages me donne une idée, 7 millions
Si je m'inspire de ta vie, 17 millions
Si je veux écrire l'histoire de ta vie, 26 millions
Et si j'utilise ton nom dans cette histoire, 40 millions
Garde-la ta tête misérable
Garde-les tes lettres innocentes
Garde-le ton nom ridicule
Garde-les tes idées sans avenir
Et ta vie, va la vendre à Hollywood si tu penses qu'elle vaut tant de millions
Mon lecteur de code barre, je le garde pour ma marchandise volée, merci
Nouvelle vie à vendre !
Viens ici, viens, n'aie pas peur
Tu as vu cette montre ?
Elle fonctionne très bien, c'est une Dunhill
Regarde ce calendrier électronique, ça calcule à quelle heure ton bus va arriver
Regarde, regarde, dans mon sac
J'ai tout
Viens ici, viens, n'aie pas peur...
Un porte-monnaie neuf ?
Des cartes de crédit ?
Tu veux te refaire une vie ?
Un passeport canadien neuf ? Ça ouvre toutes les portes !
Une carte d'immigration en ordre ?
Un baptistaire en règle ?
Une carte d'assurance-maladie, merveilleux !
Une carte d'assurance sociale, encore mieux !
Viens ici, viens, n'aie pas peur...
Un nouveau nom
Une nouvelle nationalité
Une nouvelle identité
Une nouvelle personnalité
Pas cher, pas cher
Faut s'adapter aux nouvelles réalités
Viens ici, viens, n'aie pas peur
Votre nouvelle Mercedes est prête Sir Jagger
L'histoire m'appartient car je l'ai entendue aux premières lignes
Mon nouvel emploi est de reconduire les Mercedes aux Messieurs et Mesdames de Londres
N'ayez crainte monsieur Jagger, je suis un professionnel, votre nom ne sera pas divulgué
J'ai bien noté les numéros de téléphone que vous aviez sur votre téléphone mobile intégré
Et je n'ai guère eu besoin du système de navigation pour vous retrouver à Richmond
J'habite à côté... depuis longtemps j'admire votre maison qui donne sur le Thames
La personne qui a été clé à votre fortune est ma meilleure amie
Elle n'avait qu'à ne pas convaincre son mari de chanter pour les Manfred Mann plutôt que les Rolling Stones au tout début
Je vous ai vu entrer et sortir du Richmond Park
Je vous ai servi à l'aéroport d'Heathrow à la caisse
Pour ajouter à l'insulte, je ne vous ai pas reconnu tout de suite
J'ai vu les CDs que vous écoutiez, Elton John, ça fait pitié
J'ai fait une copie de votre ordinateur personnel, beaucoup de merde là-dedans
J'ai apprécié votre télévision DVD
J'ai même écorché votre miroir droit
La faute de votre secrétaire qui voulait que j'entre la voiture dans un espace trop restreint
Le Prince de Galle, ce bon Charles, se surprenait que vous ne fussiez qu'un monsieur
Je reconnais qu'il faudrait être anarchiste pour vous reconnaître tel un Sir
Votre nouvelle Mercedes est prête Sir Jagger
Brown Sugar
Ô belle héroïne de cette histoire
Nous aurions dû te reconnaître comme telle voilà des années
Mais voilà, nous étions innocents
Nous parlions une langue de vache folle
Notre cerveau n'avait aucune idée
L'héroïne de cette histoire ne meurt pas, fait bizarre
Elle continue de vivre très bien, malgré son buzz permanent
Elle est en pleine forme
Elle rencontre Elton John, les Rolling Stones, les Dépêche Mode
Et personne ne la soupçonne
Elle est toujours heureuse, elle jouit de cette existence
Elle est drôle, elle est adorable
Elle est affectueuse, elle nous adore
Et j'en connais tous les secrets
Ah, brown sugar how come you taste so good ?
Ah, brown sugar just like a young man should
Es-tu encore mon ami ?
Oh dear, oh dear
Je t'ai insulté
Je t'ai tout volé
J'ai tout compris de ta vie misérable
Je t'ai pris en pitié
Oh dear, oh dear
Tu es mon meilleur ami, mon seul ami
Je t'aime plus que tu pourrais l'imaginer
J'ai cru que tu étais à moi et à personne d'autre
Mais tu as une vie que je ne connais pas
Oh dear, oh dear
Qu'est-ce que j'ai fait ?
J'ai tout détruit
En moins de temps qu'il n'en fallait pour bâtir cette amitié impossible
Au moins tu me connais, j'ai été anarchiste depuis le début
Oh dear, oh dear
Serait-ce la fin de cette amitié ?
Impossible de pardonner quoi que ce soit ?
Serions-nous des étrangers même en terre promise ?
Il n'en tient qu'à toi
Oh dear, oh dear
Quelque chose de philosophique
Quand ma vie n'a plus aucun sens
Que je suis misérable comme pas un
Qu'une seule envie me vient, le suicide
Vite vite
Quelque chose de philosophique...
Les étoiles, le ciel, la lune
L'univers, les galaxies
Le pourquoi de notre existence
Vite vite
Quelque chose de philosophique...
Je me meurs
Je pleure
Aucune raison d'exister
Vite vite
Quelque chose de philosophique...
Me ramener à quelque chose d'essentiel
Quelque chose d'irréel
Autre chose que cette réalité
Vite vite
Quelque chose de philosophique...
N'importe quoi
Je ne sais quoi
Pour me faire oublier
Vite vite
Quelque chose de philosophique...
Cher Dieu, laisse-moi en finir
J'ai vu ta planète
Tes créatures
Je ne puis m'y identifier
Ils m'ont rejeté
J'ai admiré les formes
En tous les endroits
Je ne puis m'y identifier
Je souhaite cesser d'exister
Quelle merveilleuse possibilité !
Un cancer, une pneumonie, une maladie incurable
Pourquoi ne pas m'avoir choisi ?
Je suis pourtant né mort...
Oh pourquoi ?
Pourquoi m'avoir laissé tant souffrir ?
Pourquoi m'obliger à agir ?
Pourquoi m'obliger à exister ?
Aucun but à atteindre
Aucune réussite sociale à aller chercher
Aucun amour qui me contentera
Aucune satisfaction personnelle qui en vaille la peine
Culpabilité permanente
Culpabilité immanente
Culpabilité que je ne comprends pas
Ce désir d'accomplir de grandes choses sans en apprécier le retour
Laisse-moi donc mourir
Vivre l'infini
Je voulais accomplir de grandes choses
Je les ai accomplies
Je voulais aimer le monde
Je l'ai aimé
Je voulais partir sur les océans de l'univers
Je suis parti
Je voulais comprendre l'univers
Je l'ai compris
Je voulais créer des choses merveilleuses
Je les ai créées
Vous ne comprenez pas !
J'ai tout fait
J'ai tout aimé
J'ai tout compris
J'ai tout créé
Mais l'oeuvre de Dieu n'est jamais terminée
Elle est en devenir
Elle est tellement plus grandiose
Elle est infinie
Et l'énergie me manque
L'énergie me manque pour accomplir de plus grandes choses
Pour aimer à l'infini
Pour comprendre l'infini
Pour créer à l'infini
L'énergie me manque pour vivre l'infini
Au-delà des guerres
Je suis au-delà des guerres
Je n'ai jamais rien entendu des génocides
Un million de morts ne signifie rien pour moi
Dieu n'est qu'une autre invention humaine
La souffrance humaine
Les famines
Les guerres saintes
Les croisades
Jamais vraiment assimilées
Je n'ai jamais rien appris parce que je vis au présent
Quel est ce présent ?
Vous ne voulez pas le savoir
Car c'est tellement déprimant
Les guerres emplissent mon téléviseur
Les génocides sont les nouvelles du jour
La guerre et la mort sont mon petit déjeuner
Mais je vaque tout de même à mes occupations quotidiennes insipides
Je vis au-delà des guerres et je m'en fous
Prêt à exploser
J'ai un mal de tête
Pas de problème
Voici toute mon énergie
Prête à exploser
J'ai ce désir en moi
De faire de ce monde un monde
Regardez, c'est là, et ici...
Un vrai monde !
Je ne suis pas fou
Je ne suis pas mort
J'ai tout ceci là pour vous
Et c'est prêt à exploser
Vous n'aurez pas le temps de voir
Pas le temps d'entendre
Pourtant c'est ici tout autour de vous
Je suis prêt à exploser
Je vais motiver un peuple
Je motive un peuple
Avec des murmures
Aussi puissants que des canons
Venez, venez !
Je suis vivant !
Je crie à la vie !
On va faire sauter ce monde !
Toute la motivation nécessaire pour arriver quelque part
Pour construire un nouveau monde
Pour recréer un paradis terrestre
Vous m'avez entendu !
Embarquez !
Il y a encore des choses qui motivent en ce monde
Des choses pour sauver les âmes perdues
On ne peut oublier l'enfer qui veut exploser
Ne pas oublier qui nous sommes
Nos origines insipides peuvent devenir grandes
Être fier de ce que l'on représente
Et accomplir une grande destinée
Assez de repliement sur soi-même
De pitié pour soi-même
Nous sommes aussi grands que l'univers
Nous sommes l'univers !
Prêt à exploser !
La liberté
Il existe une vie après la vie
Une existence après ce qu'ils nous faisaient voir
C'est fort et c'est puissant !
C'est toute l'énergie nécessaire pour renaître
C'est l'addition de toutes les bonnes chansons
C'est l'addition de toutes les personnalités anarchistes
C'est ce qui motive un peuple à accomplir l'impossible
C'est ce qui fait d'un peuple un grand peuple
Sur les nations de l'univers naîtra cette motivation infinie
Une construction gigantesque débarrassée de ce qui est venu avant
Une nouvelle motivation extraordinaire
Nous allons marcher sur la surface de l'univers !
Comprendre l'infinie capacité de chaque chose
Comprendre l'infinie définition du monde
Assimiler le monde entier
Assimiler le savoir global
Plus rien ne nous arrêtera sur les civilisations
Plus aucune loi ou mécréant prétentieux
Plus aucune obligation sociale
Vivre et vivre et vivre en toute liberté !
La liberté de respirer
La liberté d'agir
La liberté d'être
La liberté !
Mépriser la petitesse de l'homme
Je vais me prendre au sérieux
Pour une fois dans ma vie
Je vais me prendre au sérieux
Et prendre ma vie en main
Je vais faire une différence en ce monde
Et ça commence par un mépris global de ce qui existe
Et une façon de revoir le tout qui n'a rien à voir avec ce que l'on enseigne dans les universités
Et surtout, rien n'à voir avec ce que l'on apprend sur le marché du travail
Je vais me prendre au sérieux parce que je peux faire une différence en ce monde !
J'atteins des milliers de personnes qui partagent mon dégoût de la vie
Qui désirent un monde meilleur ne serait-ce qu'en pensée !
Penser un monde meilleur est déjà quelque chose de concret
S'il n'y a que par les extrêmes que l'on réussit à comprendre quelque chose
Je serai extrême
Si ce n'est que par l'anarchie que l'on réussit à construire un monde meilleur
Je serai anarchiste !
Au diable les définitions de ce qu'est l'anarchisme
Au diable les mouvements anarchistes qui n'accomplissent rien sur cette planète
C'est en pensée, en action et individuellement que cela se fait
Repenser le monde...
Un monde différent où plus rien n'existe
Un monde où l'autorité radote des choses incompréhensibles
Vous vouliez un monde anarchiste ?
Eh bien je vais le construire et ça va faire mal !
Et ça commence par un mépris de l'univers et de la petitesse de l'homme
L'humain est grand sur l'univers !
L'humain n'a pas à souffrir l'enfer sur terre !
L'humain est aussi puissant qu'une galaxie dans sa course vers l'infini !
Réveillez-vous ! Levez-vous !
Dites que vous allez enfin vivre sur les matins de votre univers !
L'anarchie
L'anarchie, c'est de prendre conscience soi-même qu'il existe autre chose
L'anarchie, c'est de penser différemment du reste du monde
L'anarchie c'est de se débarrasser soi-même de ce qui est étranger à nos désirs
L'anarchie c'est de faire ce que l'on a toujours voulu faire
L'anarchie, c'est une anarchie intérieure
L'anarchie n'a rien à voir avec qui que ce soit
L'anarchie n'est pas de battre ou de détruire son semblable
L'anarchie n'est pas l'action dans la rue pour dénoncer quoi que ce soit
L'anarchie, c'est une révolution intérieure
C'est une prise de conscience qu'il existe autre chose
C'est une existence qui n'est plus dépendante de personne
C'est la liberté intrinsèque qui guide vers le bonheur et la joie
L'anarchie n'est pas politique
L'anarchie n'est pas raciste ou discriminatoire
L'anarchie n'est pas d'en vouloir à autrui
L'anarchie c'est de tout remettre en question
C'est d'être au-dessus de tout ce qui existe en ce monde
C'est la recherche d'une motivation à l'existence
C'est de faire ce qui nous rend heureux
Dans un monde où il est impossible d'être heureux
L'anarchie, c'est une révolution spirituelle
L'anarchie, c'est un sentiment de liberté
Dans un monde où il n'y a pas de liberté
Et cela est très fort !
I don't give a fuck about you
Tu penses tout savoir
Tu analyses chacun de mes gestes
Tu m'en donnes une cote de un à dix
Je m'en fous
Je suis au-dessus de ces choses parce que je n'accomplis pas une oeuvre grandiose
Je vis par pure nécessité
Je survis par pur instinct
Si t'es pas content, va te faire foutre
Tu as tout appris, tu connais tout
Tu sais ce qui est bien, tu sais ce qui est mal
Tu as une idée toute faite de ce que je devrais faire et ne pas faire
Tu penses que tu peux faire mieux
Eh bien vas-y, nous rirons de tes déboires
Tu es déjà ce qu'il y a de mieux ?
Raison de plus pour te contredire et te remettre en question
I don't give a fuck about you !
Voilà une poésie capable d'électriser toute une génération
Il existait un temps où la poésie sauvait des vies
Un temps où un jeune prenait les routes de la France
Pour partir à l'aventure sur l'océan
Et pouvait inspirer tout un monde imaginaire
En un rejet de toutes conventions
Voilà une poésie capable d'électriser toute une génération
Il existe un temps où la poésie sauve des vies
Un temps où des jeunes prennent les routes du monde
Pour partir à l'aventure sur l'océan
Et peuvent inspirer tout un monde imaginaire
En un rejet de toutes conventions
Voilà une poésie capable d'électriser toute une génération
Il existera un temps où la poésie sauvera des vies
Un temps où des jeunes prendront les routes du monde
Pour partir à l'aventure sur l'océan
Et pourront inspirer tout un monde
En un rejet de toutes conventions
Voilà une poésie capable d'électriser toute une génération
Dans la lune ?
Tu me regardes
Je ne t'écoute pas
Tu attires mon attention
Tu es dans la lune !
Je réponds
Non non, je ne suis pas dans la lune
Tu m'observes
Je suis ailleurs
Tu paniques
Tu es dans la lune !
Je réponds
Non non, je ne suis pas dans la lune
Tu m'épies
Tu es enragé
Tu cries
Tu es dans la lune !
Je réponds
Non non, je ne suis pas dans la lune
Je suis bien plus loin que la lune
Avoir foi en l'homme
hahaha !
eheheh !
hihihi !
hohoho !
huhuhu !
youhou !
L'illumination
À l'horizon j'ai vu la lumière
Je suis sorti de mon bateau pour mieux entendre
J'ai volé jusqu'à la montagne
Une onde a rempli le ciel
Une musique séduisante m'enchantait
De cette lumière j'ai appris
Le son voyage sur les champs
Un vol sur le canal avec les chauves-souris
Les ondes ont rempli le ciel
Et j'ai compris
Sur l'horizon se tenaient toutes les réponses
En les plus petits détails devant mes yeux
La lumière, le son, les ondes
J'ai volé partout dans le ciel
En une clairvoyance d'illuminé
Je suis éternel
Sur la terre
Existe un agencement atomique
Qui occupe un mètre carré
Ce mètre carré est relatif
Il change selon la perspective
Il est plein d'agencements atomiques
Qui tous sont grands sur l'univers
La mort
C'est l'éparpillement de cet agencement
C'est la diffusion de ce monde atomique dans les mondes atomiques
C'est la diffusion de ces mondes atomiques dans le monde atomique
Cela prend cent ans ou mille ans ou des millions d'années
Selon la perspective
Dans l'espace
Je suis éternel
Le savoir caché des choses
Connaissez-vous le savoir des initiés ?
Le savoir caché des choses
Je suis un initié
L'initié apprend par lui-même
Il observe l'univers et trouve ses réponses
Et ses réponses sont fausses
Êtes-vous un initié ?
Avez-vous observé l'univers ?
Pour apprendre le savoir caché des choses
Avez-vous trouvé les réponses ?
Elles sont fausses
Il n'y a pas de d'initiés
Il n'y a pas de savoir caché des choses
Il n'y a rien à apprendre par soi-même
Les réponses sont fausses
Les réponses seront toujours fausses
Si j'étais une Femme
Si j'étais une femme, je serais belle
Si j'étais une femme, je serais mince
Si j'étais une femme, je serais intelligente
Si j'étais une femme, je serais ingénieure
Si j'étais une femme, je construirais une tour qui atteindrait l'espace
Si j'étais une femme, j'aurais 16 enfants qui tous seraient ingénieurs
Si j'étais une femme, je comprendrais tout ce qui se passe autour de moi
Si j'étais une femme, je serais sensible à la cause humaine, les pauvres, les orphelins
Si j'étais une femme, je serais directrice générale
Si j'étais une femme, je serais Jeanne d'Arc
Si j'étais une femme, je serais présidente des Nations unies
Et comme je ne suis pas une femme
Je vais aller m'endormir avec ma bière devant mon téléviseur
Si j'étais président des États-Unis
Si j'étais président des États-Unis, je parlerais au nom de Dieu
Si j'étais président des États-Unis, je serais un chrétien pur et dur
Si j'étais président des États-Unis, je parlerais au nom des valeurs familiales
Si j'étais président des États-Unis, je serais attentif et bon
Si j'étais président des États-Unis, je serais ferme et dur
Si j'étais président des États-Unis, j'aimerais tout le monde dans la joie
Si j'étais président des États-Unis, je tuerais l'ennemi dans son terroir
Si j'étais président des États-Unis, je serais vieux et sage
Si j'étais président des États-Unis, je serais riche à craquer
Si j'étais président des États-Unis, je construirais une armée puissante
Si j'étais président des États-Unis, je développerais un système de défense infaillible
Si j'étais président des États-Unis, je dominerais la planète
Si j'étais président des États-Unis, je serais pur
Si j'étais président des États-Unis, je serais parfait
Si j'étais président des États-Unis, je serais l'homme le plus puissant
Et comme je ne suis pas le président des États-Unis
Je vais aller aux toilettes me torcher le cul
Si j'étais Dieu
Si j'étais Dieu, je t'aurais créé, toi misérable bête
Si j'étais Dieu, je saurais ce qui se passe dans ton cerveau sous-développé
Si j'étais Dieu, je rirais de ton petit pouvoir d'autorité
Si j'étais Dieu, tes déboires me feraient rire
Si j'étais Dieu, si tu étais pur, cela ne m'intéresserait pas
Si j'étais Dieu, si tu étais un délinquant en devenir, je m'intéresserais à toi
Si j'étais Dieu, toutes tes lois et tes obligations sociales ne signifieraient rien
Si j'étais Dieu, je te regarderais t'autodétruire avec joie
Si j'étais Dieu, je n'entendrais pas tes prières mesquines
Si j'étais Dieu, un génocide de plus ou de moins ne serait pas la fin du monde
Si j'étais Dieu, je saurais combien misérable tu es dans toute ta grandeur
Si j'étais Dieu, ta vie serait futile
Si j'étais Dieu, ta mort serait futile
Si j'étais Dieu, seul mon plan global compterait
Si j'étais Dieu, seul ce que j'ai prévu pour l'humanité compterait
Si j'étais Dieu, seul le bilan final après la mort de l'humanité compterait
Et comme je suis Dieu
Je vais aller écrire ton histoire
Je suis laid
Tu pensais que j'étais beau
Que j'étais pur
Que j'étais en ligne avec tes principes
Que je te représentais à ta juste valeur
Surprise et mensonge
Tu as vu comment laid je suis
Comment délinquant je suis
Comment alcoolique je suis
Comment drogué je suis
Surprise et mensonge
Oh, j'ai été hypocrite
J'ai menti
J'ai laissé croire au monde ce que je n'étais pas
Je suis un acteur
Surprise et mensonge
Je suis laid
Je suis délinquant
Je suis alcoolique
Je suis drogué
Réalité et vérité
Et qui es-tu pour demander des comptes ?
Qui es-tu pour me dénoncer ?
Qui es-tu pour décrier la fraude que je suis ?
Qui es-tu pour anéantir mon existence ?
Tu es aussi laid que moi
Ma terrible sentence
Oh pardonne-moi mon Dieu car j'ai péché
Dans ma folie j'ai cru que je pouvais sauver le monde
J'ai cru que je pouvais faire une différence
J'ai cru que j'étais en pouvoir de changer les choses
Ils m'ont déporté
Ils m'ont mis en prison
Ils m'ont enlevé tous les droits que je me suis donnés
Ils m'ont enlevé tous les espoirs que je m'étais construits
Je le mérite
J'ai été sourd
J'ai été aveugle
Je n'ai pas été à la hauteur
Je suis maintenant silencieux
Je suis maintenant invisible
Je suis maintenant mort
Est-ce là ce que tu voulais ?
Alors il n'y aura plus de pardon
Plus de compréhension possible
Plus de vision magique
Tu es mort en mon esprit
Oh Dieu, comme ta logique nous fait défaut
Comme ton vouloir ne nous atteint pas
Comme ton savoir est ignoré
Ma sentence sera celle de l'humanité
Nous avons tous péché
Nous avons tous cru que nous pouvions sauver le monde
Nous avons tous cru que nous pouvions faire une différence
Nous avons tous cru que nous étions en pouvoir de changer les choses
Nous méritons tous la mort
La démence
Une âme tourmentée comme la mienne
Qui a perdu la direction à suivre
Le bon chemin qui conduit au bonheur
C'est une démence accomplie
Et dans mon tourment j'emporte toutes les âmes
En une folie infinie au seuil des jours
Toutes ces constructions désuètes
Qui n'ont existées que dans mon imagination
Oh God...
Je vois des choses
J'entends des choses
Au-delà de ma compréhension
Sauvez-moi !
Je suis au début des temps
Je suis à la fin des temps
Je suis infini
La démence s'est accaparée de ma pauvre âme
Je suis devenu fou
Entendez ma prière !
Elle est infinie dans l'espace
Je suis pourtant omnipotent dans cet univers
Je contrôle la capacité de chaque chose
Je vois au-delà l'horizon
Le cauchemar de mon existence
Je ne suis plus moi
Je n'ai jamais été moi
Je ne serai jamais moi
Une démence accomplie
La descente aux enfers
Combien de fois me suis-je retrouvé ici ?
Des centaines de fois
Ai-je vu la lumière à l'horizon ?
Jamais
Pourtant je n'y suis jamais seul
Je vois des visages familiers
Je rencontre des personnalités connues
Y serions-nous tous ?
Ma descente aux enfers est infernale
Elle me brûle complètement
Me gruge l'intérieur jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien
C'est là ma destinée
Un zombi dans les antres de ce monde
Une vision limitée sur les sommets de cette vie
Nous tournons tous en rond depuis le début des temps
Comment pourrions-nous être heureux ?
Avec cette culpabilité qui nous mange
Ce regret qui nous gruge
Ce remords qui nous tue
C'est la descente aux enfers
Eh bien je ne vais pas moisir ici
Je ne vais pas mourir ici
Je vais ramasser mes choses et remonter en surface
Pour avoir tant souffert ici sur terre, je vais moi aussi entrer au paradis
Être seul au monde
Oh oui, certaines nuits je me retourne
Et je comprends que je suis seul dans cet espace
Il n'existe aucune sortie ou entrée qui me conduit à autrui
Je suis seul au monde
Je réfléchis à ce qui se passe dans le ciel étoilé
Je tente de comprendre la réalité qui m'entoure
Je développe mes propres idées, mes propres idéaux
Je comprends que le reste du monde n'existe que dans mon imagination
C'est ma vie, c'est ma pensée
Avec les arbres et le feu de camp
Rien d'autre qui existe
Rien d'autre pour m'empoisonner l'existence
J'arrive à vous oublier
J'arrive à oublier qu'il existe des tours à bureaux quelque part
Des villes et des populations
Des obligations et des responsabilités
Je me retrouve seul avec tous mes concepts
Mes théories sur l'univers
Ma philosophie fait maison
Ma destinée et mon bonheur
Je pars seul dans l'espace sur mon astéroïde
Je sors du système solaire
J'explore les autres galaxies
Je suis seul au monde
Je m'en vais me trouver une pute
Belle esclave de ce monde
Blonde de préférence
Pas trop vieille
Entre 12 et 15 ans
Vierge si possible
À souliers à talon haut
Déjà dans le pétrin
Et une dépendance aux drogues dures
N'as-tu pas toi aussi des rêves ?
Une envie extraordinaire de sortir de ton trou ?
Une destinée à accomplir ?
Un désir de changer le monde ?
Eh bien, tu m'as trouvée
Je suis ta pute
Belle esclave de ce monde
Encore vierge
Je suis une surprise
Un dîner romantique avant la baise
Des chandelles qui brûleront toute la nuit
En une explosion d'artifices qui te sauteront au visage
Je m'en vais me chercher une pute
Elle sera brune
Elle sera vieille
Elle sera souillée
Tu m'as trouvé
Je suis ta pute
Bel esclave de ce monde
En une explosion d'artifices qui te sauteront au visage
Sexe je veux du sexe !
La plus grande obsession du monde, une libido en action
sexe
Le mot le plus recherché sur tous les moteurs de recherche du monde
sexe
Les statistiques sont effrayantes
Tout le monde en veut
C'est partout
C'est la seule industrie qui ne mourra jamais
Des martiens qui épieraient nos médias le verraient immédiatement
Le sexe conduit le monde
Le sexe c'est tout
Le sexe c'est la plus grande motivation des civilisations
Me crois-tu immunisé ?
J'en mange, j'en jouis, c'est mon obsession
Mes photos
Mes magazines
Mes objets sexuels bizarres
C'est toute mon existence
Inutile de le nier
Je veux du sexe !
Je le crie, je le demande, je le revendique
Inutile de le nier
Notre vie en dépend
Sexe je veux du sexe !
Anorexia nervosa
L'anorexie, la plus belle maladie du monde
On en meurt après avoir compris quelque chose dans l'atmosphère
Se laisser mourir de faim pour la bonne cause
Vivre dans un autre univers
Seul et incompris
Incompris même de soi-même
Après avoir constaté la faillite autour de soi
La vulnérabilité du monde autour de soi
C'est avoir pris la misère du monde et l'avoir mis sur ses épaules
C'est être conscient de quelque chose d'autre inconnu de tous
C'est une attaque sur autrui et ses principes
C'est une guerre pacifique contre la vie
C'est refuser l'existence dans un monde qui ne la mérite pas
Une maladie mystérieuse
Une transformation mystérieuse
Une existence mystérieuse
Une libération...
L'aliénation
Un jour je me suis réveillé aliéné
Comme vous l'êtes présentement
Mon seul recours est cette anarchie
On a tenté de m'enfermer pendant quelque temps
Le temps que je reprenne mes esprits
Le temps que je comprenne que la vie c'est un jeu
Le temps de comprendre qu'il faut toujours lancer les dés
Le temps de comprendre qu'il faut accepter l'enfer
Prétendre l'apprécier et sourire à la vie
Un jour vous serez tous aliénés
Comme je le suis présentement
Votre seul recours sera une aide médicale
On vous enfermera pendant quelque temps
Le temps que vous repreniez vos esprits
Le temps que vous compreniez que la vie c'est un jeu
Le temps de comprendre qu'il faut toujours lancer les dés
Le temps de comprendre qu'il faut accepter l'enfer
Prétendre l'apprécier et sourire à la vie
Quelque chose me dit que cette fois-ci...
Cette fois-ci lorsqu'ils te demanderont de venir au centre de Londres
Tu n'iras pas avec un air timide et soumis
Cette fois-ci lorsqu'ils te demanderont d'entrer dans le bureau
La peur et l'inquiétude ne seront pas tes sentiments
Cette fois-ci lorsqu'ils te diront que tu es incompétent
Tu n'auras aucune justification inutile à offrir
Cette fois-ci lorsqu'ils te montreront leurs preuves fabriquées
Tu ne seras pas estomaqué et découragé
Cette fois-ci lorsqu'ils te mentiront à tour de bras
Tu ne te mettras pas à mentir toi aussi et à jouer leur jeu
Cette fois-ci lorsqu'ils te feront part de leur décision injuste
Tu vas enfin te prendre en main et les envoyer chier
Quelque chose me dit que cette fois-ci...
Tu ne seras pas manipulé par eux
Tu ne te laisseras pas marcher dessus
Leurs mensonges n'auront aucune portée
Tu ne rentreras pas à la maison mort
Tu ne passeras pas trois jours à te lamenter
Tu ne seras pas en dépression permanente
Tu ne te lanceras pas dans ta drogue pour oublier tes problèmes
Quelque chose me dit que cette fois-ci...
Tu seras un autre homme
Tu seras fort
Tu vas arrêter de vouloir oublier tes problèmes
Tu vas te prendre en main et arrêter ce combat inutile
Tu vas confronter ton existence
Tu vas passer à autre chose
Tu vas enfin renaître
encore et encore et encore
Encore une fois je dois faire le bilan de mes maigres accomplissements
Les montrer à ces bonnes femmes dans l'espoir qu'une lumière s'illumine en leur esprit
Qu'une seule me choisisse à travers une pile des maigres accomplissements d'autrui
Je devrai aller au centre de Londres les convaincre que je suis le parfait candidat
Alors que je n'ai qu'une envie, les bûcher sur place
Je n'en veux pas de leurs offres, elles me tuent
Je suis beau, je suis pur, je suis parfait, je suis vaillant
Ah ! ma vacheté n'a plus de limites, aucune motivation
Je suis excellent, performant, sensible et honnête !
Ah ! et une envie extraordinaire de saboter votre compagnie
Le travail d'équipe ? L'esprit d'équipe ? Devenir un avec vous ? C'est moi !
Ah ! vomir partout sur votre travail et vos idées, cela oui
Encore une fois je dois prouver que je suis le meilleur
Prendre d'assaut les marchés et remporter des millions aux actionnaires
Qu'ils me choisissent à travers des milliers parce que je suis capable, je suis extravagant
Travailler au centre de Londres et dans toutes les grandes villes d'Europe
Bonjour monsieur, Bonjour madame
Voici comment notre solution vous remportera des millions
Je serai votre sauveur, je serai Jésus-Christ, je vous sortirai du trou, moi !
Ah ! le diable en personne fera son entrée
J'ai toutes les solutions et les qualités, les résultats seront phénoménaux
Ah ! une faillite absolue, je ne ferai que trouver les moyens de m'en sortir, encore et encore et encore
Je vous baiserai les pieds, je coucherai avec vous !
Ah ! et je vous cracherai dessus dans votre dos, vous pouvez y compter
encore et encore et encore
La réalité sociale
La réalité sociale, c'est une banque
Une banque qui doit être remplie par un travail d'équipe au parfait diapason
Le seul problème, nous sommes tous des individus
Nous nous détestons tous les uns les autres
La compétition est ce qui remplit notre coeur
Ce qui signifie une jalousie inégalée
Et une destruction infinie de l'autre
La réalité sociale, c'est une jungle
Une jungle qui doit se trouver un vainqueur
Le seul problème, je ne veux pas être ce vainqueur, je ne veux plus me battre
Ai-je quelque chose à apprendre à travers cet enfer ?
Vingt ans de merde dans ces compagnies n'est-il pas suffisant ?
À me faire marcher dessus, me faire cracher dessus ?
Qu'y a-t-il donc là que je n'ai pas encore compris qu'il me faut apprendre ?
La réalité sociale, ce pourrait être un paradis
Où le profit ne ferait pas la loi
Où la compétition et la hiérarchie n'existeraient pas
Où la jalousie ne serait pas là
Où le stress ne nous mangerait pas tout crus
Où le plaisir et la joie et la tranquillité seraient de mise
N'en avez-vous pas assez de vous détester et de vous entretuer ?
Faites tout le contraire
Asseyez-vous avec vos parents et notez tout ce qu'ils voudront pour vous
Asseyez-vous avec vos professeurs et assimilez tout ce qu'ils voudront pour vous
Asseyez-vous avec votre employeur et écoutez tout ce qu'il souhaite pour vous
Entendez vos gouvernements local, provincial, national et international et comprenez ce qu'ils attendent de vous
Vous serez ingénieur, avocat, architecte ou docteur
Vous serez les meilleurs de votre branche, vous écrirez des briques qui révolutionneront votre champ d'études
Vous serez le meilleur, vous serez celui que les chasseurs de têtes s'arracheront
Vous serez le parfait citoyen marié avec enfants et religieux qui paie ses taxes
Écoutez-les tous et vous serez exactement tout ce que tout le monde pense être le mieux pour vous
Par leur définition, vous serez l'être le plus heureux de la planète
Surtout ne déviez pas, ne soyez pas un révolutionnaire, ne remettez rien en question
On vous emportera le monde sur un plateau, vous serez respecté dans le monde entier
Ah... n'est-ce pas merveilleux lorsque l'on suit le chemin là tout tracé ?
Lorsque l'on réussit et que l'on gagne bien sa vie ?
Lorsque notre histoire est sans histoire
Et que notre nom ne fait biper aucun ordinateur ?
Moi je dis, écoutez toutes les voix d'autorités de cette planète
Et faites tout le contraire
Seulement alors vous aurez l'impression d'être un individu qui avait le choix
Qui était libre et qui aura la chance d'être heureux
Peu importe si vous vous réveillez dans un pays bizarre sans y avoir droit
Peu importe si vous n'avez pas l'amour de votre vie juste à côté de vous tous les matins
Peu importe si vous n'avez pas un sou pour vous rendre au lendemain
Peu importe si vous ne mangez pas à votre faim
Faites tout le contraire, au nom de votre conscience et de votre liberté !
Être marginal et faire la différence
Il est toujours possible de quitter ceux qu'on aime
Il est toujours possible d'emprunter d'autres chemins
Il est toujours possible de tout remettre en question du jour au lendemain
Il est toujours possible de recommencer à vivre
Être heureux et libre !
Créer son propre univers, même s'il faut réécrire les dictionnaires pour ce faire
Vous serez surpris des résultats que vous pourrez atteindre
Une réussite personnelle qui ira bien au-delà de tous les espoirs d'autrui
Il est possible de refaire sa vie !
Il est possible de reconstruire un monde !
Il est possible de réussir selon ses propres principes !
Il est possible d'être heureux !
Être marginal n'a jamais été interdit
Perdre le respect des autres n'a jamais été un problème
Dire que les autres ont tort est acceptable
Faire la différence est souhaitable
Seul le bilan final à la fin de nos jours compte
Seuls les résultats que l'on souhaitait atteindre soi-même comptent
Il faut se libérer d'autrui
Il faut être marginal et faire la différence
Créer un nouveau monde
Observez l'univers, puisez-y votre inspiration
Tout ce que tout le monde a dit à venir jusqu'à maintenant,
considérez-le comme faux
Ils se sont trompés, ils sont capables de se tromper
Ils n'en savent pas plus que vous sur aucun sujet, eux aussi sont humains
Le savoir et l'autorité réussissent à s'imposer faute de mieux
À vous de conceptualiser ce mieux, ce nouveau monde
Puisez à même l'univers qui vous entoure
Repensez-le à votre façon
Les problèmes à résoudre ?
Les inconsistances ?
Votre façon d'interpréter les choses ?
À vous de conceptualiser ce nouveau monde
Créez, créez, créez ce nouveau monde
En peinture, en sculpture, en musique, en littérature
En des recherches scientifiques, en photos, en films, en virtuel s'il faut
Créez, créez, créez !
Ce qui vous passe à travers le cerveau
Vos instincts, vos impressions, votre objectivité, votre nature
Un nouvel univers est là à attendre d'être découvert
À partir de votre vie imaginée et vos rêves !
Créez un nouveau monde !
La voix d'une génération
Vous vous êtes levé un matin
Quelqu'un d'autre a su vous motiver à accomplir quelque chose
Vous l'avez nommé la voix d'une génération
Il est peut-être mort après vous avoir électrisé
Vous avez pu faire un bilan rapide de ce transfert d'énergie
Vous l'avez identifié, cette voix merveilleuse
C'est sans doute ce que vous attendiez depuis longtemps
Pour dégriser les matins noirs de vos vies
Alors vous n'avez rien compris
Vous êtes cette voix pour toute une génération, personne d'autre
Vous êtes en mesure de construire votre existence
De la voir aussi belle et extraordinaire que vous l'avez toujours rêvée
Cette aventure sera folle et peut-être sans avenir
Tant de sacrifices peut-être inutiles vous penserez
À mourir de faim sans doute
Mais la détermination conduit toujours quelque part
Demeurer motivé, c'est là le secret
Être imaginatif, sauter les obstacles et détruire les barrières
Vous comprendrez peut-être un jour cette motivation
La voix d'une génération, c'est votre voix !
Votre motivation, votre construction, votre idéal
Vous l'avez toujours voulu !
Vous savez que vous avez ce potentiel en vous !
Cela attend, cela veut exploser !
N'attendez pas trop longtemps,
vous risqueriez d'entrer trop rapidement dans les réalités sociales
Partez ! Sortez de votre trou ! Allez rencontrer ces gens qui pensent comme vous !
Tout abandonner, tout laisser tomber, tout perdre afin de recommencer une nouvelle vie !
On ne regrette jamais d'être parti, parce que l'on peut toujours revenir
Mais revenir sera toujours très loin de votre esprit
Car aucune régression ne sera jugée acceptable
Vous ferez des erreurs incroyables, vous souffrirez, mais…
Vous serez la voix d'une génération
Le rêve britannique
Le téléphone sonne, c'est mon drinking buddy de Manchester
Il m'invite encore au Camden Palace où l'on va se saouler la gueule
Une pinte, deux pintes
C'est New Order qui joue
Et soudainement le monde nous appartient
Nous rêvons d'être riches, de partir pour Los Angeles
Pour oublier que nous sommes misérables et que nous cherchons un emploi
Nous parlons encore de démarrer notre propre compagnie
Elle s'appellera The Crowned Anarchist PLC, quel beau nom provocateur
Elle fera des millions et sera un jour coté en bourse
Trois pintes, quatre pintes
Nous faisons honneur aux pubs anglais
Notre côté capitaliste ne disparaît jamais vraiment
Nous cherchons surtout notre propre indépendance
Nous réussirons quelque chose, on ignore quoi
Nous sommes soudainement les plus intelligents et les plus brillants de notre génération
Cinq pintes, six pintes
Notre réalité nous frappe soudainement
Nous ne sommes rien et nous ne serons jamais rien
Incapables de prendre des risques et de se lancer dans des projets de lunatiques
Il faut être fou pour se lancer en affaires, seuls les malades réussissent
Sept pintes, huit pintes
Nous sommes dans un coma avancé
Tout le monde est fou, tous des malades !
Qu'est-ce qu'on fait sur cette terre ?
Neuf pintes, dix pintes
Nous vomissons partout dans les toilettes du Camden Palace
Nous dormons tous les deux sur le bar
Tous nos rêves se sont évanouis dans la nature
Il est beau le rêve britannique comparé au rêve américain !
Le rêve canadien
Les Canadiens ont des rêves ?
Je n'en avais jamais entendu parler
À quoi cela ressemble-t-il ?
Je l'ignore, j'ai pourtant vécu là pendant quelques années
Je me souviens vaguement d'y avoir étudié quelque chose
Il y a du monde qui parle français là-bas ?
Ils ont des problèmes d'identité ?
Raconte-moi quelque chose de nouveau à ce propos
Les Canadiens ont une culture ?
Laisse-moi rire
Ils ont des auteurs ?
Laisse-moi vomir
Si les Canadiens ont un rêve
Je ne l'ai jamais entendu et je ne veux pas l'entendre
Je suis maintenant un Brits et j'en suis fier
Du plus profond de mes entrailles
Fuck le rêve canayien !
Londres
Londres
Mes contacts, ma musique, ma vie
J'y fais l'amour
J'y danse
J'y fête
Londres
C'est ma ville
Elle m'a tout donné
Ma vie, mon oxygène, mon bonheur
J'y suis le plus jeune et le plus beau
Tout m'est permis
Londres
Elle m'a donné toutes les chances
J'y ai conquis les hiérarchies sociales
J'y ai fait mes preuves
Je suis devenu quelqu'un
Londres
J'ai tout laissé tomber
Je suis devenu un misérable qui mourait de faim
Et même dans les bas-fonds j'étais l'être le plus heureux du monde
Comment expliquer un tel fait ?
Londres
C'est une énergie extraordinaire
C'est une existence qui en vaut la peine
C'est ce qui m'a sauvé la vie
Paris
Paris
C'est ma misère sans avenir
Paris ne m'a rien offert mais elle m'a tout pris
Une longue histoire d'amour qui s'est éteinte lorsque j'y suis débarqué
Paris
C'est beau juste en surface
C'est mon enfer
C'est une maladie
Paris
C'est magnifique juste en littérature
C'est grandiose juste en brochures
C'est beau juste idéalisé
Paris
La mer à boire
Un trou noir sans fond
J'y mourais de faim aussi mais c'était pathétique
Paris
Je n'y ai pas dansé
Je n'y ai pas fêté
Je n'y ai pas fait l'amour
On a fini par me jeter dehors
Un autre corps mutilé
Ce matin encore j'ouvre le journal et on annonce un autre corps mutilé
Oh mon Dieu, je commence à rêver
Peut-être est-ce mon directeur ?
Un de mes collègues sans doute, qui n'en pouvait plus et qui a décidé d'agir ?
Ou peut-être s'agit-il de mon collègue d'en face qui me fait chier depuis le début de l'année ?
Sans doute la compagnie a trouvé un moyen rapide de s'en débarrasser ?
Ah oui, ce doit être cette bitch du personnel qui avec ses mots doux nous fait tourner le coeur
Sans doute quelqu'un vient de se faire mettre à la porte et ne pouvait plus la supporter
À moins que ce ne soit ce ministre qui ment aller-retour et qui est responsable pour ces lois affreuses
Quelqu'un aura probablement voulu lui faire comprendre que ses lois il pouvait se les rentrer dans le...
Oh, c'est sûrement ce prêtre extrémiste qui rend la vie impossible à tout le monde !
On aura jugé son pouvoir trop fort et incompatible avec notre vie moderne
Mmh, et si c'était ce juge qui m'a d'une seule parole enlevé toute liberté ?
Il sera bien difficile d'identifier le coupable dans ce cas...
Oh, oh, c'est mon ex !
Son dernier amant aurait lui aussi trop souffert et dans un élan de grâce l'aurait décapité !
Oh oui, ce pourrait être n'importe laquelle de ces personnes indésirables
Alors je continue à lire et je me rends compte que ce corps mutilé...
C'est moi !
Les coupables sont tous ceux dont je rêvais lire le nom dans le journal ce matin
Eux ils ont arrêté de rêver et ont passé à l'action voilà longtemps
Death Valley
Un désert infini
Une route infinie
Cette impression que l'on ne reverra plus jamais la civilisation
Un manque d'eau ou de pétrole, c'est tout ce qu'il faut
Sur cette route en décomposition avancée
Où plus aucun touriste ne passe
C'est ce moment que tu as choisi pour faire ta nouvelle crise
J'ai paniqué, j'ai pris le fossé
On s'est battu à coups de poing
La gueule en sang je suis parti dans la montagne, ou peu importe comment tu appelles ces canyons
Je ne voulais pas que tu me retrouves
Je ne voulais plus que l'on me retrouve
J'ai marché longtemps et jamais je ne me suis cru en danger
La rage me faisait oublier que je n'avais aucun moyen de revenir à Los Angeles ou Londres
Toutes mes maigres possessions, tu les garderas
Ce n'est pas la première fois que je laisse tout derrière moi
Ta mauvaise humeur est devenue ma mauvaise humeur
Tes problèmes sont devenus mes problèmes
Tes lamentations sont devenues mes lamentations
Ton enfer est devenu mon enfer
Et soudainement, là, seul, perdu dans le désert
J'ai regardé le ciel, le soleil et la lune blanche que l'on voit durant le jour
Et je me suis senti bien
Je me suis senti heureux
Ta mauvaise humeur, tes problèmes, tes lamentations et ton enfer
Cela ne m'appartenait plus
Tu étais déjà reparti vers le Névada
J'allais mourir ici, seul, dans la Vallée de la Mort
Et mon humeur était merveilleuse
Je n'avais plus aucun problème
Aucune lamentation à l'horizon, seuls des arbres bizarres
Dans la Vallée de la Mort, condamné à mourir
J'étais au paradis !
Los Angeles
Lorsque l'Angleterre me jettera dehors
Je deviendrai un immigrant illégal à Los Angeles
Comment ? Dans le Bronx on vend des cartes vertes pas cher
Pourquoi ? Oh...
À Paramount j'ai vu les sound stages dans lesquels on film Star Trek
À Warner Brothers j'ai vécu le film Contact et Matrix
À Sony-Columbia, je suis devenu Gattaca
À Universal j'ai fait partie de tous les films de Spielberg, Zemeckis et Lucas
Vivre dans l'irréalité, c'est ce que j'ai toujours souhaité
Un studio où l'on a reconstruit le monde
Un monde vide et absent modifiable à volonté
Prêt à voir naître n'importe quel nouveau film de science-fiction
Faire de ma vie un film de science-fiction, c'est mon rêve
Si seulement elle était si intéressante and out of this world pour que j'en fasse un film
Ça viendra...
Réussir à Hollywood
Un verre de vin de trop
C'est ce qui me fera vomir sur le tapis tout à l'heure
Mais avant...
J'ai 19 ans
Je débarque à Los Angeles
Je suis prêt à n'importe quoi
Faire la queue au Zombi Bar
Y rencontrer tout ce qu'il y a à rencontrer
Je suis flexible, je couche avec les femmes et les hommes influents
Dans un monde de misère, on profite de ce que l'on a à offrir
Moi, moi, moi !
Alors tu comprendras que j'ai un petit cerveau, parfait
Un beau corps, parfait
Une volonté infinie de faire déboucher tes projets, parfait
Nous ne sommes pas à Paris, ici on fait des millions, on fait des millions, on fait des millions !
Qui se dépensent dans le temps de le dire
Nous ne sommes pas ici pour les millions
Nous sommes ici pour rencontrer la bonne personne
Je n'essuierai pas les tables,
je l'ai déjà trop fait dans toutes les grandes métropoles de ce monde
Je vais moi aussi faire partie du grand monde
Du monde effrayant d'Hollywood
J'aurai un succès, deux succès, trois succès, un flop
Je sombrerai dans l'alcool puis la drogue
Je serai oublié pendant des années
Je referai surface un jour, lorsque l'on me donnera une nouvelle chance
Je la bousillerai ensuite
Une désintoxication plus tard
Je parlerai des Télétubbies
Il sera temps de me loger une balle dans la tête
Mais j'aurai réussi, l'instant d'un moment
À vivre sur une autre planète
Un beau gros cancer
À fumer comme un trou
À boire comme un malade
À ne plus dormir la nuit
À découcher à tort et à travers
Je le sens, un beau gros cancer s'en vient
Je mourrai jeune, aucun doute
Mais je ne mourrai jamais trop tôt
Un beau gros cancer, quelle libération
Pourvu que je meurs vite
Que je n'aie pas le temps d'en écrire plusieurs chapitres
Pas le temps de me lamenter
Ce sera acceptable
Pour peu importe la raison
Les cancers semblent se promener dans les airs
À attendre qu'on les cueille
On les prend pleinement conscient de la menace
On les avale sans trop savoir pourquoi
On pleure ensuite sans raison
Mon beau gros cancer je lui donnerai un nom
Le nom le plus beau
Il effacera mon existence
Il sera ma délivrance
Mais voilà, il me semble que je n'en fais pas suffisamment
Il me faudrait aller courir nu dans le parc Osterley, comme jadis
Pour être certain de l'attraper plus rapidement
Afin d'en finir une bonne fois pour toutes
Cannes
Je t'ai rencontré dans un bar de Cannes
Tu ne m'avais pas encore parlé que tu m'insultais déjà
Ton copain travaillait en arrière du bar
Tu m'as emmené dans un endroit très intime
Tu m'as présenté ton ami qui jadis était grand sur la scène théâtrale
Nous sommes montés dans ma chambre du Majestic
Nous avons lu de la poésie toute la nuit
Prévert, Hugo, Baudelaire, Rimbaud
J'ignorais que la poésie pouvait être si belle lorsque lue avec une telle voix
Le romantisme existe vraiment
La passion existe vraiment
J'en ai versé des larmes
Vous êtes partis mais tu es revenu
Nous avons fait l'amour toute la nuit
Comme des amoureux
Tu as dit que c'était chaud et ça l'était
Une nuit magique
Le lendemain je suis reparti pour Londres
Avec un souvenir inoubliable
La plus belle de la terre
La plus belle de toute la terre habite mon appartement
Je l'appelle ma Mirmy
Une beauté incomparable
Une sensibilité hors pair
Une âme pure qui n'a jamais causé de tort à qui que ce soit
Elle ne pense qu'à jouer
À s'asseoir sur moi
À venir se coller toutes les nuits contre moi
Toute la journée dans mes bras
À m'aimer, à m'apprécier sans condition
Un petit coeur qui bat très fort
Qui a peur du moindre bruit
Mais qui se sent en sécurité près de moi pour la défendre
Une patience extraordinaire
Des yeux pleureurs à souhait
Silencieuse, n'argumente jamais
Je ne pourrais demander mieux
Mais avec la douleur qui vient avec la beauté
Heureusement tu n'es qu'un chat
Jamais je n'aurais cru devenir un vieillard
Aujourd'hui j'ai fêté mes 29 ans
Je lisais le journal de mon arrière-grand-mère hier
Elle disait que vivre jusqu'à 30 ans était un miracle de Dieu
Elle est morte à 29 ans, juste après avoir accouché de mon grand-père
Elle aurait pu ne pas l'accoucher ce bébé, et toute ma lignée serait aujourd'hui imaginaire
Mais voilà, trois générations plus tard je suis encore là à déblatérer des niaiseries
Et j'ai moi aussi 29 ans
Être un vieillard n'a rien d'enviable
Il n'y a plus de musique sur le marché pour me satisfaire
Les boîtes de nuit sont hors limite
Je ne prends plus plaisir à rien
Je me lamente sur l'inflation, s'il faut tout dire
Un pain coûte maintenant une livre 29, un penny de plus qu'hier, misère
La fin du monde est proche, aucun doute
Les socialistes gagnent encore du terrain, qu'allons-nous faire ?
Faire la guerre, pas d'autres choix
Et quand tout le monde sera mort
Dieu sera heureux
Car les socialistes et les capitalistes seront tous morts
Devenir un vieillard, la vie ne nous prépare pas pour cela
J'ai toujours cru que j'allais mourir à 29 ans
Il me reste quelques mois pour imaginer cette mort
Mourir de vieillesse serait une mort acceptable
Ma grand-mère est morte entre deux portes
Toute sa vie ma grand-mère n'a rien accompli
Toute sa vie ma grand-mère n'a eu qu'à s'occuper de ses trois enfants
Toute sa vie ma grand-mère n'a jamais dit un mot
Elle n'avait que Dieu et sa Bible pour la guider
C'est déjà plus que ce que j'ai
Elle était irréprochable et immaculée
Elle n'a jamais rien fait pour offenser son Dieu
Ses enfants étaient déments et cela ne l'a pas affectée
Elle grignotait toute la journée comme un écureuil
Elle semblait insignifiante
Elle semblait morte
Elle habitait à cinq minutes du marché
Elle est morte entre les portes du Canadian Tire qui se sont refermées trop rapidement
À sa mort personne n'a rien eu à dire
Qu'avait-elle accompli à part mettre trois enfants au monde ?
Elle est le pourquoi je suis ici aujourd'hui
Il faudra bien appeler cela un accomplissement
Mais c'est ma grand-mère !
Elle signifie quelque chose, elle vaut quelque chose !
Mais quoi ?
Rien, une vie et une mort vaines
À peine ressenties
Deux ans plus tard on ne le connaissait plus
Comme si elle n'avait jamais existé
On l'a brûlée dans un four crématoire
On a placé ses cendres dans des oiseaux de verre
On a donné un de ces oiseaux à chacun des trois enfants
Un souvenir de nos origines, du comment nous sommes arrivés au monde
Et surtout, du comment nous allons repartir de ce monde
Elle n'a rien fait pour marquer ce monde !
Elle n'a eu aucun impact sur cette planète !
Il est juste que je lui rende cet hommage ici dans ce livre pourri qui aura peut-être un impact
Je pleure aujourd'hui à chaudes larmes pour la première fois
Je pleurerai toujours pour toi
Je ne t'oublierai jamais
Laisser quelque chose après sa mort
Une constante dans l'histoire de l'humanité
Laisser quelque chose après sa mort
Des enfants, une idée révolutionnaire ou une oeuvre quelconque
Il faut mourir sans être oublié
Avoir légué quelque chose de concret
Avoir marqué le monde d'une manière ou d'une autre
Mais pourquoi ?
Tous les jours meurent des milliers de personnes oubliées qui n'ont rien accompli
Des gens dont la vie a été inutile
Pourquoi faudrait-il contribuer à l'ensemble ?
Pourquoi faudrait-il laisser quelque chose après sa mort ?
N'est-ce pas cette motivation qui nous pousse à faire de nos enfants des génies ?
Ou du moins de leur donner toutes les chances ?
Cette maladie de la réussite nous tuera tous
Elle nous empoissonne l'existence et nous détruit le cerveau
Mourir sans laisser aucune trace sur cette planète, même pas un enfant
C'est acceptable
Mais pas pour moi
Je vais léguer une façon différente de penser
Je vais léguer une nouvelle philosophie
Je vais léguer une révolution, même scientifique
Je vais laisser quelque chose à l'humanité avant de mourir
Je vais léguer les moyens d'aller n'importe où dans l'univers
Et j'aurai un enfant
Même s'il faut qu'il naisse dans une éprouvette dans un laboratoire
Et lorsqu'il demandera qui sont ses parents, vous lui direz l'univers
Mais tout ceci est futile
Les civilisations ne sont pas là pour durer
Nous serons tous morts dans quelques années
Désastre naturel ou autre
Seules survivront les ondes audio et vidéo qui se propagent dans l'espace
Et ce sont ces ondes que nous écoutons pour savoir si d'autres civilisations ont existé
Et personne ne les entendra, car nous mourons trop rapidement sur la ligne du temps
Ainsi ce désir de laisser quelque chose après sa mort est mesquin et rempli de vanité
C'est croire qu'il y aura quelqu'un pour comprendre ces choses lorsque nous serons tous morts
Qu'importent les quelques générations qui suivront
L'impact ne sera jamais si grand ou si important
Tant que l'on ne vaincra pas la barrière de la vitesse de la lumière
Nous mourrons tous dans ce système solaire qui deviendra bientôt inhabitable
Si laisser quelque chose après notre mort est important
Il est temps de remettre en question Einstein
Le rêve, c'est tout ce qui compte
Ma soeur, qui est la personne la plus importante de cette planète pour moi,
me dit que j'ai du talent
Ai-je du talent ?
Qu'est-ce que le talent ?
Il n'existe que si reconnu comme tel par autrui
J'aurai du talent le jour où on le reconnaîtra
Ainsi le talent est subjectif
Il n'existe pas en lui-même
Peu importe les accomplissements de la personne
Je pourrais mourir aussi ignoré que ma soeur
Elle pourrait facilement avoir un plus grand impact sur le monde que moi
Sans même en être consciente
Je n'aurai jamais de talent
Personne n'a jamais eu de talent
Seule la reconnaissance fait le talent
Et de toute manière, je n'en veux pas de talent
Je ne fais que tenter de survivre au jour le jour
Je ne serai jamais riche ou reconnu
Je n'aurai jamais un impact sur ce monde
Et c'est acceptable
Il me reste le rêve d'un monde extérieur au mien
Une autre réalité au-delà de celle que l'on connaît
Cette possibilité de remettre en question les lois de la physique
Cette possibilité de remettre en question les lois naturelles
Repousser les limites humaines
Le talent n'est pas important
Le rêve, c'est ce qui compte
La lune pas plus grosse qu'un trente sous
Regarde ce trottoir
Ce n'est pas un trottoir, c'est un paquet d'atomes
Il est indistinguable d'avec la rue
Tiens ce trente sous dans les airs
Il est aussi gros que la lune
Ils sont de la même grosseur parce que la distance et la grosseur sont relatives
Relatives à toi
Selon les forces de la gravité en action et la vitesse à laquelle tu vas
Cette lune sera gigantesque, grande, petite ou miniature
Et cela sera sa grandeur réelle de ton point de vue
Maintenant regarde cet atome dans le trottoir
Il pourrait être plus gros que la lune
Selon la gravité et ta vitesse
Tout n'est que perception en ce monde
Lorsque tu calcules la vitesse de la lumière, tu auras 300,000 km à l'heure
Si tu étais sur cet atome et que tu calculais la vitesse de la lumière, tu aurais 300,000 km à l'heure
Mais ta vitesse de la lumière sur cet électron serait différente de la vitesse de la lumière ici sur terre
La lumière sur l'atome irait plusieurs fois plus rapidement que la vitesse de la lumière ici sur terre
La vitesse de la lumière n'est pas une limite, elle est relative au point de vue
Tout comme la vitesse et la masse de tout objet dans l'univers, elles sont relatives
Tout n'est que perception
Tout est relatif
On peut aller plus vite que la vitesse de la lumière
On peut sortir de ce monde
Où sont les grands penseurs ?
De tous les temps on a remis en question les religions
De tous les temps on a remis en question les systèmes politiques
De tous les temps la science a connu des révolutions extraordinaires
De tous les temps il y a eu des génies grands penseurs
Mais voilà, on dirait que le monde a arrêté de penser
Nous ne produisons plus de génies
Nous ne connaissons plus de révolutions
Il n'y a plus de grands philosophes
Avec la télévision est venu la fin d'un règne
L'ère futuriste risque de nous passer sous le nez
Trop de choses restent incomprises et inexpliquées
Trop de théories demeurent invérifiées
Trop de rêves se sont éteints avec les siècles
Concevoir l'inconcevable
Comprendre l'incompréhensible
Inventer la nouvelle chose qui changera tout
Penser les nouvelles choses qui remettront tout en question
Ce n'est pas vrai qu'aujourd'hui on ne peut que découvrir une pièce du casse-tête
Les grands penseurs existeront toujours
Ceux capables de tout réinventer d'un coup
Une imagination capable de tout voir
Car une clé ouvre toutes les portes
S'agit de les trouver et de les écouter
Nous sommes à l'ère des télécommunications
À travers tout ce charabia
Sachons au moins entendre les grands penseurs
Et vous, grands penseurs, sachez vous faire entendre
J'ai vu un extra-terrestre !
Ouh là là !
C'était vert, et c'était bleu, et c'était rouge
Ça parlait une langue indéchiffrable
La tête m'en a retourné trois fois
Ça m'a frappé en plein visage
J'ai vu du blanc, et du rouge, et du noir
Pas eu le temps d'aller chercher ma caméra
Ça m'a flagellé
À mon grand plaisir j'ai joui, j'en redemande toujours
J'ai vu les ovnis que l'extra-terrestre m'a jetés par la tête
J'ai vu rose, et violet, un arc-en-ciel
Ça m'a pénétré le cerveau
On m'a implanté quelque chose
Noir, et gris, et couleur truite d'eau douce
Depuis ça me contrôle à distance
Ça télécharge à même mes neurones
Je travaille encore plus fort
Je ne rentre plus chez moi
Mon appart, était-il brun, et beige, et jauni ?
J'ai alerté la police, les médias et le groupe X-Files du coin
Ils m'ont retrouvé le lendemain à moitié mort sur mon ordinateur au bureau
On m'a entrouvert les yeux
C'était vert, et orange, et couleur gluante
On m'a demandé ce qui s'était passé
J'ai vu un extra-terrestre ! et des ovnis !
Mais après avoir regardé le film de la caméra en circuit fermé
Je me suis rendu compte que les ovnis étaient des dossiers
Et que l'extra-terrestre n'était nul autre que mon patron
Oups !
Le poème suivant a été banni dans 53 pays
Un matin je me suis levé en manque de cul
J'ai donc décidé d'aller faire un tour sur la ferme de mon grand-père
Dans l'écurie, il y avait une jument superbe
Une jument juteuse
Une belle grosse jument comme on en voit dans les meilleurs films pornos illégaux
Je me suis installé
Avoye ! Ayoye ! Ah, aah, aaaaaahhhh
Enfin assouvi je suis allé dans le poulailler
Qu'est-ce qui m'attendait là mes amis !
Une belle grosse poulette pleine de graisse !
Avoye la poule ! Oui, oui ! Ah, aah, aaaaaahhhh
Et puis je ne pouvais tout de même pas quitter la ferme de mon grand-père,
sans aller faire un p'tit tour à la porcherie
Ah mes amis !
Des grosses truies dégoulinantes, en voulez-vous ? En v'là !
Avoyez les grosses truies ! Hiii Haaa ! Ah, aah, aaaaaahhhh
Et puis au tournant du cabanon
Une belle grosse chatte en chaleur
Ai-je encore de l'énergie pour ça ?
Ouahh ahah ! Olé ! Ah, aah, aaaaaahhhh
Et puis juste avant de partir, une belle petite souris blanche
Ah non, c'est le temps de partir, me dis-je
Et celui-ci a été censuré dans le monde entier
Un matin je me suis levé en manque de cul
J'ai donc décidé d'aller faire un tour dans un foyer pour femmes violées et battues
[Le reste est censuré mais vous pouvez imaginer la suite...]
Pas de filles dans l'armée
L'armée ma fille, c'est pour les hommes forts
Les hommes machos
Les hommes bien amanchés
C'est un endroit où l'on se retrouve entre hommes pour jouer aux soldats
C'est pas pour toi
L'armée ma fille, c'est un endroit pour les hommes à muscles
Tous nus dans la douche
Avec de gros membres qui pendent bien
C'est un endroit où l'on se retrouve entre hommes pour jouer entre hommes
C'est pas pour toi
L'armée ma fille, c'est pour le sexe fort
Les hommes débordants de spermatozoïdes
Remplis de testostérones
C'est un endroit où l'on joue entre nous même la nuit
C'est pas pour toi
Oh non ! Un autre scandale !
Comment vais-je faire pour sortir de chez-moi ?
On m'a encore arrêté dans la toilette d'un parc avec un homme
Comment pourrais-je marcher dans la rue ?
On a saisi de la pornographie de jeunes filles dans mes vieux fichiers
Comment pourrais-je aller manger au restaurant ?
On me poursuit pour le viol d'un jeune garçon
Comment pourrais-je voyager ?
On a trouvé une once d'héroïne sur moi
Comment vais-je continuer à vivre ?
J'ai assassiné ma blonde dans une chambre d'hôtel et je ne m'en souviens même pas
Comment pourrais-je encore être un artiste ?
J'ai engraissé de 300 livres
Alors j'ai appelé mon avocat et il m'a dit
Combien de millions as-tu mon jeune ami ?
Tant que cela ?
Aucun problème, comme tous les précédents identiques à ton cas
Tu continueras à respirer, à vivre, à créer comme si rien n'était
Le scandale ne sera que de la publicité
Tu seras plus riche qu'avant
Ah, c'est comme que ça marche
Je me disais bien aussi...
Je pourrais prétendre être le diable
Je pourrais prétendre que je suis un jeune garçon
Encore vierge dans tous les sens du terme
Qui n'a jamais fait l'amour, qui est désespéré
Et qui pleure tous les soirs dans sa chambre
Je pourrais prétendre que je suis un anarchiste
À la tête d'une organisation qui va assassiner plein de monde
Parce que je n'ai jamais vécu et que je suis désespéré
À comploter seul dans mon sous-sol tous les soirs
Je pourrais prétendre être un maniaque
Qui a violé plus d'une folle
Qui a fait l'amour à la planète entière
Et qui chaque soir pourrait vous rencontrer dans un coin noir
Je pourrais prétendre être un fou
Qui a tué plusieurs personnes clés
Qui tue chaque nuit même dans son sommeil
Et qui chaque nuit planifie sa prochaine victime
Je pourrais prétendre être Dieu le père créateur du ciel et de la terre
Qui joue avec la destinée d'autrui
Les fait naître, les contrôle, les tue à son bon vouloir
Et qui chaque sept jours recrée l'enfer terrestre
Mais tant que je ne fais que prétendre
Peut-on m'arrêter ? m'enfermer ? me bannir ? m'exécuter ?
Vous n'avez pas de preuve, car il n'y a pas de preuve
Je suis tout juste comme le garçon du voisin d'à côté
Avec une imagination sans limites
Et pour vous, c'est cela qui est inquiétant
Une lettre de ma prison
La nuit je regarde par les barreaux
Je vois la pleine lune
Mon regard se pose ensuite sur le plancher de ciment
On pourrait croire que je pense à mon repentir
On croira que je pense à ma vengeance
Pourtant je ne pense à rien
Mon coeur est vide
Mon regard absent
J'ai arrêté de vivre
Depuis toujours je retiens ma respiration
Je regarde la lune dans le ciel
Je suis loin, très loin dans l'espace
Je ne me souviens pas d'être né
Je ne me souviens pas d'avoir vécu
Un vague souvenir me revient
Vite oublié entre la toilette et le tabouret
La souffrance humaine
Le désespoir de voir un jour meilleur
Où la vie sera endurable
Entre les barreaux j'entends des histoires
On pourrait croire que cela me fait réfléchir
On croira que cela empire ma condition
Pourtant je n'entends rien
Mon âme est sourde
Ma vie est un silence absolu
J'ai arrêté de vivre
Depuis toujours je fais la sourde oreille
J'entends les étoiles dans le ciel
Je suis loin, très loin dans l'espace
Je ne me souviens pas d'avoir entendu pleurer à ma naissance
Je ne me souviens pas d'avoir entendu quoi que ce soit
Une vague parole me revient
Vite oubliée entre la chandelle et mon lit
La misère humaine
Le désespoir d'entendre un jour meilleur
Où la cacophonie des civilisations sera endurable
Le pouvoir des mots
Une femme ratatinée par l'âge
Qui rétrécit à vue d'oeil
Au-delà la douleur de ce monde
Je lui apporte une rose
Parfois vous n'êtes que désabusé de la vie
Parfois vous n'êtes rien d'autre que de la viande morte
Au-delà la douleur de ce monde
Je vous apporte des roses
Parfois c'est le reste du monde qui semble désabusé
Il semble vouloir s'enlever la vie
Au-delà la douleur de ce monde
Je lui apporte des roses
Je l'ai lu, je l'ai entendu, je l'ai vu
Un univers qui se referme sur lui-même
Au-delà la douleur de ce monde
Il n'y a plus de roses
Oh Gloria, si tu n'avais pas tant aimé le cidre
Oh Gloria, tu étais belle avec tes cheveux blonds
Tes passions, tes désirs et ton goût pour le fantastique
Oh Gloria, si tu n'avais pas tant aimé le cidre
Tu aurais pu voir tes trois enfants grandir
Tu roulerais encore sur les rues d'Isleworth
Tu préparerais tes cuisses de poulet le jour de Noël
Oh Gloria, tu étais fascinante avec ta personnalité libertine
Tu inventais des raisons pour aller retrouver ton ex-mari que tu as toujours aimé
Tu t'es battue pour sauver tes enfants de la misère
Tu gardais des poules et des canards dans ton jardin
Tu représentais bien ta génération
Tu as eu un impact considérable sur tous ceux que je connais
Oh Gloria, étais-tu aussi belle qu'on raconte ?
Je ne t'ai jamais vue, même pas une photo
Pourtant on parle de toi tous les jours
Qui donc étais-tu pour ainsi marquer ma vie ?
Je ne le saurai jamais
Oh Gloria, si tu n'avais pas tant aimé le cidre
Tu te souviens lorsque l'on a volé cette banque ?
Nous étions jeunes, nous étions innocents
C'est le maître qui avait pensé à tout
Il a fait son temps en prison
Mais quel génie
Tous les soirs les commerces du coin venaient déposer leur sac à argent,
dans la petite porte de cette banque perdue non surveillée
Ce soir-là, une petite pancarte leur disait qu'il y avait un problème,
qu'il fallait déposer les sacs dans l'autre compartiment
Et ce compartiment était rempli de balles de ping-pong
Facilement on a récupéré tous les sacs
On a fait des milliers de dollars
Ça a fait les journaux
Nous sommes partis pour les Bahamas
Nous avons profité de cet argent jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien
À notre retour nous savions qu'il était temps d'arrêter
Et voilà comment les crimes demeurent impunis
Sans même une conscience pour nous ronger l'esprit
C'était la belle époque
Je t'ai attendu toute ma vie
Écoute, c'était ta première visite à Londres depuis que tu m'as abandonné à Toronto
Tu viens ici quelques jours pour que l'on se rappelle le bon vieux temps
Que l'on sorte dans les bars que j'ai eu le courage de découvrir après ton départ de Londres
Mais voilà, tu as décidé de partir seul explorer Londres la nuit
Tu sors en disant que tu rentreras dans quelques heures
Tu ne rentres plus
J'ai attendu toute la nuit, tu sais
À écouter ce CD que tu m'as donné
Je l'ai depuis cassé en deux
Triste, car il m'avait beaucoup inspiré
Vers 6 heures du matin je me demandais encore si tu allais arriver
Mais tu n'es jamais revenu
Et c'est cela notre vie à Londres
Nos six derniers mois ensemble
Je téléphonais du travail, tu n'étais pas là
Toute la journée, tu te promenais ailleurs
Si le courage t'était venu, à ce point, de me dire que c'était fini
Je l'aurais compris
J'aurais arrêté de déprimer
J'aurais moi aussi sorti sans toi
J'aurais moi aussi rencontré quelqu'un
Mais tu ne m'as jamais rien dit
Tu m'as menti
Tu m'as laissé souffrir
Tu m'as trahi
Et je t'ai pardonné
Parce que le jour où tu m'as enfin abandonné à Toronto
Je suis reparti pour Londres
Vivre dans les extrêmes
J'ai découvert un nouveau Londres
Et jamais je n'ai été aussi heureux
Je vis à l'opposé du monde
Ça fait sept ans que tu m'endures
Je me couche à sept heures du matin lorsque tu vas travailler
Je me lève à six heures du soir lorsque tu arrives
J'écris toutes les nuits depuis des mois
Je bois et je fume comme un malade pour trouver l'inspiration
Tu n'as jamais dit un mot
Tu m'as toujours aimé
Tu m'as compris
Je ne peux pas en dire autant du reste de la planète
Ils n'ont jamais rien compris
Ils n'ont jamais rien voulu comprendre
C'est inacceptable
Ça ne se fait pas
Pour eux il n'existe qu'une voie
Travailler de 8h à 20h dans la cité, acheter une maison
Se marier, avoir des enfants
Je suis tellement loin de cette réalité
Je serai toujours tellement loin de cette réalité
Car elle me fait tant vomir
Mais ce n'est pas comme si j'avais le choix
Comme excuse, je dirai
Que c'est Dieu qui me le demande
C'est la destinée qui me le demande
C'est la magie de l'imaginaire qui est en jeu
Il me faut créer le plus bel univers qui soit
Recréer un monde différent de la réalité pourrie d'autrui
Et s'il me faut mourir au bout de mon oeuvre
Je mourrai au bout de mon oeuvre
L'univers relatif
J'ai découvert un matin en lisant un magazine
Que l'espace et le temps étaient relatifs
J'ai imaginé que si la distance est relative
On peut aller n'importe où dans l'univers instantanément
J'ai construit une probe que j'ai réduite au magnétisme jusque dans l'infiniment petit
Elle s'est échouée sur une planète verte inhabitée
J'ai ensuite construit un vaisseau spatial
Je me suis réduit au magnétisme jusqu'à l'infiniment petit
Et je suis arrivé à cette planète verte des millions d'années plus tard
J'ai découvert que ma probe écrasée sur la planète avait été utile
Les microbes avec le temps ont donné des humains
Qui ont eux aussi survécu aux intempéries, aux astéroïdes et aux dinosaures
J'ai pris contact avec les indigènes qui ont vénéré ma probe pendant des millénaires
Conscients que c'était le début de leur existence qui se tenait en face d'eux
Ils m'ont accueilli tel un Dieu
Puis je suis reparti dans mon vaisseau
Je me suis réduit encore une fois dans l'infiniment petit, afin d'atteindre ce qui est ici l'infiniment grand
Que me restait-il à faire ?
Écrire un poème de science-fiction
Une belle histoire d'horreur
Vous désirez entendre la plus belle des histoires ?
Un drame policier, peut-être
Une merveilleuse histoire d'amour
Où l'héroïne mourra à la dernière page sous un train
Peut-être voudrez-vous même voir le sang gicler ?
Et voir le beau visage de notre héroïne une fois que la grande roue l'aura déchiqueté ?
Oh, vous aimez le sang, vous aimez les accidents
Les coups de feu, la mort au premier plan
Cela remplit les journées, cela évite de trop réfléchir
Les dinosaures qui écartèlent des scientifiques
Des automobiles qui s'écrasent sur les passants
Des avions qui s'écrasent sur des bâtiments
Les bombes nucléaires qui anéantissent des villes
Et les astéroïdes qui feront disparaître la population entière
Sauf que tout ça c'est la réalité
Le réel a depuis longtemps rattrapé la fiction
Vous aimez les belles histoires d'horreur
La réalité lorsqu'elle diffère de votre quotidien ennuyant
Vous voudriez que l'on vous tire dessus à coup de fusil
Vous voudriez recevoir une bombe nucléaire par la tête
Une guerre bactériologique serait fascinant comme distraction
C'est que la routine tue
Les grandes conspirations, ça signifie que la vie n'était pas aussi vide qu'elle en avait l'air
Il y a un mystère à élucider
Une vérité à découvrir qui remettra quelque chose en question
Un combat qui en vaudra la peine
S'il faut la fin du monde pour enfin apprécier cette existence
Eh bien, apportez-la cette fin du monde
Quel buzz !
Quand soudain mon cerveau pense bizarrement
Je regarde, mais je vois différemment
Mes idées s'illuminent au grand jour
Même tard la nuit
Merveilleux buzz
Soudainement je marche sur Harrow Road
Je vois plein d'Africains et d'Indiens
Je demeure dans le coin pauvre de Westbourne Park
Mais voilà, je suis aussi un immigrant et je suis pauvre
Je m'écrase sur un gros sac vert sur le bord de la rue en sortant de la station
J'écris, j'écris, j'écris mes meilleures lignes, ma plus grande inspiration
Et personne ne me questionne, personne ne trouve cela bizarre
Ils sont tous aussi fous que moi
J'habite un logement pour les pauvres
Mais je ne suis pas sur l'aide sociale, je n'y ai pas droit
Mais je suis heureux, si heureux
Un canal, des logements en décomposition, des églises de la haute ou basse Church of England
Oh merveilleux buzz
Et je continue jusqu'au cimetière de Kensal Green
J'ai vécu des jours et des jours dans ce cimetière
J'ai parlé au curé de la paroisse
Il fait partie de cette histoire
Il a fait l'histoire
Il m'a inspiré des pages et des pages
Harrow Road
Jamais je ne me suis tant senti chez moi
Nous sommes énergie
Tu crois que j'ai fait ce que tu voulais faire
Tu n'as pas eu le courage, je l'ai eu pour toi
Mais tu te trompes
Tu as ce courage en toi
Tu es ce que je suis
Je suis une copie conforme de toi
Tu es mon inspiration
Lorsque j'écris, c'est toi qui écris
Comment pourrais-je te faire comprendre ?
Nous sommes inséparables
Nous pensons de la même manière
Nous agissons pareillement
Tu es tout pour moi
Tu es mon énergie
Ensemble nous sommes forts
Ensemble nous allons marcher sur ce qui existe
Nous avons tous les deux souffert
Nous avons tous les deux traversé ce qu'il y avait de pire sur cette planète
Nous penserons tous les deux ce nouveau monde
Nous le repenserons
Nous le changerons
Les idées ne sont-elles pas fortes ?
Les idées ne remettent-elles pas tout en question ?
Les idées, c'est ce qui change le monde
Oublions tout le reste
Oublions l'enfer de leur réalité
Nous allons marcher sur une autre planète
Nous allons trouver les moyens de partir très loin d'ici
Nous allons repenser l'univers !
Vous êtes des zombis
Quand mes parents me parlent
Quand le prof parle en avant
Quand mon supérieur radote
J'ai peine à garder les yeux ouverts
Je lutte pour me réveiller
Pour constater la réalité là tout autour de moi
Tout cela n'existait pas hier
Alors que je rêvais que je sauvais le monde de la misère
C'est que moi je ne vis que dans mes rêves
Et mes rêves sont idioties pour le monde extérieur
Pourtant mes rêves sont forts
Ils remettent en question toute leur autorité
Mes obligations et mes devoirs moraux
Je suis un zombi le jour
Je suis un révolutionnaire la nuit
Mais cela va changer
Je serai un révolutionnaire le jour
Je rêverai au grand jour
J'écraserai tout le reste du monde dans ma marche
Vous serez les zombis de ma réalité
Vous êtes les zombis de ma réalité
Car j'ai le pouvoir de tout changer
Et vous pensiez que j'étais un zombi
Que j'éprouvais de la difficulté à garder les yeux ouverts
Afin d'entendre vos conneries
Mon Dieu, vous n'avez encore rien vu
Mon Dieu, vous n'avez encore rien entendu
Mon Dieu, les zombis vont se réveiller !
Ma dernière cigarette, ma dernière bière
J'ai gratté mes fonds de tiroirs pour terminer mon travail
Jusqu'à ma dernière livre hypothéquée
Je dois maintenant déclarer faillite
J'ai ouvert ma dernière bière
Je fume ma dernière cigarette
Après je dois trouver un emploi
Revenir au monde actif après tant de critiques
Recommencer la roue à l'infini
Accumuler cette expérience peut-être utile à mon travail
Je vais travailler pour quelqu'un, pour l'ensemble peut-être
Classer des papiers, entrer des données dans une machine
Recevoir des messages, envoyer des messages
Voyager dans les métros trois heures par jour
Mourir asphyxié dans les métros trois heures par jour
Recevoir une pitance misérable
Indigne de ce que mon père demandait en retour de ma naissance
La fierté, l'honneur, le respect, la vanité
Et je réussirai encore une fois
Je réussirai à m'intégrer complètement encore une fois
Devenir une partie de l'ensemble
Mourir avec l'ensemble
Ma dernière cigarette, comme je voudrais qu'elle dure une éternité
Ma dernière bière, comme je voudrais la reboire et la reboire
Encore une fois c'est la rupture
Je viens d'écraser ma dernière cigarette
La fin d'un monde
Au diable le conformisme
Je n'ai jamais souhaité être différent
J'ai toujours voulu faire partie du groupe
Cela ne m'a jamais amusé d'être pointé du doigt
De me faire battre
Et puis quoi encore
J'ai toujours été perçu tel un danger
Un danger au conformisme nécessaire à la société
Suis-je donc un danger ?
Suis-je donc si effrayant qu'il faille m'éliminer ?
Je n'avais pas compris que l'on n'avait pas le droit de déroger à la règle
Pas le droit de dire que ce que l'on apprenait n'était pas vrai
Pas le droit de penser différemment de l'ensemble
Mais je ne m'excuserai plus
Je suis différent
Je pense différemment de l'ensemble
On me dit weird
On me classifie dangereux
Eh bien je serai weird
Je serai dangereux
Je vais aller jusqu'au bout de votre névrose
Je vais tout remettre en question
Je vais vous remettre en question
J'accomplirai mon vrai rôle de marginal
Je rassemblerai tous les marginaux de cette planète
Et je deviendrai trop fort pour que l'on puisse encore me battre
Je suis différent
J'agirai en conséquence
Au diable le conformisme !
J'ai envie de chier
J'ai envie de pisser
J'ai envie de chier
J'ai envie de dégueuler partout
C'est cela que vous avez construit
C'est le sentiment que j'ai en regardant vos accomplissements
Ce n'est pas assez, ce ne sera jamais assez pour moi
Mais que faites-vous donc ?
Vous ne le voulez pas ce monde meilleur ?
Ce monde où nous pourrions tous être heureux ?
Qu'est-ce qui vous arrête ?
Comment pensez-vous donc ?
Ce n'est pas une histoire de lois
Ce n'est pas une histoire de politique
C'est une histoire d'amour
Aimer son prochain et le laisser vivre !
Ne trouvez-vous pas en votre coeur l'idée de sauver l'espèce ?
Tout ouvrir, même vos entrailles ?
De quoi avez-vous peur ?
Qu'un monstre sous votre lit vienne vous mordre les pieds ?
Oubliez votre satanée religion
Oubliez vos satanées lois
Oubliez la surprotection du cerveau de vos merveilleux enfants
Oubliez pendant un instant votre bout de terrain à protéger
Oubliez votre drapeau !
Nous sommes plus que ça
Nous sommes en voie de disparition
Nous allons disparaître de la surface de la terre
Il faudra partir
Partir de ce monde
Loin, loin, très loin
Recommencer ailleurs
Tout recommencer ailleurs
Aurons-nous seulement cette chance ?
Pas de pardon
Si vous avez profité de la misère d'autrui
Si vous avez une grosse maison et deux automobiles
Si vous n'avez jamais compris qu'il existait un moyen d'améliorer les choses
Il n'y aura pas de pardon
Ce n'est pas assez d'être la princesse Diana, avoir une charité et de visiter les hôpitaux
Ce n'est pas assez d'être mère Teresa et de s'occuper des malades
Vous n'avez rien compris
Il n'y aura pas de pardon
Ce n'est pas assez d'avoir aidé les pauvres
Ce n'est pas assez d'avoir recréé un nouvel univers
Ce n'est pas assez d'avoir sauvé le monde
Il n'y aura pas de pardon
Vous êtes purs et parfaits
Vous avez gagné votre ciel
Vous êtes Jésus-Christ ressuscité !
Ce n'est pas assez
Il n'y aura pas de pardon
Vous n'avez rien compris
Peu importe ce que vous faites
Peu importe ce que vous pourriez faire
Cela n'a pas d'importance
Il n'y aura pas de pardon
Vous ne gagnerez pas votre ciel
Vous n'irez pas au paradis
C'est pas comme ça que ça marche !
Il n'y aura pas de pardon
La nouvelle ère
Nous approchons la fin d'un règne
Un monde où toutes les lois seront différentes
Où les frontières n'existeront plus
Une liberté nécessaire à la survie de l'espèce
Peu importe les guerres, les religions ou les systèmes politiques en place
Une révolution grandiose s'en vient
Rien ne pourra l'arrêter car ça viendra automatiquement
Presque naturellement
Un seul humain sera responsable et il sera inoffensif
C'est le résultat de son travail qui affectera tout
Et l'on embrassera ses résultats
On se réjouira des conséquences
On découvrira un nouvel univers
Nous irons où bon nous semble
Le temps ne sera plus une limite
À l'aube de la civilisation
S'ouvrira une nouvelle ère
Je suis Jésus-Christ fils de Dieu
Je suis les agencements de ce monde
Je suis né pour vous construire
Je suis né pour vous anéantir
Je suis le verbe organisateur de l'univers
Je souffle la vie en les vibrations des particules
Je souffle la mort en les vibrations des particules
J'organise la vie et la mort à mon vouloir
Je vous offre une Bible
Je dicte vos lois
Je vous offre une mythologie
Je suis Jésus-Christ fils de Dieu
Voilà, je l'ai dit
Je n'ai plus rien à ajouter
L'ANARCHISTE
Troisième Partie
Poésies Noires
Roland Michel Tremblay
Un fusil sur ta tempe
Un fusil sur ta tempe
Pour te faire comprendre
Le vide éternel
L'insignifiance de cette destinée
Je vois maintenant qu'il n'y a rien au-delà l'horizon
Rien à attendre de rien
L'ironie de cette existence
Je tire
Une bombe sous ton siège
Pour te faire comprendre
Le noir de cette logique
La violence de l'ensemble
Je vois maintenant qu'il n'y a aucun espoir à l'horizon
Rien à attendre de personne
L'enfer de cette conscience
Je fais sauter
Une guerre mondiale sur ta tête
Pour te faire comprendre
Le mal de ce monde
L'inutilité de cette planète
Je vois maintenant qu'il n'y a rien à voir dans l'univers
Rien à attendre de l'espace
L'illusion de la science
J'explose
La genèse
Avaient-ils même un espoir en la vie ?
Une joie de voir la clarté du jour envahir l'espace ?
Pensaient-ils déjà à la science, la philosophie et la politique ?
Croyaient-ils découvrir la psychologie un jour, tard dans la soirée ?
Et le monde merveilleux des finances, quand donc a-t-il vu le jour ?
Suis-je le premier qui ait vu le futur grandiose de l'homme ?
Cela se nommait le monde du marketing et des ventes
Avec des directeurs de projets et des chefs de direction
Dieu aurait créé ces choses par ironie ou par vengeance
J'ai vu un jardin jadis
Des radis, des carottes et des tomates
La terre et les fleurs
Je n'ai pas vu écrit dans le ciel l'avènement du monde des affaires
Ni de la misère politique
Je vois la joie d'un incapable et d'un ignorant
Qui marche libre de tout fléau et toute pensée
Sortir sans pression ni titre
Et marcher toute la journée sans réfléchir à quoi que ce soit
Un monde qui a oublié son existence
Un monde qui ne pense plus
Mais qui respire et qui vit
Je marche dans le vent
J'apprends à désapprendre
À oublier ce que l'on tente de comprendre
À me libérer de ces machines et ce bruit
À fuir ces gens qui courent dans toutes les directions
Je recherche l'inaction
Je désir le vide absolu
Je veux vivre
L'infini
J'ai cru comprendre le concept de l'infini
Voir mon corps s'étirer relativement dans toutes les directions
Voir le temps arrêté et à la fois multiplié par lui-même
J'ai vu une beauté du monde impossible à modeler
Des champs d'énergie sans début ni fin
Des orages électriques célestes couvrant l'univers entier
Voir à travers le temps ce qui est venu avant et ce qui viendra après
Ce pouvoir de voir la réalité à l'infini où le présent n'a jamais existé
De comprendre et d'interpréter les infinis de cette réalité
Il y a bien davantage à voir, à comprendre et à vivre en ce monde
Une multitude d'événements simultanés invisibles
Et une capacité d'absorber les différentes lignes de l'expérience
Je vois tout, j'expérimente tout, je sais tout
Je vis à l'infini
Juste lorsque je croyais avoir compris
Chaque fois c'est la même chose
Je pars en peur
Je ramasse toutes mes données
Je fais l'analyse du siècle
Je présente mes résultats révolutionnaires
Puis le lendemain je sors de la maison
Je comprends que j'avais tort
Je vois que j'ai tout compris de travers
Et pour cause
Il n'y a jamais rien eu à comprendre
Juste une prétention
Un désir de tout s'accaparer et de réussir
Réussir quoi ?
Quoi voir à la vie d'autrui ?
Qu'y a-t-il donc à espérer ?
Tous les éléments en action
Toutes les interactions tous les jours en tous les endroits
La pression qui monte, la chaleur de la masse
L'excitation généralisée d'une foule déchaînée
Qu'y a-t-il donc à comprendre ?
Juste lorsque je croyais avoir compris
La paix intérieure
La pureté de l'esprit
La clarté innée
Le cerveau respire
Bloup ! tombé...
Allez oup ! tombé...
aaaaaaahrup !
Quelle belle journée
Une si belle brise
Allons marcher dans le parc
Ah ! Les arbres en fleurs !
J'en ai besoin maintenant
Je veux m'assoupir ici
M'endormir pour des siècles et des siècles
Me réveiller le jour où tout le monde aura disparu
Je ne pense plus à rien
J'ai fait le vide
Je me rempli de cette vue
Il commence à pleuvoir
Je suis dans la terre
Je vois le ciel bleu
Et les oiseaux
Quelle belle journée ?
Je n'ai même pas osé sortir de mon lit ce matin
J'ai contemplé l'idée de vivre
Et je me suis rendormi
Prostitué aux idées des autres
C'est moi tous les jours
Dans la rue, au travail, à l'appartement
Me prostituer sans raison
Pour une bouchée de pain
De grands projets pour l'avenir de l'humanité !
Des idées révolutionnaires pour mettre à genoux tout un pays !
Des concepts et des concepts qui pleuvent du ciel !
Tout effacer dans ma marche, tout écraser
C'est moi tout craché
Sur la surface de cette table
Une réflexion dans le miroir
Oh, je suis beau à l'intérieur
La violence !
Les tueries !
Les morts qui s'empilent !
Être vendu aux idées des autres !
Je me prostitue pour vous
Vous vous prostituez à mes idées
Les résultats sont effrayants
Trente millions de morts envoyés à Coventry
Je suis maintenant riche
La prostitution paie bien
Vous êtes maintenant aliénés
Il est temps de tout faire sauter
La propagande
Je vis dans le plus beau pays du monde
Le premier ministre est l'être le plus intelligent de la planète
Il a tout remis en question
Je mange maintenant à ma faim
L'économie roule sur l'or
Mon emploi paie une fortune à comparer à ce que je gagnerais ailleurs
C'est que l'ailleurs meurt de faim
Et moi je vis dans le pays le plus riche qui soit
C'est ridicule, l'argent tombe du ciel !
Pourtant dans le coin où je travaille on ne fait que de la finance
Qu'est-ce que cela veut dire ?
Cela veut tout dire, car je mange à ma faim
La vie est merveilleuse !
Je pleure de joie !
Regardez-moi ! le bonheur se lit sur mon visage !
Nous vivons sur la plus belle planète de l'univers !
Attachez-moi, car je n'en peux plus
La joie et le bonheur m'étouffent
Tout est tellement parfait que ça crisse comme les pneus de ma nouvelle voiture
Aaaaahhh !!! Dieu a enfin entendu nos prières
Quel beau pays !
Quel riche culture !
Quel merveilleux système !
C'est trop ! Tuez-moi, quelqu'un !
Je veux tout lâcher
Je veux que l'on me largue dans l'espace
Je veux fuir loin au-delà de notre système solaire
Un fusil dans ma main cette nuit, et je n'y serais plus demain
Un bon gros burger
Je rêve d'un bon gros burger dégueulasse acheté dans une foire
Comme à Manchester voilà quelques années
Le plus bon et le plus dégoulinant de tous
Que j'étais incapable de me payer et que mon bon ami de Liverpool m'a acheté
Il ne saura jamais l'impact que ce burger a eu sur ma personne
Ah, j'en ai l'eau à la bouche
C'est que je n'ai rien mangé depuis des jours
J'ai mangé ces beignets graisseux un jour à Gand en Belgique
Ouh... comme ils étaient bons
Je rêve de ces beignets frais achetés à Las Végas l'an passé
Ce que je donnerais aujourd'hui pour une bonne tourtière du Lac-St-Jean
Une poutine, une galvaude, whatever, n'importe quoi
Un des pâtés à la viande de mon grand-père, et ses brioches
Et un sandwich pain baguette au Comté de Paris
Un sac de cacahuètes que je mangeais autour de mon feu de camp l'été passé
J'ai tellement faim que je mangerais même ces produits surgelés de chez Tesco
La philosophie ne paie pas
Il est vraiment temps que je trouve un emploi...
Le Pôle Nord
Je cherche l'endroit le plus exotique où habiter
Le Pôle Nord me semble être l'endroit idéal
Le froid et la neige
L'isolement le plus complet
La peur du début ou de la fin du monde
De la neige en permanence
Qui s'écrase lentement sous nos yeux
Des igloos, des chiens et des traîneaux
On dirait bien le Canada
Le premier et le dernier des endroits où Dieu penserait regarder
Mmh...
Je sens que j'y serais hors contrôle !
Le terrorisme aux premières lignes
Je n'ai aucune pitié pour la grand-mère qui croit en son Dieu
Aucune pitié pour le bonhomme habillé en habit et cravate et qui se meurt dans le conformisme
Aucune pitié pour cette femme qui se bat pour être reconnue
Aucune pitié pour cet enfant qui deviendra un monstre à votre image
Je n'ai aucune pitié pour personne
Pourquoi devrais-je te prendre en pitié ?
Pourquoi mérites-tu de vivre ?
Pourquoi ta fille mérite-t-elle plus la vie que les 7 milliards autres parasites de cette planète ?
Tu sais que je m'en fous de ton chien, de ton chat et de ton poisson rouge ?
Tu n'as réussi qu'à me faire vomir toute ma vie
Oh, tu avais des sentiments, des émotions
Tu étais capable d'aimer ton semblable
Il est un peu tard pour démontrer tout ça
Si tu ne l'a pas fait avant, tu ne l'aurais jamais fait
Tu es incapable de compréhension, de bienfaisance et d'amour
Je ne serai pas hypocrite, je ne me cacherai pas pour dire ce que je pense
Lorsque la bombe a explosé, j'étais aux premières lignes
Lorsque le temps est venu, c'est moi qui ai allumé la mèche
Tu n'as jamais pleuré mes morts, je ne pleurerais pas tes morts
Tu es le catalyseur de ce terrorisme
C'est un honneur pour moi
Merci, merci !
Je suis tellement heureuse d'être ici ce soir
Ah pardon, un mouchoir
Snif, snif, quelle émotion !
Je suis tellement, tellement heureuse !
Merci, merci à ma mère qui nous écoute ce soir
Merci à mon frère que j'aime tant et qui est mon inspiration !
Merci à mon agent, mes publicistes, mon coiffeur, mon département de marketing
Merci au PDG de la compagnie pour avoir cru en moi !
Et tout le monde l'autre côté de l'Atlantique qui a rendu tout cela possible
J'espère que je n'oublie personne
Attendez, attendez, je n'ai pas terminé, j'ai encore des gens à remercier
J'en oublie sûrement
Mon Dieu !
Et vous mon public, sans qui je n'existerais pas
Mes fans qui m'adorent
Vous êtes ma motivation à continuer
Être reconnue enfin après tant d'années de travail
Snif, snif, merci !
Eh bien je pense qu'il est temps de vous dire la vérité
Nous avons calculé que la fin du monde surviendrait demain matin à midi
Alors il était vraiment temps que vous me donniez ce prix, huhuhu
Quoi ? Pardon ?
Vous voulez reprendre mon prix ?
Vous ne désirez pas attendre jusqu'à demain midi pour voir si j'avais raison ?
Non ?
Eh bien vous méritez tous de crever bande d'imbéciles !
Oui, je vous envoie promener, ignares, ignorants
Hommes de peu de foi
Vous irez tous en enfer !
Gardez-le votre prix, je n'en ai jamais voulu de toute manière !
Vous n'avez jamais eu de crédibilité
Je n'ai pas besoin de votre prix minable
Vous êtes tous ridicules autant que vous êtes
Vous me faites chier
Vous mourrez tous !
Hello Darlin'
Hello Darlin'
Tu as entendu la dernière ?
Oui, elle l'a enfin fourré son mec
Il était temps, mon dieu
Non non, love, juste un lait
Ouh, c'est chaud, je me suis brûlé les lèvres
Ah oui, tu sais ce qu'elle a fait ?
Elle l'a laissé deux minutes après la baise
Il était, tu sais... hihihi
Ils sont tous comme ça darlin'
Nous ferons ton éducation
Reste avec nous et tu en verras de toutes les couleurs
Tu vois la scène là-bas ? La semaine prochaine je serai Cher
Tu pourrais être Cybill tu sais
T'inquiète pas, on va te coiffer
On va t'arranger, tu verras
Tu seras la plus belle
Tu veux être Céline Dion ?
C'est ton idole ?
Good for you, love
On va te transformer en Céline Dion, on ne pourra faire la distinction
Une perruque, des dents de vampire, tu n'auras qu'à pratiquer ta voix nasillarde
Titanic, c'est la chanson à chanter si tu veux être Céline
Tiens, tu veux un peu de cette poudre ?
Tu en as déjà eu pas mal
Ça ne se paye pas tout seul, mon jeune ami
Si tu en veux plus, il va falloir que tu nous aides avec le bar
Que dirais-tu d'un emploi de 40 heures par semaine payé en drogues ?
Tu veux être Céline, n'est-ce pas ?
Comme tu es beau avec ta jeunesse et tes beaux cheveux blonds
Je comprends tes désirs, je comprends ton mal
Tu vas voir, on va te transformer en quelque chose de bien
Le monde va te connaître, te reconnaître
On va faire un homme de toi
Oh Darlin'
Tu peux rester après la classe ?
Je dois te parler
Je t'ai vu l'autre soir dans ce club
Tu écris toi aussi ?
Pourquoi ne viendrais-tu pas chez-moi demain soir
Tu pourras me montrer tes écrits de futur grand écrivain
N'oublie pas d'apporter une bouteille de vin
Ah, charmante soirée
J'ai déjà deux bouteilles d'ouvertes
Mmh, tu es un génie, ma foi
Moi aussi je tente d'écrire
Je me sens mieux depuis que je me suis avoué que je ne publierais jamais
On l'a ou on ne l'a pas, et tu sembles l'avoir
Je vois du génie dans ce que tu écris
Tu iras bien plus loin que tous mes amis écrivains
On ouvre la cinquième bouteille ?
Ce que tu es beau... beau et talentueux
Je vois que tu iras très loin
Je suis fier d'être ton professeur
T'inspireras-tu de moi dans tes écrits ?
Mmh, tu sens bon
Tu parles beaucoup de ta recherche d'affection
Moi j'appelle cela de la tendresse
Je la recherche aussi
Tu veux venir t'étendre un peu sur mon lit ?
Tu as bien dormi ?
Pourquoi es-tu tout drôle ?
Tu n'as pas aimé la nuit dernière ?
N'as-tu pas enfin trouvé cette affection dont tu voulais tant ?
Nous avons juste 20 ans de différence
Je suis encore jeune et toi aussi
C'est quoi le problème ?
Je ne te comprends pas
Tu ne comprends rien à l'existence
Tu es un auteur pourri
Tu n'iras jamais nulle part
Qui voudrait lire de tels enfantillages ?
On commence à écrie à 40 ans, pas avant
Jeunesse effrontée qui croit tout savoir et ça n'a pas vécu
Que pourrais-tu écrire à 19 ans qui vaudrait la peine d'être lu ?
Tu ferais bien mieux d'accepter que tu ne seras jamais publié
Tu devrais commencer à vivre ta vie et oublier ces rêves ridicules
Va te faire foutre ailleurs !
Pas de show sans héroïne
Viens déjeuner avec nous au château Laurier
C'est la grande classe
Je te présente mon jeune ami John
Et son petit ami Charles que nous avons ramassé à Disney World la semaine dernière
Nous demeurons tous les trois dans une chambre du château Laurier
Ils font l'amour devant moi, tu sais, cela ne me dérange pas
Oui, oui, je suis responsable de tous les concerts au Stade Olympique de Montréal
Dépêche Mode n'entre pas en scène sans héroïne
Je ne te dis même pas les conditions des Rolling Stones
Parfois il faut trouver les fans qui coucheront avec les stars
C'est vraiment le Jet Set de la société
Ah, ah, ah, ce John, quel merveilleux sens de l'humour
Il est tellement drôle, parfois j'en perds le souffle
John et Charles sont beaux, n'est-ce pas ?
Tu voudrais coucher avec eux, n'est-ce pas ?
La semaine prochaine nous serons au château Frontenac
Ça te dirait de venir avec nous ?
Oublie tes examens, avec moi ton avenir est assuré
Tu vois, j'ai acheté une maison et une auto à John
Tu pourrais toi aussi profiter d'un tel arrangement
Qu'est-ce qui t'arrête ?
Mon cher, tu ne comprends pas comment le monde fonctionne
Tu es jeune, tu es brillant, tu as la beauté
Pourquoi gaspiller tout cela ?
Pourquoi étudier ?
Viens avec nous, je connais John depuis 7 ans
Ton futur est prometteur
C'est comme tu voudras
Triste, tu ne sais pas ce que tu perds
Tu t'en mordras les doigts dans dix ans lorsque tu seras gros et laid
Lorsque ta jeunesse sera morte et que tes études t'auront conduit nulle part
Tu seras un raté, c'est écrit dans ton visage
Tu n'iras jamais nulle part, tu ne sortiras jamais de ton trou
Viens John, partons...
Je suis monsieur Eastman !
Bonjour toi !
Tu viens souvent à New York ?
Je n'ai jamais vu personne d'aussi beau que toi
Tes yeux noirs reflètent la beauté du monde
Tu ne sais pas qui je suis ?
J'admets que je suis gros, vieux et laid
Mais je suis monsieur Eastman
Ma limousine est là dehors et elle nous attend
Non, je n'ai aucune carte d'identité sur moi
Mais tu connais le nom Eastman, n'est-ce pas ?
Moi et ma famille possédons Kodak dans le monde entier
Tu te rends compte ? Tous les touristes du monde entier nous connaissent
J'ai un bureau à Long Island, à Paris et à Londres
Voici mes trois numéros de téléphone dans le monde entier
Tu écris ?
Envoie-moi tes livres, tu seras un auteur à succès
Ne sais-tu pas comment la machine fonctionne ?
C'est le marketing qui fait un auteur
On fera de toi le plus grand des auteurs
Tu seras un deuxième Tennessee Williams
L'argent conduit le monde
En autant que tu sois prêt à en payer le prix
Quoi, tu crois que quelqu'un aussi riche que moi se promène avec ses cartes d'identité ?
Je me ferais attaquer, enlever avec une demande en rançon
Ta preuve, c'est ma limousine qui nous attend dehors
Comment oses-tu me rejeter ?
Moi, monsieur Eastman, l'homme aux millions ?
Pour qui tu te prends ?
Tu penses que tu peux devenir un grand auteur par toi-même ?
Selon tes seuls mérites ?
Laisse-moi rire !
Je te parie que dans dix ans et dix romans plus tard tu en seras au même point :
Nulle part !
Bonne chance mon jeune ami
Tu mourras un écrivain jamais publié
Tu mourras pseudo écrivain oublié
Alors tu te souviendras de monsieur Eastman !
Gore Vidal habitait l'appartement à côté
Bonjour mon jeune ami
Alors, tu es seul, perdu sans argent, à New York
Tu connais mes meilleurs amis, voilà pourquoi tu es ici dans mon appartement de la 5ième avenue
Je possède l'édifice, je suis un chirurgien très riche
Central Park est merveilleux de la fenêtre, tu ne trouves pas ?
Tu es un auteur ?
Justement voici la biographie de Gore Vidal, ce célèbre auteur Américain homosexuel
Il habitait l'appartement à côté
Nous n'avons jamais su qui il était avant sa mort
Ça c'était un grand auteur américain, de la trempe de John Steinbeck
Le monde des travestis d'Hollywood, je ne te parle pas
Tiens, ça me rappelle un auteur de ta région
C'est quoi son nom ? Homosexuel, travestis...
Michel Tremblay !
Mais c'est toi, n'est-ce pas ?
Mais tu es un auteur très reconnu !
Ah non, c'est vrai, sa première pièce de théâtre c'était avant ta naissance
Il doit être mort maintenant
Allons au restaurant, tu veux ? C'est moi qui paie
Attention, c'est l'heure de l'opéra, il y a des embouchures partout
Je suis un peu vieux, vérifie si le taxi ne prend pas des routes trop longues
Alors, voici ce que je te propose
Tu restes chez moi
Tu dors dans mon lit
Tu peux rester aussi longtemps que tu le souhaites
Tu peux boire tout mon alcool
Je te donnerai de l'argent de poche
Tu seras mon nouveau protégé
N'est-ce pas une offre en or ?
Non ?
Gore Vidal a écrit ses meilleurs oeuvres juste à côté !
Son appartement est trois fois moins grand que le mien !
Sans moi tu ne seras jamais un Tennessee William !
Tu mourras inconnu !
C'est la seule façon de réussir !
Pourquoi refuser les mécènes lorsqu'ils se présentent à toi ?
Je ne te demande pas de coucher avec moi, nom de Dieu !
Je ne te demande que de coucher dans mon lit !
Tu n'aboutiras jamais nulle part !
Ton nom ne dira jamais rien à aucune génération !
Va écrire ta merde ailleurs !
Consultant Duty-Free pour Dunhill à Heathrow
Bonjour mon jeune ami
Tu es un auteur ? I don't give a fuck
I'm British you know
Seule ma pinte de bière après le travail m'intéresse
Tu veux un Ecstasy ? J'ai un grave problème d'héroïne tu sais
Tu veux toujours emménager chez moi ?
Je vais t'aider à quitter ta chambre, je vois que l'on vient de te mettre à la porte
Tu travailles comme caissier dans cette librairie ?
W.H.Smith... ce n'est pas la grande classe
Je travaille pour Dunhill, je vois les lounges première classe
Je m'occupe des ventes dans la salle d'attente du Concorde
Mais je m'en fous
Dunhill a tout fait pour me mettre dehors
Ils m'offrent £10,000 pour que je parte, merveilleuse compagnie
Je n'ai rien à t'offrir
Je n'ai pas d'argent pour t'aider
Je t'offre de me laisser pour que tu puisses aller vivre ta vie
Mais je t'aime
Je me sacrifierais pour toi
La vie ne vaut pas la peine d'être vécue sans toi
Fuck the world, I don't give a shit
Bienvenue au Royaume-Uni
Monde de Shakespeare, Charles Dickens et Oscar Wilde
Pas de danger de compétition
On ne peut plus écrire comme eux
On peut toutefois imiter Sir Arthur Conan Doyle
Mais bonne chance...
La vie ne vaut rien
Tu viens prendre une pinte down the pub ?
Le monde est en train de mourir
Le monde est en train de mourir
Et je m'en fous
J'aimerais accélérer le mouvement
Conduire à une mort plus rapide
Mais quel pouvoir ai-je sur cette planète ?
On analysera ma névrose
Ce désir de voir le monde exploser
Éliminer toute trace de l'existence humaine de la terre
Et j'emporterai le dernier rire dans ma tombe
Car vous ne m'aurez jamais compris
Je joue avec vous
Je joue avec l'analyste
Je lui mens aller-retour
Je est un autre, ne l'oubliez pas
Je suis un mouton
Et je suis blanc, comme tous les autres moutons
Je suis en ligne avec la loi
J'ai fait des études supérieures
J'ai l'expérience professionnelle d'un directeur général
Comme je suis insidieux
Je suis à la fois un socialiste et un capitaliste
J'ai lu Marx, Nietzsche, Machiavel et Staline
Je suis maintenant un mélange explosif
Kaboum, le monde vient de sauter !
Grâce, est-ce trop demander ?
Je suis le pire des anarchistes
Je n'entends pas raison
Tout peut justifier ma mort
Tout peut justifier votre mort
Prouvez-moi que vous méritez d'exister ?
J'offre toutes mes possessions à qui me tueras
Je n'en veux plus de cette existence misérable
Et en bon anarchiste
Je veux emporter le reste de la planète avec moi dans la mort
Ah, tu es cool ?
Dans la vie il existe les cools et les non cools
Les cools pensent qu'ils sont cools
Ils le pensent car ils sont influençables
On leur a dit que s'ils s'habillaient ainsi, ils seraient cools
Les non cools s'en foutent, ils ne sont pas si influençables
Il ne suffit pas de bien s'habiller tout en noir, avec des souliers à cap d'acier
Il ne suffit pas de s'habiller en mongol avec des jupes à pois frou-frou pour impressionner le peuple
Il faut aussi pouvoir prouver que l'on est cool
Eh bien, prouvez-le-moi
J'attends, j'ai tout mon temps
En quoi es-tu cool, monsieur ?
En quoi es-tu populaire madame ?
Ah oui ?
Combien intéressant...
T'es rien qu'une bitch
T'es rien qu'un con
Va jouer dans le trafic
Ta bulle va éclater bientôt
Ton univers va s'éteindre bientôt
On en n'a rien à foutre de toi
Et de la petite image que tu veux projeter de toi
T'es pas plus intelligent ou merveilleux pour autant
Va te faire foutre !
Le monde est décourageant
Oh mon Dieu, dans quel monde je vis ?
Ils sont tous devenus fous sans exception
Il y en a 7 milliards et ils font tous chier
Je tente de comprendre quel est leur emploi du temps, cela me rend fou
Ils tentent de prouver qu'ils valent plus que la cruche d'à côté
Leur seul but est de monter dans la hiérarchie sociale
Avoir un peu de pouvoir
Changer un détail de cette existence
Plusieurs tentent de survivre sur le dos des autres
Ils étudient pendant 30 ans pour ensuite occuper un emploi qui n'a rien à voir avec leurs études
Leur emploi concerne des choses absolument inutiles en société
Rien qui n'aide à la survie de l'espèce ou à soulager la misère humaine
Même les pauvres noirs Africains sont utilisés
À pourvoir le mercantilisme de charités capitalistes,
qui ont besoin d'argent surtout pour payer leurs employés qui ne font rien
Mais cela n'est pas décourageant comparé au reste
Je ne crois pas que nous avons établi une raison à l'existence
En fait, je pense que l'on confirme chaque jour que nous ne sommes pas mieux que des fourmis,
qui construisent un château qui sera détruit demain matin par le vent et la tempête
Ils ont l'impression d'avoir tout accompli lorsqu'ils ont eu un enfant,
et que cet enfant a étudié pendant 30 ans pour rien
Certains croient en Dieu pour donner un sens à leur vie
Qu'est-ce que cela change ?
Rien, ils sont aussi mesquins et hypocrites que les autres
Je cherche encore, une raison de vivre
Je ne trouve pas, je suis désespéré
Rien ne me motive
Et ce qui motive le monde est d'un déprimant à tout casser
Au moins lorsque je voulais mourir parce que je n'avais pas encore rencontré l'amour de ma vie
J'avais encore l'espoir en un monde meilleur, un monde où je rencontrerais l'amour de ma vie
Maintenant que j'ai rencontré l'amour de ma vie et que j'ai connu les désastres de l'amour
Je n'ai plus espoir en rien
La réussite sociale ?
Je suis monté, je suis descendu, je suis remonté, je suis redescendu
Quel intérêt ? Aucun...
Je ne croyais pas être un anarchiste
Puis un soir, après une bière de trop
J'ai compris que j'étais le pire anarchiste de tous
Vous êtes mieux de ne pas me rencontrer, vous risquez fort de ressortir par la fenêtre
Plus rien ne m'impressionne
Plus rien ne me motive
J'ai perdu la foi en la race humaine
Elle n'accomplira jamais rien de bon
Et pourquoi le devrait-elle ?
J'ai tout dit.
Est-ce que j'ai cherché à tout dire ?
Serait-il humainement possible de tout dire de toute manière ?
Et qu'est-ce que ça changerait si j'avais tenté de tout dire ?
Et si j'avais tout dit ? Hein ?
Quoi d'autres y aurait-il à dire de toute manière
Des niaiseries sans doute
De l'inutilité à en mourir
Beuuuuh heuuuuurrrr aaarrrrgh !
Tu vois, je vomis encore, qu'est-ce que cela change, hein ?
Et toi, tu n'as pas tenté de tout dire ?
Peut-être n'as-tu même pas tenté de dire quoi que ce soit ?
Combien de fois as-tu vomis dans les toilettes, hein ?
Jamais sans doute
Tu es heureuse avec ton mari
Il t'a crissé là, si je me souviens bien, non ?
C'est tout ce dont tout le monde parle, de ta longue période de dépression
Les merveilleuses rumeurs, une autre joie de cette existence
Comme si cela m'intéressait d'entendre dire combien tu souffres
Qu'as-tu à dire maintenant ?
Rien ? C'est bien ce que je pensais
Ah oui, c'est la femme idéale que je recherche...
En effet, tu as tout compris
Tu peux résumer ma vie à cela, la recherche de la femme idéale
Ajoutons-y la recherche de la femme idéale pour la violer et la tuer ensuite
On pourra en écrire trois ou quatre premières pages de journal
Et un livre de psychologie complet
Et trois pages d'un livre sur le droit criminel
J'aurai eu un impact sur l'existence
Joie
Je n'ai jamais recherché la femme idéale
C'est dire comment tu n'as rien compris
Pourtant cela ne t'a pas arrêté de me juger
De considérer mon potentiel mort
Et comme je m'en fous
De toute manière, ma chère
J'ai tout dit.
J'ai joué à des jeux vidéo pendant 10 ans
Quel enfant prodige as-tu là, ma chère
Vraiment ? Il écrit de la poésie ?
Ahhhhhhhh ! Comme c'est charmant !
Écrit-il dans le style des Contes Barbares de Leconte de l'Isle ?
Des contes barbares, cela oui...
Il est tellement beau ! Comme un coeur
Toi aussi vieille peau, belle comme une truie
Des A+++ en classe ? Comme il doit étudier fort tous les jours !
Si seulement...
Il est dans sa chambre... mais que fait-il ?
Il écrit de la poésie ?
Non, mais je joue beaucoup aux jeux vidéo, dix ans de ma vie au moins
Mais c'est un génie, ma chère, comme toi
Comme tu dois être fière !
Plein de regrets oui, un enfant incontrôlable
Il écoute de la musique classique, de l'opéra ? Mais c'est merveilleux !
Et du Front 242, rock psychédélique toute la nuit à pleine capacité, pauvres parents
Quoi d'autres ? Il est tellement poli et respectueux
En surface, cela oui
Tu as réussi, je suis très impressionnée
Sauvons les apparences, à n'importe quel prix
Et il a une blonde ?
Oups ! Euh, c'est-à-dire que... bien, je pense que l'heure du thé est terminée
J'ai coulé mon dernier examen de physique
Tabarnack, tu as compris le problème de la fusée ?
On met un H et de l'O2 et ça crache de l'eau ?
Christ... encore coulé
Oublie ça, c'est vendredi, j'ai ma bouteille de vin cheap
Je la vomirai dans la première heure, peu importe, on sort ce soir
14 ans, pas de problème
Deux dollars au portier et nous sommes à l'intérieur
On va danser toute la nuit
Effrayer le bon peuple jusqu'à ce que seule notre gang demeure
Écouter de la musique jusqu'à ce que mort s'ensuive
Oublier l'enfer des études
Oublier le reste de la planète
Allez, on va ailleurs
Vont-ils prendre nos deux dollars ?
Oui !
Wow, le bar de la ville
La bonne musique !
Les couloirs, les lumières, le sable et les palmiers
On se croirait sur une autre planète
Et quand je pense au temps que ça nous a pris pour nous décider à venir ici
The Cure !
Le test de math de lundi ? Quel test de math ? J'étudierai dimanche durant la nuit
On se demande comment on réussit à passer à travers nos études
Alors que l'on déteste tant étudier, aucun intérêt
Nous n'y sommes que par obligation
C'est clair que nous n'y sommes pas pour apprendre quoi que ce soit
Mais bien pour se distinguer des autres, système de compétition pourri
Pourtant on dirait qu'il n'existe aucune échappatoire
Il faut passer au travers
Oh God, donne-moi une autre bouteille de vin !
Un grave problème d'autorité
Depuis que je suis né vous me dites quoi faire de ma peau
Je n'ai jamais été libre de prendre la moindre petite décision
Et si une fois je me suis levé pour vous dire que je ne ferais pas cela
Si une fois je suis parti pour faire autre chose
Cet autre chose est vite devenu votre plan B
Je faisais encore ce que vous vouliez que je fasse
Vous vous demandez pourquoi j'ai un tel dégoût de l'autorité
Pourquoi je n'accepte pas la critique
Pourquoi je ne supporte pas que l'on me dise quoi faire
C'est que vous avez planté partout ces figures d'autorité toutes puissantes
À tous les niveaux de mon existence
Se tient une autorité pour m'encadrer
Pour vérifier, espionner mes actions
Et si je déroge un tant soit peu, une armée descend sur moi
Des parents, des profs, des superviseurs, des directeurs, des curés
Des psychologues, des policiers, des militaires, des agents de toutes sortes d'organisations
L'ordre est ce qui compte, le conformisme est de mise, la paix absolue sans compromis
Eh bien moi je vous dis que ce n'est pas moi qui ai un problème d'autorité
Mais bien la société qui a un problème d'autorité
Trop de monde a trop d'autorité sur tout le monde dans ce monde
Faut pas se surprendre lorsque tout explose
Lorsque soudain quelqu'un sort un fusil et se met à tirer dans le tas
Vous l'avez cherché, vous le trouverez encore
Est-ce un crime ?
J'ai senti en moi les instincts naturels du loup
Je pensais que je ne faisais qu'un avec cet homme
J'ai rentré dedans et ça a fait mal, est-ce un crime ?
Quand un loup fait la même chose
Va-t-il subir un interrogatoire en cour de justice ?
Ira-t-il en prison pendant des années ?
Les loups vont-ils construirent une chaise électrique pour se débarrasser de leur semblable ?
Je voyais quelque chose de bizarre en cet homme
Je me suis approché, je lui ai mordu le cou
Je lui ai sucé le sang, est-ce un crime ?
Les chauves-souris agissent selon leur nature
Elles volent toute la nuit et avalent des insectes
Si une chauve-souris décide de faire le contraire
Est-ce que les autres chauves-souris la jugent ?
La condamnent et la bannissent ?
Je ne me suis pas reconnu en cet homme
J'ai approché mon arme
Je l'ai pénétré, est-ce un crime ?
Je n'ai pas su me faire entendre
Je suis l'inconcevable
J'écoeure le bon peuple qui tricote, de leur nature si belle
La nature est discutable
L'homme décide de ce qui est naturel et de ce qui ne l'est pas
Je ne suis pas naturel, je suis difforme
Je ne suis pas votre semblable, est-ce un crime ?
Ma nature diffère de votre définition de la nature
Ils vont se débarrasser de moi
Mais pas avant une confrontation
Pas avant la guerre
Ils vont m'entendre !
Un marécage rempli de queues de poêlons
Je suis le prisonnier de quelque chose de trop gros
Je tente de remonter en surface mais je ne fais que me perdre
Mourir inondé par les flots qui me submergent
Je suppose que je l'ai cherché
Je l'ai voulu, mourir dans la masse
Passer inaperçu dans un monde trop grand
Être insignifiant dans ce marécage rempli de queues de poêlons
Aspirais-je à quelque chose, vraiment ?
Voulais-je réellement sortir des marécages pour devenir un Dieu tout puissant ?
Ma vie, être entendu et écouté ?
Dicter à mon tour ce qui devrait être et ce qui sera ?
Inutile de le nier, je voulais construire quelque chose de gigantesque
Un monstre à mille pattes capable de crier partout à la fois
Un monstre à mille têtes et à mille voix
La voix de la vérité, une vérité subjective et malléable à volonté
Comment ai-je pu perdre courage
Comment ai-je pu devenir silencieux dans la masse
Comment accepter tout cela
Impossible
Je me mêle à l'ensemble afin d'être entendu comme un ensemble
Pour être plus fort et devenir crédible
Comment ai-je pu perdre le nord ?
Simple, je ne l'ai jamais perdu
Je serai plus fort que je ne l'ai jamais été
Je serai cette queue de poêlon qui sortira des marécages
Qui deviendra une grenouille puissante capable d'atteindre le lac
Et enfin je serai heureux
Je serai libéré
Je vais enfin respirer
Et si je me trompais ?
Si je devais accepter ma condition de queue de poêlon dans son marécage ?
Regardons la réalité en face, j'ai tout raté
Tout le monde a réussi à sortir du marécage
J'y suis encore pour toute l'éternité
Et je ne puis l'accepter
J'ai encore des rêves de grandeur
Comme de sortir et de devenir encore plus grand que tous
Mais je pourrais me tromper
Je pourrais mourir sans avoir été entendu
Sans avoir fait une différence
Vieillir m'aide à accepter cet échec
Mais je pourrais renaître de mes cendres
Je ne suis pas encore mort
Il faut garder espoir en un monde meilleur
Il faut demeurer motivé
Il faut garder espoir
Il faut sortir des marécages et se faire entendre
Il faut que je réussisse
Pas d'autre choix
C'est plus grand que moi
Il faut tout remettre en question, il faut remettre en question l'univers
Il faut tout questionner, questionner notre condition et notre position dans l'univers
C'est plus fort que moi
Il faut que ça change !
Achète une pinte de lait !
Avant de rentrer, achète du lait, du beurre et des oeufs
Ah oui, un pain blanc tranché avec des fibres
Celui avec les graines dessus
Et pense à prendre des tomates
Tu vas te souvenir de tout cela ?
Tu veux que je l'écrive sur un bout de papier ?
Et une canne de lait carnation...
Si tu sais pas c'est quoi, demande à la bonne femme
Aaaaahhhhhh !
Suis-je réduit à être ton esclave ?
Tu veux du lait ?
Va l'acheter ton calice de lait !
Est-ce que la femme d'Hitler lui demandait d'acheter du lait à son retour du bureau ?
Oublie pas de vider l'eau du déshumidificateur
Il y a du linge dans la machine à laver, place-le dans la sécheuse
Tu videras le lave-vaisselle pour moi ?
Les plantes sont en train de crever, tu pourrais les arroser
As-tu nourris les chats et les serpents ?
As-tu payé la facture du téléphone ?
Tabarnack !
Tu sais où je me la passe ta facture du téléphone ?
Paie-la toi-même la christ de facture du téléphone !
Est-ce que la femme de Napoléon lui demandait de payer la facture du téléphone ?
Oh, passe chercher ma prescription chez le docteur, veux-tu ?
L'auto aurait besoin d'aller au garage
Peux-tu déposer cette lettre chez ma mère ?
Il faudrait des fleurs pour la cuisine
Il faudrait bien que tu trouves un emploi, tu sembles perdre ton temps !
Il nous faudrait une bouteille de Vodka
Vas donc à la pharmacie chercher mes pilules !
Esti de christ de calice de tabarnack d'hostie !
J'vas tes rentrer dans le cul, moé, tes hosties de pilules !
Est-ce que la femme de Staline lui demandait d'acheter une bouteille de Vodka ?
Oups, probablement que oui...
Je comprends
Merveilleuse sensation de comprendre enfin
De savourer le savoir là à sa portée
C'était pourtant si simple
Un retardé dans sa chaise roulante aurait pu le comprendre lui-même
Le pouvoir de savoir
En son for intérieur
Soudainement voir les choses différemment
Faire fonctionner son cerveau un tant soit plus qu'autrui
Et comprendre par moi-même
Comprendre ce que je n'aurais jamais pu apprendre des autres
Pourtant encore, rien n'est expliqué
Rien ne fait sens
Je ne sais encore rien, je ne comprends encore rien
Mais je comprends
L'ironie, cette ironie, que personne n'a jamais comprise
Et que personne ne comprendra jamais
Je ne vivrai plus jamais comme avant
Je ne verrai plus jamais comme avant
Je n'entendrai plus jamais comme avant
J'ai enfin compris !
Et c'est ma vengeance !
Ma vengeance sur tout ce que vous m'avez fait souffrir !
À tenter de faire entrer en moi toutes ces faussetés !
Toutes ces visions partielles d'une réalité relative !
Vous n'aviez rien compris et vous tentiez de me faire comprendre !
Vos mensonges, les mensonges de l'histoire !
Je comprends maintenant
Je comprends
Tu as menti
Comment as-tu pu ?
Comment as-tu pu nous mentir toutes ces années ?
Comment as-tu pu manipuler les événements ainsi ?
Pourquoi avoir ainsi si peu de foi en tes enfants ?
Croyais-tu que nous ne pouvions pas accepter les événements ?
Que nous ne pouvions pas nous adapter aux nouvelles réalités ?
Que nous allions pousser un dernier cri et mourir ?
Non
Nous ne sommes pas ignorants
Nous ne sommes pas fous
Nous sommes capables de voir, d'entendre, d'agir selon notre volonté
Se prendre en main et constater les événements
Tout remettre en question du jour au lendemain
Et vivre dans cette nouvelle ère qui nous a été volée
Comment as-tu pu ?
Comment as-tu pu agir de la sorte ?
Comment as-tu réussi à cacher toutes ces choses ainsi ?
Tout le monde le savait
Tout le monde comprenait
Tout le monde s'est tue
Tout le monde pensait que tu avais raison
Qu'il fallait cacher ces choses
La peur
La peur de parler
La peur de se faire ridiculiser
De se faire détruire
De mourir
Comment as-tu pu ?
Comment as-tu pu nous mentir toutes ces années ?
Comment as-tu pu manipuler les événements ainsi ?
Quelle opinion tu dois avoir de tes enfants
Quelle importance qu'ils vivent dans l'ignorance
Et qu'est-ce que cela changerait de toute manière
Rien
Tu vas payer
Tu vas disparaître
Nous reprendrons le contrôle
Et tu verras, nous construirons mieux que tes constructions insignifiantes
Nous reconstruirons un vrai monde heureux
Nous allons renaître
Elle s'est transformée en monstre
Oh my god !
Mais c'est que j'entends parler de toi partout où je vais
À Paris, à Londres, à New York, à Toronto
Ma foi, même à Montréal on ne parle que de toi
Tu es toujours bien juste un christ d'outil
Un moyen pour arriver à une fin
Une chose insignifiante qui ne vivra pas au-delà de sa mort
Mais voilà, nous sommes dépendants de monstres comme toi
Notre vie existe ou n'existe pas selon ton vouloir
Pourtant tu es l'enfer
Le diable
Et tu crois tout connaître, tout en étant convaincue que nous ne connaissons rien
Il ne t'est jamais traversé l'esprit que le monde existe à cause de nous, et non à cause de toi
Toi, tu ne fais que nous limiter, nous arrêter, nous freiner
On peut passer par-dessus toi
On peut t'ignorer et rire de toi
On peut continuer à vivre, à rêver, à créer
Et toi, ton existence, ton inexistence, aucune importance
Tu n'es pas à la tête de l'existence
Tu n'es pas Dieu la mère
On peut encore arriver quelque part sans toi
On peut encore exister sans toi
Apprécie ces poèmes, car c'est tout ce dont l'on se souviendra après ta mort
Elle a toujours été un monstre
T'as quelque chose qui pend au bord du vagin
Laisse-moi voir, truie, ça grossit à vue d'oeil
Tu ne te laves jamais vieille pouilleuse ?
T'es tellement écoeurante, ça me décourage
De croire que tu puisses être l'autorité en ta matière
Une matière que tu es seule à comprendre
Ne sais-tu pas que le monde évolue ?
Tu me dis que tu as été malade
Je le comprends bien, avec ces bobos sur le vagin
Et ton utérus, il va bien ?
Cancer généralisé ?
Je me disais bien aussi
Il te fallait bien cela pour enfin comprendre
Comprendre qu'il existe une vie en dehors de ton mépris
Je ne me fatiguerai jamais de te dénigrer
Car tu aurais pu m'ouvrir toutes les portes
Et tu me les a toutes fermées
Si tu ne t'étais pas trop inquiété avec ton vagin aussi
Tu aurais peut-être pu voir que l'on s'en foutait pas mal de tes entrailles
Tes maladies
Ton cancer
Tes cheveux partis dans les égouts de Paris
Bitch, fucking bitch !!!
C'est tout ce que tu es
Je me les ouvrirai moi-même ces portes
Retourne à tes cancers et tes maladies
Et j'embrasse ton vagin
Et ce qui pend aussi
I am the talk of the town
On parle de moi, ma chère
Sur les cinq continents, ma chère
I am beautiful
I am everything
I am the talk of the town
Ma chère
Je suis une machine de sexe
Je suis une poupée qui jouit
Je crie
Je t'encule
Ça fait mal, ma chère
Je suis heureux
Tu souffres
Hourra !
Mais je meurs
D'un manque d'intérêt
D'un manque de motivation
Un manque de sérieux flagrant
Baaah, baaaaaaah, baaaaaaaaaaah !
I don't give a shit, darling !
I am the talk of the town
And I don't give a fucking fuck
Ma chère
Je devrais être mort
Je n'arrive pas à comprendre
Je suis encore vivant
Pourtant j'ai tellement essayé
De quitter ce monde
De me débarrasser de vous
En me débarrassant de moi
Fuir loin dans les vieux pays
Revenir dans les nouveaux pays pour fuir les autres dans les vieux pays
M'isoler sur une île déserte pour vraiment m'assurer cette paix intérieure méritée
J'ai avalé des pilules, des centaines de pilules
J'ai bu 13 bouteilles de whisky en ligne
Avoir vomi 13 bouteilles de whisky et plein de pilules n'a sans doute pas aidé
Je me suis payé tous les disques des The Smiths
Je me suis tiré une balle dans la tête, mais ça m'a traversé le milieu du cerveau et je vis encore
Bon Dieu, qu'est-ce qu'un homme doit faire en ce monde pour crever ?
Se baisser les culottes, vous montrer son zizi, se tirer en bas d'un pont
Bla bla bla bla, hic !
Allez donc chiez
Je me fous de vous
Ce que j'aimerais me foutre de vous
Mais ça ne fonctionne pas
Voilà pourquoi je me suis lancé sur ces fils électriques
50,000 volts, et je vis encore
Une seule explication
C'est Dieu, c'est lui qui m'empêche de mourir
Qu'il crève le tabarnack !
Mon Frankenstein marche déjà dans la foule
Je n'étais rien, je serai tout
Ironie de la destinée, rien ne s'est passé en 30 ans
Et soudainement tout arrive en même temps
La destinée ne m'a jamais abandonné
Elle attendait le bon moment
Elle travaillait à me construire
J'ai déjà tant parlé
Je me suis déjà tant affirmé
Et c'est le silence qui a été entendu
Mais plus maintenant
J'utilise tous les médias à ma disposition
Les extra-terrestres m'entendent à des années lumières d'ici
Ils ont su voir plus loin que vous
Mais pas plus loin que moi
J'ai remis en question la physique
J'ai remis en question la science
J'ai atteint des résultats
J'ai créé mon Frankenstein
Il va se lever un matin pour vous anéantir tous
Et je rirai comme un fou
Je lèverai mon verre à ma création et votre destruction
Vous pouvez m'enfermer, j'ai déjà tout dit
Mon Frankenstein marche déjà dans la foule
Olé ! Hiiiiii Haaaa !!!!
Et vous pensiez que j'étais fou
Fou et aliéné
Et c'est vous qui êtes fous, et aliénés
Aveugles pour l'éternité
Votre destinée vous a oublié sur le bord d'un lac
Ça ne marche que pour ceux qui comprennent les mécanismes de l'existence
Qui ont su comprendre ce que sont les déjà-vu
Ces visions d'un futur relatif qui peut être changé
Je l'ai changé
Mon Frankenstein marche déjà dans la foule
Oh mon Dieu !
Oh mon Dieu !
Je pensais que j'étais stupide
Je pensais que j'étais incapable de voir au-delà la réalité
Je me disais, comment pourrais-je avoir raison ?
Tant de grands m'ont anéanti, ont détruit mes idées
Ils s'y connaissent, ils ont écrit l'histoire
Je ne vaux rien, je suis ignorant
Mais ils étaient aveugles, ils sont sourds
Je tiens dans ma main un savoir effrayant
Je puis anéantir... non pas la planète, mais l'univers !
Et c'est si facile, ça fait peur
Je tremble à l'idée qu'un autre puisse arriver aux mêmes résultats par erreur
Ils ne savent pas avec quoi ils jouent
L'innocence ne pardonne pas
Oh mon Dieu !
J'ai enfin le pouvoir de voir loin dans l'espace
J'ai le pouvoir de vivre dans une réalité alternative
J'ai le pouvoir de communiquer avec les étoiles
J'ai le pouvoir
Les connaissances
Le savoir absolu
Je suis dangereux
Je suis malade
Je suis fort
Je suis
Oh mon Dieu !
Croyais-tu que nous n'en viendrions pas là ?
Comprendre les infinis de l'univers
Agir au-delà de tout
Tout anéantir dans notre élan
Un pouvoir absolu sur l'infini
L'homme n'est pas aussi grand que l'univers
L'homme est plus grand que l'univers
Et ce sera sa perte
Tu as ouvert les portes de l'enfer
Je semblais innocent assis là à t'écouter
J'étais l'étudiant qui ne connaissait rien à la vie
Tu m'as tout appris
Tu n'as rien épargné
Tu as voulu montrer tout ton savoir sans voir plus loin
Sans comprendre que j'avais déjà toutes les réponses
Que tu m'as donné l'élément qui me manquait
L'étudiant va soudainement dépasser le maître
Tu as ouvert les portes de l'enfer
Je vais exploser sur les matins de l'univers
Je vais naître en grand pour avoir tout compris
Je n'ai plus rien à écrire
Je n'ai plus rien à dire
Je n'ai plus rien à prouver
J'ai toutes les réponses
Je n'ai plus besoin de suite
D'écoute et de compréhension
Je me fous de tout
Soudainement plus rien n'a d'importance
Plus rien n'existe
Je n'arrive plus à comprendre quoi que ce soit de ce que j'ai connu
Je ne reconnais plus personne
Je suis déjà loin dans ma course
J'ai perdu tout ce monde qui m'attachait à cette planète
Je suis enfin prêt à vivre à un autre niveau
Une paix intérieure absolue
Je vais vivre une vie éternelle
Comme je l'ai toujours désiré
Je vis l'infini
Je suis l'Esprit Saint
C'est confirmé
Le gouvernement a donné le mot d'ordre
On va m'éliminer
Les pauvres, ils n'ont aucune idée
Je suis loin d'être dangereux, voyez ce que les autres font dans l'ombre
Je ne suis que des idées, des concepts jetés en l'air
Mais c'est cela qui est dangereux ! qu'ils me disent
On ne peut pas être aussi franc, dire ce que l'on pense
Ce que l'on peut faire avec les écrits d'un seul auteur
Ce que l'on peut faire dire à un auteur qui n'a pratiquement rien dit
Les idées ont toujours été dangereuses
Elles sont à la base de toutes les religions et de tous les mouvements politiques
Et que dire de cette erreur argumentative de l'appel à une autorité ?
Marx voulait dire ceci, Nietzsche voulait dire cela
Voulaient-ils vraiment dire ceci et cela ?
Voulais-je vraiment dire ceci et cela ?
Moi, je ne parle que de liberté, d'amour, de foi et de vérité
Je ne parle que de l'existence
Une crise existentielle
Je suis aussi pur qu'une icône religieuse de Jésus Christ dans les bras de la Vierge Marie
Je ne suis qu'un fantôme, je suis déjà mort
Mais je suis un fantôme saint
The Holy Ghost, comme disent les Anglais
Et que dit l'Esprit Saint ?
Aucune idée, c'est vague, c'est oublié, c'est mort
On veut ma mort !
Et je n'en ai rien à foutre
Je suis l'Esprit Saint
Voilà, je l'ai dit
Je n'ai plus rien à ajouter